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Les enquêtes de Knut Fjeld tome 4 sur 4
EAN : 9782330117061
368 pages
Actes Sud (02/01/2019)
3.86/5   113 notes
Résumé :
L’inspecteur de police Knut Fjeld est en poste dans l’archipel du Svalbard. Il reçoit un appel au secours en provenance du 87e parallèle nord. Une expédition norvégienne est touchée par une épidémie inexplicable qui frappe hommes et chiens. Le chef de l’expédition refuse cependant d’abandonner?: le but, le pôle Nord, doit être atteint à tout prix. Knut Fjeld est un homme expérimenté et n’a guère le choix. On le dépose en plein désert arctique pour rejoindre cette ex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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J'étais loin de me douter que l'Arctique était matière à fiction, et pourtant, sous la plume de Monica Kristensen, cette vaste étendue de glace traversée par les vents et les ours polaires, se révèle être un formidable terreau pour la littérature. La promesse d'inconnu, la lumière aveuglante, le froid qui s'infiltre rapidement dans les vêtements si on n'y prend pas garde, le danger de la dérive des floes, et le sentiment que l'aide d'urgence n'arrivera probablement pas à temps si une mésaventure devait arriver suffisent à donner une tonalité inquiétante à n'importe quel type de récit se déroulant sur ce territoire hostile à l'homme.
Monica Kristensen l'a très bien compris puisqu'elle a imaginé une route inédite pour une expédition pour le Pôle Nord menée par quatre citadins d'Oslo depuis le point le plus septentrional de la Norvège_le Svalbard. Mais avec une écriture qui insiste sur tous les éléments qui concourent à renforcer la perception des manques, des troubles et des états fuyants de ses protagonistes, l'auteure norvégienne offre à ce périple encore moins de perspective rassurante. Les gps et instruments de mesure ne sont là que pour indiquer une tragédie.
Et la présence de deux narrateurs en observateurs avisés et attentifs dans un mouvement de balancier entre présent et passé fait apparaître une croûte purulente de failles, de dissimulations et de sombres desseins.

Roman d'aventures, polar, drame, la tension est bien au rendez-vous même si elle n'a pas le visage qu'on lui prête dans les récits à suspense plus académiques. Ici, Monica Kristensen parvient à retranscrire un univers sans concession avec une construction qui isole chacun des narrateurs afin de laisser germer des idées pernicieuses qui s'insinuent partout.
Mais l'idée la plus manifeste est certainement celle qui veut que sur un territoire où la nature peut réduire l'homme à néant, la menace la plus dangereuse ne vient pas forcément de l'extérieur, mais des recoins insoupçonnés de notre âme. le pire ennemi de l'homme demeure lui-même.
Roman captivant. L'exactitude des évocations donne une incroyable dimension à cette histoire, la qualité de glaciologue de l'auteure n'y est certainement pas étrangère.
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J'adore les récits d'explorations polaires et tous les romans dont les ingrédients principaux sont la neige, le vent vif, le froid mordant, les icebergs, les manchots, les ours et des scientifiques perdus au milieu d'immenses étendues glacées.
Ajouter à cela de la jalousie, de l'ambition, du mystère, des bruits inquiétants, le froid qui paralyse, des accidents en série... et vous obtenez un roman qui se lit d'une traite et avec passion.
C'est pourquoi j'ai particulièrement aimé ce roman qui relate une exploration polaire catastrophique et ce, pour plein de raisons différentes.
Dès le début, le suspense nous prend aux tripes car tout commence par un appel de détresse, et, à partir du moment où les secours sont en route, tout va encore plus mal pour les membres de cette expédition.
Par un jeu de va et vient entre le présent et le passé, nous apprenons à connaître les différents membres qui composent cette équipée, et leur personnalité éclairera bien des choses ensuite, lorsque tout ira de travers.
L'auteur est glaciologue et elle est la première femme à avoir dirigé une expédition en Antarctique, elle connaît donc bien son sujet.
Etant par ailleurs un très bon auteur de polar, elle réussit à capter le lecteur de bout en bout, l'entraînant hors de sa zone de confort, au coeur des glaces, dans un endroit où la survie se joue à des détails oh, combien importants.
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Quoi de plus rafraîchissant, en pleine canicule, que la lecture du récit d'une expédition polaire? L'excellent roman de Monica Kristensen nous emmène au Svalbard, un archipel appartenant à la Norvège et situé à 600 km au nord de ce pays, archipel souvent appelé à tort "Spitzbeg", qui n'est que l'île principale de cet archipel, où vivent la quasi totalité de ses 3 000 habitants. Un statut de neutralité permet à n'importe quel pays d'exploiter librement les ressources de cette région.
Nous retrouvons dans ce roman le policier norvégien du Svalbard, Knut Fjeld. Un appel au secours en provenance du 87 ème parallèle nord lui parvient. Il est émis par un groupe de Norvégiens souhaitant atteindre le Pôle Nord en partant du Svalbard, ce qui constituerait une première. Cette expédition est menée par deux juristes quadragénaires, Mads et Karsten, qui se lancent dans l'aventure plus par romantisme et besoin de se prouver aux yeux de leur entourage que par envie de réaliser un exploit sportif.
Très vite il s'avère que l'expédition est mal préparée: l'équipement est vieillot (réchauds à pétrole, tentes pyramidales..) et peu performant, la date choisie pour partir paraît peu réaliste (février). Deux attelages la composent, huit chiens et quatre hommes. le musher est mal en point et devra être rapatrié d'urgence vers la capitale du Svalbard: Longyerbyen. Il s'avère que les chiens ont été empoisonnés. Dès lors, Knut peut démarrer l'enquête qui va s'avérer difficile compte tenu des tensions très fortes qui existent dans l'équipe.
Il fallait être spécialiste des expéditions polaires pour parler du Svalbard et y imaginer des enquêtes policières. Monica KRISTENSEN l'a fait. Elle est norvégienne, née en Suède en 1950. Elle est glaciologue et a été la première femme à avoir dirigé une expédition polaire en antarctique.
Monica Kristensen a séjourné six ans au Svalbard. Elle y a imaginé une série de romans policiers. Ces fictions sont également un témoignage sur les conditions de vie dans ce milieu extrême. Elle montre sa connaissance très poussée de ce milieu difficile et des conditions de vie des habitants. le récit tient plus du roman d'aventures que du polar. En tout cas, il se lit très bien et donne des sueurs froides, tant les conditions de l'expédition semblent insurmontables....
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Sur la banquise, au delà du 87ème parallèle, une expédition norvégienne pour le Pôle Nord tourne au cauchemar...

Quand un ours polaire affamé rôde auprès des quatre membres de l'expédition, ceux-ci lancent un SOS à Longyearbyen, capitale du Svalbard, d'où est partie l'expédition. Un policier, Knut Fjeld les rejoint en hélicoptère et découvre que l'expédition est en pleine déroute, bien qu'ils n'aient pas été attaqués par l'ours, l'animal semblant avoir disparu. Mais les huit chiens de traîneaux sont mystérieusement morts ou mourants, et leur musher est atteint d'un mal inconnu. Knut décide de faire évacuer le musher et de rester avec les trois derniers membres de l'expédition pour comprendre ce qui s'est passé et les convaincre de renoncer à rejoindre le Pôle Nord. Mais les trois hommes accueillent assez mal le policier et refusent d'évacuer. Une tempête se prépare, les floes qui se disloquent menacent d'engloutir les tentes, l'ours réapparait... mais Knut comprend que la pire menace vient sans doute de ces trois hommes...

Monica Kristensen, en glaciologue et chef d'expédition polaire confirmée, maîtrise parfaitement son sujet et le lieu de son intrigue : l'hostilité extrême du milieu arctique est parfaitement restituée et l'auteure ne nous épargne pas les horreurs et angoisses auxquelles vont être confrontés les membres de cette expédition ratée. Ce polar glaçant et angoissant se lit d'une traite, en quasi-apnée, avec une tension qui va crescendo à la lecture des explicites têtes de chapitre annonçant la prochaine calamité qui va s'abattre sur ces hommes piégés sur la banquise.

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Si vous avez prévu de passer vos vacances dans les confins septentrionaux , lisez attentivement ce roman avant de partir , d'autant plus que Monica Kristensen étant glaciologue, elle en connait un bout sur la banquise ...

Le policier Knut Fjeld est appelé à la rescousse sur le lieu de campement d'une expédition dont le musher est tombé malade et que  ses chiens sont morts sauf un .

L'hélicoptére  rapatrie le malade et laisse Knut sur place avec les autres membres bien décidés malgré tout à continuer leur périple et atteindre le pôle Nord . C'est pour eux une question de sauvetage financier indispensable d'une expédition montée avec le plus grand amateurisme soutenue par un journal .

Difficile cohabitation entre les membres de l'expédition et Knut en attendant le retour de l'hélicoptère qui est retardé et on se rend compte rapidement que l'amateurisme , la mauvaise foi et l'absence de bon sens quand les enjeux autour de l'argent tournent au drame !
Knut est persuadé que ni la maladie du musher ni la mort des chiens ne sont naturelles et le climat de suspicion qui s'instaure devient pesant dans ce huis clos glacé alors qu'un ours affamé les suit, prêt à profiter de leurs faiblesses.

Ce récit fait bien frissonner et pas que de froid , il y a une véritable angoisse qui prend le lecteur à la gorge , bien difficile de lâcher le roman et bien soulagé quand le périple se termine .

Excellent moment de lecture , qui fait réfléchir quant à ses envies d'aventures ... 
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
À leur grande inquiétude, il n’y avait aucune trace de l’expédition à la position que celle-ci avait indiquée vingt-quatre heures plus tôt. Or, dans cette région déserte, essayer de localiser des petites tentes sur la glace était à peu près aussi vain que chercher une aiguille dans une botte de foin. Knut avait espéré que ses membres auraient la présence d’esprit de ne pas bouger après avoir lancé leur appel. Même s’il est vrai que cela n’aurait sans doute pas changé grand-chose, la banquise étant elle aussi en perpétuel mouvement. Dans le pire des cas, le floe sur lequel l’expédition avait monté le camp avait ainsi pu dériver de plusieurs kilomètres au terme de cette dernière journée.
Pendant de longues minutes, la glace défila sous leurs yeux sans qu’ils aperçoivent le moindre signe de vie. Il régnait un silence de mort dans l’hélicoptère, tous les hommes présents partageaient la même inquiétude : il n’y avait du carburant que pour quelques courts survols de reconnaissance. Ils devraient ensuite faire demi-tour. Tentant le tout pour le tout, le commandant de bord décida de changer de cap, en décrivant des cercles de plus en plus grands autour de la position donnée. Les nerfs tendus, tous scrutaient les crêtes de compression et les chenaux, les ombres et les motifs sur la glace. Au tout dernier moment, le mécanicien distingua l’expédition à travers une éclaircie dans la couche nuageuse.
Le campement offrait une vue pitoyable. Même à plusieurs centaines de mètres d’altitude, il était évident que la situation avait mal tourné. Si l’une des deux tentes était encore dressée, l’autre s’était écroulée. La toile en lambeaux battait dans le vent. Où étaient donc les explorateurs ? Ils s’étaient probablement tous réfugiés dans la tente encore debout. Le sommet de celle-ci était à peine visible derrière la haute crête de compression. Knut se pencha vers l’avant et parcourut la glace du regard. L’expédition était partie avec deux traîneaux, or il n’en voyait qu’un seul. Un peu plus loin, les chiens étaient attachés le long d’une chaîne déployée sur la glace. Ils ne bougeaient pas. Ils gisaient comme des tas informes et sombres sur la neige et rien dans leur comportement ne semblait indiquer qu’ils avaient remarqué l’hélicoptère. Le vacarme du rotor aurait pourtant dû les réveiller. À cette heure, ils devraient être en train de courir en aboyant comme des fous.
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Sur le plus isolé de tous les océans, même durant l’hiver froid et sombre, il y a de la vie. Des mouvements furtifs entre les crêtes de compression d’une hauteur vertigineuse, un plouf étouffé dans l’eau noire et lisse d’une cassure dans la glace. Une ombre glisse sur la neige. Une créature dangereuse, massive, rôde patiemment à l’affût de sa prochaine proie.
L’ours, un vieux mâle jaune tout balafré, s’était égaré bien trop au nord au cœur de cet hiver noire. Le printemps précédent, la banquise s’était disloquée inhabituellement tôt et retirée loin de la tache formée par Kvitøya, une toute petite île inhabitée au nord-est du Svalbard. L’ours avait erré sur les plages durant tout l’été sans rien d’autre que des œufs et des algues pour se nourrir.
L’hiver venu, l’animal avait de nouveau migré vers le nord. Il n’avait alors plus qu’un seul objectif en parcourant la banquise : trouver de quoi manger. Puis un jour, tout à coup, de manière inopinée, la chance lui avait souri : il avait flairé une présence humaine. Quand, ici et là, il perdait sa trace, il reniflait patiemment autour de lui, jusqu’à ce qu’il la détecte à nouveau. Il lui arrivait aussi, parfois, de tomber sur des blocs d’excréments, gelés mais mangeables – à de endroits où la neige était complètement retournée. Par moments, il se couchait pour économiser ses forces, mais la plupart du temps il suivait cette piste. Il courbait la tête face au vent, laissant derrière lui des kilomètres et des kilomètres d’empreintes de pas lourds. Dans les rafales de neige, le froid intense et la nuit hivernale. Toujours plus au nord.
Le mois le plus froid de l’année dans l’océan glacial Arctique est mars, quand la lumière revient. La neige crépite alors de froid et des colonnes de brume grise s’élèvent de la mer. Par temps clair, la lune et les étoiles qui brillent haut dans le ciel illuminent la glace tandis que les aurores boréales dansent sur la voûte céleste.
L’ours ne cessait de maigrir. La peau distendue sous son ventre se balançait à chacun de ses pas. La faim le rongeait, tel un rat vivant dans son estomac vide. Les semaines passaient et le printemps se rapprochait. Au loin, l’horizon s’embrasait, et chaque jour les flammes de lumière montaient un peu plus haut dans le ciel.
Jusqu’à ce qu’un jour, il les aperçoive : les tentes, les caisses, les hommes et les chiens. L’ours polaire s’immobilisa. Il resta ainsi longtemps, les pattes serrées, la tête levée. Puis il se tapit derrière une crête et attendit.
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Le chef de la police n’avait jamais compris ce qui pouvait bien pousser des gens à endurer les pires épreuves pour atteindre le pôle Nord à ski quand on pouvait rester assis bien au chaud dans son salon. Selon lui, la grande époque des expéditions polaires de ce genre avait pris fin avec Roald Amundsen. Après lui, on aurait dû arrêter. Les avions avaient remplacé les attelages de chiens, les motoneiges étaient plus efficaces que les traîneaux tirés par des hommes ou des animaux. Et pourtant chaque année, le nombre d’expéditions touristiques au Svalbard augmentait.
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Si les chiens, les hamsters et les oiseaux étaient autorisés, arguaient les gens, pourquoi pas les chats ? La raison en était simple, expliquait le service de l'environnement. Les chats se promenaient en liberté. Or les petites boules de poil étaient de véritables machines à tuer. Si les chats étaient autorisés au Svalbard, il ne resterait plus un oisillon en vie sur les rivages.
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Il n'existe pas de sentiment plus douloureux que le repentir. Que les journées soient lumineuses ou sombres, qu'il fasse chaud ou froid, qu'il pleuve ou que le soleil brille, il est omniprésent, avec la tristesse indéfinissable qui va avec, la culpabilité rampante.
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