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L'Historienne et Drakula tome 1 sur 2

Évelyne Jouve (Traducteur)
EAN : 9782266167666
502 pages
Pocket (04/10/2007)
3.6/5   261 notes
Résumé :
Une traque palpitante à travers l'Europe et l'Histoire qui revisite, avec brio, la légende du Vampire des Carpates. Un tour de force littéraire.

En 1972, dans une vieille maison d'Amsterdam, une adolescente explore la bibliothèque de son père et tombe par hasard sur un vieux livre relié de cuir d'où dépassent des feuillets jaunis. Toutes les pages de l'ouvrage sont vierges, à l'exception d'une affreuse gravure de dragon dont les ailes déployées semble... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 261 notes
1000 pages de bonheur !
Vous aimez les vieux livres, l'histoire, les énigmes, les vieilles pierres, les mystères et les secrets ?
Ce roman, c'est 1000 pages fantastiques qui se lisent en un éclair.
J'ai adoré cette histoire et surtout l'ambiance de ce roman qui prend Dracula comme prétexte pour nous emmener découvrir l'histoire, les légendes et les traditions de plusieurs pays de l'Est.
J'ai été happée dès les premières pages par ce récit, constitué entre autres de nombreuses lettres et de journaux intimes, et tout ça raconte la quête de plusieurs personnages à la recherche d'un secret aussi terrifiant que dangereux s'il était révélé.
En effet, Dracula ne serait pas seulement un personnage historique, mais il serait toujours parmi nous aujourd'hui.
Tout commence avec un étrange petit livre découvert sur la table d'une université, et les protagonistes vont nous entrainer à leur suite durant plusieurs décennies dans des dizaines de bibliothèques, des monastères, des salles d'archives et autres endroits où les livres sont rois et ce, dans plusieurs pays : la Roumanie, la Hongrie, la Turquie et la Bulgarie.
Ce petit livre intriguant est en effet la clé d'une énigme datant de plus de cinq siècles.
Les passages historiques sur ces différents pays aux 15ème et 16eme siècle sont passionnants et jamais rébarbatifs, je ne suis pourtant pas une férue d'histoire, mais comme ils sont tous liés à la quête de nos héros, ils apportent tous des éléments nouveaux de compréhension de l'histoire.
Les deux tomes se suivent, le premier tome s'achève d'ailleurs sur un dialogue pendant un repas et le second volume reprend exactement là où le premier s'était arrêté, au cours du même repas.
J'ai beaucoup aimé le fait que l'auteure ait pris son temps pour distiller l'intrigue à la fois au fil des 1000 pages, mais aussi sur des décennies, à travers 3 personnages principaux, qui sont liés par la même quête, tout n'est pas résolu en deux jours comme dans les films, cela rend l'intrigue d'autant plus crédible.
J'ai adoré découvrir les traditions et les légendes des pays de l'Est, on sent que l'auteure est passionnée par ce sujet et a à coeur de faire partager la richesse de ces cultures.
J'ai récemment lu et aimé « La bible perdue » de Igor Bergler qui abordait exactement le même thème, mais j'ai trouvé « L'historienne et Drakula » encore meilleur.

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"Infortuné lecteur" ça, on peut le dire...

La 1ère chose qui m'a rebutée dans ma lecture, c'est le style. Je luttais contre le rire pour pouvoir lire... Déjà, jamais une phrase n'est simple : il faut *toujours* un adverbe et des qualificatifs (qui n'apportent rien) pour l'alourdir, ce qui crée une suite de formules toutes faites et clichées.

On "savoure" + "la fraîcheur d'une après-midi" l'hiver. Et on "savoure" + "la chaleur d'une après-midi" l'été. Une "silhouette" est toujours "sombre et solitaire". le passé ne se "considère" qu'avec "amertume". On est "considérablement étonné". On boit "une bonne bouteille de vin vieux". Il y a des "morts atroces", vite on "doit fuir tant qu'il en est encore temps" et... par pitié n'en jetez plus !

j'ai déjà lu ça 20 fois dans le Club des 5, dans des fanfictions et j'en passe ! Un pipotron aurait pu écrire ce livre ! Parce que c'est exactement ça : des expressions galvaudées et bien souvent décalées ou trop emphatiques par rapport à ce qu'elles décrivent. Bref, un coup de T-pex tous les 2-3 mots ne gêne en rien la compréhension.

Ce style ampoulé, un peu désuet et ridicule, enveloppe un fond non moins ridicule, ce qui donne un superbe pack-cadeau il faut bien en convenir. Et si vous ne me croyez pas, voilà un exemple, lorsque l'héroïne se retrouve en France :
" L'herbe fraîchement coupée exhale un bouquet de senteurs (comme si, dans ce coin béni du monde, la nature toute entière devenait un vaste jardin aromatique, destiné à rehausser la saveur d'une salade ou d'un formage fermier) ".

Voilà, tu respires un bout de gazon dans un coin, mais tu ne peux le qualifier qu'en décidant que c'est "la nature tout entière" du pays tout entier (rien que ça) qui est concernée. Hein, c'est important, c'est un roman alors il faut gonfler un peu les métaphores.
Mais outre que cette phrase pompeuse est bien longue et disproportionnée par rapport à la réalité de l'action (y'a une odeur d'herbe coupée, c'est tout), elle sert à sortir une image basée sur le 1er cliché venu. France= bouffe + fromage. Non... mais... c'était parce que le style était cliché qu'il fallait que le contenu le soit aussi ? Bref, faites-moi penser à trouver un rapport entre le gazon américain et l'obésité si je veux tenter moi aussi une métaphore originale et subtile...

Comme tout ça, ce n'était pas suffisant, l'auteur s'est peut-être dit que faire un récit incohérent ce serait super pour "parfaire son idyllique tableau champêtre de la nature humaine plongée avec grand désarroi dans l'incroyable aventure du fantastique" (ne cherchez pas, c'est pas dans le roman... mais ça aurait pu).

Et donc, ni une ni deux, elle commence par nous pondre un contexte en rapport avec Dracula et les vampires. Il y a un livre ancien sur Dracula qui apparaît et disparaît mystérieusement, un gars qui se fait tuer par une bête féroce et mystérieuse, et on a aussi de l'inexplicable. Et le héros, un professeur, est plongé dans tout ça. Il s'inquiète ? Il se demande si le fantastique existe ou s'il ne deviendrait pas fou ? Non, tout est normal. Il apporte le livre étrange (qui lui est apparu par magie donc) dans un institut spécialisé afin de le faire étudier.

Après cet épisode, le type qui a étudié le livre a soudain le teint cireux, il est très amaigri, a les "lèvres cruelles" (oui, y'a des lèvres gentilles et des lèvres cruelles apparemment), flasques et d'un rouge sang. Enfin bref, vous voyez le tableau ? Sur ce notre héros se dit que cet homme est bien malade, oui, il doit avoir... un CANCER.

Oui, voilà, vous le saurez la prochaine fois que vous aurez des cernes énormes, le teint pâle, 2 trous rouges dans le cou, des lèvres cruelles et que vous avez fricoté avec des vampires : vous avez le cancer. Bon alors faut imaginer tout ça avec le style lourdingue, hein, évidemment.

Dracula n'est pas content que le héros fasse des recherches sur sa tombe (parce que c'est ce qu'il fait). D'où des phénomènes inquiétants pour le dissuader de continuer. Sympa ces vampires, quand même, non ? ils dissuadent les gens au lieu de les tuer pour s'en débarrasser, enfin à part l'ami du professeur qui fut tué assez gratuitement, "en guise d'avertissement" se dit le professeur... Logique.

Parce que oui. C'était quand même plus simple pour Dracula, si cette sale histoire l'emmerdait, de ne surtout pas aller tuer directement le gars qui le dérange ! Tuer un ami qui n'a rien à voir, c'est mieux. Comme ça le professeur peut continuer de faire des recherches, embêter Dracula et... et ça fait un roman un peu plus long et pas cher à écrire, pas trop fatigant pour le cerveau non plus.

Donc dès que quelqu'un aide les héros (de préférence un directeur de thèse "au front soucieux" ou un gentil bibliothécaire "au sourire bienveillant" [toi aussi insère ta formule galvaudée préférée]) c'est suivi d'une "disparition mystérieuse" ou d'une "mort atroce" chez les personnages secondaires.

À ce stade, je ne sais pas :
- Soit Dracula s'est dit "Bon, les enfants, cette histoire se terminerait trop vite si je tuais directement le héros, alors je vais exprès tuer les gens qu'on s'en fout et qui traînent autour de lui, histoire qu'on ait un final fight à la fin".
- Soit Dracula a une idée derrière la tête.
- Soit il ne fait pas exprès, il est très maladroit.

Ou alors Dracula, c'est quelqu'un qui aime travailler en douceur, il aime laisser des morts en guise d'avertissement de-ci, de-là, mais en restant indulgent. Il trouve ça plus cool de dire :
"Tut tut tut faut pas faire ça les gens ! Arrêtez, sinon je... je tue votre ami là ! Oooh mais vous avez recommencé, bon bon bon... tu aimes les viennoiseries ? Je vais tuer la boulangère. Tu vas enfin me prendre au sérieux ! Rooooh non, tu as encore recommencé à fouiller dans les archives ! Hum, comment vais-je faire pour t'en dissuader ? Tiens, je vais tuer ton chat [AUTHENTIQUE, Dracula tue... le chat du héros] ! Ah, c'est dur la vie de méchant".

Voilà. Donc quand on a échappé à la plume ronflante de l'auteur, il nous reste ça. Avec le héros qui ne se doute de rien jusqu'au bout (le fantastique ? Non ça n'existe pas !). Et c'est un best-seller. Et l'auteur a gagné des prix d'écriture. Et elle a fait Yale. J'ai peur, très chers et infortunés lecteurs, j'ai peur...
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The Historian
Traduction : Evelyne Jouve

Avant tout, un petit conseil : si vous entreprenez de lire ce roman, arrangez-vous pour le faire en deux, au maximum trois jours. Si, en effet, vous comptez vous ménager plus de pauses, il y a de fortes chances pour que vous n'en voyiez jamais le bout, et ceci même si vous êtes un lecteur chevronné.

Alors, d'où vient le problème ? ...

Personnellement, je suis toujours aussi consternée à l'idée que "deux millions d'exemplaires" de ce livre ont été vendus lors de la première édition de ce récit poussif, qui alterne les scènes dans les bibliothèques poussiéreuses et les descriptions de villes et de paysages européens, tout cela à un rythme qui, je le réitère, ferait passer une tortue asthmatique pour un Fangio de la carapace.

L'idée de départ pourtant était bonne : un étudiant en Histoire - le père de la narratrice - découvre un jour, sur sa table de travail, dans une antique bibliothèque oxfordienne, un curieux petit volume aux pages intégralement blanches, sauf en son centre où se trouve reproduite l'image d'un dragon dont la couronne est un château. L'étudiant le dépose à l'accueil mais le lendemain, rebelote, voilà le livre à nouveau sur son pupitre ! Cette fois, l'étudiant manque se fâcher. Mais, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il décide de faire voir l'étrange ouvrage à son directeur de thèse, le Pr Rossi.

... Et - tenez-vous bien ! - il se trouve que Rossi, lorsqu'il était lui-même étudiant, était tombé sur un exemplaire similaire - exemplaire qu'il a conservé d'ailleurs. La preuve : il le montre à son disciple ...

La narratrice raconte une histoire en intégrant dans son récit celui de son père (l'étudiant) qui, à son tour, insère dans son propre récit celui du Pr Rossi. A partir de là, le pli est pris et d'autres personnages viendront, eux aussi, raconter leur affaire. Or, pour utiliser pareil procédé sans lasser le lecteur, il faut vraiment être un maître - et surtout ne pas fractionner trop souvent l'ensemble. Elisabeth Kostova l'a bien senti puisque, à peu près au milieu du premier tome, elle nous donne les lettres de Rossi tout à trac, sans recourir au protocole habituel. Mais c'est trop tard : le lecteur, qui attend depuis longtemps que l'action se déclenche vraiment, ne lui en saura aucun gré.

Outre ce rythme trop cassé, le style est ... plat. Il n'y a aucune passion, là-dedans - enfin, je n'en ai senti aucune mais il est vrai que je suis une nature excessive et peut-être aurez-vous plus de chance si vous ne vous endormez pas avant la fin du premier chapitre. Ce dont je suis sûre par contre, c'est que le nom de Drakula fait vendre et que, du coup, on s'imagine trop souvent pouvoir ficeler n'importe quelle intrigue autour du patronyme fameux : après, le Diable fera le reste. A la décharge de l'auteur, il faut tout de même mentionner que le titre original ne fait pas mention au célèbre aristocrate roumain.

Mais des perforations sur le cou de tel ou tel personnage, quelques traînées de sang sur le plafond de telle ou telle bibliothèque, les apparitions chaotiques d'individus au teint très pâle et aux lèvres très, très rouges (mais qu'est-ce qu'ils peuvent avoir, à votre avis ? ... Nyarknyarknyark ), les angoisses d'une héroïne évanescente et les silences de son père, qui se la joue un peu trop tragique pour espérer récolter jamais un prix d'interprétation, rien de cela n'est suffisant pour ressusciter la magie immémoriale du Vampire.

Comble du comble, la prétendue historienne nous sort la légende noircissime de Vlad Tepès alors que les études dont elle se réclame, justement, devraient l'avoir mise en garde contre la très mauvaise réputation que ses éclatants succès contre les Ottomans devaient lui valoir après sa mort, lorsque la Valachie tomba aux mains de la Sublime Porte. Cruel, Vlad III ne le fut pas plus que bien des chefs ennemis ou alliés de son époque. Et si les Turcs le redoutaient tant, c'est parce qu'ils savaient très bien que, élevé à la cour du sultan, il était parfaitement à même d'utiliser les mêmes méthodes qu'eux pour réduire ses adversaires.

Quant aux personnages, ah ! mes aïeux ! ils sont mous, fades, sans réelle profondeur. Les vampirisés ne sont pas mieux servis d'ailleurs : on se demande où ils trouvent la force de sévir. Et leur Maître lui-même ... Pour les adorateurs du mythe, pour les amateurs de littérature fantastique, l'ersatz de Drakula que nous sert Elisabeth Kostova est, j'ai le regret de le dire, une imposture manifeste.

En d'autres termes, "L'Historienne et Drakula" est tout le contraire de ce que fut et demeure l'éblouissant conte gothique de Bram Stoker. Une bonne raison de lire - ou de relire - celui-ci, sur la plage ou en vacances. Mais "L'Historienne ...", non, franchement, laissez tomber.

Sauf si vous avez des insomnies, bien sûr ... ;o)
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Voici un nouvel avatar vraiment passionnant de Drakula ! Une fiction bien documentée où légendes, lecture et Histoire s'entremêlent en un récit terrifiant... Il s'agit du premier roman d'Elizabeth Kostova, qui a aussitôt rencontré un succès mondial.

Le récit débute en 1972 lorsqu'une jeune fille de seize ans découvre dans le bureau de son père, Paul, un étrange livre à l'aspect ancien. Il est entièrement vide, à l'exception de la double page centrale qui représente un inquiétant dragon, provoquant chez tous ses spectateurs une sensation de malaise. Elle interroge Paul, qui se met alors, bon gré, mal gré, à lui raconter comment il a obtenu ce livre dans les années 1950, alors qu'il préparait une thèse sur le commerce hollandais au XVIIème siècle.

Avec le concours de son directeur de thèse, Bartolomeo Rossi, Paul établit très vite le lien entre ce livre et Drakula, alias Vlad l'empaleur (Vlad l'empaleur, qui a véritablement existé, n'a a priori rien de commun avec le vampire, si ce n'est sa cruauté, mais dans le roman, ils ne font qu'un). Mais des drames frappent tous ceux qui s'intéressent à ce mystérieux ouvrage. Lorsque Rossi disparaît mystérieusement, il n'a aucun doute et se lance sur la piste du vampire afin de retrouver son ami, qu'il pense retrouver emprisonné dans le tombeau de Drakula. Assisté d'Helen, une étudiante de troisième cycle en anthropologie, il entame des recherches aussi fascinantes que périlleuses, qui le conduiront des Etats-Unis en Roumanie, en passant par la Turquie...

Le roman donne tour à tour la parole à la narratrice, fille de Paul, à Paul lui-même à travers son récit et à Rossi par l'intermédiaire de ses travaux sur Drakula. Il faut donc effectuer une petite gymnastique pour situer le contexte à chaque fois, mais ces va-et-vient d'une époque à l'autre et d'un personnage à l'autre constituent un foisonnement très plaisant qui perpétue l'atmosphère de recherches et de questionnements autour de la figure centrale – mais invisible – du vampire.

J'avoue que je suis loin d'être fan des histoires de vampires mais j'ai accroché à ce récit du fait de sa facture assez classique : du mystère, des récits enchâssés et la présence du surnaturel, bien qu'obsédante, finalement discrète. Pas d'hémoglobine au détour de chaque page mais essentiellement des recherches en bibliothèque et des voyages, interrompus ici où là par la malveillance d'un vampire. J'ai été charmée par la description de bibliothèques, d'ouvrages anciens et par les paysages turcs et roumains. Les personnages sont par ailleurs attachants et bien caractérisés : l'adolescente curieuse et intrépide, le père protecteur et aimant, l'anthropologue glaciale mais finalement attendrissante... La majeure partie de l'histoire se déroule en pleine guerre froide, d'où des difficultés pour voyager en Europe pour un Américain, ce qui accrédite l'effet de réel et concourt à rendre le récit plus effrayant.

Si vous voulez frissonner pour Halloween, lancez-vous dans cette lecture à la nuit tombée, à la lueur d'une bougie ! Rendez-vous le 30 octobre pour mon billet sur le tome 2 !
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Oui, encore une histoire avec Dracula, je fais ma crise, je suis mordue (mouah ah ah) mais ne rions pas trop vite car c'est à mon tour de sortir les crocs.
L'historienne et Drakula, quel programme ! Non mais comment j'ai pu m'attendre une seconde à quelque chose de sérieux ?
Oui donc voilà, je m'attendais à un beau roman érudit sur l'histoire de la légende de Dracula et sur l'histoire de celui qui inspira le personnage, le célèbre Vlad l'Empaleur. Au lieu de ça, j'ai eu un ersatz de Da Vinci Code à la sauce vampiresque.

Ce roman me laisse terriblement perplexe.
L'éditeur prétend que l'auteur a mené des recherches historiques sur le sujet pendant près de 10 ans. Mais vu qu'Elizabeth Kostova ne fait, dans son roman, que redonner corps à la célèbre légende de Dracula, sans tenir compte de la réalité historique, je me pose la question de ce qu'elle a vraiment voulu faire.
Elizabeth Kostova ne s'est apparemment pas bien renseignée sur notre très cher Vlad car elle appuie la légende faisant de lui un triste sire sanguinaire alors que des études sérieuses ont depuis longtemps mis à jour que ce pauvre Vlad n'a pas été plus sanguinaire qu'un autre à son époque et qu'il a été, malheureusement pour sa mémoire, victime de pamphlets calomniateurs visant tout simplement à ternir son image, ce qui a visiblement réussi.

Là où dans le Da Vinci Code on se baladait de musée en église, ici on se balade de bibliothèque en université puis salle d'archives et église à l'occasion. Alors oui, ça fait des recherches, ça compulse des livres, ça dépouille des cartes et des lettres. Sauf que voilà, il n'y a quasiment rien de vrai là-dedans. Les trois-quarts des références bibliographiques données sont fictives, certains lieux « historiques » sont également nés de l'imagination de l'auteur et on croise même le nom d'un moine cité à une certaine époque où en réalité il était mort et canonisé depuis belle lurette. Au début, je m'obstinais donc à vérifier tout ça et puis j'en ai eu assez, j'ai donc poursuivi ma lecture sans plus me soucier de différencier le vrai du faux. Oui parce qu'il y a quand même quelques détails historiques véridiques noyés dans le reste. A vous de décider si vous voulez aller à la pêche, moi j'ai rapidement rangé ma canne…

Ce roman est présenté en 2 tomes, le premier s'achevant bien sûr en plein moment crucial. le récit est constitué de récits emboîtés les uns dans les autres façon poupées gigognes présentés sous forme de souvenirs et de lettres qui n'en sont pas vraiment. On suit donc deux histoires en parallèle qui sont appelées à se recouper probablement dans le tome 2. Et qu'est-ce que ça raconte ? Eh bien, ça raconte qu'un jeune historien part sur les traces de la tombe de Vlad l'Empaleur suite à la mystérieuse disparition de son directeur de thèse. Plus tard, ce même historien disparaît et c'est sa fille qui part ensuite sur ses traces. Et oh ! Surprise ! On croise des vampires ! Une fois que je vous ai dit ça, vous pouvez déjà attaquer le tome 2 car moi-même ayant lu le tome 1 je n'en sais finalement pas beaucoup plus que vous. Parce que oui, c'est long, très long. Je ne sais pas comment Elizabeth Kostova a réussi l'exploit de ne pas me faire lâcher le bouquin car, elle, justement, ne lâche pas grand chose. C'est peut-être ça qui m'a poussé à continuer d'ailleurs … Je voulais savoir s'il allait enfin se passer quelque chose. Mais après avoir lu des critiques au sujet du tome 2, je crois que ma chasse au Vlad Dracula s'arrêtera là.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Cher et infortune successeur,
Je conclurai mon récit aussi rapidement que possible, sachant que vous devez y puiser des informations vitales pour nous deux si nous devons non seulement en réchapper mais en réchapper en pas trop mauvais était... Car il y a survie et survie, tout historien le sait. Les plus effroyables pulsions de l'humanité peuvent perdurer pendant des générations et des générations, des siècles, voire des millénaires... et les plus sublimes de nos créations individuelles périr avec nous au terme d'une vie humaine.
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En dépit de l'attention que mon père portait depuis toujours à mon apprentissage de l'histoire, il avait omis de m'avertir : les atrocités de l'Histoire sont réelles. Ajourd'hui, avec le recul, je me rends compte que, même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu. Seule l'Histoire peut nous convaincre de cette vérité. Et une fois que nous avons regardé cette vérité en face - sans ciller - on ne peut plus en détourner les yeux.
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La reliure était douce, en cuir patiné par le temps, le papier apparemment très ancien. Il s'ouvrit tout seul au milieu. Là, sur les deux pages centrales, je découvris une gravure horrible représentant un dragon aux ailes déployées, avec une longue queue en anneaux, crachant du feu par les naseaux, toutes griffes dehors. Entre ses pattes, il tenait une bannière sur laquelle était tracé un seul mot en lettres gothiques : « Drakulya ».
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Une pensée me suivait dans l'escalier de la bibliothèque et m'accompagnait jusqu'à la porte de la maison : le Drakula imaginé par Stroker avait des victimes de prédilection : les jeunes filles.
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Mais le regard rapide que j'y avais jeté m'avait montré un homme assis à quelques tables de mon père. Une silhouette sombre et solitaire, aux larges épaules, vêtue de noir au milieu des couleurs pimpantes de l'auvent et des nappes. Or cette table, je m'en souvenais très bien, était restée inoccupée tout l'après-midi.
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