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Critique de marina53


Le trajet s'était fait en train, de Neussargues à Paris. Les amis de ses parents, Suzanne et Henri, qui habitaient Gentilly, leur ayant fortement déconseillé de venir en voiture. N'en déplaise au père qui se sentait prêt à affronter Paris et sa circulation. On était en mars, le mois du Salon de l'Agriculture. Entre veaux, vaches et cochons, on avait ri et mangé. Des noms et des lieux, pourtant si familiers, leur semblaient soudain très éloignés, vus du Salon.
Quelques années plus tard, Claire monte à Paris pour poursuivre ses études à La Sorbonne. Étudier le latin et le grec. Passer de la terre à la ville, tout en gardant près de soi un bout de son pays. Mais, elle mesurera, au fil des mois puis des années, la distance qui sépare ces deux mondes...

Marie-Hélène Lafon décrit avec précision et justesse le parcours De Claire que l'on suit au cours de trois épisodes de sa vie : le voyage au Salon de l'agriculture, les études à La Sorbonne puis, des années plus tard, la visite du père et du neveu. Elle dépeint un monde rural parfois âpre et besogneux, qui, peu à peu, se vide de ses hommes et de ses femmes. Un monde rugueux, qui ne dit que l'essentiel et n'abuse pas des mots inutiles. Claire aura décidé de quitter le Cantal, de s'installer à Paris et de vivre une vie totalement différente. Un fossé séparera sa vie d'avant et celle d'aujourd'hui même si, au fond d'elle-même, elle ne pourra jamais totalement se défaire de ce coin qui l'a nourri. Un roman dense et condensé, un brin mélancolique et d'une précision saisissante tant chaque mot semble pensé. Un roman d'une beauté singulière servi par une écriture à la fois sensible et puissante, rêche et souple.
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