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Critique de Bunee


Il s'agit du livre dont les droits ont été rachetés par Sean Penn pour l'écriture du film du même nom ("Into the wild, pour ceux qui ne suivent pas au fond à gauche). Un résumé du film est disponible ici: http://lelabo.blogspot.com/2009/03/into-wild.html

Nécessairement, lorsqu'on lit un ouvrage peu de temps après avoir vu le film correspondant, on ne peut s'empêcher de comparer.

Globalement le récit a été plutôt bien repris par le film - on retrouve même des citations - , sauf quelques détails (par exemple, la ceinture en cuir est donnée par Alex à Wayne, tandis que dans le film Alex la garde) ou scènes pas forcément très importantes (par exemple, le moment où Alex travaille pour Ernie le fou).

Le livre m'a agréablement surprise dans le sens où j'avais trouvé que le film exaltait trop l'aventure comme étant purement une quête philosophique.

Dans le film notre héros est un garçon idéalisé, pétri de grandes idées, rejetant le mode de vie d'une société de consommation. Sinon il est quasiment toujours lisse et propre (sauf à la fin) et n'a pas l'air à proprement parler d'un clochard...

Dans le livre c'est beaucoup plus nuancé, et, je dirais, d'une plus grande honnêteté intellectuelle: Alex est montré avec ses défauts, l' intransigeance cruelle dont il fait preuve à l'égard de ses parents, l'enthousiasme typique des adolescents pour les théories naturalistes et les portraits grandiloquents, quasi imaginaires, du grand nord, qui sont plus le symbole d'un rêve que l'expression d'une réalité. Son aventure est tracée d'une façon à mon sens plus objective, sans être toutefois parfaitement neutre mais l'auteur ne s'en cache pas.

Krakauer apporte un éclairage intéressant à l'aventure d'Alex, en comparant son cas à d'autres wannabe trappeurs/aventuriers qui ont péris dans des épopées plus ou moins similaires.

Et il souligne finalement une insouciance hallucinante du héros, qui le rend soit touchant, soit agaçant: partir passer l'été en Alaska mal équipé, mal préparé, avec seulement 5 Kg de riz, en se reposant complètement sur les résultats (nécessairement aléatoires) de la chasse et de la cueillette, n'avoir ni boussole ni carte correcte, le tout pour retrouver la bête primaire qui sommeille en lui et se révéler homme, enfin dépourvu des artifices de la société.

Tandis que le film caressait dans le sens du poil notre petit coté rêveur et contemplatif, assoiffé de liberté, le livre nous ramène carrément sur terre. Contrairement à ce qui peut poindre du film, on finit par trouver sa mort absolument absurde, surtout quand on sait qu'au final il n'était pas si isolé que ça de la civilisation et pouvait trouver refuge pas si loin.

Le tout est correctement écrit de façon sincère, j'ai juste trouvé superflu le passage (ou du moins trop long) ou l'auteur parle de sa propre expérience pour la comparer à celle d'Alex.
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