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Critique de SoniaDerevan


Anthologie d'épouvante et de terreur. Certaines nouvelles m'ont enthousiasmée, d'autres un peu moins. En revanche, il faut reconnaître une véritable originalité dans l'idée, ou dans le traitement de certains textes.
En quelques mots, je commence par ce qui fâche : j'ai eu parfois du mal avec les titres qui se complaisent un peu trop dans l'ultra-violence ou le gore. La violence pour la violence, et l'exposé sur plusieurs pages de scènes sadiques et macabres ont tendance à refroidir mon intérêt de lectrice. Pour mémoire, le texte "L'oeil du diable, la main de Dieu" m'a posé problème : avec un sous-titre "hommage à la violence", on fonce tête baissée dans les camps de concentration, avec Mengele, et des nourrissons écrabouillés à coup de gourdin ? Vraiment ? Dommage, car l'auteur sait très bien écrire. Mon avis est ici très subjectif, j'imagine que certains y trouveront leur compte.
Beaucoup de textes ont une autre approche, et certains déclinent le schéma violence - faute - punition (par culpabilité ou vengeance) de façon parfois originale.
Mes préférés ? Cela dépend des critères : pour l'efficacité, on a bien aimé le texte de Catherine Robert, "15 minutes avant de mourir", où il n'y a pas un mot de trop et la chute est bien trouvée. Bravo. Bonne chute aussi pour "le verre de l'amitié" de Thomas Spok. Pour un traitement léger, et donc, distancié, de la violence, on recommande "le rugissement du concombre" de Ludovic Klein, Felis supplice de Bob Cancereugène (ah, Jeanine !) et un texte où c'est vraiment n'importe quoi, mais du n'importe quoi intentionnel, alors entre deux montagnes de tripes fumantes, ça détend : Ice(s) Screams de Sébastien Parisot ! Plus sombre, entre angoisse et mélancolie : Beautiful people de Guillaume Lemaître, qu'on avait déjà lu ailleurs, et qui cultive semble-t-il un univers très dark, et Ô douce enfance, de Barbara Cordier, qui nous plonge dans la solitude d'un gamin brillant et en rupture avec la société.
Pour le style, sans hésitation, Stéphane Croenne pour "La méthode du docteur A", et "une lutte biologique" de Julie Limoges (surtout tout le milieu du texte, suffocant, Kafka n'est pas loin).
Le texte d'Emmanuel Delporte aussi, mais j'ai fait part de mes réserves sur un autre plan.
Enfin, pour l'originalité et l' "utilisation" de la violence, "La méthode du docteur A" encore, très travaillé sur le plan psychologique, et le très vivant et très passionné "Chez Jeanne" de Pénélope Labruyère. Qui nous montre qu'on peut sublimer la violence et la mort en quelque chose de savoureux.
Je n'ai pas égrainé tous les textes, il y en a beaucoup et bien d'autres histoires à découvrir, je ne fais que jeter quelques avis et quelques pistes, mais chacun se fera son idée, et j'en ai dit assez je crois pour donner envie de lire l'ensemble de l'anthologie aux amateurs du genre. Bonne lecture !
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