Man' d'Arc

Il ya dans les romans, dans les personnages De La Varende une sorte de résolution désespérée, d'une joie un peu forcée, et tellement jusqu'au-boutiste que je trouve charmante. On la retrouve dans Man d'Arc, dans ce dernier éclat de la chouannerie qui sait fort bien qu'il sera vain, mais qui décroche tout de même le fusil. La galerie de personnages brosse des hommes et des femmes attachants, non exempts de défauts, mais profondément humains. Même les figures qu'on devrait juger durement, ceux qui tergiversent avant de trancher, attendant de voir dans quel sens le vent va souffler pour s'engager, même ceux là se révèlent à la fin tellement humains et capables de noblesse. Il ne diabolise ni un camp ni l'autre, il y a des figures épatantes des deux côtés, comme le jeune capitaine dont la patrouille prend à un moment les deux héros et qui les laissent partir, faisant passer auprès de ses hommes analphabètes les certificats des chevaux que nos deux chouans viennent d'obtenir pour des papiers en règle ! Les figures fictifs et les personnages réels se mêlent, tous décrits avec tendresse par l'auteur, d'une façon très naturelle et avec la langue superbe qu'il manie, c'est un plaisir !