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Jon Krakauer - Into the Wild - 1996 : le rejet de la société moderne engendra chez certains radicalisés le désir d'un retour primitif à la vie sauvage. Chris McCandless fit partie de ces illuminés persuadés que la nature seule et ses ressources pouvait leurs permettre d'exister sans l'aide d'aucun progrès techniques. C'était oublier que l'abondance en ressources naturelles n'existait plus depuis longtemps sur cette planète car même les points les plus reculés de notre terre avaient été exploité à des fins commerciales. C'était ignorer aussi l'évolution qui avait mis entre nos mains les outils d'une sédentarisation programmée depuis toujours pour notre civilisation. Bien sur la sauvegarde de notre patrimoine naturel nous obligeait et nous oblige toujours à économiser nos ressources et à choisir un mode de vie moins énergétivore. Toujours est-il que le décès de ce jeune homme par dénutrition posait question sur les capacités d'adaptation de l'homme actuel dans un milieu dénué de tout confort et de toute aide. Jon Krakauer en enquêtant sur cette étonnante histoire vraie faisait oeuvre de journaliste en remontant l'existence de cet original qui se termina lamentablement dans un bus abandonné au pied du mont McKinley en Alaska. Interrogeant sa famille et ses amis, suivant la route qui le mena du confort d'une vie d'étudiant à qui tout réussi à une fin dans le plus total dénuement, l'écrivain offrait aux lecteurs un récit absolument passionnant sur cette aventure qui tourna très mal. Explorant les méandres intellectuels qui pouvaient pousser à de telles extrémités, Jon Krakauer abordait plusieurs autres cas de solitaires qui voulurent aussi vivre en autarcie au milieu des grands espaces trouvant pour la plupart une fin tragique dans une terrible solitude. On pourra se demander pourquoi ces personnes au départ plutôt bien intégrées à notre société ont pu renoncer ainsi au secours des autres étant entendu que vivre de la chasse, de la cueillette et de la pêche ne veut pas dire obligatoirement vivre seul. Ce livre par son originalité marquera durablement les lecteurs habitués à bénéficier sans efforts des bienfaits d'une société qui pourtant laisse de plus en plus de monde sur le bord de la route. La consommation à outrance n'amenant sûrement pas le bonheur, c'est dans l'extrême contraire que Chris McCandless chercha le sien pour finalement trouver la mort au bout du chemin… une ode au jusqu'en boutisme idéologique.
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C'est l'histoire d'un mec (non , non , celui auquel vous pensez arborait salopette et nez rouge , point de Colucci icci..) qui prefera vivre son reve plutot que de rever sa vie...il en est mort .

Le superbe film inspiré de cette incroyable histoire vraie m'avait plus qu'enthousiasmé ! Sean Penn se révelant comme un realisateur plus que crédible avait ,en plus , eu le bon gout de faire appel au leader charismatique de Pearl Jam , Eddie Vedder , pour y coller une B.O. de folie . Enorme !
La question que je me posais , c'etait la part de crédibilité que l'on pouvait accorder à un tel récit .

A la lecture de ce livre , il semblerait que le cinéma n'ait pas trop scénarisé cette tragédie pour lui rendre un hommage plutot fidele...
Ce bouquin ne retrace pas de façon linéaire l'itinéraire mortel de Christopher Mc Candless ( Alex Supertramp , ou supervagabond , surnom que j'adore..) et c'est en cela qu'il est tres interessant . L'auteur , a travers son parcours géographique , ses rencontres relatées ici et là , les extraits de son journal , les passages ayant attrait à son histoire familiale nous permettant d'apprehender un peu plus le personnage , nous retrace le trajet météorique de ce jeune vagabond en quete d'authenticité .
Un rejet total d'une société et d'une cellule familiale qu'il juge mercantiles le poussera irrémédiablement , au sortir de ses études , à prendre la route de l'Alaska pour y vivre dans le plus grand dénuement au contact de la nature qu'il vénere . Un récit court mais intense ! Un idéal qui apparement fut énormément critiqué à l'époque : immaturité , stupidité , égoisme , amateurisme...j'en passe et des meilleurs , tout fut dit , tout fut écrit !
Mais peut-on juger quelqu'un en fonction d'actions qui apparaissent comme contraires a nos valeurs , à notre éthique personnelle ? Je ne pense pas...En ce qui me concerne , quelqu'un allant au bout de son reve , de son ideal de vie en prenant le risque d'y rester ( meme si le but initial etait tout autre , ne l'oublions pas ) , aurait plutot tendance à m'attirer beaucoup de sympathie empreinte d'un profond respect !
De plus , il semblerait que Christopher ne fut pas l'illuminé décrit par bon nombre de pseudo critiques en mal de notoriété ! Jeune , irréfléchi , certainement mais pas stupide au point de courir à une mort certaine . La majorité des personnes l'ayant cotoyé ou seulement croisé en parlent comme d'un gamin attachant ayant malgré tout la tete sur les épaules . Doté d'une intelligence avérée , il discourait sur bien des sujets et avait la faculté de s'attirer la sympathie de ses interlocuteurs ! Donc ni idiot , ni associal...
Mort de faim dans un bus qui fut son sauveur et son tombeau ( et à en juger par les photos sur la toile , le contraire est difficile à soutenir...) , le film parlait d'une erreur commise par Alex , erreur que l'on sait aujourd'hui fatale . le bouquin n'accrédite absolument pas cette version en parlant effectivement d'une erreur , mais d'une erreur livresque et non humaine ! En effet , il semblerait que Christopher ait succombé suite à l'ingestion d'une plante hors il apparaitrait que dans sa bible de survie , il n'etait nulle part indiqué que , dans le cas présent , les racines etaient comestibles , les fleurs mortelles...fatalitas !
Un tres tres beau récit de vie malgré tout ! Il est excessivement rare d'aller au bout de ses reves , de suivre son étoile . Beaucoup en parlent sans jamais oser franchir le pas...On peut donc lui reprocher beaucoup de choses mais surement pas d'avoir été un idéaliste convaincu...au point de se perdre..

Alex Supertramp s'est émancipé d'une société castratrice et formatée...Respect !
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Ouh là là je ne lirais pas ça tous les jours !
J'en suis toute bouleversée alors que je peux m'enfiler des thrillers épouvantables sans sourciller. C'est un genre, on est à distance. Tandis que là, c'est une histoire vraie. Et moi, la première chose que j'ai faite, c'est d'aller voir la tête du "personnage" principal sur internet...La tête de Christopher McCandless...Mon Dieu quel visage et surtout quel regard ! Quel sourire ! Et dans des situations quasi désespérées ...Je ne m'attendais pas à cela. le regard m'a sauté au visage, j'ai été hantée pendant toute ma lecture.
Pour ceux qui, comme moi, ignorait tout de Chris, alias Alexander Supertramp, sachez qu'il s'agit d'un jeune Américain de la classe moyenne aisée qui décida, à 22 ans, en 1990, à la suite de l'obtention de son diplôme universitaire, de partir sur les routes de l'Ouest américain (à partir d'Atlanta), seul, à pied, ayant fait don de son argent, avec le moins d'équipement possible. Il partit d'abord dans les déserts de l'ouest sauvage, Nevada, Californie, jusqu'au Mexique, puis suivit son grand rêve et remonta jusqu'à l'Alaska sur les traces de Jack London. Il voulait parvenir à y survivre seul. Il réussit dans une certaine mesure, mais fut finalement piégé par la nature elle-même, qui ne pardonne aucune erreur. On retrouva son corps deux semaines et demi après sa mort.
En ce qui me concerne, j'ai trouvé le texte de Jon Krakauer absolument intense. Il garde certes la distance du journaliste d'investigation, mais il en fait un usage d'écrivain en permettant ainsi au lecteur d'aborder quasi seul le mystère fascinant que constitue la personnalité de Chris. Je précise ici que l'on a accusé Chris d'avoir égoïstement laissé ses parents sans nouvelle de lui pendant deux ans, ce qui est la vérité stricte. En écrivant son récit, Jon Krakauer en savait plus que le lecteur sur la réalité de la situation familiale du jeune homme : à savoir une situation violemment toxique, récemment révélée par Carine, sa soeur. Krakauer avait promis de ne pas aborder le sujet dans le livre. de fait, cela ne déflore en rien les mystères du vagabond, ça explique juste pourquoi il n'a pas donner de nouvelles à sa famille. Mais il avait mille façons de partir, et il a choisi celle-ci.
La personnalité de celui qui se fait nommer Alex pendant son voyage a frappé tous ceux qui l'ont rencontré. Sa capacité, lui qui fut élevé comme un petit bourgeois des lycées américains de séries pour ados, à se mêler sans problème du jour au lendemain à la marge la plus extrême de la population, est incompréhensible, extraordinaire. Sa capacité à la solitude (seul avec son canoë et cinq kilos de riz dans le désert mexicain, dans les marais, dans le golfe de Californie, sur le "wild Colorado") est surréaliste, exceptionnelle. J'en ai la gorge nouée. Certains l'ont traité d'"amateur" à cause de sa mort en Alaska. Je crois qu'ils n'ont pas bien saisi de qui ils parlent...
Le jeune homme m'est apparu comme quelqu'un d'absolument authentique, à nu, rimbaldien, sans filet psychique. le genre qui ne fait pas de concession, ni de vieux os. Sa mort en Alaska est, d'après Krakauer, une tragédie qui aurait pu être évitée. Voilà qui me paraît bien paradoxal, la tragédie évitable. Mais chacun se fera son idée.
Ce visage, ce regard, je reste hantée. Une grande lecture, et plus que ça.
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Christopher Johnson McCandless est un aventurier américain mort le 18 août 1992 sur la piste Stampede en Alaska. Après l'obtention de son diplôme en 1990, Chris quitte tout pour sillonner les routes. D'un État à un autre, il découvre les grands espaces de la nature sauvage américaine. Son rêve le plus cher est l'Alaska, c'est ce qui le tuera : mal préparé, sans cartes, il meurt de faim et/ou empoisonné après seize semaines dans les bois.

Jon Krakauer revient sur ces deux années de pèlerinage, en tentant de nous montrer quelle personne était réellement Chris. Grâce à son journal, ses photos, les courriers qu'il a envoyés, ses annotations sur les livres qu'il a lus, et le témoignage de ses proches et des personnes qu'il a rencontrées au cours de son aventure, il réussit assez bien à retracer son itinéraire, ses objectifs, tout comme ses traits de personnalité et ses différents états d'âme.

Il démontre également à quel point la nature sauvage, loin de toute civilisation, est une part de lui-même. Plus qu'une passion, il fusionne avec elle. Se retrouver seul avec elle, avec sa beauté simple comme il dit, lui donne le sentiment d'être libre. Il vivra son rêve à 100% en Alaska.

On ressent, tout au long de la lecture, la "patte" journalistique de l'auteur, la narration faisant très "reportage". S'il dépeint très bien le courage de Chris, son "innocence téméraire" et la "force de son désir", si ses états d'âme et les raisons pour lesquelles il a choisi ce mode de vie ont l'air d'être relatés avec justesse, j'ai trouvé que l'auteur restait plutôt détaché des faits, dans lesquels il ne m'a pas impliquée. On ressent clairement ses points de vue, on sait qu'il comprend ce que Chris a pu rechercher et vivre (lui-même ayant vécu une expérience similaire), mais là encore, ils ne sont relatés que pour expliquer les réactions et la personnalité de Chris. J'ai bien perçu toute l'empathie de Jon Krakauer pour Chris, mais je ne l'ai pas ressentie, je n'ai ressenti que la mienne... Un lien s'est créé entre Chris et moi, mais pas entre l'auteur et moi... Pfff c'est compliqué à mettre des mots là-dessus, je n'arrive pas bien à vous expliquer et vais finir par vous embrouiller...

J'ai, par contre, pu imaginer les différents endroits par lesquels est passé Chris durant ses deux années de pèlerinage grâce aux descriptions précises. J'ai facilement pu imaginer la beauté des lieux et leur caractère sauvage, en harmonie avec les idéologies de Chris.

Tous les faits ne sont pas toujours racontés dans l'ordre chronologique, ce qui paraît un peu méli-mélo au premier abord, donnant l'impression de digressions. Mais il s'avère que le tout est finalement bien mené et construit.

Jon Krakauer nous raconte une tragédie qui n'aurait pas dû se produire, qui aurait pu être évitée avec un peu plus de préparation. Il nous raconte également un jeune homme vivant en marge de la société, de par ses ambitions allant à l'opposé du rêve américain.

Un témoignage pertinent sur l'émancipation et le désir de vivre son rêve, celui de vivre en communion avec la nature, loin de tout conditionnement sociétal.
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Un livre intéressant comme un (très bon) reportage, mais pas forcément un indispensable non plus...

Il faut dire qu'il m'a parfois un peu fait penser à 'Sur la route' de Jack Kerouac, qui n'est de loin pas mon livre préféré. Ici, moins de transpiration, de petits larcins et de drogue, mais tout autant de détails sur la nourriture, les trajets et les discussions décousues de Chris qui s'autoproclame 'Superclochard'...

L'errance est plus âpre, très solitaire et finalement tragique. Il s'agit d'une bouleversante histoire vraie, mais le livre n'a déclenché chez moi aucune émotion, ou presque. Malgré les nombreux témoignages sur l'intelligence, le bon coeur et la volonté farouche de Chris, il est resté très abstrait pour moi, comme un héros théorique. Sauf peut-être dans l'épisode du rêve de sa mère ou quand une toute petite erreur cause le 'désastre' (je reprends son terme, et en l'occurence il n'exagère pas).

Du coup, c'est avant tout un beau et terrible reportage sur la jeunesse téméraire, l'appel de la nature et l'Alaska que j'ai lu. Un reportage 'into the wild' sans aucun doute, que j'ai trouvé riche par ses nombreux récits d'expéditions, intéressant par le portrait qu'il dresse de l'idéalisme un peu naïf et jusqu'au-boutiste (mais pas non plus benêt) de certains jeunes, et brillant par les nombreux sujets de réflexion qu'il propose et par sa construction habile.

On est bien loin du récit de voyage émouvant que j'imaginais. Peut-être est-ce mieux d'ailleurs, car Chris le secret n'aurait certainement pas apprécié que ses pensées et sentiments soient étalés aux yeux de tous...
Lu dans le cadre du challenge Récits de voyage de Chinook : http://www.lespassionsdechinouk.com/challenges/challenge-recit-de-voyage
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Autant l'avouer direct : je n'ai pas vu le fameux film de Sean Penn. Donc ma lecture ne fut en aucune façon parasitée ou influencée par la semble-t-il remarquable adaptation et d'éventuels paysages, visages, ou émotions.

Jon Krakauer n'a pas connu Chris McCandless dont il retrace l'histoire. Mais, ému par sa tragique fin, il a enquêté, a enfilé la panoplie d'Alex Supertramp, alias Chris, et parcouru le même périple. Il a recueilli sur sa route moult témoignages, de la famille aux amis en passant par les rencontres de fortune, pour comprendre l'incompréhensible.

Car que penser de ce pauvre Chris McCandless?
Mort de dénutrition à 24 ans en plein Alaska, seul au milieu de nulle part, dans un vieux bus désaffecté.
Est-ce un halluciné de plus en mal de sensations fortes? Ou juste un gamin inconscient et desorganisé, surconfiant en ses capacités? Ou peut-être simplement un doux rêveur fasciné par la nature et le grand air? Et pourquoi pas un type courageux, loin d'être idiot, baroudeur et libre de toute contrainte?

Pas si tordu le petiot en effet. Dégoûté de la civilisation moderne, il rêve de voyage, de communion ave la nature, de calme, de retour aux sources. Ses maîtres à penser: Thoreau, London et Tolstoï.
A peine diplômé, il prend alors bien vite la poudre d'escampette. Et taille la route.
Mini préparation pour maxi liberté.
Pour le meilleur et pour le pire.

Finalement ne pas avoir vu le film auparavant est peut-être un tort car j'ai souffert et lutté pour aller au bout du voyage. À en avoir des engelures et le livre qui me tombe des mains.
Ok l'histoire de ce garçon m'a touché, car pas cool de mourir si jeune et aussi tragiquement. Et je ne suis pas une pourriture sans coeur. Enfin pas que ça. Il peut même m'arriver de pleurer. Si si. Mais pas là.
Car j'ai détesté le style. Voilà inutile de tourner autour du pot, c'est dit. Beaucoup trop journalistique. Normal me direz-vous, c'était la volonté de Krakauer de relater du factuel et non d'en faire une douce romance. Oui mais quand même. Beaucoup trop d'anecdotes et de détails sans intérêt majeur fleurissent le récit et m'ont plongé du coup dans l'incapacité totale de ressentir un quelconque début d'émotion.
Dommage.

Mais malgré un bilan mitigé, aucun regret sur cette lecture : à découvrir et lire ne serait-ce que pour honorer la mémoire de ce jeune homme.
 
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Chris Maccandless ne voulait rien prouver à personne, il voulait juste être libre et vivre sa vie comme il l'entendait. Bien loin de l'image de l'ado bohème et irréfléchi Jon Krakauer nous le dépeint comme un jeune homme intelligent et obstiné avec de grandes capacités à réunir autour de lui. Il laisse à ceux qui l'ont rencontré au cours de ses voyages ce sentiment de grande sociabilité qui contraste largement avec ce besoin de solitude qu'il a régulièrement montré pendant son périple, un peu l'envie de ne rien devoir à personne et de trouver seul les solutions à ses problèmes.

Quand il part tout jeune de sa famille après de hautes études, il va de petits boulots en petites galères et squatte ou le vent le porte et ou le destin le fait tomber. Il devait avoir une bonne étoile car ses rencontres semblent toujours bienveillantes et c'est peut-être un des éléments qui l'incitera à pousser toujours plus loin ses aventures. Sa soif d'autosuffisance va le guider en Alaska dans un lieu désertique dans lequel il y passera plusieurs mois avec l'issue fatale qu'on lui connait.

L'auteur sort des stéréotype et fait un réel travail d'investigation en cherchant à comprendre la personnalité de ce jeune homme qui souhaite rompre avec la vie moderne. Loin du jugement et du parti pris il analyse la situation en la comparant à d'autres parcours de vie qui ont des similitudes avec celle de Chris Maccandless. Il semble d'ailleurs que sa mort soit encore un peu énigmatique car de nombreux sites d'informations sur le sujets en cherchent encore la véritable raison.

Un réel intérêt pour ce livre qui qui nous remet inlassablement face à la dure réalité de la vie en dehors de toute civilisation.
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Un livre incroyable qui retrace la vie de Chris McCandless. Avant de lire ce livre je pensais que ce jeune homme était complétement fou et insensé, et après cet lecture j'arrive mieux à le comprendre, à comprendre ce qu'il fuyait dans la société américaine de l'époque, cette forme de sécurité pour vivre une belle aventure. Il a choisit sa vie, bien différemment que celle que toute sa famille voulait pour lui, il a réaliser ses rêves et vécut aux jours le jour et malheureusement il y a perdu la vie.
Un très bon moment de lecture, un livre qui fait beaucoup réfléchir....
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Il y a toujours quelqu'un pour te rappeler que t'es un peu con sur tous les bords, le truc c'est que souvent t'y crois dur comme une envie pressante, et tu sais pourquoi ?

Et bien parce que celui qui te rappelle à sa subjectivité : tu le fous bien souvent sur un putain de piédestal, bref quand tu prends l'humiliation en pleine gueule, bah tu deviens muet comme la timidité, t'y perds ta répartie d'enculé, qui bien sur reviendra se joindre à toi quand tout le monde aura fini de se marrer… du coup c'est trop tard t'a perdu un peu ton amour propre, t'es tout en rougeur, tu n'auras pas le ton qu'il faut, et le ridicule va te poursuivre un bout de honte.

La confiance en soi est une drôle de fantaisie, ya toujours une petite fragilité ou deux qui se planquent pour camoufler les unes ou deux autres fragilités que tu te névroses depuis souvent… en gros la vie après l'enfance, à force d'expériences et de maturité, t'y perds un peu de tes illusions : tes parents t'ont éduqué comme il semblait idéal, mais surtout un peu beaucoup à leur image, aussi subjective que l'objectivité elle-même, bafouillant quelques erreurs qu'il ne faudrait surtout pas reproduire…

Pourtant il semblerait que les adultes ne soient que des enfants sans illusion, des adolescents qui auraient perdus toute rébellion, l'ambition de la jeunesse se meurt bien souvent dans une reconnaissance de ses pairs avant tout, du coup soit on s'émancipe et on dit merde à maman, soit on reste enfermé dans le système qui nous câline d'une sécurité qui finira par devenir amère, soit les deux… Cette quête veine de sens, qui nous gangrène l'ennui à longueurs de réflexions : on bouquine de la philosophie, de la psychologie, de la sociologie, pour trouver un nombre de possibilités, de théories, de grands secrets, un mal vivre et non un mal être, on perd du temps à chercher, à se tortiller du cul sur nos canapés assoiffés d'abrutis…

Bah le héros lui, avec une vingtaine de piges bien engagée, il a dit merde à maman le petit veinard… Naïf, inconscient, immature ? Ah bon… je trouve ça plutôt couillu d'étaler son courage de rêveur dans la nature…

Alors aujourd'hui on est plus enclin pour ce genre d'expérience, on encouragerait même les jeunes à croquer le risque à pleine folie, c'est juste que lui ou d'autres l'avaient compris 30 ans plus tôt, et aujourd'hui les vieux que nous devenons regrettons d'être rentrer dans ce moule poli de la bien-pensance, dans ce système qui commence à perdre de sa glorieuse démesure, on nous a élevé comme des pompes à frics, car l'argent est synonyme d'une réussite à l'élite subjective, on apprend à aimer l'argent, à haïr la misère, on nous parle d'audace, de courage, de force de travail, pour réussir faut bosser corps et âme comme des vieux qui se perdent dans l'abondante désillusion d'une jeunesse au trépas, on a tous des rêves, des envies de bonheur, des envies d'ailleurs, alors qu'est-ce que l'on attend ?

"Bah de l'argent..".

La mort du héros de l'histoire fut tragique certes, mais réussite dans sa quête de sens, propre à ses convictions, quelquefois ça passe, des fois non…

A plus les copains
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Comment transformer un fait-divers malheureux en mythe ? Et attention : un mythe, un vrai ; pas une fiction fantasmatique, genre regarde maman, je saute par la fenêtre avec la couverture du lit qui me transforme en Superman. C'est que Krakauer a une sacrée responsabilité : la liste est longue des jeunes gens qui ont disparu in the wild wild North. Il fait donc de Chris McCandless un héros tragique, qui suscite admiration, terreur et pitié, avec la catharsis ad hoc : admirable d'avoir refusé la confortable vie bourgeoise qui lui était échue, pitoyable d'avoir agonisé seul de longues journées durant, terrifiant de nous jeter au visage la faiblesse de notre condition humaine. Comme dans le théâtre grec, Krakauer convoque le choeur de ceux qui ont rencontré McCandless et tend à la société américaine un miroir qui l'accuse avant de la disculper. Oui, elle est matérialiste et individualiste, mais ses enfants sont des idéalistes forgés à l'aune de ses valeurs et si la Nature, Dieu tout-puissant, a mouché l'ubris du jeune homme, il ne s'apprêtait pas moins à regagner le giron familial. Bref, le livre refermé, le lecteur, bien qu'ému par le sort de McCandless, ne se précipitera pas sur les routes de l'Alaska, même avec un livre de botanique dans son sac à dos. Krakauer nous a mis en garde : non, il n'a pas confondu H. mackenzii et H. alpinum ! Mais s'il a bien mangé la pomme de terre comestible, il a commis l'erreur d'en ingérer les graines qui deviennent toxiques dès lors que "le corps ne produit pas suffisamment de molécules de glucose ou d'aminoacide."
Et toc.
Me voilà bien purgée de mes désirs inciviques.
Krakauer a su (lui) bien doser poison (la révolte adolescente) et contre-poison (non seulement la mort et le chagrin des proches mais aussi la mauvaise renommée qui s'attache aux disparus et daube sans scrupule leur vanité inconséquente). Argument éthique à l'appui, d'ailleurs : il est lui-même un aventurier plus que passable, on le croira donc volontiers s'il nous suggère que rien ne vaut l'amour des proches (d'ailleurs Jack London a eu une vie beaucoup plus pathétique et sédentaire que ses écrits pourraient le laisser penser : il ne faut pas écouter les écrivains alcoolos qui feignent d'être des modèles de contre-culture, nous rappelle opportunément Krakauer).
Bref, c'est de la belle ouvrage. Alex McCandless est un mythe américain, et, grâce à ce livre, la cape qui l'enveloppe est la bannière américaine.
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