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Paule Guivarch (Traducteur)
EAN : 9782879297521
336 pages
Editions de l'Olivier (28/04/2011)
3.64/5   139 notes
Résumé :

"Que reste-t-il quand on a tout perdu?"

A New York, un poète, Daniel Varsky, confie à une jeune romancière, Nadia, un bureau très particulier : ce meuble imposant (il possède 19 tiroirs) et entouré d’une véritable légende (il aurait appartenu à Federico Garcia Lorca) semble posséder une âme.

Plus de vingt ans après, la fille de Daniel vient réclamer son héritage. A Londres, Arthur Bender doit affronter la mort de sa femme.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Le coeur du roman est un bureau à tiroirs qui permet de faire le lien entre chaque personnages imaginés par Nicole Krauss. Et côté imagination, l'auteure de « L'histoire de l'amour » montre qu'elle n'en manque pas. A travers ce meuble, elle fait croiser de nombreuses histoires pour un roman foisonnant, érudit, ou le lecteur se perd par instant (en tout cas moi). Mais, le roman de Nicole Krauss qui traite des causalités d'évènements (la Shoah, La dictature de Pinochet, La guerre du Kippour) sur ses personnages est aussi et avant tout un livre ou l'émotion pointe son nez avec une force évidente (les relations père/fils entre Aaron et son fils Dov, les secrets de Dottie qu'Arthur découvre après sa mort) sont des moments forts de ce livre certes exigeant mais surtout terriblement passionnant. de Jérusalem, en passant par Londres, New York, elle brasse de nombreux thèmes, la mémoire évidemment, la transmission, la solitude, le couple, les secrets.
Nicole Krauss confirme ses talents de romancière de la plus belle des manières. Cette « Grande Maison » mérite largement la visite. La confirmation d'une auteure talentueuse.
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Un bureau, aux multiples tiroirs dont un fermé à clef, passe de chapitre en chapitre, seul fil rouge qui semble relier les personnages entre eux.Un bureau inspirateur d'écrits, puisque ses divers propriétaires manient les mots avec dextérité, mais un bureau voyageur qui transite entre Londres et New-York et que son propriètaire véridique veut le récupérer sur Jérusalem.
Daniel Varsky, poète "au grand nez judéo-chilien", avant de se faire assassiner au Chili, offre le bureau (qui aurait appartenu à Lorca) à Nadia; sa maîtresse "écrivain qui vit dans son monde égoïstement" et aime Rilke autant que lui.
Bien des années ont passé. Leah Weisz, se disant la fille de Daniel, réclame le bureau à Nadia.
Arthur Bender l'époux de Lotte Berg (nouvelliste), se rappelle sa jalousie vis à vis de la relation (sur une même longueur d'onde littéraire) de son épouse avec Daniel auquel elle a donné le bureau et se souvient avec effarement du lourd secret découvert.
Parallèlement, sont relatés la fusion des relations des enfants Weisz et l'autorité de leur père antiquaire qui n'a de cesse de récupérer les biens confiqués aux Juifs durant la deuxième guerre mondiale; les relations d'incompréhension, lors d'un enterrement à Jérusalem, entre un père Aaron et son fils Dov "crac du barreau anglais" qui "rêvait d'être écrivain" mais traumatisé par la guerre et bien sûr l'histoire du bureau volé parmi d'autres meubles de prix.
Tout va s'imbriquer, chaque fragilité psychologique va s'expliquer, les failles créées par Birkenau, le régime de Pinochet ou la guerre du Kippour sur différentes générations se combler parfois de mots, de musique ou ...de mort.
Une grande réflexion sur la vie,la mort,la perte,le vide,l'exil,le bonheur,la violence créée par les traumatismes et la résilience,cette capacité de s'en sortir malgré tout que chacun possède au fond de lui sans le savoir mais qui n'est pas toujours accessible, un témoignage et la dénonciation de pans d'histoire qui n'auraient jamais du être.
Un simple bureau rend-il ce que l'on a perdu lorsqu'on vous a tout volé?
Nicole Krauss, à l'imagination hors-normes,tient le lecteur en haleine d'un bout à l'autre du livre, le baladant à droite à gauche et le perdant parfois en chemin! Il faut s'accrocher!
Auteur américaine, son livre L'histoire d'amour a connu un succés international.
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Je ressors un peu perplexe de cette lecture.
Autant j'avais adoré L'histoire de l'amour (que j'ai inscrite dans mon top 5), autant j'ai eu de la peine à trouver ici, au-delà des similitudes entre les personnages, un fil directeur.
Les qualités de ce roman sont évidentes : il est juste, profond, et bien écrit. J'ai été bouleversée notamment par la lettre d'Aaron à son fils, tentant de renouer un lien détruit par des décennies de non communication. A la fin de sa vie, ce père aimant cesse de se cacher à lui-même combien le rôle de père autoritaire que la tradition lui a fait endosser l'a éloigné définitivement de son fils.
Les événements historiques que traversent les personnages (shoah, guerre du Kippour, dictature de Pinochet) sont à peine évoqués. Mais soit, ce n'est pas un roman historique, il interroge plutôt les répercussions qu'ont eu ces événements sur la vie et le mental des personnages.
Le point commun entre les différents personnages, c'est un bureau surdimensionné, que chacun investit affectivement de manière différente pour des raisons cosubstantielles à sa vie. Il est censé créer le lien entre les personnages,. Mais j'avoue que la dernière page tournée, je suis incapable de retracer l'ordre de ses différents possesseurs, qui semble pourtant signifiant. Aucun des personnages n'est doué pour la communication, j'attendais donc une clarification de l'auteure pour me confirmer que j'ai bien lu un roman, et non une juxtaposition de nouvelles, aussi prenantes soient elles.
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Il est bien difficile de livrer mes impressions sur ce livre où se croisent de nombreux personnages souvent enlisés dans de lourds souvenirs ; des êtres tantôt fragiles, mystérieux, froids, sensibles, passionnés, indifférents...Qu'ils soient écrivains, poètes, musiciens ou encore antiquaires, pères, mères, fils, filles, frères et soeurs, ils traversent tous des époques chargées d'événements douloureux ( guerre du Kippour, la Shoah, le régime de Pinochet) ; des tragédies qui ont laissé des empreintes dans l'esprit de ces êtres dont l'auteur nous livre des fragments de leurs existences.

A New-York, Nadia écrit des livres qui ne se vendent pas toujours très bien. Les hommes passent, mais seule l'écriture lui est nécessaire. Une rencontre amoureuse avec un poète chilien pourtant laissera une trace importante dans sa vie marquée symboliquement par le prêt d'un imposant bureau muni de nombreux tiroirs … Ce meuble sera le compagnon de son travail d'écrivain jusqu'au jour où on lui enlèvera.

A Londres, Arthur vit les derniers moments de sa femme Lotte, atteinte de la maladie d'Alzeimer. Son décès annonce une découverte surprenante et déconcertante pour lui. Lotte lui était toujours apparu comme quelqu'un d'impénétrable et de triste, sa jeunesse ayant été bousculée par la montée du nazisme et la déportation dans un camp en Pologne. Alors il avait fait en sorte qu'ils mènent une existence paisible. Il ne savait presque rien de son passé, pas une photo conservée, pas une lettre glissée dans un tiroir, le seul attachement qu'elle avait était un bureau, un bureau immense qu'elle finira pourtant par donner à un poète chilien.

Isabel, une étudiante américaine s'installe à Oxford dans une grande maison, celle de Weisz, le célèbre antiquaire. Fréquemment absent, elle vit auprès de ses enfants : Yoav et Leah. Weisz passe son temps à rechercher les meubles et divers objets juifs éparpillés dans le monde, sa maison étant le lieu de transit de tout ce mobilier au milieu duquel évoluent le frère et la soeur. Isabel tombera passionnément amoureuse de Yoav, un jeune homme charismatique entouré de livres, et éprouvera une grande affection pour sa soeur, une pianiste inépuisable. Un jour, leur père se donne la mort.

le récit le plus bouleversant du roman est sans aucun doute celui d'un vieil homme, Aaron à Jérusalem, écrivant une lettre à son fils, Dove. On y perçoit des regrets et de l'amertume, on y sent un amour immense mais une impossible communication entre les deux hommes qui ont passé leur temps à se fuir l'un l'autre. Ils ont enfoui leurs sentiments, cachés leurs angoisses, se sont dissimulés derrière des masques, par tradition, par peur, par orgueil. Dove avait commencé un livre qu'il envoyait par fragments chez lui lorqu'il était soldat. Aaron avait pour consigne de déposer les pages sur le bureau de son fils sans décacheter. Mais, le père lisait chaque mot, chaque ligne écrite par son fils...

Voici un livre dense, exigeant, au style impeccable. Quelques reproches cependant : la difficulté de se repérer dans le temps, et les liens pas toujours évidents entre les nombreux personnages.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Livre architectural, labyrinthe de la mémoire que le lecteur découvre à travers 4 histoires qu'un bureau, possédant 19 tiroirs dont 1 secret, uni. C'est ce tiroir du secret, de l'intime que nous révèle chacun des personnages, témoignages poignants de la déchirure, de la perte, du doute, de la remise en question, de la confession...
J'ai été portée pendant cette lecture par l'image d'un océan, le sac et le ressac de ses vagues allant jusqu'à l'étourdissement quand soudain une plus forte s'élève, vous harponne et vous entraine dans ses profondeurs avant de vous rejeter comblés et ravis sur la grève, suspendus dans l'attente de la prochaine.
Un grand merci à "carre" qui m'a fait découvrir ce roman.
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critiques presse (3)
LesEchos
26 juillet 2011
Les drames qu'elles relatent ne sont pas seulement des traumatismes intimes, mais aussi l'écho des conflits qui déchirent les nations et les êtres -depuis la traque des juifs par les nazis jusqu'à la guerre du Kippour ou la dictature de Pinochet au Chili
Lire la critique sur le site : LesEchos
Bibliobs
14 juin 2011
Interview de Nicole Krauss : "L'écriture est une manière pour moi de conserver des objets personnels, et surtout des histoires familiales. Tout se mélange à l'intérieur de mon livre, moments d'invention ou de souvenir."
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeSoir
14 juin 2011
D'une extraordinaire densité et couvrant une gamme étendue d'émotions restituées avec une grande justesse de ton, La grande maison se dévoile couche par couche, avec un plaisir accru par la multiplication des points de vue.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
J'ai toujours aimé voyager léger, il y a quelque chose en moi qui a besoin de se dire que je peux partir, n'importe où je me trouve, n'importe quand, sans le moindre effort. L'idée d'être lestée par quoi que ce soit me mettait mal à l'aise, comme si je vivais à la surface d'un lac gelé et que tout nouvel accessoire de la vie domestique – pot, fauteuil, lampe – risquait de me faire passer à travers la glace. La seule exception étaient les livres, que j'acquérais sans retenue parce que je n'avais pas l'impression qu'ils m'appartenaient. Du coup, je ne me sentais jamais obligée de finir ceux que je n'aimais pas, ni contrainte de les aimer. Mais un certain manque de responsabilité me laissait également libre d'être émue. Quand enfin je tombais sur un ouvrage à mon goût, ma réaction était violente : elle creusait en moi un trou béant qui rendait la vie plus dangereuse, parce que je ne pouvais contrôler ce qu'il en résultait (Éditions de l'Olivier, Poche, 2011 : p. 180).
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Je n'ai jamais gobé l'idée qu'un écrivain a besoin d'un certain rituel pour écrire.En cas de nécessité,je serais capable de travailler pratiquement n'importe où,aussi bien dans un ashram que dans un café bondé,c'est toujours ce que j'affirme toujours lorsqu'on me demande si je travaille au stylo ou à l'ordinateur,le matin ou le soir,seule ou au milieu des gens,assise sur une selle comme Goethe ou debout comme Hémingway,allongée comme Marc Twain etc.,comme s'il y avait,suspendu en chacun de nous,un secret capable de faire sauter le verrou du coffre-fort qui abrite le roman,tout formé et prêt à la fabrication.Non,ce qui m'angoissait,c'était la perte de mes conditions de travail habituelles:pur sentimentalisme et rien d'autre.
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Les morts emportent avec eux leurs secrets, dit-on. Ce n'est pas tout à fait vrai, n'est-ce pas ? Les secrets des morts ont un caractère viral et trouvent toujours le moyen de rester en vie chez quelqu'un d'autre (Éditions de l'Olivier, Poche, 2011 : p. 365).
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 Pour moi, ma mère était par-dessus tout une odeur. Indescriptible. Passons. Puis un contact : ses mains sur mon dos, le lainage doux de son manteau contre ma joue. Puis un son et, loin derrière en quatrième position, ma vision d'ele. La façon dont elle ne m'apparaissait que par fragments, jamais entière. Si grande, et moi si petit qu'en une seule fois je ne parvenais à apercevoir qu'une courbe, la chair gonflée au-dessus d'une ceinture, la pluie de taches de rousseur dans le décolleté ou les jambes gainées de bas.
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Qu'est-ce qu'un juif sans Jérusalem ? Ce n'est que plus tard que sa réponse se révéla peu à peu, à la façon d'une énorme fresque qui ne commence à prendre un sens que lorsqu'on s'en éloigne : faites de Jérusalem une idée. Faites du Temple un livre, un livre aussi gros, aussi sacré et enchevêtré que la ville elle-même. Enroulez un peuple autour de la forme de ce qu'il a perdu et laissez chaque chose refléter la forme absente. Par la suite, son école fut connue sous le nom de la Grande Maison...
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