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L'aventure tragi-comique d'une épouse suédoise ♀
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Encore une bonne pioche ce mois-ci (dans le cadre du challenge Pioche dans ma PAL).
J'apprécie beaucoup ce que propose la maison d'édition Gaia. Je ne suis jamais déçue. De surcroît, je suis de plus en plus attirée par la littérature scandinave.
Dans ce primo-roman, une auteure suédoise conte les déboires d'une enseignante quarantenaire qui se souhaite parfaite à tous points de vue. Avec ce qu'il faut de causticité et de grotesque, elle place son personnage dans une situation cocasse : la survie dans un endroit clos.
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Une épouse-mère maniaque et "freak control" se retrouve à son insu enfermée dans la salle de photocopie du collège le temps d'un week-end.
Durant son enfermement , elle puise dans ses souvenirs pour une introspection forcée. On assiste alors à ses moments de doute, de rancoeur, de fêlures conjugales et d'insécurité. Il est clair que l'héroïne n'a pas une place enviable.
*
Sur un thème assez classique de fragilité féminine, l'auteure sort tout de même son épingle du jeu. Cela fonctionne même parfaitement. Le ton est juste, amer sans apitoiement et résolument positif. Car cette femme va sortir de sa "léthargie" pour coucher tout cela sur papier (c'est à peine esquissé dans le récit mais on le devine ).
Il n' y a pas que son point de vue puisque le mari (presque infidèle) nous donnera son avis sur la question de cette "crise conjugale débutante". Le portrait de la meilleure amie extravertie est le contrepoint de la fragilité de l'héroïne.
Sous un air humoristique et absurde (au début j'ai ri de cette situation), cette histoire sonne juste et est ancrée dans la réalité. Si probable que je me demande si ce n'est pas un récit d'autofiction.

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Première lecture de 2021 et déjà un coup de Coeur pour un roman. Je sens que cette année livresque va être riche en découvertes et je vois cela comme un bon présage pour la suite.

Avec Hors-Service, nous faisons la connaissance d'Eva-Lena, professeur dans un collège a la vie bien rangée, ou tout doit être organisé, planifié à l'avance et qui essaie sans cesse d'être parfaite. Quand un vendredi soir, elle retourne au collège faire des photocopies et qu'elle se retrouve enfermée dans le local de la photocopieuse pour le week-end, c'est l'occasion pour elle de dresser un bilan de sa vie et de se remettre en question.

J'ai adoré le ton du roman, tragi-comique. Tragique car on sent une réelle souffrance chez Eva-Lena. Elle se voile la face mais il est clair qu'elle est au bord du burn out. Comique parce qu'elle et son amie / collègue Aurora sont un duo hors pair.

Eva-Lena est attachante et on éprouve un peu de pitié pour elle car sa famille ne lui rend pas la vie facile : ses deux ado sont en pleine crise, sa petite fille est dans un âge ou elle lui en demande beaucoup et son mari complètement absent. Bref, comme beaucoup de femme, elle doit jongler entre la maison à tenir et son travail qu'elle prend très à coeur. le personnage secondaire qui m'a le plus plu est évidement Aurora, qui est aux antipodes d'Eva-Lena. On ne peut pas faire plus différents mais pourtant elles se complètent parfaitement.

Le style est juste, l'écriture mêle à merveille les moments présents avec le flash-backs dans le passé ce qui renforce le suspense de savoir comment Eva-Lena va pouvoir sortir de cette situation rocambolesque.

C'est un excellent roman suédois, qui change des polars et thrillers scandinave que l'on trouve dans toutes les bonnes librairies. L'humour est présent du début à la fin et j'ai adoré découvrir un autre style de roman venus du nord.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Derrière cette couverture « incongrue » se cache l'histoire d'une prof de suédois et d'anglais, mère de trois enfants, mariée à Erik. Eva-Lena est ce qu'on appelle une femme organisée, une championne de l'organisation même. Son leitmotiv est de mettre de l'ordre dans le chaos, elle règle donc ses journées et celles de sa famille avec précision, elle calcule, elle anticipe tout pour ne jamais être prise au dépourvu. Autant dire que la porte qui se referme et l'enferme un vendredi soir dans le local à photocopies de son collège – sans son téléphone portable, bien sûr – crée une forme de chaos totalement inattendu. Tenter de toutes les façons possibles de sortir, de se mettre dans la position la plus confortable, apprendre par coeur le mode d'emploi de la photocopieuse, ça occupe un temps mais ça a ses limites.

Le roman alterne les pages où Eva-Lena se morfond en se demandant si quelqu'un va se rendre compte de sa disparition et les pages de son quotidien de prof, de mère de deux ados qui s'éloignent d'elle et d'une adorable petite fille, femme d'Erik qui a depuis pas mal de temps perdu le goût de se rapprocher de son épouse. Un quotidien dont elle ne se rend même pas compte de la grisaille et de l'ennui (elle-même étant une source de grisaille pour ses proches – et elle ne s'en rend pas compte non plus) jusqu'à l'arrivée dans son collège d'Aurora, une prof de dessin, ancienne copine d'enfance, qui ne craint pas de révéler ses failles, ses gaffes, ses histoires d'amour parfois douloureuses. Peut-être le chaos va-t-il gagner une petite place dans la vie d'Eva-Lena ?

Voilà un roman sympa, sans prise de tête mais qui vous procure une rafraîchissante remise en question, surtout quand vous êtes vous-même prof (vous savez bien que les profs ont tendance à tout régenter partout, en se croyant en permanence dans leur salle de classe…) Mention spéciale au personnage d'Aurora mais Eva-Lena elle-même est attachante dans son obsession d'ordre et sa fragilité bien cachée. Sur ce point le roman aurait pu être un peu plus riche, c'est mon seul bémol.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Challenge ABC 2107-2018
19/26

Que faire, enfermée dans le local photocopie de son établissement scolaire sans téléphone et sans que personne ne sache où vous êtes ? Compter, mesurer, nettoyer. Mais ensuite ? Penser. Se souvenir. Se remettre en question.
Et ça marche pour ceux qui attendent sans savoir.
Et si être en-dehors du monde était salutaire parfois, pour faire le point ?
C'est ce que nous disent les livres de développement personnel, mais qui le fait ? Ou y croyons nous seulement ? Sans doute aussi avons nous peur de ce que nous pourrions découvrir. Or pour Eva-Lena et sa famille, c'est positif.
Pour autant, ce n'est pas gnan-gnan ou plein de bons sentiments. On sent qu'elle est bouleversée, bousculée et qu'elle n'a pas l'habitude. Que sans sa routine, elle est perdue et qu'elle lui sert de soutien, depuis longtemps.
Et montre à la fois qu'être une femme parfaite, qui assume tout à la maison et au boulot n'est ni souhaitable ni vivable sur le long terme et que le modèle scolaire suédois n'empêche ni le décrochage scolaire ni le harcèlement.
Et surtout que les êtres humains sont capables d'évoluer et d'apprendre de leurs erreurs. Même s'ils ont besoin d'un local à photocopie pour s'en rendre compte.
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Ne vous fiez pas à sa couverture (tant celle du grand format que du poche), ce n'est pas un livre drôle et léger tout le temps. Et c'est d'ailleurs ce qui m'a plu. L'auteure aborde en effet, l'air de rien, des questions graves (comme le harcèlement) ou sérieuses, avec parfois une pointe d'humour. Eva-Lena se retrouve coincée un vendredi soir dans la pièce des photocopies, ce qui ressemble d'ailleurs même plus à un cagibi. C'est donc le moment pour cette professeure de remettre sa vie en question et de faire un point sur elle-même. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Nous découvrons peu à peu une vie que je qualifierais d'aseptisée, sans passion, sans folie, sans imprévu. Je n'en dirai pas beaucoup plus pour ne pas tout dévoiler, mais j'ai beaucoup aimé ses réflexions et la vision que nous avons de cette femme.
J'ai aussi aimé les divers flash-backs qui nous a permis de mieux appréhender Eva-Lena, grâce à la mise en contexte avec ses enfants, son mari, son amie ou ses élèves.
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Un local à photocopieuse à la serrure défaillante dans un collège suédois, une professeur à la vie de couple ternie, une amie d'enfance qui vient secouer le quotidien, mélangez le tout et vous obtiendrez "Hors-service", un savoureux petit roman où notre héroïne se retrouve enfermée, pour finalement mieux se libérer. Un livre qui ne révolutionnera pas vos lectures mais vous assurera un bon moment de détente. Quant à moi dès lundi je vérifie que le local photocopieuse s'ouvre bien de l'intérieur!!
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Je n'ai jamais eu l'idée de regarder un tableau à l'envers …
Solja Krapu nous le propose en se servant de son héroïne Eva-Lena :
« Une fois, Aurora m'avait montré à quoi ressemblait le Cri de Munch quand on mettait le tableau à l'envers : le cri semblait partir en arrière, vers l'intérieur, et museler la bouche. C'est à peu près la sensation que j'ai eue dans mon rêve. »
J'ai recherché une reproduction du Cri et j'ai fait l'expérience !
Je vous conseille de le faire aussi pour comprendre ce que l'on peut ressentir alors !

Une histoire où une femme active qui ne s'arrête jamais, qui a toujours quelque chose à faire, qui s'investi dans son métier d'enseignante, qui … mais peut être oublie t elle parfois sa famille, son mari, son fils, ses filles ?
Un simple incident, et une famille s'interroge …
Une, se retrouve coincée dans un petit espace avec rien à faire, rien à lire, juste se retrouver soi même et accepter de laisser passer le temps pour peut être se découvrir …
Un, se retrouve confronté à l'absence de l'autre, à l'obligation de gérer ce qu'il n'a jamais fait, à constater qu'il a oublié de parler de ses rêves …
Des enfants, se retrouvent confrontés à eux mêmes, seuls pour faire face à leur propre vie et constatent que ce n'est pas si facile.

Une belle idée de scénario, une belle écriture, simple sans être simpliste, faisant bien ressortir tous les sentiments enfouis dans chaque individu et une proposition bien trouvée pour chacun de nous :
Se mettre hors service pour pouvoir devenir un adulte libre !
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Enseignante dévouée Eva-Lena se retrouve un vendredi soir enfermée dans le local à photocopies de son école. La voilà coincée pour tout un week-end seule, seule avec elle-même.
L'occasion de faire un point sur sa vie, de peut-être se remettre enfin en question.

En ce début d'année scolaire, Eva-Lena doit bien se rendre à l'évidence: sa vie a perdu tout éclat.
Femme soignée et conventionnelle, fière de ses compétences domestiques et professionnelles, c'est une sorte de maniaque du contrôle (rien ne lui apporte plus de plaisir que des crayons parfaitement aiguisés...).
Elle n'est que contraintes et rigidité: des leçons parfaitement préparées, une maison impeccable, pas de grignotage entre les repas et la liste est sans fin.
Sa recherche de perfection constante a bien sûr des répercutions sur sa vie familiale. Deux grands enfants qui étouffent et un mari qui commence à regarder vers d'autres femmes plus spontanées.

Durant ce deux jours, notre psycho-rigide va avoir le temps de réfléchir à tout ça.
Épuisée, sale et déshydratée, elle laisse son esprit vagabonder dans les rêveries et les fantasmes.

Tout ça fait un pitch de roman bien intéressant mais c'est finalement l'ennui et la platitude qui l'auront emporté.
Le cocasse de la situation aurait pu en faire un livre drôle: je n'ai pas souri un seul instant.
Les réflexions d'une femme en crise auraient pu me toucher: je l'ai trouvé énervante.
Verdict: ce livre n'était pas pour moi, mauvaise pioche.
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Qu'est-ce qui fait découvrir à Eva-Lena, suédoise, mère de famille et professeur d'anglais, le sens de la liberté ? Un voyage, une aventure, des vacances ? Pas du tout, c'est de se trouver, par un malheureux concours de circonstances, enfermée dans le local de la photocopieuse de son collège un vendredi soir, sans téléphone, et avec la perspective d'y passer le week-end entier… Plus qu'organisée, rigide autant avec elle-même qu'avec ses enfants, son mari et ses élèves, elle est obligée, après avoir nettoyé le local et lu le manuel de la photocopieuse, de penser un eu à elle-même et de réfléchir à sa vie…

Eva-Lena revient, en couchant ses pensées sur des feuilles volantes, sur la dernière rentrée scolaire où elle a retrouvé Aurora, une amie d'enfance, qui est tout son contraire : expansive, à l'aise partout, ne craignant pas de faire des erreurs et d'en rire, Aurora a un passé assez douloureux, et pourtant semble bien plus heureuse qu'Eva-Lena qui a tout réussi.
Ce roman est intéressant à plus d'un titre, si on ne s'arrête pas à la couverture qui laisse imaginer un côté loufoque qui n'existe pas vraiment. Outre la psychologie des personnages, notre professeur de suédois et d'anglais, sa famille, ses collègues, quelques élèves particuliers, le roman excelle dans ses observations sur le système scolaire suédois, différent du nôtre, mais qui produit certes les mêmes types d'élèves et les mêmes genres de professeurs ! L'héroïne abandonnée dans le local de la photocopieuse rappellera à toutes et tous une wonder-woman, championne de l'organisation, qui ne laisse aucune place à l'imprévu… L'évolution du personnage, accélérée par la situation où elle n'a rien d'autre à faire que penser, pousse à la réflexion, la mise en situation ne manque pas d'humour, et je n'ai pas senti de longueurs dans ce roman, plutôt réussi !
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Eva-Lena, 30 ans et des poussières, maîtrise l'art de l'organisation. Ses élèves, ses cours et corrections de copies, ses enfants, son mari. Tout est planifié, chaque chose à sa place, chaque activité son horaire, tous inscrits dans un enchaînement logique, parfaitement huilé. Patatras, la voilà enfermée un vendredi soir (sinon ce n'est pas drôle) dans le cagibi réservé au photocopieur de son collège. Elle a oublié son téléphone portable à la maison et la fonction mail du copieur ne fonctionne pas. Aucun moyen de communiquer, aucune possibilité d'être secourue. Après avoir épuisé les joies du rangement des ramettes de papier, appris par coeur le mode d'emploi du photocopieur (qu'elle trouve par ailleurs intéressant !), Eva-Lena est pour la première fois de sa vie sans occupation, sans rien à faire, obligée de se confronter à elle-même. Commence alors de façon contrainte un travail d'introspection sur son couple, sa famille, son rôle d'enseignante. Son petit monde d'apparence bien lisse se révèle plus chaotique qu'il n'y parait. Fêlures réelles ou simple crise de milieu de vie ?
Commencé sur un mode humoristique, ce roman tourne au doux-amer au fur et à mesure des réflexions de l'héroïne, auxquelles se mêlent petit à petit les voix de son mari tenté par l'infidélité, de sa fille en pleine crise d'adolescence ou encore d'Aurora, l'amie fofolle et envahissante qui délivrera pourtant quelques clefs de vie à Eva-Lena.
Petit bémol pour une fin en queue de poisson, j'aurais aimé un peu plus de radicalité ou de panache. Mais à la réflexion, l'option retenue par l'auteure correspond plus à la réalité qu'à la fiction. Cela constitue une leçon en soi.
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