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EAN : 9782221123218
414 pages
Robert Laffont (07/03/2013)
3.45/5   61 notes
Résumé :
Amanda O'Toole, soixante-quinze ans, a été retrouvée morte à son domicile, amputée de quatre doigts de la main droite. La police soupçonne la voisine et amie d'Amanda, le docteur Jennifer White – chirurgien orthopédiste à la retraite – d'être l'auteur de ce meurtre. Mais Jennifer est atteinte de la maladie d'Alzheimer et ne sait pas elle-même si elle est coupable. Elle partageait une relation extrêmement intime avec Amanda, même si ces deux femmes énergiques et orgu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Aux lecteurs qui penseraient avoir affaire à un roman policier, à un thriller des plus classiques, je leur dis tout de go, que nenni braves gens, rebroussez chemin. En dépit d'une 4e de couverture aguicheuse qui nous promet The thriller psychologique, il n'en est rien. Mais (et c'est cela qui est admirable dans la littérature), ne crions pas au crime de lèse-majesté car Absences est bien plus que cela et mérite de se perdre dans ces tours et détours dévoyés. Ce roman est une très belle découverte qui m'a rapidement fait passer sous silence ma frustration de lectrice avide de sang et de suspense insoutenable.

Alicia Laplante - dont c'est le premier roman - nous entraîne au coeur de la mémoire défaillante de son personnage principal, son héroïne, Jennifer White, bourgeoise sexagénaire que tout accuse d'avoir tué sa voisine et meilleure amie Amanda O'Toole (et accessoirement lui avoir amputé 3 doigts). Bah oui vous comprenez, notre chère Jennifer a été un grand chirurgien spécialiste des mains, du coup une telle précision dans le coupé de doigts laisse perplexe... Et puis le gros HIC dans cette affaire, c'est que Jennifer souffre d'un Alzheimer précoce qui allant de mal en pis, lui fait faire perdre pied. Cette lente chute aux enfers ponctuée d'incessants flashbacks, nous fait assister à la détresse d'une femme qui fut brillante, carriériste, matérialiste, épouse modèle et mère aimante, prise entre les contraintes de la vie de famille et ses aspirations vers l'élévation sociale. de cette femme splendide il ne reste plus rien et au fil des pages nous nous démenons de concert avec elle pour comprendre ce qui s'est passé et restituer ses moments de vie : son rôle de mère, sa carrière de chirurgien, sa vie de femme, son amitié faite de rivalités avec la femme qu'on la soupçonne d'avoir tuée. La trame du roman et le style sont à l'image de la pensée désordonnée et décousue de Jennifer White, ce qui peut surprendre voire décourager le lecteur. Mais il vous faut pousser plus loin car Absences est un roman incroyablement touchant et juste qui nous fait côtoyer de près les abîmes dans lesquels sombrent les victimes d'Alzheimer : la perte de la mémoire, l'annihilation, la dépendance affective et matérielle, la déchéance morale et physique. Et même si Jennifer s'avérait être la coupable, même si sa vie ne fut en rien irréprochable, la lectrice que je suis fut d'emblée attirée par cette femme courage et frondeuse, incroyablement complexe.

Absences est ma première rencontre littéraire ayant pour sujet cette maladie. le choix d'un tel traitement est hautement original et ne sombre jamais dans le sensationnel ni le m'as-tu-vu. Alicia Laplante réussit un bel exercice de style et nous livre le portrait émouvant d'une femme en proie avec ses contradictions. Tout sonne juste, tout est mesuré dans ce roman coup de coeur que je recommande.

Lien : http://livreetcompagnie.over..
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Jennifer a le cerveau qui s'échappe et la mémoire qui flanche...

Elle vit entre souvenirs en fulgurance et incompréhension du quotidien, entre catatonie et violence angoissée. Avec son esprit qui divague, c'est elle-même qui se perd un peu plus chaque jour.

Dans le brouillard qu'est devenue sa vie, le décès suspect d'une amie proche est un fil rouge qu'il convient de démêler. Et Jennifer n'en finit pas d'apprendre la mort de son amie, puisqu'elle oublie tout aussi vite.
Comment peut elle se retrouver suspectée de meurtre?

La maladie d'Alzheimer est un enfer de vivants.
Des phrases courtes, violentes, sans but, pour décrire l'angoisse, l'isolement et la perte des repères.
Des pages de souvenirs effilochés, dans un journal de bord écrit à plusieurs mains, pour nous faire partager ce qui fut une famille, ou ce qu'il en reste face à la maladie.
Des dialogues évanescents avec les "autres", dont l'éloignement est rendu par voix "off" en italique.

La structure du livre est donc très créative et rend parfaitement bien l'état mental du patient et la vie induite pour l'entourage. Il est froidement effrayant par la chronologie clinique de l'évolution de la maladie. C'est combattif et émouvant à la fois.

Quant au fameux fil rouge, c'est Jennifer elle même qui le rembobine peu à peu au fil des fragments de souvenirs. Il fait apparaitre une vie de femme, d' épouse et mère, faite de réussites, de bonheurs, de malheurs et de secrets.
Une course effrénée avant que la lumière ne s'éteigne définitivement.

Et je referme ce livre très impressionnée!
Que les Dieux nous préservent de cette terrible maladie...
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Amanda, une vieille dame, est retrouvée morte chez elle. Son meurtrier lui a coupé quatre doigts. Rapidement les soupçons se portent sur Jennifer White, sa voisine et amie, un ancien chirurgien orthopédiste.

Mais Jennifer, étant atteinte de la maladie d'Alzheimer, ignore si elle a tué et amputé son amie. Elle n'a cependant pas tout oublié de sa vie passée. Au contraire, la mémoire lui revient sous la forme d'épisodes marquants. Elle se souvient de son mari infidèle, de ses enfants avec qui elle était un peu distante, de son amant si beau, de son métier qu'elle exerçait avec beaucoup de talent. Son amie Amanda est aussi présente, avec sa forte présence physique et sa rigueur morale. Mais la police veut savoir et sa maladie ne lui épargne pas les interrogatoires.

Ses enfants, ses amis et la garde malade sont les témoins des fluctuations de son humeur et de sa mémoire. Ils ne savent pas si elle simule ou si elle ne se souvient pas. Et d'ailleurs le sait-elle elle-même ? Chacun essaie d'établir avec elle des rapports, désintéressés ou pas. Elle en est consciente mais pas toujours. Tout tourne autour de la conscience oscillante de la malade.

C'est avec beaucoup de talent qu'Alice LaPlante décrit la maladie d'Alzheimer vue du malade. Jennifer raconte ce qu'elle ressent, comment elle perçoit le comportement des autres à son égard, comment elle joue avec leur désir de la raccrocher à la réalité. Malgré la maladie, elle veut rester celle qu'elle a toujours été, une femme forte et indépendante. La fin du livre prouvera que malgré ses Absences elle a atteint son objectif.

L'auteur construit une intrigue où la manipulation est au centre des rapports entre les personnages. Jusqu'au bout on ignore qui sortira vainqueur. Nous pouvons seulement nous douter que pour une fois ce n'est pas la maladie.

Alice LaPlante signe ici un très beau roman qui va au-delà du genre policier. La peur qu'il suscite tient à la crainte que nous avons de notre déchéance intellectuelle et physique.
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Je n'ai pas pu aller jusqu'au bout ce qui m'arrive rarement mais contrairement à ce qui nous est dit, ce n'est absolument pas un thriller psychologique Il s'agit d'un roman sur la maladie d'Alzheimer et en toile de fond il y a un meurtre commis.
L'évolution et les symptômes de cette maladie nous sont décrits à travers Jennifer ancienne chirurgienne brillante qui est la première suspecte du meurtre de son amie. Nous sommes alors plongés dans la confusion, des retours en arrière, des commentaires des enfants, des pensées de Jennifer, des interventions des uns et des autres. Au final, on s'y perd et je n'ai pas réussi à fixer mon attention sur ce que je lisais. Je m'attendais à lire un thriller un peu particulier étant donné que le premier coupable est atteint de la maladie d'Alzheimer mais ce livre est tout sauf un thriller. Dommage !
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Ça s'en va et ça revient...

La meilleure amie de Jennifer White, Amanda, est retrouvée morte chez elle, la main mutilée. Les soupçons se portent alors sur elle, le Dr White, chirurgien orthopédiste retraitée, la dernière personne à avoir vu la victime. Mais soupçonner n'est pas prouver et la police devra se livrer à une enquête soumise aux aléas de la mémoire défaillante de la suspecte. Car Jennifer souffre de la maladie d'Alzheimer et son état, qui s'aggrave de jour en jour, l'empêche elle-même de se rappeler les derniers instants passés avec son amie. Coupable, pas coupable? Bienvenue dans les méandres de la mémoire de Jennifer White!

Comment rendre hommage à ce livre comme je pense qu'il le mérite? J'ai envie de le défendre contre ces avis négatifs que j'ai lu avant et après ma lecture et de vous donner à vous qui allez parcourir ces lignes, l'envie irrésistible de le lire. J'ai le sentiment que mon billet va se démarquer parce que mon ressenti est clairement positif.

J'ai ouvert ce livre de 400 et quelques pages pour ne le refermer que 3 fois faute de temps pour le lire d'une traite. J'aime quand je ressens dès les premières pages tournées, l'envie d'aller de l'avant dans un roman. Plonger dedans et me laisser porter par l'histoire sans effort. Je n'ai à aucun moment ressenti cet ennui qui vous fait dire "allez accroche-toi, ça va sûrement finir par être mieux". Non, ce que je lisais était déjà suffisant à mon plaisir. le texte est aéré, l'écriture agréable, le rythme en adéquation avec le contenu (mais ça je vais y revenir). Pour peu que l'on entre dans la peau du Dr Jennifer White, que l'on s'accroche comme elle aux bribes de souvenirs, Absences devient purement addictif.

Le point fort pour moi de ce roman est cette narration à la première personne, la "voix" de la Jennifer White lucide, qui se fait entendre avec de plus en plus de difficultés. Cette femme qui mène un combat de chaque seconde contre sa mémoire défaillante pour répondre aux sollicitations de son entourage, aux interrogatoires et contre-interrogatoires des enquêteurs. Est-elle en mesure de se rappeler ce qui a pu se passer, le veut-elle vraiment ou sa maladie lui offre-t-elle surtout un refuge contre l'accusation qui pèse sur elle?
Alors je suis là, moi lectrice, à suivre ses pensées, à recoller avec elle à coups de notes dans un carnet ou à coups d'éclairs de lucidité les souvenirs qui lui restent de sa vie, de sa famille, de cette relation pas si paisible que ça avec cette amie dont elle doit en plus, revivre à répétition l'annonce de la mort.
Je m'intéresse aussi à ces autres voix que l'auteure a choisi de distinguer par des caractères en italique. Il y a Fiona et Mark, les enfants de Jennifer. Il y a Magdalena, sa garde-malade et la voix par procuration d'Amanda.
Dans ce qui peut nous paraître que confusion, absence de trame j'ai trouvé, au contraire, que tout était clair et que l'auteure n'avait rien laissé au hasard. Dans les bribes de souvenirs, dans les échanges brouillons entre le Dr White et les autres, on en apprend des choses. Des secrets étouffés refont surface... le vrai caractère de certains est mis à nu. Ces petites indications sont autant d'éléments qui permettent aussi d'essayer de trouver un mobile au crime, de s'interroger et remettre en question ou non la culpabilité de Jennifer White. Et si, et si quelqu'un d'autre avait profité de sa confusion mentale pour lui faire porter le chapeau?
On sait, on devine comme l'inspectrice que quelque chose est là, proche à jaillir de la mémoire de Jennifer pour infirmer ou confirmer sa culpabilité. C'est comme avoir un coffre sous les yeux et avoir perdu la combinaison du cadenas. C'est comme se dire "ah mince, je l'ai sur le bout de la langue" mais ça ne vient pas... Pas encore, peut-être jamais. Alors j'ai attendu, patiemment, sans même me dire "pfft il ne se passe rien", "pfft ça piétine". Non, rien de tout ça. J'étais dans la tête de cette vieille dame en train de reconstituer comme elle des pans de son histoire, lointaine ou proche, heureuse ou douloureuse, avouable ou non et je trouvais ça bon. Bon dans le sens où je ne m'ennuyais pas, au contraire! [...]
Suite de l'avis sur le blog, merci :)
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Pleurer l'absence de quelqu'un et ne pas pouvoir confier son chagrin. Voilà un lieu de solitude absolue.
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Le carnet est un moyen de communiquer avec moi-même et avec les autres. Ou de remplir les blancs. Quand tout est dans le brouillard, quand on fait référence à un événement ou à une conversation que je ne me rappelle pas, je le feuillette. Parfois cela me réconforte de lire ce qu’il y a dedans. Parfois non. C’est la bible de ma conscience.
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Souffrir de la maladie d’Alzheimer n’a rien à voir avec aller à une soirée où l’on ne connaît personne. Pensez-y ! Chaque repas peut être le meilleur repas de votre vie ! Chaque film, celui qui vous aura le plus enthousiasmé ! Ayez le sens de l’humour. Vous êtes un visiteur d’une autre planète et vous observez les coutumes locales.
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La haine est un sentiment puissant. Demandez à une personne atteinte de démence ce qu’elle aime et elle reste sans réaction. Demandez-lui ce qu’elle déteste, et elle est submergée de souvenirs.
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Aujourd’hui le monde s’est estompé. Comme si je regardais à travers un voile. Les couleurs pastel et défraîchies, mes sens engourdis. Ma vision quelque peu obscurcie par le voile. Ce n’est pas désagréable. Mais ça peut être dangereux. On croit s’être soustraite à leurs regards, derrière le voile, et l’on se
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