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Jean-Pierre Aoustin (Traducteur)
EAN : 9782715221314
252 pages
Le Mercure de France (13/09/2000)
3.86/5   70 notes
Résumé :
Jhumpa Lahiri est confidente avant d'être écrivain. Elle écoute les habitudes secrètes, les émois intimes qui habitent ses personnages, prend note d'un détail significatif de leur quotidien, relève, avec une troublante minutie, ici le mouvement incertain d'une paupière, là le bruit imperceptible d'un objet que l'on déplace.

Chacune de ces touches délicates libère une salve d'émotions chez le lecteur, témoin lui aussi de l'inavoué, de l'inavouable. Pre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais adoré Sur une terre étrangère et Un nom pour un autre et j'ai commandé Interprète des maladies pour les vacances, un peu comme on achète une bonne bouteille de vin pour les jours de fêtes...
Mais à mon grand étonnement, ma libraire, une authentique passionnée, ne connaissait pas Jhumpa Lahiri qui a reçu le prix Pulitzer en 2000 pour ce magnifique recueil de nouvelles. Et sur Babelio, il n'y a que quarante six lecteurs pour cet ouvrage, c'est tellement dommage !

Jhumpa Lahiri est une américaine née à Londres de parents Bengalis et elle aborde ses thèmes de prédilection, le couple, les relations parents enfants, les difficultés d'intégration de personnages de la même origine qu'elle et issus du milieu universitaire.
En quelques lignes, elle campe un décor et une situation et ses histoires simples ont un caractère universel, les descriptions détaillées et intimistes donnent une grande force à chacune de ses nouvelles.
Les histoires sont particulièrement touchantes, Un couple qui se forme ou se sépare (Un dérangement provisoire,Cette maison bénie), certaines racontées avec les yeux d'un enfant (Quand Mr Pirzada venait dîner, un homme loin de sa famille dont le pays est en guerre, Mrs Sen), ou à la première personne, un étudiant indien qui vient s'installer aux États Unis et n'oubliera jamais les quelques jours passés chez une centenaire avant de trouver un appartement. Certains récits ressemblent à des fables (Un vrai durwan, le traitement de Bibi Haldar), mais tous sont bouleversants et laissent un souvenir profond. Jhumpa Lahiri se fait l'interprète des maladies de ses hommes et de ses femmes qui souffrent d'un malaise profond avant d'aller vers un peu plus de légèreté.

Je n'ai pas de double culture mais je ressens toujours une intimité troublante avec tous les textes de cette auteure talentueuse dont j'attends la prochaine publication avec une grande impatience. En attendant je vais me préparer un repas indien, j'ai encore l'eau à la bouche à la lecture des descriptions des repas !
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Comment ne pas s'attacher à ce recueil de nouvelles à l'écriture fluide, touchante, réaliste mais délicate où le jeune auteur nous montre des tranches de vie inédites et intelligentes d'immigrés Indiens ou d'Indiens ( deux nouvelles se passent en Inde, sept aux Etats-Unis )?

Ces histoires simples mais attachantes recèlent un caractère universel à l'aide de leurs descriptions détaillées et intimistes, révélant des personnages déracinés, courageux, déchirés entre deux cultures, à la faculté d'adaptation incroyable !

Elle content avec chaleur leur quotidien étudié au plus près : parfois mal dans leur peau , ils ne s'adaptent pas ou se sentent rejetés , se débattent dans des problèmes qu'ils ne peuvent résoudre : la déconstruction d'un couple après la perte d'un nouveau né, l'amitié d'une famille indienne pour un homme venu du Pakistan , au pays déchiré par la guerre civile, séparé de son épouse et ses sept filles, après l'obtention d'une bourse aux Etats-Unis et d'autres nouvelles à ne pas dévoiler témoignant du choc des Cultures !

Les coutumes ancestrales, la cuisine indienne et le chatoiement de la nourriture épicée et colorée sont présentes dans chacune des nouvelles pour notre plus grand plaisir .

On partage les émotions, les sentiments de chacun , leurs contradictions, leur solitude parfois, leurs rituels, leur mal être, le sentiment aigu de leurs différences même dans le vêtement ! Leurs espoirs aussi !
L'auteur nous ouvre les yeux de manière positive, nous happe dés les premières lignes, par touches délicates, chaleureuses , habite ses personnages, écoute leurs émois intimes, sans amertume , avec plus ou moins de mélancolie, décline la douleur intense du "Déracinement "et ses souffrances, mais aussi la paix, l'espoir, l"apaisement enfin!

Une lecture positive qui donne de l'espoir!
Merci à l'amie de Babelio qui m'avait conseillé l'achat de cet ouvrage .
Lu d'une traite ou presque dans la salle d'attente d'un grand hôpital Nancéen !
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Romancière américaine d'origine indienne plusieurs fois récompensée et dont l'un des romans a été adapté à l'écran, j'étais curieuse de découvrir l'oeuvre de Jhumpa Lahiri, et les nouvelles semblaient une porte d'entrée satisfaisante dans cette quête.

Le point commun de toutes ces nouvelles est que l'auteure met en scène des personnages en transition, face à un dilemme personnel. Souvent, ils sont déchirés entre la vie moderne, leur cadre de repère principal pour leur quotidien et leurs aspirations et les exigences de leur tradition d'origine. La grande histoire s'invite souvent de façon maladroite ou malheureuse dans la vie de ces personnages, comme dans "When M. Pirzada came to dine" qui rappelle la partition de l'Inde.

Toutes les nouvelles ne m'ont pas marquée de manière égale, loin de là, certaines ont été oubliées dès la lecture de la nouvelle suivante, en revanche certaines sortaient vraiment du lot, tant du point de vue stylistique que thématique. J'ai notamment beaucoup aimé la nouvelle qui donne son titre au recueil "The Interpréter of maladies", mais aussi "This Blessed House" et "The treatment of Bibi Haldar". Les deux dernières parlent de mariage et de femmes d'une manière qui m'a beaucoup touchée. Jhumpa Lahiri parlent des incertitudes de chacun, des malentendus, derrière le faste des cérémonies, les formules convenues et les traditions.

Sans doute est-ce la singularité de sa voix qui dévoile des pensées très intimes avec une grande pudeur, la capacité à lier deux cultures ou le ton intime qu'elle déploie dans ces nouvelles qui lui ont valu le prix Pulitzer pour ces nouvelles. On ne peut nier qu'elle manie l'art de la nouvelle avec les exigences du genre, mais je pense quand même lire un de ses romans pour me faire une idée plus juste de son talent.
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J'ai vraiment apprécié de découvrir ces tranches de vie d'immigrés indiens ou d'indiens (Deux nouvelles se passant en Inde : Un vrai durwan et le traitement de Bibi Haldar). On découvre ces gens et leur entourage en suivant leurs pensées. J'ai vraiment accroché à toutes les nouvelles même si j'ai un peu moins aimé la dernière. On ne suit qu'une partie de leur vie pour la plupart, on n'est pas gênés de les quitter si vite même si on voudrait connaître toute leur vie. On s'attache vite mais on fait partie de leur vie puis on les quitte.

La culture indienne est très présente dans chacune des nouvelles malgré le décalage avec leur nouveau pays. Dans celles se passant en Inde, on remarque que les gens vont souvent dans le même sens de pensée que ce soit pour aider ou pour dénigrer. Est-ce souvent le cas ?

C'est rare, mais j'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles !
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Jhumpa Lahiri possède l'art de la nouvelle, c'est indéniable ! Dès les premières phrases, elle sait nous immerger dans l'histoire d'une famille, d'un couple, aux côtés d'une personne isolée qui a besoin de se confier, et le lecteur devient soit observateur, soit celui qui écoute l'autre qui se raconte et dit sa peine.
C'est comme si on retrouvait des amis perdus de vue : en quelques mots, nous voilà dans leur quotidien dont on semble toujours avoir tout connu, en quelques mots, c'est comme si on recevait, de leur part, une lettre, un message dans lequel ils expriment un mal-être, une décision qu'ils ne peuvent prendre, une attente qui se fait trop lourde pour qu'ils puissent encore la porter seuls.

Neuf nouvelles qui parlent toutes de l'Inde : elles s'y déroulent ou bien les personnages ont connu et quitté cette terre ou leurs parents avant eux, pour venir en Amérique ou en Angleterre. L'Inde et ses traditions, les mariages arrangés qui font se rencontrer des êtres parce que d'autres dans la famille ont décidé que leurs vies devaient être unies, l'Inde et ce qu'on en imagine dès que le nom du pays est prononcé : le tissu des saris qui bruissent, les couleurs qui chatoient, les bracelets d'or qui tintent et la cuisine, ses particularités, ses saveurs, et l'odeur des épices. Tout cela surgit dans les lignes du texte créant un paysage qui vous engloutit , vous êtes sur le canapé de ce couple qui s'aime sans le savoir , de cet autre qui se quitte parce que le chagrin les a rendus muets l'un envers l'autre, avec cette exilée du Pakistan , "cerbère" de l'immeuble qui l'abrite quand les occupants ne lui octroient qu'une paillasse sous les boites aux lettres dans le couloir pour vivre, ou encore cette jeune femme qui se languit tant de sa famille, qui essayent de recréer autour d'elle les habitudes de la vie indienne pour meubler ses longues journées solitaires pendant que son mari enseigne, et votre main se tend vers celle-ci qu'on éloigne parce que souffrant d'une maladie qui évolue par crises et dont l'inattendu du quotidien perturbe et terrifie et qui se retrouve repoussée, évincée, oubliée…

Ballottés entre deux Cultures, nostalgiques d'un pays dont ils n'ont parfois pas foulé le sol, exilés en Inde et »tolérés », différents parce que malades, affichant une autre culture que celle du pays fans lequel ils vivent, une autre nationalité, une autre religion, pauvres de sentiments, de relations, éloignés de ceux qu'ils aiment, tous ces personnages parlent d'un pays, de traditions, d'une vie communautaire qui les habitent, il les respectent pour mieux s'émanciper pour certains, pour mieux en faire une force d'avancer pour d'autres, un espoir en des jours meilleurs, parfois.

Un recueil de nouvelles difficile à poser qui se lit d'une traite, comme un voyage vers un ailleurs qui s'offre et serait entrevu..

(Août 2021)
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Plus tard dans la soirée elle venait le voir. Lorsqu'il l'entendait monter, il rangeait vite le roman qu'il était en train de lire et se mettait à taper des phrases sur le clavier de son ordinateur. Elle posait ses mains sur des épaules et regardait avec l'écran bleuté. "Ne travaille trop dur", disait-elle au bout d'une minute ou deux, avant d'aller se coucher.
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« C'est là que j'ai habité quand je suis arrivé en Amérique, chez une femme qui avait cent trois ans. » « Tu te rappelles ? » dit alors Mala en souriant, stupéfaite, comme moi, qu'il y ait réellement eu une époque où nous étions des étrangers l'un pour l'autre. Mon fils, quant à lui, est toujours très étonné, non par l'âge de Mrs. Croft, mais par le montant dérisoire du loyer, un fait presque aussi inconcevable pour lui qu'un drapeau sur la Lune l'était pour une femme née en 1866. Je vois dans ses yeux l'ambition qui m'a fait partir jadis à l'autre bout du monde. Dans quelques années, il obtiendra son diplôme et fera son chemin dans la vie, seul et vulnérable. Mais je me rappelle à moi-même qu'il a un père qui vit encore, une mère qui est heureuse et en bonne santé. Quand il est découragé, je lui dis que si j'ai pu vivre sur trois continents, il n'y a aucun obstacle qu'il ne puisse vaincre.
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"Elle revint vers la table et se rassit, et au bout d'un moment il en fit autant.Ils pleurèrent ensemble, sur les choses qu'ils savaient désormais......"
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Derrière le restaurant il y avait une petite plage, et quand ils eurent fini de manger ils se promenèrent un peu le long du rivage, dans un vent si fort qu'ils devaient marcher à reculons. Mrs Sen montra la mer et dit qu'à un certain moment chaque vague ressemblait à un sari séchant sur une corde à linge.
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Elle avait l'air presque aussi étroite de face que de profil. En fait, la seule chose qui semblait être en trois dimensions chez elle était sa voix: toute crispée d'amertume, aussi aigre que du lait caillé, et assez perçante pour racler la chair d'une noix de coco. (Page 110)
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Payot - Marque Page - Jhumpa Lahiri - Whereabouts
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