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EAN : 9782207112359
336 pages
Denoël (07/05/2012)
3.62/5   90 notes
Résumé :
Des chaussures de foot à crampons. C'est afin de pouvoir en offrir à son fils Miklos que Vatanescu quitte sa Roumanie natale pour mendier sur les trottoirs de Helsinki, sous l'impitoyable férule d'un trafiquant russe, Iegor Kugar. Mais les affaires tournent vite au vinaigre et Vatanescu est contraint de fuir. Sans papiers, pourchassé par la mafia et par la police,
notre Candide contemporain entame un long périple qui va le mener jusqu'en Laponie, en compagni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Un lapin lapon! Une odyssée sautillante d'un lapin et de Vatanescu, un roumain (non pas un voleur de poules, mais un sauveteur de lapins)...
"N'aies pas peur, je suis Vatanescu. Ton égal. Bon pour servir de nourriture aux tigres."


Vatanescu a accepté de quitter sa patrie, pour gagner de l'argent, en tant que mendiant...
Pourquoi?
Afin d'avoir de l'argent pour acheter des chaussures à crampons pour son fils...
"Qu'est ce qu'un homme qui n'est pas capable d'offrir des chaussures à crampons à son fils?"


Vatanescu est une âme simple mais il devient une icône de la révolte avec une popularité extraordinaire... Les médias ne parlent que de lui, alors que la police et un mafieux, Iegor Kugar, sont à sa recherche...
Iegor est une brute, un chaud lapin et qui baise comme un..., mais n'aime pas qu'on lui pose un... lapin!


Ce matin, un lapin a échappé à des chasseurs... Lui et Vatanescu (un hommage au livre " le lièvre de Vatanen") vont rencontrer des personnages loufoques...


Ming, un restaurateur chinois réinventant les spécialités finlandaises, Hertta, une soignante allergique aux lapins... et Sanna, une chômeuse prestidigitatrice sortant de son chapeau, un... lapin! Celui de Vatanescu...


Il était une fois un lapin lapon, une fable déjantée et humaniste, dénonçant le racisme et la destruction de l'environnement...
"Ne juge personne avant de te mettre à sa place. " Emil Michel Cioran, philosophe roumain.
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Vatanescu quitte la Roumanie avec un seul objectif : gagner suffisamment d'argent pour pouvoir offrir des chaussures à crampons à son fils. Arrivé en Finlande, il tombe sous la coupe du patibulaire Iegor Kugar, trafiquant russe qui l'emploie comme mendiant et lui impose des conditions de travail et de vie insupportables. Vatanescu se rebelle et c'est ainsi que commencent ses tribulations. Tour à tour cueilleur de baies sauvages, ouvrier de chantier ou prestidigitateur, Vatanescu traverse la Laponie au gré de rencontres et de mésaventures. Sans le vouloir, Vatanescu devient l'icône de la révolte et acquiert une popularité extraordinaire. Les médias ne parlent que de lui et tous les gros bonnets se réclament de son image si populaire. « Vous me prenez pour un autre. Pour quelqu'un d'important. Je ne le suis pas. Je suis Vatanescu de Roumanie. » (p. 253)

Et le lapin, me direz-vous ! J'y viens ! Alors qu'il tente d'échapper à cette brute d'Iegor et qu'il est lui-même en très mauvaise posture, Vatanescu vient à la rescousse d'un lapin blessé. « N'aies pas peur, je suis Vatanescu. Ton égal. Bon pour servir de nourriture aux tigres. » (p. 59) L'animal l'accompagne alors dans son périple rocambolesque et devient sa mascotte, son grigri et son totem protecteur. Entre l'homme et le lapin, c'est une relation de besoin mutuel qui se noue. « Je dois te sauver. Pour me sauver moi-même. » (p. 60) Vatanescu est une âme simple, mais profonde et il a pleinement conscience de sa valeur et de la place de chaque vie sur terre. « Toi, mon lapin, je te protège, mais je ne te possède pas. Nous sommes frères. » (p. 163) le roman est donc très proche du Lièvre de Vatanen de Arto Paasilinna : ce sont deux fables écologiques et profondément humaines où l'humour agit comme un révélateur.

En lisant ce roman et son titre français, on pense évidemment à Jules Verne, mais il y a aussi quelque chose de Cervantès dans les aventures picaresques de Vatanescu. Ce pauvre Roumain sans argent – mais non sans ressources – passe de situations grotesques en positions absurdes et trace ainsi un chemin loufoque, tendre, drôle et souvent émouvant. Tout commence et finit avec l'amour immodéré d'un père pour son fils et la promesse d'un cadeau. « Qu'est-ce qu'un homme qui n'est pas capable d'offrir des chaussures à crampons à son fils ? » (p. 291)

J'ai passé un excellent moment avec cette lecture que je recommande aux amateurs de road-trips déjantés.
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Souvenir de la capitale finlandaise,
Au hasard d' une promenade dans un quartier plutôt populaire d'Helsinki, nous avons croisé Mister Lièvre, je vous assure en pleine ville, au milieu du trafic automobile.
Il a traversé la rue, délaissant un parterre d'immeuble herbeux dont il avait peut être fait le tour, il est parti vers un autre un peu plus loin, plus prometteur ?
Alors de retour en Bretagne, l'idée d'un lapin partant faire un tour en Laponie, pourquoi pas !
(La bestiole croisée à Helsinki ressemblait plus à un lièvre qu'un lapin, la longueur de ses oreilles, ses pattes arrière surdéveloppées et sa course pas vraiment très élégante ne laissaient aucune place aux doutes.)
D'autre part le titre finnois "kerjäläinen ja jänis" que me Google traduit par "le mendiant et le lièvre" confirme mon diagnostic.
Nous parlons bien de la même bestiole.
Lecture et .... Découverte surprenante sur ces saletés de rongeurs, ils "mettaient la ville en danger en grignotant les racines des pommiers des quartiers résidentiels et en se jetant sous les voitures, ce qui multipliait inutilement les rendez vous chez l'assureur. On les payait cinq euros par lapin, le zoo en nourrissait ses tigres."
Je croyais avoir rencontrer le lapin d'Alice aux pays des merveilles, finalement ce n'était que de la future nourriture destinée aux fauves du zoo !

Souvenir des traversées en ferry d'Helsinki ou de Tallin avec Viking Line,
Avec ses cabines où "un rideau masquait l'absence de hublot",
Avec ses coursives où résonnaient " cliquettements de bouteilles à la boutique hors-taxe, bruits électriques et tintement des cascades de pièces des machines à sous, chuintements, sifflement, cris et braillement des enfants.""
Que du vécu !
Trêve de palabres, revenons donc à notre sujet.

Le préambule nous rappelle que nous sommes un peuple avec "des poêles en Téflon, des décodeurs enregistreurs, des moments réservés au repas, à l'école, au sexe, des projets d'avenir, des crédits immobiliers, des rendez-vous chez l'orthodontiste pour leurs enfants, un âge de la retraite, une concession funéraire, des épitaphes, des fleurs sur leur tombe et tout le tremblement." .
Merci pour cette précision, au cas où on passe à autre chose et qu'on l'oublie !

Le texte enchaîne
Les allusions rigolotes pour un rêve plus ou moins éveillé : "des bûcherons, des flotteurs de bois, des constructeurs de pont, un autocar plein de candidats au suicide", petit clin d'oeil à l'ami Arto.
L'explication sur le décorticage du marché du travail en Finlande, trois types :
"Les pâtes moles prêtent à tout pour se couler dans le moule sans avoir la moindre idée de la manière pour y parvenir,
Les crânes d'oeuf, qui supportaient des dizaines d'années de boisson, d'indemnité de chomage, d'allocations de solidarité et de revenu minimum mais pas de carrière prometteuse car trop fatigante et trop dévalorisante,
Les humanistes qui n'acceptaient que les emplois de leur domaine même si celle ci était l'évolution des quenouilles de l'île de Judinsali et ses conséquences pour les propriétaires de manoirs métrosexuels de la fin du XXVIIIE siècle."

Un livre déconcertant tout comme la Finlande.
Pas évident d'avoir un attachement à ces lieux, à ces gens, froids, "simples" comme on disait, rustiques, rustres diraient d'autres et pourtant il y a beaucoup de choses qui se cachent derrière cette façade.
Un lapin les fait craquer,
Un enfant est le centre du monde, l'individu le plus important, son bonheur, sa joie,
Le pourquoi il faut se lever chaque jour pour que sa vie soit encore meilleure ...
Le livre est à l'image de ce monde, l'humour est toujours présent tout comme le sens de l'épopée bucolique et l'art de croquer la loufoquerie.
Il faut abandonner un peu de sa logique, de son matérialisme pour rentrer dans cette comédie.
Comédie oui certainement mais avec des idées qui permettent de faire avancer le monde, imposer la tolérance et rejeter le populisme.
Je retournerai à Helsinki car je ne suis pas allée rendre visite à Liisi Tunder, cette vieille dame dont "l'esprit vagabonde sur les routes de l'enfance dans une voiture conduite par le chauffeur Alzheimer". Pour rien au monde je ne souhaite ajourner cette visite pour lui caresser la tête.
Aller en Finlande, lire la littérature finlandaise est indispensable car il n'y a peut être qu'un finlandais pour écrire cela : "aucun coup n'est pardonnable, pas même ceux qui n'ont jamais été donnés mais que j'ai vu dans tes yeux."
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Des tribulations sautillantes et allègres bien agréables à lire !

Ce lapin en Laponie est tout à la fois un hommage et une caricature du Lièvre de Vatanen : les noms se ressemblent étrangement, les références à Arto Paasilinna sont plus qu'explicites, et l'intrigue, bien entendu, reproduit celle du modèle. le héros, nommé Vatanescu, roumain désargenté voulant acheter des chaussures de foot pour son fils, est recruté par une mafia pour devenir mendiant en Finlande. Observateur naïf mais pertinent de la société finlandaise, sur le modèle du Huron de Voltaire ou des persans de Montesquieu, il provoque sans le vouloir vraiment la chute du caïd russe qui l'exploite et part à l'aventure - ou peut-être à la dérive - avec un lapin blessé qu'il a recueilli. de rencontres en rencontres, Vatanescu sert de détonateur à la dénonciation de tous les travers de la Finlande : racisme, exploitation des travailleurs, destruction de l'environnement... Mais n'imaginez pas que cela soit triste ou militant. Tous les personnages sont quelque peu déjantés ou loufoques, bien enracinés dans le quotidien, et dépeints avec beaucoup de tendresse. On rencontre ainsi un retraité cardiaque, amoureux de sa femme et buvant en cachette, des jeunes gens en fugue, une chômeuse rconvertie en magicienne, un restaurateur chinois réinventant les spécialités finlandaises... L'humour est bien dans le ton de Paasilinna, tendre, absurde et percutant. Il n'y manque que les aspects écolo... et je dois dire que je leur préfère le côté caricature sociale propre à Tuomas Kyro.

Une découverte que j'aimerai partager !
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Vatanescu, roumain, arrive en Finlande dans l'espoir de gagner un peu d'argent et de pouvoir offrir des chaussures à crampons à son fils Miklos resté au pays. Exaucer le voeu de son fils est le seul but de ce voyage. Il va vivre des histoires rocambolesques, rencontrer tout un tas de gens et se confronter aussi à la misère de la mendicité sous la coupe d'un mafieux russe. Tout y est décrit avec humour, même les choses graves et bientôt il trouvera un lapin qui deviendra son copain de route, ils iront ensemble jusqu'en Laponie dans l'espoir de pouvoir y cueillir des baies et les revendre.

Ce roman est léger et peut être lu comme une parenthèse enchantée entre deux lectures plus difficiles et éprouvantes. Vatanescu est un personnage attachant et l'on croit en sa capacité à se sortir de situations délicates voire dangereuses. Comme je le disais, les chapitres sont truffés d'humour et rien n'y est glauque ou sombre. Une belle lecture d'été par exemple !
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
... deux sortes de gens arpentaient d'un pas vif ou lent la moquette. Les uns aux jambes courtes, la mine grave, le nez en patate, dont les enfants ressemblaient à leurs parents. On les appelait les Finlandais. Les autres aux jambes longues, la mine joyeuse, le nez droit, dont les parents ressemblaient à leurs enfants. On les appelait les Suédois.
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De sa mère, Ming Po avait hérité un wok et une philosophie de la vie. Tu survivras à tout, ne te plains jamais, vois le bon côté des gens, c'est plus facile. Ils sont stupides, bien sûr, mais es-tu toi-même si clairvoyant ? Réfléchis-y, regarde-toi en face, ne te laisse aller ni à l'arrogance, ni au cynisme. On peut tout te prendre, mais ne te sépare jamais de ta marmite. Un ragoût de viande amoureusement mitonné ouvre le chemin de tous les coeurs. Choisi avec soin ce que tu cuisines pour chacune, et tu auras toutes les femmes à tes pieds. Ecoute Pave Maijanen chanter "prends soin de toi et de ceux qui soufrent", quand il aura composé Pidä huolta, et tu comprendras définitivement ce que je veux dire.
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Il ne s'agissait pas d'exploiter la main-d'œuvre, mais de lui verser des salaires proportionnés à son niveau et à sa situation d'origine. Pour six euros, un chômeur finlandais ne bouge de son canapé que pour aller faire son loto sportif. Un Estonien, pour le même prix, quitte sa famille, loge dans une caravane et travaille quatorze heures par jour.
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Une fois le contrat signé, il avait fallu recruter de la main d'oeuvre pour le chantier. Kolmonen et Sikari n'avaient pas prévu d'appliquer la législation finlandaise sur le temps de travail et le salaire minimum, sans parler des exigences des syndicats et de leurs représentants. Les munuments les plus remarquables de l'humanité ont toujours été construits par des ouvriers venus d'ailleurs - esclaves, immigrés ou peuples autochtones. Finnois, Indiens d'Amérique, chinois. Il ne s'agissait pas d'exploiter la main-d'oeuvre, mais de lui verser des salaires proportionnels à son niveau, et à sa situation d'origine. Pour six euros, un chômeur finlandais ne bouge de son canapé que pour aller faire son loto sportif. Un Estonien, pour le même prix, quitte sa famille, loge dans une caravane et travaille quatorze heures par jour.
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Tu survivras à tout, ne te plains jamais, vois le bon côté des gens, c'est plus facile. Ils sont stupides, bien sûr, mais es-tu toi même toujours si clairvoyant ? Réfléchis-y, regarde-toi en face, ne te laisse aller ni à l'arrogance, ni au cynisme.
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