Ici, David Joseph Bohm et
Jiddu Krishnamurti dans des entretiens antérieurs aux dialogues traitants de l'abolition nécessaire du temps psychologique pour percevoir la vraie nature de l'esprit qui nous habite, avaient exploré entre 1975 et 1980 le domaine de la pensée. Recadrant celle-ci dans sa fonction, et stigmatisant au scalpel son intrusion inapproprié dans la nature profonde et fondamentale de notre esprit, l'un est l'autre dans des envolées magistrales nous mettent en face de cette réalité pas toujours facile à accepter, l'humain, dans son humanité, fait fausse route depuis l'aube de la "civilisation" !
La pensée est purement mécanique et donc fragmentaire, ayant crée "un pôle de gravitation permanent" qui c'est pris dès l'origine et à tord pour quelque chose de vivante et créative (la pensée).
Cette pensée est aguerrie dans l'art de la falsification et de la distorsion, inscrit dans la structure matérielle du tissu cérébral. Pour que la perception de la pensée, de sa nature et de toutes ses activités soient totale, alors il doit y avoir perception totale du contenu de la pensée. Or ce contenu constitue la conscience et tout ce qui justement formait jusqu'à présent ce fameux centre. Et comme la perception totale n'est possible qu'en l'absence de cette centralisation, pour se défaire de son conditionnement la catalyse est nécessaire, alors, et alors seulement la conscience devient forcément tout à fait une autre chose ! Dès lors le tissu cérébral fonctionne autrement, et une de ses qualités est la sagesse de compréhension compassionnelle sans division, sans césure, un tout.
La pensée est le mouvement de la mémoire qui induit la notion du temps psychologique, ce mouvement est la contradiction, la division, le duel. Lorsque notre esprit se heurte à une contradiction, il saute d'une pensée à une autre, puis à une autre encore, etc., et ce saut n'est autre que ce temps psychologique chimérique, dans lequel la pensée poursuit son mouvement.
Le Tiroir
" Nous aurons mesuré le temps
A la force de nos mémoires
Et notre espace
Selon toute la place
Occupée ont eu dit de notre mouvement"
Gilles Vigneault, dans "Exergues"
les faux semblants ...
... " L'arbre qui bouge et fait
semblant que c'est le vent ...
- L'homme qui parle et fait
semblant que c'est lui-même " ...
(G. Vigneault, "
étraves" p. 135)
La libération est dans le Grand Silence du mouvement de la mémoire. L'énergie de l'atemporel ne s'inscrit pas dans le temps, cependant c'est dans le temporel qu'il se révèle, se manifeste ...
- «Les premiers Amérindiens tempéraient leur fierté d'une singulière humilité. L'arrogance spirituelle était étrangère à leur nature et à leur enseignement. Il n'ont jamais prétendu que le pouvoir de la parole articulée était une preuve de supériorité sur la création muette ; la parole était pour eux un cadeau empoisonné. Ils croient profondément au Silence, signe d'une harmonie parfaite. LE SILENCE EST L'ÉQUILIBRE ABSOLU DU CORPS, DE L'ESPRIT ET DE LA CONSCIENCE. L'homme qui préserve l'Unité de son être reste calme et inébranlable devant les tourments de l'existence ; pas une feuille ne bouge sur l'arbre ; aucune ride à la surface de l'étang qui brille, telle est, pour le sage illettré, l'attitude idéale pour la conduite de la vie. Si vous lui demandez : « Qu'est-ce que le Silence ? », il vous répondra : « C'est le Grand Mystère ! le Silence Sacré est sa voix ! » Si vous lui demandez : « Quels sont les fruits du Grand Silence ? », il dira : « La maîtrise de soi, le vrai courage ou la persévérance, la patience, la dignité et le respect. le Silence est la pierre angulaire du caractère ». Ohiyesa (Santee Dakota [XXe])
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