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Michel Jeanneret (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253051916
319 pages
Le Livre de Poche (01/05/1991)
3.88/5   36 notes
Résumé :

Dans "Les Amours de Psyché et de Cupidon" (1669), La Fontaine déploie un étonnant talent de prosateur, et détourne, en conjuguant galanterie et grivoiserie, un mythe célèbre depuis l'Antiquité. Dans ce conte badin où se mêlent émotion et plaisanterie, élans précieux et pointes satiriques, affleure un "sens ambigu de fraîcheur et de profondeur" (Paul Valery)



Poche
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Les amours de Psyché, reprit par Jean de la Fontaine, relate l'histoire d'amour entre Psyché et Cupidon, fils de Vénus. le récit prend la forme d'un roman, ponctué de passages poétiques afin de décrire par la beauté des rimes les magnificences qui ne peuvent être décrites par les mots. Sous la plume De La Fontaine, le mythe reprend les notions de l'amour galant, du stoïcisme, de l'ataraxie et bien d'autres références cachées.

Le livre se scinde en deux parties et aborde de nombreux thèmes historiques, littéraires et philosophiques dans cette histoire d'amour tirée d'Apulée. À l'image des ses fables, le moralisme de l'auteur transparait à travers des débats et des leçons tirés de la protagoniste. Psyché est une jeune femme admirée et aussi jalousée pour sa beauté mais dont la curiosité lui vaudra de grands malheurs.

L'histoire d'amour a beau être ancienne de plusieurs siècles, elle représente de manière relativement universelle, les conflits, les colères et les réconciliations au sein d'une relation. L'Amour, ici divinisé sous les traits de Cupidon, demeure toujours, de quelque manière que ce soit et incite au respect de l'autre, à la tolérance de son jardin secret et au pardon.

Comme dit précédemment, les références historiques et mythologiques y sont grandes et peuvent paraître complexes, mais le récit n'en demeure pas loin passionnant et d'une grande beauté.
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La belle est Psyché est trop curieuse et indiscrète,
C'est là son moindre défaut.
Que faisait-elle dans son palais, parmi ses nymphes, ses habits, ses bijoux, son amant si beau ?
Elle a trompé sa confiance, et bien pleurez maintenant, chassée et pauvrette…

Je ne vais pas continuer, même La Fontaine n'écrit pas tout en vers, il utilise la prose, les vers sont réservés aux paroles des dieux. Cette convention aurait été intéressante, mais il ne la tient pas tout du long, faisant parfois parler ses dieux en prose, et ses mortels en vers.
Le récit mythologique originel est intéressant, on comprend pourquoi il a pu séduire un moraliste – vanité de l'apparence, jalousie et envie, refus de vieillir, curiosité qui est un trait universel des femmes selon lui… On comprend aussi pourquoi il a intéressé un écrivain du Grand siècle, l'occasion de tenir des discours galants et précieux sur la beauté, la douceur de l'amour, la séduction, la perfection des droits… Dommage à nouveau que cela se transforme soit une accumulation de nymphes, de bergères raisonnant comme des femmes dans des salons, j'ai trouvé beaucoup de longueurs au texte. Dommage aussi que le thème n'ait pas intéressé l'écrivain libertin qui n'apparaît pas vraiment ici : on ne saura rien des prouesses d'amant de l'Amour, et l'hymne à la Volupté qui clôt le texte n'est en rien érotique.
Beaucoup de longueurs pour moi donc, dommage que les moqueries des auditeurs ne soient pas plus présentes, elles introduisaient une rupture de ton.
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Depuis un long moment, je voulais connaitre l'histoire de psyché et cupidon que j'avais découvert pendant mes cours de grec. J'aime beaucoup les mythologie et celle-ci m'attirait plus que les autres. J'ai donc sauté le pas en me procurant l'édition du livre de poche. Première surprise, le texte est très cours , le reste n'est que du blabla et des annotations des sources et références historique.
Seconde surprise le texte est en ancien français du 17 ème siècle. Je me suis dis ok on tente quand même.
Et en effet passer quelques pages le cerveau fait automatiquement la conversion des mots en français moderne et l'histoire se lit toute seule. Bien que ce soit un langage du 17 ème c'est assez agréable à lire et j'ai pu me plonger dans l'histoire parsemé de passages poétiques.
Mon seul bémol viendra des coupures dans l'histoire car c'est à la base un groupe d'amis qui écoute un membre leur raconté cette histoire. Leurs avis et blabla inutile mon ennuyer et à chaque fois que je venais a lire leur réactions , je passais ces pages pour retourner directement dans l'histoire de psyché et cupidon.
Pour l'histoire en elle-même, c'est Vénus ou Aphrodite qui est jalouse d'une jeune fille, fille de roi qui est très jolie et douce. Elle demande a son fils cupidon de la faire tomber/ épouser un homme froid , cruel...
Mais ce qu'elle n'avait pas prévu c'est que cupidon tombe amoureux de la jeune fille. Et décide d'en faire ça femme. Pourtant , il lui refuse le droit de voir son visage et une nuit après que ses soeurs la poussèrent à passer cet interdit, Psyché blesse accidentellement cupidon et celui-ci de colère la rejette et s'enfui.
Bien des épreuves attendent la jeune fille protégé dans l'ombre par son dieu de mai qui malgré sa colère ne peux s'empêcher de l'aider...
Pour finir je dirais que cette lecture était plaisante et répondait à mes questions mais que certains éléments comme les discutions entre le narrateur et ses amis auraient pu facilement passer à la trappe.
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J'ai lu du 28/11/2020 au 06/12/2020.

J'ai lu ce livre dans le cadre de mes études et j'ai juste adoré !
Effectivement, j'avais eu l'occasion auparavant de lire Amour et Psyché d'Apulée, le conte original qu'a réécrit Jean de la Fontaine. Ce dernier nous propose une vision + humaine du conte avec des dieux qui sont loin d'être parfaits. J'aime beaucoup la mentalité du conte et de sa portée philosophique. Sachez que l'amour est majestueusement mis en avant. Jean de la Fontaine a su en alliant conte et fable nous rappelle le symbole de l'amour éternel.
Je ne peux que vous recommander de découvrir une version de ce mythe avec ce livre-là.

Ma note : 9.5/10
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Évidemment quand on dit La Fontaine on pense fables, son oeuvre majeure.Mais il a aussi ecrit ees oeuvres en prose,celle ci en est le parfait exemple, sorte de conte base sur un des mythes de l'antiquité.Le résultat est plutot reussi car jamais l'on ne s'ennuie lors de cette lecture et cette plongee dans l'antiquité est finalement asseez plaisante.A decouvrir.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque les villes de la Grèce étaient encore soumises à des rois, il y en eut un qui, régnant avec beaucoup de bonheur, se vit non seulement aimé de son peuple, mais aussi recherché de tous ses voisins. C'était à qui gagnerait son amitié ; c'était à qui vivrait avec lui dans une parfaite correspondance; et cela, parce qu'il avait trois filles à marier. Toutes trois étaient plus considérables par leurs attraits que par les États de leur père. Les deux aînées eussent pu passer pour les plus belles filles du monde, si elles n'eussent point eu de cadette; mais véritablement cette cadette leur nuisait fort. Elles n'avaient que ce défaut-là, défaut qui était grand, à n'en point mentir; car Psyché (c'est ainsi que leur jeune sœur s'appelait), Psyché, dis-je, possédait tous les appas que l'imagination peut se figurer, et ceux où l'imagination même ne peut atteindre. ]e ne m'amuserai point à chercher des comparaisons jusque dans les astres pour vous la représenter assez dignement : c'était quelque chose au-dessus de tout cela, et qui ne se saurait exprimer par les lis, les roses, l'ivoire ni le corail. Elle était telle enfin que le meilleur poète aurait de la peine à en faire une pareille. En cet état, il ne se faut pas étonner si la reine de Cythère en devint jalouse. Cette déesse appréhendait, et non sans raison, qu'il ne lui fallût renoncer à l'empire de la beauté, et que Psyché ne la détrônât : car, comme on est toujours amoureux de choses nouvelles, chacun courait à cette nouvelle Vénus. Cythérée se voyait réduite aux seules Îles de son domaine; encore une bonne partie des Amours, anciens habitants de ces îles bienheureuses, la quittaient-ils pour se mettre au service de sa rivale.
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Éloge de l'amour

Tout l'Univers obéit à l'Amour ;
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour,
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes cœurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Sans cet Amour, tant d'objets ravissants,
Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,
N'ont point d'appâts qui ne soient languissants,
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.
Des jeunes cœurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.


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L'architecte y posa les vivantes images
De ces objets divins, Cléopâtres, Phrynés,
Par qui sont les héros en triomphe menés.
Ces fameuses beautés dont la Grèce se vante,
Celles que le Parnasse en ses fables nous chante,
Ou de qui nos romans font de si beaux portraits,
A l'envi sur le marbre étalaient leurs attraits.
L'enchanteresse Armide, héroïne du Tasse,
A côté d'Angélique avait trouvé sa place.
On y voyait surtout Hélène au coeur léger,
Qui causa tant de maux pour un prince berger.
Psyché dans le milieu voit aussi sa statue,
De ces reines des coeurs pour reine reconnue.
La Belle à cet aspect s'applaudit en secret,
Et n'en peut détacher ses beaux yeux qu'à regret.
Mais on lui montre encor d'autres marques de gloire
Là ses traits sont de marbre, ailleurs ils sont d'ivoire
Les disciples d'Arachné, à l'envi des pinceaux,
En ont aussi formé de différents tableaux :
Dans l'un on voit les Ris divertir cette Belle ;
Dans l'autre les Amours dansent à l'entour d'elle ;
Et sur cette autre toile Euphrosine et ses soeurs
Ornent ses blonds cheveux de guirlandes de fleurs.
Enfin, soit aux couleurs, ou bien dans la sculpture.
Psyché dans mille endroits rencontre sa figure ;
Sans parler des miroirs et du crystal des eaux,
Que ses traits imprimés font paraître plus beaux.
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L'époux que les Destins gardent à votre fille
Est un monstre cruel qui déchire les coeurs,
Qui trouble maint état, détruit mainte famille,
Se nourrit de soupirs, se baigne dans les pleurs.
A l'univers entier il déclare la guerre,
Courant de bout en bout un flambeau dans la main :
On le craint dans les cieux, on le craint sur la terre,
Le Styx n'a pu borner son pouvoir souverain.
C'est un empoisonneur, c'est un incendiaire,
Un tyran qui de fers charge jeunes et vieux.
Qu'on lui livre Psyché : qu'elle tâche à lui plaire :
Tel est l'arrêt du Sort, de l'Amour, et des Dieux.
Menez-la sur un roc, au haut d'une montagne,
En des lieux où l'attend le monstre son époux.
Qu'une pompe funèbre en ces lieux l'accompagne,
Car elle doit mourir pour ses soeurs et pour vous.
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Mon fils, dit-elle en lui baisant les yeux,
La fille d'un mortel en veut à ma puissance ;
Elle a juré de me chasser des lieux
Où l'on me rend obéissance :
Et qui sait si son insolence
N'ira pas jusqu'au point de me vouloir ôter
Le rang que dans les cieux je pense mériter ?

Paphos n'est plus qu'un séjour importun :
Des Grâces et des Ris la troupe m'abandonne :
Tous les Amours, sans en excepter un,
S'en vont servir cette personne.
Si Psyché veut notre couronne,
Il faut la lui donner ; elle seule aussi bien
Fait en Grèce à présent votre office et le mien.

L'un de ces jours je lui vois pour époux
Le plus beau, le mieux fait de tout l'humain lignage.
Sans le tenir de vos traits ni de vous,
Sans vous en rendre aucun hommage.
Il naîtra de leur mariage
Un autre Cupidon, qui d'un de ses regards
Fera plus mille fois que vous avec vos dards.

Prenez-y garde ; il vous y faut songer :
Rendez-la malheureuse ; et que cette cadette
Malgré les siens épouse un étranger
Qui ne sache où trouver retraite,
Qui soit laid et qui la maltraite,
La fasse consumer en regrets superflus,
Tant que ni vous ni moi nous ne la craignions plus.
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Vidéo de Jean de La Fontaine
Jean de LA FONTAINE – Le poète enchanteur (FUOP, 2008) Un conférence de Patrick Dandrey, prononcée le 8 janvier 2008, au Forum Universitaire de l'Ouest Parisien.
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