Fables de La Fontaine illustrées par Catherine Meurisse

Merveilleux livre, édition 1981 Tallandier. Beau livre
2ème fable, 1er livre, 1668, le Grand siècle
D'inspiration antique : Esope et Phèdre.

Le Corbeau et le Renard.
Les gens connaissent par coeur cette fable, une des plus connues dans le monde entier de Jean de la Fontaine, aussi ferai-je l'économie de la remonter ici.
"Maître Corbeau, sur un arbre perché
Tenait en son bec un fromage .."

L'intention du renard n'était pas de faire cracher la proie du bec du corbeau : un fromage, mais de manger le corbeau. Il se contenta grâce à sa ruse du fromage qui en fut sa consolation, mais le corbeau dépossédé comme un âne de son festin considéra somme toute qu'il fera mieux la prochaine fois.

Le Roman du Renard qui a précédé la fable De La Fontaine s'était aussi emparé du sujet sous forme de conte. Là, le renard tente d'avoir le corbeau après le fromage, mais le corbeau méfiant de nature ne se laissa pas prendre : tout au plus il concéda quelques plumes de sa queue qui restèrent dans la gueule du renard avec un goût désagréable. le corbeau s'envola dans les airs en se moquant de lui.

Benjamin Rabier qui illustre magnifiquement les fables des livres De La Fontaine et les contes du Roman de Renard influencera Hergé pour Tintin. le pantalon de golfeur, c'est lui, l'homme à mobylette dans Tintin chez les soviets, c'est lui ..

Mais pour revenir à Jean de la Fontaine, ses pairs, ses illustres pairs du Grand siècle appréciaient les libertés prises par le poète animalier eu égard à la version originale, au moment où il était question dans cette France un peu lointaine de querelle entre les anciens et les modernes, le célèbre fabuliste appartenant à la première catégorie. Tiens, ça ne nous rappelle-t-il pas le débat contemporain entre l'ancien monde et le nouveau monde, mais en plus moche..

À la fin du 19e siècle, un collectionneur et amateur d'art commande pour son plaisir personnel 64 illustrations des fables de Jean de la Fontaine au peintre Gustave Moreau.

35 d'entre elles sont parvenues jusqu'à nous et ont fait l'objet d'une exposition temporaire au musée Gustave Moreau à Paris, ancien atelier du peintre.

C'est une lecture trois en une. La première pour les fables ravivant des souvenirs d'enfance. La deuxième qui les fait percevoir avec plus de profondeur. La troisième, c'est la découverte. L'érudition est néanmoins nécessaire et m'a manqué pour comprendre tous les sous-entendus. Avis aux spécialistes !

Cela n'en reste pas moins un florilège de sourires et d'émerveillement, chaque oeuvre illustrant magnifiquement les textes.

À noter qu'il s'agit moins des fables connues autour des animaux, que de celles évoquant l'Antiquité (mythologie, philosophie), les hommes, dieu.