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EAN : 9782246318910
211 pages
Grasset (05/10/1983)
4/5   14 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition Source : Grasset - 10/1994 (2° édition après celle de 09/1983))


La violence est un sujet à la mode. Pas un spécialiste, biochimiste, neurophysiologiste, comportementaliste, psychologue, psychiatre ou | psychanalyste, mais aussi sociologue, économiste, légiste ou politique, qui ne l'ait étudiée. Toujours sous l'angle parcellaire de son savoir. Le Professeur Henri Laborit, sort de trente ans de travail interdis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un essai sur la violence par ce grand professeur en neurobiologie spécialisé dans le comportement humain. Ouvrage qui m'avait parfois dérangé à la lecture car nous renvoie à nos propres failles. Mais livre extrêmement intéressant, même si le propos reste pessimiste, en ce sens que l'auteur se demande si quelque chose peut véritablement changer.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi dans l'enchaînement si complexe des systèmes écologiques de la biosphère, toute vie est-elle dépendante d'une autre vie qu'elle détruit ? Pourquoi toute vie se nourrit-elle d'une autre vie qu'elle mortifie ? Pourquoi la souffrance et la mort des individus d'une espèce sont-elles indispensables à la vie de ceux d'une autre ? Pourquoi cette planète n'a-t-elle toujours été qu'un immense charnier, où la vie et la mort sont si étroitement entremêlées qu'en dehors de notre propre mort, toutes les autres nous semblent appartenir à un processus normal ? Pourquoi acceptons-nous de voir le loup manger l'agneau, le gros poisson manger le petit, l'oiseau manger le grain et, par le chasseur, la colombe assassinée ? Mais aussi, pourquoi vivre et pourquoi mourir ?
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" Pourquoi, lorsque la dominance est passée des aristocrates aux bourgeois, a-t-il fallu cinq cent mille morts dans la chouannerie vendéenne pour mieux lui infliger la liberté, l'égalité et la ... fraternité ? "

L'IMAGINAIRE ET LA CREATIVITE

La seule caractéristique d'un cerveau humain est de posséder les zones associatives particulièrement développées qui permettent, aidées par l'abstraction du langage, une combinaison originale des voies nerveuses codées, engrammées antérieurement par l'expérience. Un enfant qui vient de naître, répétons-le, ne peut rien imaginer parce qu'il n'a encore rien appris. La seule caractéristique humaine est ainsi le pouvoir imaginaire, celui de pouvoir mettre en forme des structures nouvelles qu'il pourra par la suite confronter à l'expérience. C'est la seule liberté, si l'on tient à conserver ce mot dangereusement suspect.

Combien de millions d'hommes ont-ils été assassinés en son honneur ?

Quand on a compris que ce que l'on nomme ainsi représente seulement, pour un individu ou un ensemble humain, la possibilité de faire aboutir son projet, c'est à dire l'expression motrice ou langagière de ses déterminismes, sans que le projet de l'autre vienne le contrecarrer, on comprend aussi que la recherche des droits de l'homme soit si difficile à délimiter, à conceptualiser et à institutionnaliser. Il semble que ce soit une donnée immédiate de la conscience, comme on dit, puisque l'ignorance des déterminismes, des lois, des structures complexes en rétroactions dynamiques, établies par niveaux d'organisation, au sein des organismes vivants, nous fait croire à la liberté. Elle ne commence qu'où commence notre ignorance, c'est à dire très précocement. Mais ce que nous savons déjà de ces mécanismes complexes, qui, de la molécule au comportement humain en situation sociale, animent notre système nerveux, dirigent notre attention, établissent nos processus de mémorisation et d'apprentissage, eux-mêmes fondements biochimiques et neurophysiologiques de notre affectivité, de nos envies simplistes, de notre imaginaire créateur, de ce que recouvrent des mots comme pulsion, motivation, désir, et qui restent des mots si on ne tente pas de leur fournir des bases expérimentales, à chaque niveau d'organisation phylogénétique et ontogénétique, permet de se demander ce qui reste de notre liberté.

Ce n'est guère plus sans doute que la possibilité pour un cerveau humain, motivé inconsciemment par la conservation de la structure organique, de son bien être, de son plaisir, motivation contrôlée par l'apprentissage également inconscient des lois culturelles lui infligeant l'application d'un réglement de manoeuvre avec récompense et punition, de pouvoir parfois, si ces automatismes ne sont pas trop contraignants et si l'on sait qu'ils existent, ce qui permet de s'en méfier, d'imaginer, grâce à l'expérience déterminée par le vécu antérieur inconscient, une solution nouvelle aux problèmes anciens. C'est peu sans doute mais c'est peut-être déjà beaucoup. C'est le moyen de fuir le carcan de la société telle qu'elle est, en ne lui fournissant que ce qu'elle demande, c'est à dire des marchandises.

En dehors de cela, la notion de liberté nous parait dangereuse, car elle débouche sur la notion de mérite qui doit être récompensé et qui ne voit que ce mérite est celui du conformisme le plus total aux lois institutionnalisées par les structures hiérarchiques de dominance ?

Elle débouche aussi sur la notion de responsabilité. Tout le monde sait que ce sont les patrons et les cadres qui sont responsables. L'ouvrier n'est pas libre et ne peut être récompensé qu'exceptionnellement par une ascension hiérarchique, l'accession à un prétendu pouvoir qui n'est en fait, une fois encore, que la soumission à une structure abstraite, à savoir la finalité productiviste d'une société marchande qui lui permettra d'établir et de maintenir les hiérarchies de dominance établies sur le degré d'abstraction professionnelle. D'où les droits de l'homme à la connaissance et à la culture, connaissance technologique avant tout car avec les formules mathématiques et physiques, on construit des machines, qui font beaucoup de marchandises en peu de temps. La production est le moyen d'établir _ et la protection par les brevets en fait foi _ la dominance interindividuelle, inter-groupes, internationale et inter-groupes de nations...

... L'enseignement n'est jamais que la façon de faire pénétrer, au mieux de son ascension hiérarchique, le petit de l'homme dans un système de production de marchandises et d'armes le plus efficaces et meurtrières. Pourquoi un droit de l'homme se serait-il pas de refuser de s'en servir et d'aller mourir à la guerre ? Parce que sans doute toutes les structures sociales de dominance seraient appelées à disparaître.

La biologie est encore trop jeune pour que l'enseignement soit autre chose que l'enseignement technique permettant à ses dominances de se perpétuer...
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Certes, les animaux savent communiquer entre eux, ils possèdent un certain langage. Mais celui qui est propre à l'homme, le langage parlé, puis écrit, régi par une grammaire et une syntaxe, n'a sans doute vu son épanouissement que depuis quinze à vingt mille ans, lorsque sa créativité lui a permis d'inventer des outils variés, de développer par rapport à son environnement des fonctions également variées. Un besoin s'est alors fait sentir de communiquer entre ces différentes fonctions humaines, comme précédemment la spécialisation cellulaire avait exigé, pour qu'un organisme travaille comme un tout cohérent, l'apparition d'une information circulante.
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On a écrit que le névrosé manquait d'imagination et que son comportement névrotique, qui trouve son expression la plus complète dans la crise hystérique, était un moyen d'attirer l'attention des autres sur lui et sur ses problèmes non résolus. Quand le névrosé a de l'imagination, il peut s'échapper sur un autre registre, celui de la créativité qui lui permet souvent de tempérer sa névrose et d'agir.
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La recherche de la dominance opère à partir de facteurs extrêmement nombreux parmi lesquels le sexe et l’âge sont sans doute importants. Ces facteurs varient avec la motivation à l’assouvissement du besoin et l’on sait l’intérêt pour l’objet sexuel dans toutes les classes de notre société industrielle. L’assouvissement des envies est une motivation qui, généralement, provient de la publicité faite autour de l’objet envié et de la constatation du plaisir que les autres éprouvent à l’utiliser.
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Videos de Henri Laborit (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri Laborit
Quel est le point commun entre la blouse verte de votre dentiste, un bouillon cube, des neuroleptiques, un auto-injecteur d'insuline, le BCG et l'IRM ? Toutes ces innovations sont nées de l'inventivité et l'expérience de la médecine militaire.
« Médecine », « militaire », les deux mots semblent en totale contradiction. Quand le militaire blesse ou tue, le médecin soigne et sauve. Mais le corps étant l'outil de travail du soldat, le réparer et le préserver s'est vite avéré essentiel. En 1708, Louis XIV créé le Service de santé des armées et les premiers hôpitaux militaires. Il imagine même un établissement de soins de suite : les Invalides.
L'inventivité des chirurgiens, médecins, pharmaciens et dentistes militaires pour soigner les combattants permettra des avancées médicales majeures. Ils les transmettront au monde civil. Parfois de façon originale : ainsi, un chirurgien de marine, fort de son expérience des épidémies, interviendra dans l'urbanisation de la ville de Rochefort, et l'auto-injecteur bien connu des enfants allergiques naîtra dans les trousses de secours des soldats. Car la médecine militaire s'invite plus souvent qu'on ne le pense au chevet des civils.
D'Ambroise Paré, père de la chirurgie moderne et médecin de Charles IX, à Henri Laborit, découvreur des neuroleptiques, du « syndrome de stress post-traumatiques » aux prothèses, de la kinésithérapie aux vaccins en passant par les célèbres antibiotiques et les greffes de peau, l'auteure nous entraîne dans un voyage passionnant des champs de bataille aux hôpitaux.

Après des études d'histoire, Elisabeth Segard s'est orientée vers l'information et la communication. Elle travaille comme journaliste à La Nouvelle République du Centre Ouest.
Auteur de plusieurs ouvrages, son livre Si fragiles et si forts, publié en 2021, a été le premier roman à présenter l'hôpital des Invalides au grand public. Il a été récompensé par le prix Srias Centre 2021.
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