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EAN : SIE94771_5204
(30/11/-1)
3.28/5   9 notes
Résumé :
On appelle Pays d'Ouche le terroir normand qu'arrose la Risle. Il compte des fermes prospères, avec des, champs, des bois touffus des prairies et, caché par les hauts arbres d'un parc splendide, le berceau ancestral des comtes de Galart. Mais le vent tourne...
Il fut un temps où les Galart régnaient souverainement sur ce coin de terre, puis la Révolution a rogné leur fortune et l'évolution économique a achevé la débâcle. C'est ce tumultueux passé de gloire et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« le Pays d'Ouche » est un recueil de nouvelles qui raconte le déclin d'une famille de la noblesse normande pendant la troisième république. C'est un plaidoyer assez bien réussi pour le code d'honneur des aristocrates et leur manière de diriger la société française. Peu importe si la réalité était tout autre.
Le premier compte « le Commandeur de Galart » retrace la vie au dix-huitième siècle u fils cadet qui ne va hériter ni domaine ni titre. Il se consacre alors corps et âme aux armes. le style, qui plutôt fantastique, fait penser employé par d'Isaak Dinesen /Karen Blixen dans « Sept contes gothiques ». Comme Dinesen / Blixen, La Varende croit que l'aristocratie européenne soit une caste de guerriers pour laquelle l'honneur est tout.
La Varende fait un saut de presque cent cinquante ans avec le deuxième compte qui raconte le retour de l'exile de la famille Galart après la chute de Napoléon à son domaine. Les événements du troisième compte se déroulent pendant la guerre Franco-Prussienne. Ici Madame la Comtesse se sert de ses liens avec les aristocrates allemands afin de sauver la vie d'un ses tenanciers. le message est que la solidarité entre les nobles de tous pays de l'Europe était bonne pour le petit peuple.
Après le troisième compte, le temps avance beaucoup moins rapidement. Les douze derniers comptes couvrent une période de seulement soixante ans. Aussi, La Varende abandonne le style fantastique pour un réalisme qui ressemble à celui des « Mémoires d'un chasseur » de Tourgeniev. Il y a des comptes consacrés au folklore et aux superstitions populaires. Malheureusement, la qualité est inégale. le premier compte demeure le meilleur du recueil.
Pendant les soixante dernières années, la fortune des Galart s'effrite et finalement, la famille doit mettre son manoir en vente. S'ils ont perdu le pouvoir économique et politique, ils gardent une autorité morale jusqu'à la fin et les petits gens compte sur eux pour les diriger. Aux yeux De La Varende, l'ennemi est la troisième république. Il ne mentionne ni les changements technologiques ni le socialisme ni le syndicalisme.
« le Pays d'Ouche » est certainement un excellent livre. Il représente assez bien la pensée de la droite catholique française à la veille de la deuxième grande guerre mondiale. Pour quelqu'un qui s'intéresse à cette époque d'histoire, ça vaut la peine de lire ce bouquin charmant.
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Dans ces nouvelles regroupées par Jean de la Varende sous le titre "Pays d'Ouche" on trouve la présence du suicide et de l'alcoolisme, si prégnants de tous temps dans le campagnes de l'Ouest de la France.
On y trouve aussi ce mélange de cruauté de la vie sur fonds de manque de communication entre les protagonistes, si propres à la Normandie : la chute de la nouvelle "Haro" de La Varende fait irrésistiblement penser à la chute d'un certain nombre de nouvelles De Maupassant, par exemple "La Parure".
La Varende use facilement de termes précis mais désuets relatifs à la vie de la campagne normande et du Pays d'Ouche, quant il ne frôle pas les expressions patoisantes.
Tout cela explique facilement qu'il soit à bon droit classé dans le paysage littéraire parmi les écrivains régionalistes. D'autres écrivains normands comme Gustave Flaubert ou Guy de Maupassant ont su, pu ou voulu s'extraire de leur terroir pour atteindre une expression plus universelle.
Toutefois la Varende a aussi été un écrivain de la mer et des aventures maritimes reconnu, et cela lui a sans doute permis de sortir du huis clos de son terroir !
Ceci étant dit, les nouvelles de ce recueil "Pays d'Ouche" sont toutes bien tournées et, dirait-on, bien croquées.
La Varende y défend ici aussi des idées d'inspiration royalistes, selon lesquelles le peuple est le serviteur de la noblesse, du roi et de Dieu, la noblesse du roi et de Dieu et le roi de Dieu. Cependant cela ne va pas sans une impérieuse réciprocité, comme on le voit dans "Madame la Comtesse de Bernberg", nouvelle dans "Pays d'Ouche".
Ainsi il y avait de fait une solidarité certaine dans ces campagnes, à laquelle se sont substituées progressivement d'autres solidarités, notamment ouvrières et de compagnonage à l'occasion du développement des industries.
Mais de nos jours en 2020, avec le déclin de ces dernières et la vie qui semble se retirer de ces contrées du pays d'Ouche et d'ailleurs, qu'en reste-t'il et quelles sont le solidarités qui pourront en prendre le relais ?
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Personne, mais alors personne, n'a jamais chanté la Normandie comme La Varende. Même moi, qui suis aussi Normande que Papoue, j'en viens à adorer ce pays sous sa plume et à le trouver magnifique et troublant.
Le Pays d'Ouche est un excellent exemple de cela. Contrairement à ce que j'avais déjà lu de lui, ici nous n'ouvrons ni un roman ni une biographie mais un recueil de nouvelles, avec un, ou plutôt deux points communs: le pays d'Ouche et une famille qui y vit, et dont on suit les amours avec le pays, il n'y a vraiment pas d'autres termes plus corrects, à travers les générations et les membres. C'est parfois drôle, parfois tragique, toujours écrit d'une des plus belles plumes que je connaisse avec un amour des mots, que ceux-ci soient des termes de patois ou les plus rares et exquis termes d'un français un peu oublié. On y voit l'amour de ce pays, l'amour de ces habitants, du plus puissant au plus petit d'entre eux et c'est vraiment une lecture délicieuse.

Si vous décidiez de vous lancer dans la lecture De La Varende, je pense que je recommanderais en premier Nez-de-Cuir ou Man d'Arc, deux de ses romans, mais si votre truc, c'est plutôt la nouvelle, le Pays d'Ouche est une pépite!
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La Normandie merveilleuse, fantasmagorique et touchante de Jean de la Varende déploie ses aises et les branches de ses pommiers dans ce recueil de courtes nouvelles.
Une oeuvre importante pour comprendre celle De La Varende, son attachement à cette terre de légende et pourtant aujourd'hui si triste.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Travailler le bois, le bon bois, de fil, peu d'occupations humaines peuvent donner pareille sensation de calme physique. Les outils ont une personnalité aimable: la varlope, traçant envers et contre tout sa voie rectiligne, qui déroule savoureusement un long ruban nacré quand elle a atteint son but de travail; le ciseau, qui desquame un copeau aussi mince qu'une feuille de " Job" ; la scie bien affûtée, qui mord impérieusement, sans que l'on pèse.
Et l'odeur des bois divers! Quand le parfum du sapin du Nord se dégage (c'est brusque), délivré par les travaux, leurs frictions, leur chaleur, il vous emporte puissamment vers les landes, les mers crues, les sagas. Et d'ailleurs chaque bois a son odeur. La plus fine s'exhale du noyer: presque de la violette; le hêtre a l'odeur de la pierre à fusil; il aime aussi les sols pleins de silex bruns. La plus violente issoit du peuplier: une senteur de pré bourbeux, presque irrespirable, épaisse... La lumière du rabot semble la cassolette des parfums ligneux.
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Le liseur avait abandonné Walter Scott dont, au quatrième tome, la fadeur ne se peut supporter, et se plongeait maintenant dans le grand Don Quichotte, intégral. Pour comprendre ce merveilleux récit, il faut la lenteur des jours campagnards, nonchalants... comme jadis. Se laisser filer au fil... L'animation des femmes évoquait les servantes loquaces de Castille, et la chaleur, les souffles espagnols.

1282 - [Le Livre de Poche n° 1472, p. 126]
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Ces contes fantastiques et vrais, ce sont des histoires simples et tragiques, comme les destinées humaines. Un souffle mystérieux les traverse ; venant des profondeurs du passé et des légendes, il écarte les flots de la vie présente pour montrer à nu le fond de l'âme de cette race normande dont l'intelligence, pourtant si vive, n'a jamais amoindri l'énergie ni troublé le courage réfléchi.
Louis de Broglie
de l'Académie Française
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Jacques lisait des romans de Walter Scott dont le charme irréel, languissant, contribuait à le maintenir dans une torpeur idéale; plus tard il reprendrait ses études inhumaines, ses études sauvages. Les gros livres attendaient.

1281 - [Le Livre de Poche n° 1472, p. 122]
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Videos de Jean de La Varende (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean de La Varende
Mademoiselle de Corday Jean de la Varende Éditions Via romana
Initialement paru en 1939, ce portrait psychologique de Charlotte Corday est l'occasion pour l'auteur, royaliste et contre-révolutionnaire, de reconnaître la diversité des oppositions à la Révolution française. Il résume l'essence de l'assassin de Marat à une identité fantasmée : fille de gentilhomme, païenne, vierge, viking et normande. ©Electre
https://www.laprocure.com/product/303006/mademoiselle-de-corday
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