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EAN : 9782754811552
80 pages
Futuropolis (06/11/2014)
4.35/5   17 notes
Résumé :
Mêlant la grande Histoire au récit intime, Kris, Maël et leurs co-auteurs brossent les portraits magnifiques de témoins et acteurs de la Grande Guerre qui, cent ans plus tard, allaient nourrir Notre Mère la Guerre...
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pour commencer je tiens à remercier Babelio et les éditions Futuropolis pour leur confiance dans ce partenariat Masse Critique.

Les Chroniques de Notre Mère la Guerre est un volume "hors-série" élaboré pour expliquer la genèse de l'écriture de cette série que je ne connaissais pas.
Kris et Maël, les deux auteurs de cette série raconte leur attachement aux personnages qu'ils ont "créés", bien que la majorité ait réellement existé, comme Charles Péguy pour ne citer que le plus célèbre d'entre eux.

On pourrait penser qu'avec le centenaire de la Grande Guerre le sujet a été épuisé, mais la bande dessinée apporte souvent plus qu'une dimension "ludique" au sujet qu'elle traite.
L'originalité de cette série, c'est la volonté qu'ont eu les auteurs de rassembler sur les mêmes planches des points de vue sur la guerre - et des façons de vivre la guerre - totalement opposés.
On a d'abord, Charles Péguy, le poète qui brandissait la République comme son étendard et a connu une fin.. rapide et qui n'avait rien de glorieuse ni grandiose dès le début du conflit.
Puis il y a Louis Barthas et Gabriel Chevallier, deux soldats (avec des profils très différents!) qui sont revenus de la guerre et ont laissé leur témoignage à la postérité.
Et, deux autres points de vue intéressants mais rarement mis en avant lorsqu'on parle de cette période : Vera Brittain, qui symbolise la tragédie des femmes qui ont attendu éternellement le retour des hommes qu'elles aimaient. Et Machin, un enfant enrôlé au front car dans la vie civile sa vie de marginale avait bien peu de valeur. Alors autant l'utiliser comme chair à canon !

J'ai trouvé ces parties assez inégales. En particulier la dernière, que j'ai trouvé assez bâclée alors qu'elle était , au départ, la plus prometteuse. La partie "féminine" du récit a été inspirée par des recherches de Stéphane Audoin-Rouzeau dont les recherches ont permis de mettre à jour d'autres visages de la Guerre. Malheureusement, Vera Brittain est un peu présentée comme Mathilde dans "Un long dimanche de fiançailles".
En ce qui concerne Charles Péguy, .. je comprends le choix qui a pu motiver sa sélection dans le casting, mais je n'ai pas d'admiration pour cet homme qui a traîné Jean Jaurés dans la boue à cause de sa position anti-guerre. D'autant plus que la postérité a donné raison à Jaurès : la guerre a bien été une immense boucherie qui n'a rien réglé les problèmes qu'elle prétendait régler en quelques mois. Bref, ceci n'est que mon point de vue, mais il permettra de comprendre l'immense subjectivité de mon propos !
En revanche, les deux autres parties sur les soldats étaient très intéressantes et le graphismes très "vintage" pour l'un et l'autre dans des tons plus sombres servaient admirablement ces récits.

J'ai apprécié aussi la façon dont les auteurs se sont impliqués dans leurs planches. Ce volume montre bien le travail que nécessite une bande dessinée , car c'en est un ! Une bande dessinée ne se limite pas à quelques dessins joliment colorés avec quelques phrases semées ici et là, et les Chroniques de Notre Mère la Guerre illustre bien le travail antérieur et postérieur à la publication.
Maintenant il ne me reste plus qu'à me procurer au plus vite tous les volumes de la série !
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux Editions Futuropolis de m'avoir envoyé ce magnifique album dans le cadre de la dernière opération Masse critique.

Chroniques de Notre Mère la Guerre est une façon pour les auteurs de continuer leur série, mais il est tout à fait possible de lire cette BD et de l'apprécier sans avoir lu les 4 tomes précédents.
Par contre, si on ne les a pas lus (ce qui est mon cas), impossible de ne pas se précipiter pour les acheter après avoir fini les Chroniques.

Dans ce livre, Maël et Kris ont voulu rendre hommage à des personnages réels qui leur avaient inspiré certains personnages de Notre Mère la Guerre et raconter leur véritable histoire.
Pour ce faire, ils ont fait le choix original et sympathique de faire appel à de jeunes dessinateurs même si tous les récits restent de Kris.
Maël et Kris signent toutefois un prologue et un épilogue pleins de sensibilité et qui resituent bien le contexte et l'objectif de l'ouvrage.

Le premier portrait est celui de Charles Péguy. Les dessins de Damien Cuvillier sont magnifiques et la mise en perspective historique de la postérité de Péguy très pertinente. La BD commence fort!

La seconde histoire est celle de Véra Brittain. Elle est très émouvante, mais j'ai trouvé que les dessins d'Edith, très épurés, un peu naïfs, n'allaient pas forcément bien avec.

Le troisième portrait, celui de Louis Barthas, est celui que j'ai préféré, pour la force des textes, bien servie par des dessins classiques de Hardoc.

Vient ensuite l'histoire de Georges Deloche et Gabriel Chevallier, très intéressante même si j'ai un peu moins aimé les dessins de Vincent Bailly.

Et pour finir, les auteurs nous présentent l'histoire de quelques gamins....

Le résultat est un album magnifique (avec une mention particulière pour la couverture), très émouvant, qui fait réfléchir: une réussite!
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Les chroniques de Notre mère la guerre n'est pas une suite ou un spin-off de la série. Non c'est une compilation de témoignages vibrant d'émotions. Ces même témoignages qui ont fait naitre chez nos auteurs Kris et Mael l'histoire et les personnages pour notre mère la guerre.
C'était un point de vue vraiment intéressant. Celui de savoir comment nait l'histoire. Leurs recherches de vérité, de lieux qui ont autrefois tremblé sous la terreur des obus, d'hommes qui ont laissé de puissant récit aux générations futures. Et comment les auteurs ont pris des morceaux de ci de là de tout ça pour en faire une oeuvre aussi pleine d'émotion et de vérité qu'est la série mère.

Bien sur les courtes histoires sont pas toutes de la même qualité je trouve. Et j'ai eu parfois du mal à retrouver l'émotion poignante de notre mère la guerre.
Mael laisse le pinceau à d'autres dessinateurs, qui n'ont pas sont talents pour dépeindre les sentiments forts et les ambiances de la guerre.
Ensuite, bien sur, nous ne sommes pas dans un récit. Ce sont des témoignages, plutot assez court. Ce qui fait qu'on n'a pas forcément le temps de s'y attacher autant qu'il le faudrait. Rien de comparable à ce qu'on a vécu aux cotés de section du lieutenant Vialatte et du caporal Peyrac et ses jeunes repris de justice.

C'est néanmoins une belle découverte que j'ai surtout aimé pour son envers du décor. Pour connaitre la naissance d'une aussi belle aventure que Notre mère la guerre.
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Ces chroniques ne sont pas une suite ou un spin-off mais bel et bien son prolongement.
Accompagnés de Vincent Bailly, Damien Cuvillier, Édith, Hardoc et Jeff Pourquié, Kris et Maël brossent le portrait de grandes figures de la Grande Guerre comme Charles Péguy, Louis Barthas, Vera Brittain, Gabriel Chevallier, Georges Deloche qui ont été à l'origine de leurs personnages de fiction.
En préambule, Kris, 14 ans, nous conte l'origine de ce projet: une visite au mémorial de Verdun et le souvenir d'un grand père pour qui il a envie de poursuivre ce devoir de mémoire et pour toutes ces générations qui ne comprennent pas pourquoi.
Au travers de ces différents portraits, différents styles, différents graphismes.
Le fil conducteur de ces planches ? Kris au milieu de ces poilus.
On retrouve même Kris et Maël au cours de leur recherches.
C'est beau, émouvant.
Un bel hommage à tous ces disparus, pour la plupart très jeunes.
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Qui a dit que la BD était un art mineur?
Ici, elle fait oeuvre de pédagogie, c'est un vecteur de transmission culturelle entre les générations.
Pour ce dernier volume de Notre Mère la guerre, nous revoici plongé parmi les soldats de la première Guerre Mondiale.
L'auteur scénariste s'implique dans son oeuvre, intervenant régulièrement à la première personne, enfant ou adulte.
Les personnages qui prennent vie sous la plume de Kriss et les traits de Mael sont les doubles de ceux rencontrés par les auteurs au cours de leur phase de recherche, de leurs lectures de nombreux témoignages et de lettres de la grande guerre. Ce volume est aussi un hommage aux principaux inspirateurs de cette série, connus ou anonymes, Charles Péguy, Louis Barthas, Vera Brittain ou ces jeunes hommes anonymes engagés volontaire ou de force (issus de maison de redressement par exemple).
Ce titre s'ouvre sur l'incompréhension d'un gamin de 14 ans qui ne comprend pas l'émotion suscitée par le récit des anciens à Verdun, soixante dix ans après le conflit. Incompréhension due à la différence de génération.
Alors le gamin devenu adulte se plonge, près de cent ans après cette guerre, sur la vie des soldats.
Consentement, révolte, refus et surtout...la peur, qu'il ne faut pas avouer si on veut paraitre un héros.
Et l'Etat dans tout ça?
Le passage consacré à Charles Peggy la récupération mémorielle du décès des soldats.
Gradés ou anonymes, tués ou survivants, fiancés, femmes, soeurs...sous la plume des auteurs, la guerre devient le révélateur d'une société exacerbée par le combat.
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critiques presse (2)
ActuaBD
24 décembre 2014
Un album qui possède de solides vertus pédagogiques, apportant des connaissances inédites (sauf pour les spécialistes, j’imagine) tout en poussant à la lecture, à la découverte, à une curiosité humaniste et élargie. Les citations de E. M. Remarque, écrivain évoquant l’autre camp (À l’Ouest, rien de nouveau) sonnent aussi puissamment que les autres témoignages.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LeMonde
21 novembre 2014
Cet album est un prolongement des quatre volumes réalisés par Kris et Maël, entre 2009 et 2012, intitulés Notre mère la guerre. Forts du succès critique et public incontestable rencontré par cette série – plus de 60 000 exemplaires vendus –, Kris et Maël ont souhaité rendre hommage « à tous ceux qui ont laissé des traces littéraires ou visuelles de leur expérience durant la guerre ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
-Qu'avez vous fait au front? Vous vous êtes bien battu?
-Sincèrement je l'ignore. Qu'appelez-vous se battre?
-Vous avez tué des allemands?
-Pas que je sache. J'ai marché le jour et la nuit, sans savoir où j'allais. J'ai creusé des tranchées, transporté des fils de fer, veillé au creneau. J'ai eu faim sans avoir à manger, soif sans avoir à boire, sommeil sans pouvoir dormir, froid sans pouvoir me réchauffer et des poux sans pouvoir me gratter... Voilà!
-C'est tout?
-Oui, c'est tout... ou plutot non, ce n'est rien. Je vais vous dire la grande occupation de la guerre, la seule qui compte. J'AI EU PEUR.
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Les marais de la Somme serpentent toujours craintivement au pied du plateau de Péronne, comme les marais des morts précédant le Mordor que Tolkien n'a pu imaginer qu'ici, où il a combattu, tout comme Cendrars.
Ce sont des noms fantômes, Vimy, Vauquois, Ypres, Passchendaele, des mots spectres, crête, butte, bois, tranchée, et que l'on a cru enterrer à coups de monuments, d'alignements en parades et de jours fériés.
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A ces gosses au vice précoce, on avait ouvert les portes des prisons en échange d'un engagement pour la durée de la guerre. Marché étrange: pour leur pardonner d'avoir volé, on les envoyait tuer; c'est cela qui est régénérateur!
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La littérature est une drôle de machine à remonter le temps, et la dépendance à ses voyages se fait de plus en plus forte.

(Dans l'avant-propos)
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Aujourd'hui encore, Verdun n'est q'une forêt d'arbres de tous âges dont chaque racine s'extirpe d'un trou d'obus.
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