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EAN : 9782070279562
Gallimard (15/09/1971)
4.11/5   9 notes
Résumé :
Le Dr Laing est un des chefs de file de ce qu'on a appelé l'antipsychiatrie, à savoir une remise en cause à la fois épistémologique et pratique du psychiatre : dans son savoir, son rôle institutionnel, sa relation au malade. C'est à ce titre que l'auteur s'intéresse particulièrement à la genèse de la schizophrénie, prise comme prototype de ce que l'on nomme maladie mentale. Ce qui l'occupe, c'est moins d'édifier une nouvelle théorie de la schizophrénie que de rendre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ronald Laing est un humaniste, n'est pas un psychiatre accroc aux étiquettes et cherche à aider en premier lieu. C'est réjouissant. Ca fait du bien.
Merci Monsieur Laing de ce livre ouvert, et tellement intéressant, que beaucoup de psychiatres-étiquetteurs-pourvoyeurs-de-médocs devraient lire. On se porterait tous bien mieux.

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne sommes pas convaincus que toutes les personnes dont la conduite est psychotique sont de « vrais » schizophrènes, ou de « vrais » maniaques, ou de « vrais » mélancoliques, bien qu’il ne soit pas toujours facile de distinguer le « vrai » schizophrène de la personne que nous sentons capable de se mettre en scène dans le rôle de fou, parce que nous avons tendance à attribuer la psychose à l’homme qui fait semblant d’être psychotique. L’acte même de simulation, s’il est poussé à l’extrême dans cette direction, tend à être considéré comme une folie en soi. Nous pouvons penser non seulement qu’il est fou de faire semblant d’être fou vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis ders autres, mais que toute raison d’avoir envie de le faire est folie. Il faut savoir ce qu’on risque sur le plan social si l’on rompt avec la réalité sociale : si l’on essaie délibérément et systématiquement de n’être pas celui pour qui tout le monde vous prend d’échapper à cette identité en jouant à n’être pas là, en restant anonyme, ou incognito, en prenant des pseudonymes, en disant qu’on est mort, en disant qu’on n’est personne parce que votre corps ne vous appartient pas. Cela ne sert à rien de faire semblant de n’être pas rien qu’un vieux bonhomme si l’on est devenu, en fantasme, rien qu’un vieux bonhomme.
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Ce sont les autres qui vous disent qui vous êtes. Plus tard on endosse leurs définitions ou l’on essaie de s’en débarrasser. Il est difficile de ne pas accepter leur version de l’histoire. Il arrive qu’on s’efforce de n’être pas ce qu’on « sait » qu’on est, tout au fond de soi-même. Il arrive qu’on s’efforce d’extirper cette identité « étrangère » dont on a été doté ou à laquelle on a été condamné, et de créer par ses propres actes une identité pour soi-même qu’on s’acharne à faire confirmer par les autres. Toutefois, qu’elles qu’en soient, par la suite, les vicissitudes, notre première identité sociale nous est conférée. Nous apprenons à être ce qu’on nous dit que nous sommes.
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Freud disait des hystériques, comme Fromm-Reichmann le dira plus tard des schizophrènes, qu’ils avaient besoin à la fois de donner et de recevoir plus d’amour que la plupart des gens. On pourrait inverser la phrase. Si vous avez besoin de donner et de recevoir trop d’ « amour » (quel que soit le sens qu’on donne au mot), vous courez un grand risque de vous voir appliquer le diagnostic de schizophrénie. Ce diagnostic vous attribue l’incapacité, en gros, de donner ou de recevoir l’ « amour » comme il sied à un adulte. Si vous souriez à cette idée, cela pourrait confirmer le diagnostic, car vous souffririez alors d’ « affectivité inadaptée »
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… beaucoup de gens décrivent l’expérience de leur incapacité à quitter « la maison », à quitter l’autre personne ou le nexus de personnes qui faisaient primitivement partie de leur vie. Ils sentent que leur mère ou leur famille les étouffe. Ils ont peur et ils ont envie de se sauver. Mais plus ils ont peur, plus leur famille est effrayée et devient effrayante. Ils cherchent la sécurité en s’accrochant à ce qui les effraie comme quelqu’un qui, ayant posé la main sur une assiette brûlante, l’appuie plus fort au lieu de la retirer ; ou comme quelqu’un qui mettant le pied dans l’autobus au moment même où il démarre, s’accroche « instinctivement » à l’autobus, objet le plus proche et le plus dangereux, alors que la conduite « raisonnable » consiste à lâcher prise.
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W. James évoquait la situation, assurément imaginaire, de celui qui traverserait la vie sans être jamais remarqué (sinon encore reconnu) par personne. « Aucun châtiment plus diabolique ne saurait être imaginé, écrit le psychologue anglais - s’il était physiquement possible - que d’être lâché dans la société et de demeurer totalement inaperçu de tous les membres qui la composent ». Une telle expérience conduirait sans aucun doute le sujet aux confins de la folie.
Nous parlions d’une situation imaginaire : mais comment ne pas la voir en germe dans l’anonymat des villes ? Comment surtout ignorer qu’elle est quasi réelle pour bon nombre de personnes - tous ceux que la maladie, la vieillesse, le rejet social condamnent à « la plus haute des solitudes »? 
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