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EAN : 9782266119818
448 pages
Pocket (04/12/2001)
4.36/5   119 notes
Résumé :
C'est sous les portiques de l'Agora d'Athènes où la foule de ses auditeurs, abritée du soleil, venait écouter Hérodote relater ses voyages, que l'on aimerait lire, ou mieux encore entendre lire, L'été grec. Car ce livre est une approche vivante, un témoignage passionné, l'histoire d'une liaison heureuse de plus de vingt ans avec une terre, un peuple et une histoire.

L'originalité de l'approche de Jacques Lacarrière réside, littéralement, dans sa démar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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« Enfant j'ai souvent rêvé de la Grèce. » et pour assouvir son rêve, Jacques Lacarrière prend le large dans les années cinquante, il va vagabonder en Grèce pendant plusieurs années, du Péloponnèse au Mont Athos, des sites mythiques d'Epidaure aux villages crétois, de Sparte aux Cyclades.
Si le titre est au singulier mais de fait c'est au cours de plusieurs années et de plusieurs voyages que Jacques Lacarrière va entrer dans le monde grec. Ses études l'ont familiarisé avec la langue, venu pour la première fois comme membre d'une troupe théâtrale, il est tombé amoureux de la Grèce.

De ses voyages il a tiré cette chronique indémodable, l'âge ne fait rien à l'affaire et l'on éprouve autant de joie à la lire aujourd'hui même si la Grèce décrite a bien changée.
Il va tout au long de ses voyages, multiplier les rencontres, en commençant au Mont Athos qu'il arpente longuement.
Les monastères vont du simple bâtiment construit au dessus du vide au monastère riche de manuscrits mais agonisant faute de vocations. Des lieux peuplés de moines proches du monde rabelaisien, mais aussi des derniers anachorètes vivant sur des terrasses surplombant le vide et nourrit grâce à une nourriture montée par des jeux de poulies jusqu'à des cabanes inaccessibles.

La Crète ensuite qu'il aime particulièrement, Cnossos où il fut seul pendant quatre jours « un monde ancré à la fois dans l'histoire et dans le mythe, comme si on retrouvait intacts les palais, les lumières et les odeurs de l'Atlantide. »
Une île où il va rencontrer des muletiers, des bergers, des paysans, une île dont il aime la nourriture « ses fromages secs, ses olives, ses fruits, ses bouillies d'épeautre, son pain noir, son vin rosé et d'autres saveurs que je découvris: les graines et l'huile de sésame, le fenouil séché au soleil, le basilic frais, le miel de résine »
Il aime les chants anciens comme Patrick Leigh Fermor, les kleftika, ces chants épiques de la guerre d'Indépendance et sans doute comme Zorba le son du Santouri.
Tous la Grèce est là : Epidaure, Mycènes, Delphes et son oracle, le Styx, Thèbes..........
Question mythologie Jacques Lacarrière ne craint personne, alors c'est un festival tout au long des pages.


Mais vous ne quitterez pas le pays sans faire une petite croisière dans les îles. Des îles peuplées de chats, couvertes de vignes ou de forêts de pins, elles sont le refuge des chèvres sauvages ...bref le paradis. Il voyage sur le pont des bateaux, se fait des amis : le cafetier, l'instituteur, boit le raki en leur compagnie et n'a aucune envie de rentrer en France.
Dans une dernière partie il fait retour en Grèce après le temps des colonels. La Grèce a changé et l'été prend fin.
Voyager avec Jacques Lacarrière est un privilège, il est servi par une expérience sans pareille et l'art de communiquer son bonheur, son plaisir. Un bonheur et un plaisir simple comme « l'odeur des feuilles de figuier qu'on froisse dans ses mains »
Ce livre est gorgé du soleil et des parfums de la Grèce. C' est un témoignage passionné et une approche vivante de la Grèce, un chant d'amour pour un pays, un peuple et son histoire, sa langue, ses chants, ses poètes.

Un livre indispensable à tous les amoureux des voyages et de la Grèce
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Si vous avez projeté d'aller passer quelques jours en Grèce cet été, jetez tous vos guides touristiques modernes, et ne prenez que celui-ci ! Un journal de bord pas tout à fait comme les autres, émaillé de nombreuses citations, extraites des oeuvres de Thucydide ou d'Hérodote, mais aussi de Séféris (dont Lacarrière fut le premier -et sans doute le meilleur- traducteur) ou de Prévélakis, et illustré, du moins dans sa version brochée, de photographies variées, dont la plupart ont été prises par l'auteur lui-même, ainsi que de quelques croquis. Une véritable mine d'information pour tout helléniste ou tout amoureux de la Grèce, car Lacarrière nous livre ici l'envers du décor : non les sempiternelles images d'Athènes ou du Péloponnèse (malheureusement souvent en flammes ces dernières années), mais des témoignages d'une valeur inestimable, empreints d'une sagesse et d'une générosité qui semble tout à fait propre à ces gens délaissés par les médias et par leur propre État : paysans, pêcheurs, moines, femmes aussi... Ce sont pourtant eux qui sont, en quelque sorte, dépositaires de l'âme même de la Grèce, et que leurs paroles savent si bien retranscrire au jeune auteur encore peu familier, du moins dans les premiers temps, de cet idiome si particulier, si différent et en même temps si proche du grec ancien qu'il a pu étudier sur les bancs de la Sorbonne. Lacarrière semble avoir voulu donner, pour une fois, la parole aux gens du silence, à ceux qui ne s'expriment que par quelques phrases, mais qui, pourtant, détiennent bien plus de poésie et de sincérité que les belles périodes ampoulées des Athéniens... Avec Lacarrière, c'est tout un pays que l'on (re)découvre, avec un plaisir non dissimulé, et en compagnie d'un des meilleurs guides qui soient, et qui fait son apprentissage en même temps que le nôtre.

(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Dans cet ouvrage désormais classique, Jacques Lacarrière nous raconte un voyage initiatique : comment la Grèce Antique, étudiée à l'école, au Lycée, à l'Université, Grèce fantasmée, intemporelle, irréelle, s'effaça lors de ses voyages, dès 1947, pour laisser place à une Grèce plus réelle, vivante : celle de l'après-guerre, alors que la Grèce est en proie à la guerre civile...et les Grecs ne sont ni Achille, ni Hector, êtres désincarnés, mais des gens fiers luttant pour la survie, tantôt attachants, tantôt agaçants...

S'il y a voyage, il est aussi voyage intérieur : Histoire d'un deuil du fantasme pour laisser place à une réalité concrète.

Un ouvrage majeur que j'ai lu dans l'ancienne mais très belle collection "Terre Humaine", chez Plon (ISBN 2-259-00020-7)
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Ah! la Grèce,ses monastères aux escaliers en colimaçon,le vin,le raki et le curieux marcheur (ouais bon les Météores c'est plus ce que c'était mais fascinant quand même absolument,pourquoi je ne verrai jamais le Mont Athos? ((j'suis une fille!)sniffffffffffffffffffffffff un petit verre de raki et hop on y retourne! En Grèce je veux dire! Il y a aussi la mer, les îles , l'ouzo aussi!(beurk!) et la langue pour les férus d'étymologie! (+ l'Acropole,Delphes,Délos,Olympie....etc) Bon, j'arrète là sinon je suis intarissable et je vais relire Homère et/ou Socrate.....intarissable je vous dis!
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Une Grèce quotidienne de 4000 ans (sous-titre) : chronique du séjour en Grèce que l'auteur a effectué entre 1952 et 1966. C'est le livre qui a fait connaître Jacques Lacarrière comme écrivain.
« Toutes les Grèce sont contenues ici : celle d'Hésiode et de Sophocle, celle des hymnes byzantins et des chants médiévaux de Digénis, celle des mémoires de Makryannis et des kleftika, ces chants épiques de la guerre d'Indépendance, et celle des poètes et des écrivains d'aujourd'hui. Il fallait bien ces vingt années de mémoire grecque pour que cette terre si visitée retrouve enfin son vrai visage et nous révèle en sa vie quotidienne, ses gestes, sa langue et ses passions, le fil secret qui relie Eschyle à Séféris, Homère à Elytis, et Pindare à Ritsos. Mais le plus rare peut-être en ce beau livre où passe un souffle libertaire est que l'érudition de l'auteur n'ait en rien entamé l'étonnement, la jeunesse et l'acuité de son regard. » (extrait de la présentation de l'éditeur) (bibliomonde)
411 pages.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
J'ai lu très peu de récits de voyage en Grèce. J'ai lu la Prière sur l'Acropole de Renan, lu aussi l'Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand, les deux merveilleuses nouvelles du comte de Gobineau, Le mouchoir rouge qui se passe à Céphalonie et Akrivie Frangopoulo qui se passe à Naxos. Ajoutons quelques pages de Lamartine et le Voyage en Orient de Gérard de Nerval. J'ignore ce que Barrès a pu dire de la Grèce et ne m'en soucie nullement. J'oubliais aussi quelques pages de la correspondance de Flaubert où il parle de ses excursions dans le Péloponèse et de son séjour à Patras. Rien d'autre. Dans ce domaine, je n'ai ni modèle ni référence. Les livres sur la Grèce moderne se sont multipliés ces dernières années mais à part Le colosse de Maroussi d'Henry Miller, les merveilleux ouvrages, inconnus en France, de Patrick Lee Farmor sur la Roumélie et le Magne, et ceux de mon ami Lawrence Durrell sur Rhodes et le Dodécanèse, aucun ne m'a vraiment touché et ne semble être entré dans le cœur des êtres et des choses. Si: quelques très belles et justes pages de Michel Déon dans Le rendez-vous de Patmos. C'est peu pour un helléniste. Mais je n'ai jamais ressenti à propos de la Grèce le besoin de lire à tout prix ce qui fut écrit sur ce pays, du moins sur le pays moderne. Ne me sentant pas la mentalité ni les goûts d'un explorateur j'ai vite fui l'exotisme et le pittoresque pour rechercher ce familier différent qui est la seule approche possible d'un pays. Rien d'ethnologique donc dans ma façon de voir et de vivre. Je dirais même (et je m'en rends compte justement en écrivant ce livre) que je n'ai jamais observé la Grèce ni les Grecs d'une façon systématique ou approfondie.
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Tous ceux qui ont traversé la Grèce et le Proche-Orient par ces moyens locaux savent qu'il existe aussi des méridiens pour les moteurs et pour les mécaniques. Je veux dire que la façon d'utiliser, de manoeuvrer, de réparer automobiles, autocars et camions est foncièrement différente à partir d'un certain degré de longitude. Bien sûr, vis, écrous, soupapes sont les mêmes mais on dirait qu'une fois passés entre les mains d'un Grec, d'un Turc, d'un habitant des hauts-plateaux ou des déserts, les moteurs fonctionnent selon d'autres principes, les carrosseries ignorent la limite d'âge, les véhicules deviennent brusquement investis d'une sorte d'immortalité.
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Athos est une survivance, une parcelle de Byzance enclose en notre époque. Et le monde des vivants y reproduit avec tant de rigueur celui des morts et des ancêtres que les moines donnent parfois l'impression d'être des icônes animées, des silhouettes d'autrefois égarées dans notre présent. Oui, c'est bien une sorte de miroir invisible qu'on franchit en traversant le golfe de Longos au bout duquel tremblent ce mont et ce monde des ombres. Cette fixité, cette pérennité du temps d'Athos n'est pas une impression romantique ou forcée.
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Partout à l'infini, des oliviers massifs, énormes, ventrus ou creusés de fissures profondes, bosselés, tordus, craquelés, éventrés, évoquant de façon saisissante des gnomes monstrueux, la face ricanante et figée d'esprits des bois englués en ces arbres, comme des héros transformés en plantes et immobilisés à mi-chemin de leur métamorphose.
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C'est elle, cette prière constante, ce flux orant qui permet à la longue de parvenir à l'hésychia, à la paix intérieure, à la sereine coïncidence de l'homme de chair et de l'homme psychique, de l'homme d'aujourd'hui et de l'homme de demain, cette hésychia qui est sérénité instante et sentiente, plénitude accomplie, ce qu'un solitaire égyptien appelait le silence du cœur et des pensées, silence qui n'est pas indifférence au monde, retrait des turbulences de la vie mais au contraire identification, genèse et possession d'un monde désormais partagé, maîtrisé, excorié de ses phantasmes illusoires.
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Vidéo de Jacques Lacarrière
Bruno Doucey lit un extrait du recueil "grécité", de Yannis Ritsos, reproduit dans notre livre spécial dix ans "Un bateau nommé poésie". Nous avons publié "grécité" en 2014, en bilingue grec/français, dans la traduction de Jacques Lacarrière.
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