AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330008901
224 pages
Actes Sud (02/06/2012)
3.73/5   22 notes
Résumé :
Chargé de démasquer un réseau terroriste dans le cadre de l'opération « Little Cairo ». Christian Mazzari, paisible interprète de l'arabe, quitte son identité sicilienne pour prendre celle d'Issa, Tunisien fraîchement débarqué à Rome. Alors qu'il goûte les joies de la colocation à douze, sa route croise celle de Sofia (en réalité Sofia) jeune mère égyptienne dont les rêves d'accomplissement se heurtent à la dévotion religieuse de son mari. Les réflexions de Sofia/So... >Voir plus
Que lire après Divorce à la musulmane à Viale MarconiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 22 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Christian Mazzari, italien ayant passė son enfance en Tunisie, est interprète en langue arabe auprès du tribunal à Rome. Il est approchė par les services antiterroristes pour infiltrer le milieu musulman - opération "little Cairo" - avec pour cible la boutique d'Akram, un egyptien installé viale Marconi, le quartier où se sont installés de nombreux immigrés. L'homme est incontournable pour tout immigré nouvellement arrivé dans le quartier. Christian, devenu Issa va alors s'intégrer dans le milieu musulman, pour obtenir des renseignements sur d'éventuelles préparations d'attentat. La boutique d'Akram permet à Sofia, alias Safia, jeune femme égyptienne de garder le contact par téléphone avec sa famille restée au pays. Mère d'une petite Aïda, quatre ans, mariée à un musulman pratiquant, qui la maintient à la maison et voit d'un mauvais oeil, une quelconque ėmancipation, elle réussit malgré tout à apprendre l'italien et est coiffeuse å domicile en cachette de son mari. Au gré des rencontres d'Issa avec d'autres travailleurs immigrés, le jeune homme va se forger sur les immigrés, une image différente de celle qu'il pouvait avoir, quand il ignorait leur monde et leurs contraintes.

Divorce à la musulmane, viale Marconi est une très bonne surprise. Amara Lakhous, sous forme de comédie à l'italienne, fait alterner les voix d'Issa, un italien qui découvre le milieu des musulmans pratiquants et les conditons difficiles des immigrés arabes, et la voix de Sofia, jeune femme arabe, qui peu à peu remet en cause sa condition de femme musulmane, et va s'émanciper au contact de la sociėté italienne, et de ses amies Giulia et Dorina, une Roumaine.
Divorce à la musulmane, viale Marconi, permet sous couvert de com1die légère, de soulever de nombreuses questions, pour expliquer le choc des mentalités et en comprendre les mécanismes.
Un roman qui aborde des situations sérieuses, sous forme légère, à découvrir.
Commenter  J’apprécie          350
Viale Marconi à Rome se trouve un immeuble où des propriétaires louent des « lits » à des étrangers qu'ils soient en situation légale ou non, Dans un de ces appartements vivent douze musulmans, la moitié sont Égyptiens et font la loi, les autres sont Maghrébins, Bengalis, Sénégalais, Et on découvre qu'une hiérarchie s'instaure dans cette petite société, loi de la majorité d'abord : les Égyptiens s'imposent, loi de la pratique religieuse ensuite:les pratiquants occupent en priorité la salle de bains (ablutions obligent) : là où une solidarité de pauvres pourrait s'instaurer coexistent toutes sortes de tentatives de prises de pouvoir sur les autres, Amer constat,

Mais le sujet n'est pas sociologique, car parmi ces musulmans migrants en Italie se cache un homme, Issa, qui n'est pas plus Égyptien ni musulman que sa radine de propriétaire : c'est un « infiltré », mandaté par les services secrets italiens pour entrer dans le circuit de la viale Marconi où sévit, dan sa boutique de téléphone vers l'étranger, un certain Akram, probablement membre ou complice de terroristes, le but de l'affaire est là : protéger l'Italie d'un horrible attentat comme ceux du 11 septembre à New-York ou du 11 mars à Madrid,

Avec drôlerie, justesse de ton et d'analyse, l'auteur porte un regard sans concession sur les deux « partis », migrants musulmans et Occidentaux, Il dénonce les inégalités homme-femme en Égypte (et dans d'autres pays arabes) par la voix de Sofia, jeune épouse égyptienne contrainte de subir les exigences de son mari et qui cherche à gagner un peu de liberté, Il dénonce les préjugés, l'ignorance, la stupidité et la mauvaise foi des Italiens (pas de souci, on peut élargir aux Occidentaux dans leur ensemble),

Du côté d'  « Issa », on voit avec intérêt ce jeune spécialiste de l'arabe découvrir la réalité de la vie des migrants à Rome, La peur permanente, l'humiliation, le manque (de femme, de confort, de la famille, d'espoir), Un passage instructif sur ce qu'il faut dire à ceux qui sont restés « là-bas », sous peine de passer pour un raté : à quel point tout est bien, facile, sans vexations ni chagrins, Passer pour un richard, Ce qui implique qu'on ne peut pas rentrer au pays, même pour une visite, car les billets coûtent cher et les cadeaux sont obligatoires !

On ne tombe jamais dans le pathos, pas de bateaux qui coulent avec des centaines de gens à bord, pas de « passeurs » cupides et assassins (quand même : un passage sur les façons d'attirer les jeunes Albanaises pour en faire de la chair à consommer),

De nombreuses pistes de lecture pour ce roman qui doit malheureusement plutôt bien refléter la réalité, Et un dénouement totalement inattendu !
Commenter  J’apprécie          20
Sur fond d'intrigue digne de la série télévisée 24 heures, l'auteur avec humour et finesse règle ses comptes avec l'islam et avec les musulmans exaltés, obscurantistes liberticides et assassins dont l' analphabétisme n'est même pas une circonstance atténuante. le roman est très agréable à lire et souvent cocasse.
Commenter  J’apprécie          130
C'est la rencontre entre le sicilien Christian Mazzari recruté pour débusquer une filière terroriste et une égyptienne Safia/Sofia.

Par Issa/Christian Mazzari nous avons une photographie de l'immigration en Italie.


Par Safia/Sofia nous entrons dans l'univers d'une femme rêvant d'émancipation mais entravée par son mari. Une égyptienne pour qui l'Italie est synonyme de liberté mais se rend compte qu'elle en est exclue car enfermée par son mari. Cette femme garde sa curiosité. Elle veut s'intégrer en Italie. Ce qui l'intéresse c'est d'en apprendre davantage du pays où elle vit. C'est même une priorité au dessus de suivre Al Jazira et compagnie.

Les histoires de ces personnages sont aussi un prétexte pour l'auteur de faire des mise au point pour défaire les préjugés, les fausses idées du monde arabo-musulman. Les préjugés sont plus difficiles à défaire qu'un atome selon Einstein. Mais l'auteur y parvient avec beaucoup de subtilité, d'humour, et d'érudition. C'est un roman de genre populaire qui parvient à faire passer des informations . Un autre regard sur des sujets qui occupent quotidiennement l'actualité. Mais vraiment pas ennuyeux. Au contraire, la narration est captivante. L'écriture est fluide. On rit parfois, on a des frissons d'autres fois. On y apprend. Le livre n'est pas très gros mais il est rempli d'idées sur l'immigration, l'islam;, le monde arabe, les femmes; l'Italie, l'Occident mais avec un regard terriblement amoureux de la liberté et jetant à bord les bêtises d'où qu'elles viennent. Un très bon moment de lecture. Il me donne envie de lire son premier livre Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio. De l'intelligence et de l'humour qui nous offre une belle pause au milieu de cet époque de discours simplistes voulant monter les uns contre les autres.
Commenter  J’apprécie          30
Double narration pour ce roman avec d'un côté un italien spécialiste de langue arabe qui se retrouve entraîné dans une mission anti-terroriste en plein coeur de la ville éternelle en se faisant passer pour un immigré tunisien. Et de l'autre côté une jeune égyptienne, mère de famille, émigrée, musulmane pratiquante ET féministe par certains aspects. Combo gagnant pour ce roman court mais très drôle qui parle d'immigration, des difficultés à s'integrer dans un pays qui n'est pas le sien,des droits de la femme dans l'islam, de la montée des idées radicales et racistes ( chez les italiens comme chez les immigrés ). Une réflexion de société que j'ai trouvée assez juste et bien équilibrée. Pas de jugement de valeur, seulement des constats. Mais ces constats sont déjà édifiants.
Une belle lecture, inattendue mais marquante.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
J'écoute une émission très intéressante sur une antenne de la Rai. On y parle de la violence domestique faite aux femmes. C'est vraiment incroyable: les femmes ne subissent pas de violences psychologiques, physiques et sexuelles seulement dans la rue, en rentrant du travail la nuit ou dans les parkings souterrains, mais aussi et surtout à la maison. Oui, à la maison! Qui l'aurait dit? Les coupables se nomment maris, compagnons, fiancés, pères, frères ou fils. Les invitées de cette émission sont pour la plupart des femmes engagées dans cette bataille.
Mais ce qui me choque le plus, ce sont les statistiques données par l'animateur: En Italie, plus de six millions et demi de femmes ont subi, au moins une fois dans leur vie, une forme de violence physique ou sexuelle. Plus de soixante pour cent des femmes sont victimes de maltraitance de la part de leur conjoint ou d'une personne de leur entourage, et plus de quatre vingt quinze pour cent ne dénoncent pas la violence subie, probablement par peur de conséquences"

A dire vrai, cette discussion radiophonique sur la violence domestique me laisse sans voix. Pourquoi? Je pensais que les femmes étaient victimes de violences dans des pays en guerre comme l'Afghanistan ou l'Irak, là où sévit la haine raciale comme dans certains pays africains et musulmans et dans les régions où règnent la pauvreté et l'ignorance. Mais pas en Italie: l'Italie est quand même un pays européen, occidental, qui fait partie du G8, et cetera et certa ou je me trompe?
Commenter  J’apprécie          30
Omar m'explique une chose importante : tout immigré qui se respecte à un projet migratoire. Avant de partir, il a déjà en tête un programme avec des objectifs précis à réaliser : la construction d'une maison, le mariage, l'achat d'un terrain, contribuer à la dot de ses soeurs , maintenir ses frères cadets à l'école...Il n'est pas simplement un pauvre gars qui a besoin d'aide.
Commenter  J’apprécie          110
A propos du voile : certaines femmes le choisissent librement et elles peuvent avoir différentes raisons : par conviction (elles pensent que le voile est le sixième pilier de l'Islam); pour des raisons économiques (elles économisent beaucoup d'argent sur les vêtements); pour éviter les injures physiques et verbales dans  les lieux publics.
Commenter  J’apprécie          100
Les chaînes satellitaires sont devenues de vėritables pièges pour les immigrés arabes. Elles créent une dépendance envers le pays d'origine. Comment peut-on vivre écartelés entre deux pays ? Personnellement je ne peux pas suivre à la fois les informations quotidiennes de l'Italie et du monde arabe. Il faut choisir. Ce n'est pas si compliqué, ou je me trompe ?
Commenter  J’apprécie          70
Je regarde ma fille jouer avec deux autres petites filles . Elle est sereine et tranquille. Je sais que son enfance sera différente de la mienne et de celle de mes soeurs. Je ne sais pas si elle sera heureuse. Je le souhaite.(...)En tout cas,je suis certaine d'une chose, elle n'aura pas à subir la pire des violences domestiques dans l'absolu, l'excision. Ce n'est pas une promesse, c'est un serment que je tiendrai à n'importe quel prix. Ma petite, ta maman ne permettra à personne de te faire du mal
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Amara Lakhous (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amara Lakhous

MP 2014-12-09-455-003048BDD2D9.mp4
Payot - Marque Page - Amara Lakhous - Querelle autour d'un petit cochon italianissime à San Salvario.
autres livres classés : littérature algérienneVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (55) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *}