Le charretier de la mort et autres nouvelles fantastiques, c'est surtout deux nouvelles de l'auteure suédoise
Selma Lagerlöf, et pas parmi ses plus courtes. Chacune compte environ 80 pages. Dans les deux cas, on plonge dans son Varmland natal, une région riche en contes et légendes locales, qui auront toujours été sa marque. La première, la nouvelle éponyme, « le charretier de la mort » est assez agréable à lire (une fois qu'on est bien lancé) et fantastique à souhait. À chaque année, un mourant est « sélectionné » pour servir de charretier de la mort, remplaçant le précédant. Son rôle ? Aider les gens proches de la mort à faire la paix avec eux-mêmes et leur faire accepter l'inévitable afin d'effectuer le grand saut vers l'Au-delà. Apparemment, un visage humain et une voix familière sont essentiels. Un seul problème : David Holm n'est pas prêt lui-même à accepter sa propre mort, comment pourrait venir en aide aux autres ?
Ainsi, Georges, le charretier sortant, doit passer sa dernière nuit à aider David Holm à essayer de réparer ses fautes (il était un homme violent, battant sa femme, et se montrant dur avec son entourage) et libérer son âme. Ça m'a beaucoup fait penser au Chant de Noël de Dickens. Pendant ma lecture, j'associais George au spectre de Marley ou aux esprits du passé, du présent et du futur. Évidemment, ceux qui ont lu d'autres histoires de Lagerlöf se doutent que tout finira bien pour le personnage principal. C'est que son oeuvre est empreinte de valeurs judéo-chrétiennes tels le pardon et la rédemption. Un peu plus et elles seraient soulignées à gros trait dans ce recueil. Mais bon, cette fois-ci, ça colle bien à ce qu'elle veut raconter. Heureusement, car on met du temps à y arriver. En fait, l'histoire commence par une autre mourante, soeur Edit, et je me suis demandé longtemps comment concilier les deux trames parralèlles.
La seconde nouvelle, « Dame Carême et Petter Nord » est de facture plus réaliste, ça ressemble davantage à un récit anecdotique. Mais il est encore question de rédemption. Petter Nord, après avoir commis quelques bêtises (quoiqu'il ne semble pas complètement coupable non plus) se retrouve exilé. Il revient quelques années plus tard pour trouver justice mais empire la situation. C'est encore un peu confus dans ma tête, je ne devais pas être tout à fait concentré à ma lecture... C'est qu'il y a des longueurs, je me suis ennuyé un peu. Quoiqu'il en soit, Nord ne trouvera la paix à la toute fin après une expérience surnaturelle. Et il était temps, je me demandais où l'auteure voulait m'amener. Bref, j'ai beaucoup moins accroché. Je crois que je préfère quand Lagerlöf fait intervenir des lutins, des fées et des trolls.