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EAN : 9782359840582
42 pages
Esperluète éditions (08/09/2015)
3.62/5   8 notes
Résumé :
"Il s'appelait Zissis ; c'était le flls d'un concierge du voisinage. Un grand gars pataud avec les cheveux huileux, et moi je devais faire de cet escogriffe une créature ornée d'une brosse de porc-épic. Naguère, je me souviens, c'était un enfant réservé, poli, toujours premier à l'école ; de ce temps-là il m'appelait Monsieur. Maintenant c'était Evri tout court. Dans ses yeux s'était allumée une lueur curieuse ; il voulait, paraît-il, être un homme - comme si quelqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une nouvelle fois merci à Babelio pour m'avoir permis cette découverte.
"Le fils du concierge" est une nouvelle délicieuse qui raconte les tranches de vies que voit passer Euripide le coiffeur dans son salon. Ici, c'est celle de Zissis, le fils du concierge: hier mignon petit garçon aujourd'hui adolescent ombrageux qui veut une crête d'iroquois. Soudain, un vieil homme, qui n'est pas le concierge, entre, s'installe et se met à houspiller le jeune homme, prétendant être son père. Ce qui peut sembler absurde se révèle être un drame familial, à la fois banal et terrible, qui nous parle de mort, de vieillesse, de chagrin et du temps qui passe. J'ai beaucoup aimé l'écriture subtile et l'histoire m'a émue. Je mets immédiatement dans mes pense-bête (pas si bêtes) le recueil dont est tiré cette nouvelle: "Le parfum me fait pleurer" (quel beau titre !).
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J'ai découvert un auteur grec et ce court texte m'a incité à continuer à découvrir les textes de cet auteur, qui a disparu récemment.
Ce texte de peu de pages nous entraîne dans le salon de coiffure d'Euripidis. Celui-ci va bientôt fermer mais un dernier client arrive, il s'agit d'un jeune homme qu'il connaît depuis l'enfance et qui lui demande une coiffure punk. Eh oui, le petit garçon a bien grandi mais à garder son coiffeur d'enfance mais lui demande d'évoluer comme lui ; Arrive alors un vieux monsieur, qui interpelle le jeune homme et le reconnaît comme son fils disparu depuis quelques mois. Des quiproquos se passent alors dans ce lieu clos et nous ne saurons jamais qui est qui, qui a raison, qui a perdu la tête.. Ce court texte, tiré d'un recueil de nouvelles, m'a énormément intéressé et je vais continuer à découvrir cet auteur car j'ai aimé son écriture simple, limpide et sa façon d'amener de l'humour, de l'ironie, de la nostalgie et une description très humaine de ces trois hommes, de génération différente. En peu de pages on en sait assez pour être touchés par leurs vies. Ce texte est paradoxalement moderne et intemporel. On apprend qu'il date d'une vingtaine d'années, alors que l'on pourrait croire que cela s'est passé hier ou aujourd'hui dans un vieux salon de coiffure, peut être désuet mais un lieu où on peut en apprendre beaucoup sur l'air du temps et les sentiments humains.
Ce lieu m'a fait un peu pensé à un film, « salon de beauté » où étaient décrits aussi l'âme humaine à travers le personnel et les clients. Cette fois, on se retrouve et grâce à une écriture simple et imagé, on se voit bien assis le long du mur à attendre notre tour pour nous faire coiffer.
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Petite digression : S'appeler Euripide, c'est peut-être normal pour un grec, mais pour moi, cela a un petit parfum…. Grec !
« Il s'appelait Zissis ; c'était le fils d'un concierge du voisinage. Un grand gars pataud avec les cheveux huileux, et moi je devais faire de cet escogriffe une créature ornée d'une brosse de porc-épic. Naguère, je me souviens, c'était un enfant réservé, poli, toujours premier à l'école ; de ce temps-là il m'appelait Monsieur. Maintenant c'était Evri tout court. Dans ses yeux s'était allumée une lueur curieuse ; il voulait, paraît-il, être un homme – comme si quelqu'un y avait fait obstruction. »

Voir un gamin que l'on coiffe depuis longtemps se transformer en un jeune homme qui, de surcroît, demande une coiffure à l'iroquoise chiffonne Euripide. Il en est là de ses pensées lorsqu'un vieil homme entre dans son salon. Un homme bizarre et qui regarde Iziss d'un drôle d'air. A partir de cet instant, un dialogue s'établit entre le vieil homme et Iziss.
Tout l'art de Ménis Koumandaréas est de figer le temps, de faire de quelque chose de réaliste un conte, ou d'une rencontre simple, une rencontre ambigüe. le vieil homme est-il frappé de sénilité, est-ce une apparition… ? Iziss répond au vieillard comme s'ils se connaissaient et avaient une conversation normale, ils se voient pour la première fois. Cette nouvelle est bien ancrée dans la réalité quotidienne alors qu'elle pourrait être hors temps et c'est là toute l'ambigüité de la nouvelle.
Ménis Koumandaréas, que je découvre, a une écriture très classique, simple, très agréable à lire, musicale. En peu de pages, il réussit à rendre visible l'échoppe d'Euripide, rendre réaliste la scène. Nous sommes les témoins attentifs d'une pièce de théâtre qui se joue à trois.
Cette nouvelle est tirée d'un recueil de Ménis Koumandaréas « Leur parfum me fait pleurer »
Très curieuse de découvrir, plus avant, l'univers de cet auteur, j'ai retenu à la bibliothèque « la femme du métro ».
J'ai aimé les dessins de Michel Barzin. Les gros cubes bleus grec ou Klein semblent écraser où expulser les silhouettes noires toutes en légèreté, malgré les traits noirs épais est étonnant et collent au texte de façon pertinente. La réalité qui écrase et les mots qui permettent de s'échapper
Merci Alice de l'avoir fait voyager vers moi.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Qui est ce vieil homme qui entre avec cet air étrange et l'allure pressée dans le salon d'Euripide ? Pourquoi prétend-il être le père du jeune Zissis ? Celui-ci est bien fils du concierge, mais les concierges sont quelques-uns, et nombreux sont les jeunes qui aiment les motos.

Le salon de coiffure est situé sur une place d'Athènes, au carrefour des rencontres entre les individus, les va et vient, et au coeur de la vie du quartier. Euripide reçoit, coiffe ces messieurs dames, taille les poils disgracieux des barbes hirsutes, écoute les clients.

Ce jour-là, une scène absurde se tient, entre dialogue de sourds et scénette digne d'un sketch. Mais sur quoi repose le malentendu ? Sénilité de passage, espoir désespéré ou recoin d'un grain de folie ?

Ménis Koumandaréas fait preuve de grand talent dans cette nouvelle au parfum doux-amer, mi-figue mi-raisin entre drôlerie absurde et pointe de nostalgie. Les dessins de Michel Barzin appuyés de grands aplats bleus-grecs participent un peu plus à ce sentiment.
Cette nouvelle est extraite du recueil Leur parfum me fait pleurer, paru initialement il y a presque vingt ans. Pour l'occasion, la fin a été modifiée par l'auteur, pour que la nouvelle soit autonome. Car l'éditeur nous explique que le recueil relie les nouvelles entre elles. Ma curiosité est piquée, j'aurais bien fait davantage connaissance avec le quartier et les habitants de cette place, et retrouver Euripide et ses scènes loufoques de la vie ordinaire.
Lien : http://casentlebook.fr/le-fi..
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Merci aux éditions esperluète pour ce cadeaux dans le cadre de la Masse Critique de Babélio!

Joli cadeau, joli livre tout fin (42 p.) beau papier épais, illustrations de Michel Barzin, bleu et blanc (comme il se doit sur le bord de la Méditerranée) . Une nouvelle, parue en grec en 1996.

Il me plait d'imaginer un salon à l'ancienne, de barbier-coiffeur, où tout le quartier passe en relayant des nouvelles, des ragots ou des secrets qu'Euripide gardera pour lui. Un détail montre que le coiffeur est quand même à la page : la coupe à l'iroquoise que le jeune Zissis demande!

Le vieux concierge Prokopis, croit reconnaître son fils Yiannis en Zissis. Que cache cette méprise? Contre toute attente, Zissis fait preuve de gentillesse et d'humanité et propose de raccompagner Prokopis. Zissi et Yiannis sont-ils un seul et même personnage?

Délicatesse des sentiments, ironie, finesse. J'ai aimé passer un moment chez ce coiffeur.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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