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Le clan de Mallaig tome 2 sur 4
EAN : 9782258071872
432 pages
Presses de la Cité (05/06/2008)
3.99/5   182 notes
Résumé :
Écosse, 1424. Gunelle Keith, dix-neuf ans, fille d'un riche commerçant d'Aberdeen, est donnée en mariage à Iain MacNèil, héritier d'un féroce clan des Highlands. L'union de cette jeune fille naïve et de ce rustre jeune homme n'a qu'un seul but : servir les intérêts économiques de leurs deux familles. Pour Gunelle, contrainte de rejoindre son nouveau foyer, l'apprentissage sera long et difficile. Plus que la langue et la culture, c'est son mari qu'elle va devoir appr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 182 notes
J'avais lu ce livre lors de mes lointaines années étudiantes et cela avait été un véritable coup de coeur, qui m'avait poussée à le relire durant la même période toujours avec un plaisir renouvelé. Cette fois, de longues années se sont écoulées, et même si le charme est toujours présent, je suis un peu plus sensible à ses défauts, et lui ai même préféré L'Hermine alors que jusqu'ici La Châtelaine avait été mon préféré de la trilogie, juste avant Sorcha ! J'ai plus ressenti cette fois-ci l'aspect "romance" du récit, ainsi que la mièvrerie de certains passages (ça m'a presque choquée à vrai dire d'observer un tel écart entre le ressenti de mes toutes premières lectures et celle-ci !).

Pour en revenir à l'histoire, celle-ci narre le voyage de la jeune Gunelle Keith vers les Highlands pour y être mariée au fils farouche et volage du seigneur Baltair MacNèil. Les informations qu'elle a glanées en chemin sur ce fameux Iain sont effectivement bien peu engageantes. D'ailleurs, le fiancé a fui son arrivée et ne se présente à elle que quelques jours plus tard pour lui opposer un accueil glacial et méprisant. En plus d'affronter l'hostilité déclarée de son futur époux, Gunelle doit faire face au déchirement qu'elle ressent d'être séparée des siens, dans un pays dont elle ne comprend ni la langue ni les coutumes. Par chance, Tòmas, le jeune cousin d'Iain, lui facilite les choses à Mallaig en lui apprenant le gaëlique et en lui faisant visiter le bourg et le château. Or, ces longues heures passées ensemble vont faire naître entre eux des sentiments bien doux, que goûte fort peu le fiancé malgré ses propres infidélités, et provoquer la violence de ce dernier...

J'ai été très heureuse de retrouver certains personnages du tome 1 (qui est paru, je le rappelle, après le tome 2) : j'avais adoré le personnage de Baltair qui, malgré les 34 ans séparant les deux histoires, a conservé toute sa prestance et sa bienveillance. Depuis la mort de sa femme Lite, l'héroïne de L'Hermine, une chape de plomb s'est abattue sur le château et ses habitants, faisant perdre les bienfaits apportés par les améliorations de la défunte châtelaine. La bibliothèque, le jardin, l'école du bourg ont ainsi été délaissés. En outre, le vieux seigneur doit faire face au caractère rebelle de Iain qui se désintéresse des affaires du clan et se querelle souvent avec lui.

On retrouve également avec plaisir Anna Chattan, la touchante veuve de Tadèus Fair ainsi que la nourrice d'Alasdair, le fils aîné mort en tournoi, et de Iain, qu'elle est la seule à aimer inconditionnellement. Elle est désormais l'intendante du château et sera une alliée sûre pour la nouvelle châtelaine. Struan, le neveu au destin poignant, fait quelques rares apparitions, même si elles ne sont pas forcément à son avantage. Et bien sûr, les frères et soeur de Baltair sont toujours au coeur de l'intrigue...

Iain MacNèil, le nourrisson indésiré du tome 1, est devenu un guerrier redouté, fier de son illettrisme et en perpétuelle rébellion contre son père. Un parfum de scandale l'entoure depuis qu'il est devenu l'amant de la veuve de son frère, la sulfureuse Beathag MacDougall. Sa réputation souffre en outre du soupçon de fratricide qui pèse sur lui. Comme on le voit, le lecteur a d'abord de lui une image fort peu flatteuse, d'autant plus qu'il a un comportement offensant vis-à-vis de sa fiancée qu'il malmène pour la pousser à rompre leur promesse d'épousailles. Mais progressivement, on apprend à mieux le connaître et comprendre son attitude. Car Iain est le fils mal-aimé de la famille, rejeté par une mère qui a toujours encouragé la rivalité entre lui et son frère Alasdair pour lequel elle n'a jamais caché sa préférence. Il n'a jamais reçu d'amour de la part de cette mère dénaturée, seulement son mépris et ses moqueries, et pour finir son reniement. Iain MacNèil est donc un homme détruit moralement, persuadé qu'il est indigne d'amour.

Lui et sa fiancée, révoltés par ce mariage arrangé, ont bien du mal à s'estimer. Il faut dire qu'ils ne partagent pas du tout les mêmes centres d'intérêts. Gunelle arrive avec son expérience de couventine et ses préjugés sur les Highlanders, faisant douter Iain sur ses capacités à assumer ses futures responsabilités de châtelaine. En outre, la jeune fille se sent écrasée par l'ombre de la défunte châtelaine dont les actions avaient contribué à faire briller le nom des MacNèil dans les Highlands. J'ai beaucoup aimé Gunelle. Elle fait preuve de détermination et de courage. Mais elle n'est pas une héroïne omnisciente et omnipotente : elle connaît des moments de doute et de découragement profond, ce qui la rend attachante. On ressent parfaitement son désarroi et son sentiment de solitude face à cette région étrangère et rude, et l'hostilité palpable de son fiancé.

J'ai bien aimé la progression des sentiments des deux époux, qui s'apprivoisent peu à peu, même si l'évolution de Iain paraît parfois un peu trop facile, passant du guerrier fruste et violent à un époux cultivé et attentionné. Dommage que des accents mièvres viennent à certains moments gâcher l'ensemble, car les face-à-face entre les deux époux sont vraiment captivants.

Si lors de cette relecture, la place trop grande faite à la romance m'a un peu déçue, j'ai par contre été enchantée par les descriptions immersives de l'auteure sur les paysages et la vie quotidienne des habitants de Mallaig qui donnent beaucoup d'authenticité au récit. Bizarrement, dans mes souvenirs, l'auteure mettait davantage l'accent sur la partie historique mais j'ai été surprise de constater qu'elle est finalement moins présente que pour le tome 1. Comme A-Little-Bit-Dramatic, j'ai tiqué sur l'oncle Carmichael, évêque d'Orléans.

Pour conclure, une relecture fort agréable bien que je sois moins indulgente vis-à-vis de ses quelques défauts. L'histoire d'amour de Gunelle et de Iain est touchante, même si elle n'échappe pas aux clichés inhérents à la romance, mais les deux personnages sont si bien développés que l'on passe outre cette trame un peu trop classique. Par contre, j'ai vraiment du mal à me faire à l'alternance des points de vue à la première et troisième personne.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Ce roman raconte l'histoire de Gunelle, jeune femme des Lowlands mariée à un highlander qu'elle n'a jamais vu. Emmené par une escorte armée mais aucun membre de sa famille, elle arrive dans une région inconnue, sauvage, dotée d'une langue qu'elle ne comprend pas, avec un futur mari qui la rejette ouvertement. Mariage commercial, union des intérêts entre les deux familles.
Cette histoire avait tout pour montrer les conditions de vie d'un mariage de raison, d'une région difficile à une époque troublée.
Cependant cela tourne assez vite au roman d'amour où le contexte passe en second plan. Quelques trahisons internes, dues à la jalousie plus qu'à la politique, quelques rebondissements sans grand intérêt, et voilà une histoire qui aurait pu être transposée dans n'importe quel pays et n'importe quelle époque sans grand ajustements.
Rien de transcendant dans ce livre, mais une petite romance sympathique et sans prétentions.
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J'avais beaucoup aimé le premier volume, celui-ci je l'ai littéralement dévoré.

Peut-être parce que le personnage de Gunelle m'est beaucoup plus sympathique que celui de Lite (qui tient rarement ses promesses).
Peut-être parce que l'intrigue se déroule sur une année et que cela donne au récit plus de rythme.
Peut-être parce que l'histoire de Iain et Gunelle est plus romantique.

Je ne sais pas bien expliquer pourquoi j'ai tant aimé un livre. C'est juste que quand je le referme je me sens euphorique comme après un beau voyage. Je me sens... oui... je me sens heureuse.

Maintenant est-il possible d'apprendre à lire et à écrire en quelques semaines??? J'ai des doutes tout comme l'apprentissage "minute" d'une langue étrangère. Mais bon... ce n'est qu'un détail.

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Un roman formidable !
J'ai beaucoup aimé la description des lieux, le château, les côtes, les grands espaces des Highlands, mais aussi les personnages qui sont de véritables héros très attachants, des aventuriers, des traîtres, des rois, des seigneurs...des personnages divers et variés mais qui occupent tous une réelle place, des personnages très forts.
L'intrigue est passionnante et l'on s'inquiète pour les uns et pour les autres se demandant à "quelle sauce ils vont être manger". C'est très riche autant dans les descriptions des lieux et du cadre historique, que celles des personnages, leur physique, leur caractère, leurs sentiments, leur passé, leur évolution...
On vit l'histoire à travers leur regard et leurs motivations. On s'y croirait vraiment !
On voyage beaucoup, on s'émerveille, on tremble ou on s'attriste, voulant connaître la suite. le tout est très vivant et réaliste.
C'est un des plus beaux romans qu'il m'ait été donné de lire. Et après l'Angleterre, les colonies anglaises en Nouvelle-Zélande, en Inde et en Afrique, il marque un beau début à mon intérêt naissant pour la romance historique en Ecosse.
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J'ai passé un très bon moment avec La châtelaine de Mallaig. J'ai beaucoup plus apprécié ce deuxième tome qui m'a semblé moins "technique" que L'hermine de Mallaig, un peu indigeste à force d'accumuler les détails historiques (dates, vocabulaire, etc).

Cette fois, l'histoire d'amour entre les deux héros et leur lent rapprochement est au premier plan : c'est un véritable concentré de romantisme et une ode à l'Ecosse médiévale, rude et magnifique. Même si l'auteur opte parfois pour la facilité (l'apprentissage d'une langue en deux semaines, etc), l'ensemble est vraiment agréable à lire...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je me déplaçai pour voir son visage. Il avait un air grave et le front plissé. Il déclara lentement :
« Je vous ai sauvée parce que je ne voulais pas vous perdre. »
Je soutins son regard. Comme cet aveu semblait lui avoir coûté!
« Je n’ai pas sauvé Ceit pour me perdre, lui dis-je. Si vous me croyez capable d’attenter à ma vie, vous connaissez mal ma foi en Dieu et vous m’offensez. Je ne suis pas heureuse à Mallaig mais, rassurez-vous, je ne me tuerai pas pour cela. »
Sur ce, j’enfouis ma tête dans mes bras croisés sur mes genoux relevés : « Cet homme a le don de me heurter », pensai-je. Je l’entendis murmurer derrière moi :
« Je ne suis pas heureux à Mallaig, moi non plus, mais je le serais si je savais comment vous y rendre heureuse. »
Je relevai la tête et le regardai. Il avait incliné le front et je ne pouvais distinguer ses yeux. Sa silhouette se découpait sur le ciel sombre. Je voyais ses épaules se soulever au rythme lent de sa respiration. Je tournai les yeux vers la mer, mon cœur rempli de désarroi. Je ne comprenais plus rien à cet homme et je le lui dis doucement. Il tendit les bras et me reprit contre lui.
« Je ne comprends pas grand-chose non plus, ma dame, murmura-t-il dans mes cheveux, mais je sais que je suis fatigué de vous faire la guerre et j’abandonne. Désormais, je ne lutte plus contre les sentiments que j’éprouve pour vous. Tant pis si vous devez un jour me rejeter! »
Cet aveu me prit de court. Mon cœur battait la chamade et j’avais peine à démêler mes propres sentiments. N’avais-je pas détesté cet homme voilà à peine quelques heures? En trois mois, Iain MacNèil avait fait naître dans mon cœur toute une gamme de sentiments contradictoires, allant de la colère à la confiance, du mépris à la fierté, et voilà que, cette nuit, il voulait y éveiller l’amour. Je ne savais plus où j’en étais. Je fermai les yeux et me blottis au creux de ses bras enveloppants.
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Cette dernière remarque de ma part était imprudente, mais elle m’avait échappé. Il me saisit violemment par les épaules qu’il serra à me faire mal. Son regard perçant me fouillait l’âme.
« Je vois, rétorqua-t-il d’une voix rageuse. Vous allez maintenant me dire clairement lequel de nous deux vous auriez pris pour mari si on vous en avait donné le choix. Moi ou lui ? »
La même frayeur face à sa violence que celle que j’avais éprouvée sur les remparts s’empara de moi, à la différence que je ne pouvais pas fuir. Je gémis de douleur. Il me broyait littéralement les épaules par la seule force de ses mains. Avec horreur, je l’entendis me déclarer qu’il me lâcherait quand il aurait obtenu une réponse. Je fermais les yeux pour retenir les larmes que je sentais monter et lui répondis dans un souffle : « Lui… »
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Mon fils, entendait-il en en lui-même, je sais que tu n'as pas tué ton frère. C'est lui qui t'a tué. Il a pris toute la place au château et tout l'amour de ta mère. Je ne connais pas de façon plus sûre de tuer l'homme qui se prépare dans un garçon.
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"Seigneur Tomas, tenez-vous les habitants des Highlands pour des gens incultes et barbares ?"
Il ne me regarda pas tout de suite, fixant l'horizon, l'air concentré. Je sentis qu'il choisirait ses mots avec soin pour formuler sa réponse, démontrant le sérieux qu'il [y] accordait :
" Il me serait difficile de qualifier de barbares les gens à qui je me dois et ceux dont je suis issu". Il sont rustres certes, incultes pour la plupart, sans doute.
Mais je ne connais pas de peuple plus énergique devant le malheur, plus obstiné devant l'ingratitude de la nature, plus farouchement amoureux du chant, de la musique et de la danse. Toutefois, ils ne sont pas portés sur les grands discours. Ils parlent beaucoup plus avec leurs armes, et se moquent du sang versé. Voici le défaut de la cuirasse : les clans des Highlands s'entre-tuent allégrement. Les anglais ont commencé à le comprendre et ce n'est qu'une question de temps pour qu'ils en tirent le meilleur parti."
Cette réponse n'appelait pas de réplique.
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A la fin, j’étais décidée à ne pas retarder inutilement le mariage. Puisque Iain MacNeil était prêt, je le serais aussi. L’anniversaire de ma mère était le 18 décembre, jour de la Saint-Marchar, et c’est cette date que je suggérai pour les noces. Il approuva aussitôt, me disant qu’il allait confier les préparatifs à Anna, sous la direction de Nellie. Il voulait en cela que les choses se déroulent selon la coutume des mariages en pays d’Aberdeen. Quatre jours. Dans quatre jours, je serai l’épouse de Iain MacNeil, la châtelaine de Mallaig, songeai-je avec appréhension en quittant le vieux chef.
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