Pas moins de 270 pages en couleur pour cette bd consacrée à
Munch !
Ses peintures chatoyantes et mélancoliques me parlent :
- L'amour impossible est quand même l'amour ;
- L'angoisse existentielle ne tue pas ;
D'ailleurs, il vécut vieux, l'animal...
A bien y regarder, il n'y a pas de vie qui coule comme un long fleuve tranquille ; la moindre expérience a quelque chose d'intense, que l'artiste tente de saisir ;
L'auteur dessinant l'artiste peignant, entraîne à son tour le spectateur dans le jeu ; ainsi la même peinture peut apparaître dans l'album à tout moment sous un aspect différent...
Ces moments intenses peuvent être saisis en lisant cet album d'avant en arrière ;
Il faut en tous les cas lâcher le fil de l'histoire, et ça tombe bien car il n'y en a pas ;
L'auteur ne laisse à lire qu'un texte sobre, fondé uniquement sur des citations de l'artiste lui-même, de ses proches, et de quelques témoins...
Une page d'histoire de l'art se déroule, si on veut ; mais ce qui m'a intéressé, c'est l'épanouissement de l'artiste au contact de ses proches :
D'un côté, une bande de bohémiens : un philosophe libertaire et athée, un écrivain versé dans l'occultisme, etc... et
Strindberg ;
De l'autre, une famille très présente : sa soeur, sa tante, et son
père qui a viré piétiste...
Et toujours, une femme aimée apparaît ;
un jour elle tombe malade, et elle décède.
Une petite fille se trouve au chevet de sa mère,
en se tenant la tête à deux mains ;
on pense au personnage du fameux « cri » ;
L'enfant a toute la vie devant elle...
ou lui...car l'enfant peut être
Munch lui-même...
Une autre femme aimée, désirée,
dans la toile “Cendres”, m'impressionne :
voyez comment elle se tient la tête...
Abasourdie et incandescente, à côté de son amant ;
leur amour semble impossible ; mais ils l'ont fait...
« La voix, nuit d'été »
« Cendres »
« Femme faisant l'amour / Madone »
« Vampire »
« La danse de la vie »
« La mère morte et l'enfant »
« Les trois âges de la femme »
« Le cri »