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EAN : 9782070140534
192 pages
Gallimard (14/03/2013)
2.99/5   172 notes
Résumé :
Sur un paquebot qui va vers l'Amérique, un jeune
homme rencontre une femme qui lui fait perdre toute
innocence.
Dans un bistrot, un inconnu vient me dire : "Je vous
ai eu dans ma ligne de mire, en Algérie."
C'est parce qu'il avait froid, dans une briqueterie en
Hongrie, que mon voisin, quant il était petit enfant, a
échappé à Auschwitz.
Par trois fois, le "flûtiste invisible", qu'on peut
appeler... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
2,99

sur 172 notes
« Tout est déterminé par des forces sur lesquelles nous n'exerçons aucun contrôle. Cela vaut pour l'insecte autant que pour l'étoile. Les êtres humains, les légumes, la poussière cosmique – nous dansons tous au son d'une musique mystérieuse, jouée à distance par un flûtiste invisible »
C'est à cette belle citation d'Einstein que l'auteur dédie le roman.
L'auteur se promène en sifflant un vieil air de jazz datant des années 20 : « Bye Bye, Blackbird » quand un homme l'accoste et désire lui raconter que cet air lui rappelle un épisode important de sa vie. Un paquebot, le Queen Mary, fait route vers l'Amérique ; à son bord un jeune homme qui vient de recevoir une bourse pour aller étudier aux USA. Dans la salle à manger, il aperçoit une belle jeune femme et va l'aborder à sa table. Il a un coup de foudre immédiat et n'a de cesse de la retrouver, car il pense sans cesse à elle jusqu'à l'obsession. C'est son premier coup de foudre et cette femme va marquer sa vie.
Dans la nouvelle suivante, « la ligne de mire », se déroule pendant la guerre d'Algérie, l'auteur, condamné à mort par l'OAS rencontre un homme qui l'a eu dans sa ligne de mire et les circonstances qui s'y rapportent et comment il y a échappé. Enfin, dans la troisième, « le regard de Toma » il nous parle d'un enfant qui va échapper à deux reprises à la déportation au camp d'Auschwitz parce qu'il s'est plaint du froid ce qui a poussé sa mère à changer d'étage dans la briquèterie où il dormait avec se famille

Ce que j'en pense :

Dans ce roman, Philippe Labro nous parle du hasard qui peut changer notre destin et nous montre que le chemin de la vie n'est pas linéaire et que tout peut changer à la suite d'un détail, d'une décision, d'un évènement qui ne dépend pas de nous, nous échappe.
Certains parlent du hasard, d'autres de la main de Dieu, ou encore de ce qu'Einstein a appelé « le flûtiste invisible », quelque chose qu'on ne peut pas définir.
Les histoires sont toutes les trois différentes, mais elles ont un point commun, quand même, un fil rouge plutôt, la part de l'aléatoire, du destin qui fait que tout d'un coup la trajectoire est déviée et la vie prend une toute autre forme. La buée qui obscurcit la lunette du fusil, le froid qui fait descendre un étage, et celui qu'on vient de quitter est victime d'une rafle quelques minutes ou quelques heures plus tard, un train qui s'arrête et fait demi-tour tournant le dos à Auschwitz : pourquoi ce train-là et pas le précédent ?
Le récit est émaillé de citations diverses qui viennent renforcer la thèse défendu par l'auteur. le chapitre 10 est excellent car l'auteur compare les écrits de plusieurs écrivains De Balzac à Crichton en passant par De Gaulle ou Talleyrand, un très beau chapitre.
Ce livre m'a plu car le thème est intéressant, l'écriture est belle comme toujours avec Philippe Labro, le style est enlevé, vif. J'ai retrouvé ce qui m'avait bien plu dans ces livres précédents : « L'étudiant étranger », « Un été dans l'Ouest », « Quinze ans »…
Laissons à Hemingway le mot de la fin : « si le lecteur le souhaite, ce livre peut être tenu pour une oeuvre d'imagination »
Note : 8/10

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Un simple élément que l'on pourrait peut-être attribuer au hasard pourrait-il changer le cours de notre existence ? Dans cet ouvrage, l'auteur en est convaincu et nous raconte comment, à nous, lecteurs, en se servant de trois exemples, dans lesquels quelques événements, a priori anodins, ont fait basculer la vie de trois personnes.

Cet ouvrage se compose en effet de trois nouvelles intitulées respectivement "Bye Bye Blackbird", "La ligne de mire" et enfin "Le regard de Toma", trois exemples de vies qui se sont trouvées bouleversées par un ou plusieurs "élément(s) inconnu(s)". Hasard, destiné ? Appelez cela comme vous voulez mais toujours est-il que les faits sont là. L'exemple le plus probant pour moi est celui qui se trouve relaté en fin de cet ouvrage, à savoir celui de Toma, un jeune juif, qui vivant en Hongrie durant la Seconde Guerre mondiale, aurait dû arriver à Auschwitz et voir sa vie se terminer ainsi, aussi brusquement que comme elle avait commencé si il n'y avait pas eu...Si, si, si, tout autant d'éléments qui ont fait que la vie de Toma bascule et qu'il puisse, lui aussi, avoir le droit de vire...

Un ouvrage bouleversant qui m'a réconcilié avec l'écriture de Philippe Labro, d'autant plus que je l'ai trouvé vraiment, non seulement attendrissant, mais également intrigant. En effet, pour commencer son ouvrage, l'auteur a décidé de faire appel à une célèbre citation d'Albert Einstein qui sera en quelque sorte le fil conducteur de tout ce roman. de plus, en guise d'introduction, l'auteur sensibilise le lecteur avec quelques phrases qui seront référencées sous le nom de "Personne n'est capable..." et je crois qu'en disant cela, tout est dit. Oui, en effet, personne n'est capable de prédire l'avenir (certes, beaucoup d'entre vous me contrediront certainement mais tel est bien mon humble opinion) car il faut laisser à la vie sa part de liberté...
Un livre qui se lit très vite avec une écriture fluide et légère. A découvrir !
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Un roman en trois parties bien distinctes, plutôt des nouvelles, toutes sous le thème du « flûtiste invisible », « la musique mystérieuse » sur laquelle nous dansons tous.

La critique d'une Babeliote avait titillé ma curiosité et j'ai été charmée aussi par le style fluide, les jolies citations, les histoires bien tournées et pleines d'émotions diverses, mais toujours avec le hasard qui fait bien les choses, qui permet de rencontrer un bon sujet d'un roman, de croiser la femme de sa vie et d'être sauvé d'Auschwitz.

Oui, le hasard qui fait bien les choses… pour ceux qui ont survécu pour raconter l'histoire. Car la musique du flûtiste invisible semblerait beaucoup moins jolie si elle jouait pour celui qui a pris le train vers les camps, pour l'enfant qui meurt de faim ou pour le vieillard à la mémoire volée par l'Alzheimer. Mais rassurez-vous, ce méchant hasard-là n'est pas dans le roman de Labro.

Mais pourquoi  le destin fait-il basculer les existences? Pourquoi? La notice du livre dit que c'est toute la question du livre. Une question qui en est plutôt la conclusion, une question à laquelle chacun pourra apporter sa propre réponse…
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L'auteur nous présente trois nouvelles sur ce que l'on peut parfois appeler le hasard ; ce petit rien qui aurait pu ne pas exister, ne pas se produire, et qui pourtant a fait basculer notre vie : une rencontre, la décision d'une administration, d'une hiérarchie. C'est ce que d'autres appellent le destin, le doigt de Dieu, la fatalité, ou l'intervention d'une puissance supérieure.

Ces trois nouvelles se rejoignent sur ce thème tout en traitant de sujets très différents :
• Un homme, militaire en Algérie et ciblé par l'OAS est épargné par hasard, celui qui était désigné pour l'exécuter n'appuyant pas sur la détente au dernier moment.
• Un vieil homme raconte comment, jeune étudiant il a découvert l'amour sur un bateau, à partir d'un coup de tête, d'un pari avec ses copains.
• Un jeune juif va échapper deux fois aux camps de concentration, sur la base de circonstances non maîtrisables.

Ce livre n'est pas une suite d'histoires ou de nouvelles, mais il présente des faits qui alimentent une sorte de théorie, de réflexion que le lecteur doit nourrir lui-même.
Qu'est-ce qui fait que ma vie est ce qu'elle est aujourd'hui ? Quels sont les grains de sable qui l'ont fait évoluer ?

Quant au style, j'ai un peu eu l'impression de me trouver dans certains romans de Jean d'Ormesson : Chacun raconte une histoire et alimente une réflexion, tout cela dans le moins pire des mondes. Bien sûr, le lecteur doit travailler un peu !

En tout cas, comme d'habitude Philippe Labro a une superbe écriture, qui semble simple, très lisible. On ne peut pas reprocher à cet auteur d'être réfractaire aux langues étrangères, mais il sait nous montrer qu'en restant ouvert on peut pratiquer une langue française particulièrement correcte sans être pédante.
Qu'est-ce que c'est agréable !

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Dans ce livre, trois exemples, trois aventures, trois interventions de ce flûtiste invisible qui pourrait tout aussi bien être un chef d'orchestre, un metteur en scène. Mais dans ce titre, résonne en silence le mot invisible comme l'est la musique.
Combien d'entre nous sont-ils capables d'admettre que la question s'est posée en nous de savoir pourquoi à tel moment, tel acte, nous a épargné, profité, emmené là où ne pensions pas allé, rencontré untel ou unetelle sans savoir pourquoi. Généralement, nous disons quelle chance ou tout simplement pourquoi mais sans chercher plus loin. Et pourtant chacun de nous a vécu de tels exemples; prenons le temps de réfléchir, de se souvenir et nous serons probablement surpris.
Philippe LABRO nous fait le récit de trois anecdotes, qui ont changé la vie d'au moins trois personnes grâce à cet air invisible qui nous guide, nous ordonne.
Le sujet de ce roman est essentiel à la compréhension de notre vie, admettre l'invisible, quelque soit le nom.
Monsieur LABRO, merci d'avoir écrit ce livre, qui me semblait un peu court et finalement suffisant.
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
30 avril 2013
Avec simplicité et cette pointe de tendresse humaine toujours perceptible chez lui, il pose la question sur laquelle chacun bute à son tour : Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je celui que je suis ? [...] La question n’est pas originale. Mais elle est posée avec tact, pertinence et clarté.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
08 avril 2013
Philippe Labro s'interroge sur ce poids du destin à travers plusieurs histoires, certaines de pure fiction, d'autres basées sur la réalité. Il revient ainsi sur la guerre d'Algérie qui, 50 ans après, continue de le hanter. Il aurait pu, comme des milliers d'autres jeunes gens, ne pas survivre à cette expérience.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LePoint
28 mars 2013
Avec trois nouvelles, Labro construit un roman intriguant et déroutant. Et pose une question essentielle : qui est l'ordonnateur de nos destins ?
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque j’étais au plus mal du plus mal, je ne voyais plus les gens. Je regardais encore ma femme et mon fils… je les voyais encore tous les deux puisque je cherchais dans leurs yeux un réconfort, une réassurance dont, de toute manière, je ne parvenais pas à profiter. Pour le reste, je ne voyais plus personne. Le déprimé ne voit rien et ne retient rien d’autre que l’image de sa détresse, l’autoportrait de son autodestruction. P 139
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J'avais appris très tôt, grâce à quelques mentors, l'exercice de l'entretien. Il faut respecter les silences, quitte à les prolonger, car celui que vous interrogez finira par les rompre et ira plus loin, plus profond. Il faut creuser la question par rapport à la réponse donnée et ne jamais perdre le fil et s'égarer en posant une question différente, simplement parce que vous l'aviez programmée auparavant. C'est un défaut des interviewers qui ont enregistré leur liste de questions dans un coin de leur tête.

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Je me suis demandé pourquoi cet air m’était venu à l’esprit – pourquoi donc l’avais-je sifflé d’un seul coup comme ça ? Parce qu’un passant anonyme qui s’avançait vers moi en était, lui-même, habité et hanté ? S’agissait-il d’un phénomène d’ondes ? Il parait que ces choses-là arrivent. P 43

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Personne n’est capable d’entendre l’ultime soupir d’une fleur qui se fane, pas plus qu’il n’est possible d’entendre le frisson de la descente d’un rideau de flocons sur une masse de neige déjà posée là, installée – structure éphémère.
Il y a des bruits, des sons, que nous ne sommes pas capables d’entendre, et cependant ils existent. Il y a, de la même façon, des formes et des couleurs que nous ne sommes pas capables de voir, et cependant elles existent.
Seul le vent sait quelle feuille tombera la première. P 13
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Personne n'est capable de prédire pourquoi et comment un instant peut transformer une vie. Il y a une somme incalculable d'imprévisibilités dans une existence et dont les conséquences ne deviennent intelligibles que lorsque l'évènement a eu lieu..... je crois qu'il n'y a qu'une seule chose dont nous devrions être certains: la sensation qu'autour de nous, avant ou après, en dedans ou en dehors, en dessus ou en dessous, il y a un élément inconnu sur lequel nous n'avons aucune prise, aucun contrôle, mais dont nous pouvons imaginer qu'il en exerce un sur nous. C'est l'élément inconnu qui m'intéresse.
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