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Citations sur Rendez-vous dans le 18è (6)

Vous savez quelle est la grande différence entre la France et l'Amérique?
Si l'on parle du racisme officiel -c'est à dire celui de la police ou de certains milieux politiques,.....je dirais qu'en matière de racisme, la France suit l'Amérique de très près......Mais la grande différence, c'est ce que j'appellerai le racisme quotidien. L'attitude des individus lambda, que vous croisez dans la rue.....je peux vous dire que l'atmosphère générale d'insultes et de préjugés dans laquelle toute personne noire doit se résoudre à vivre en Amérique, ....n'existe pas à Paris. Les coups d'œil malveillants, la suspicion généralisée, le dédain, la condescendance, toutes ces rebuffades, subtiles ou moins, que les américains blancs font constamment subir à leurs concitoyens noirs....eh bien, ici,on n'en voit pas trace. Ça n'existe tout simplement pas.
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-Tu vois ? dit Viper. Tu es plus intelligent que je l’étais à ton âge. Ce que tu as fait ce matin à Sticks Anderson… impressionnant. Avant la tombée de la nuit, tout le monde à Harlem aura entendu parler de toi. Et les gens te craindront avant même de t’avoir rencontré.

-Du moment que vous êtes content, Mr Viper. Pour moi, c’est tout ce qui compte.

-Ne perds pas de vue que, pour Machiavel, le mieux était d’être aimé et craint. Maintenant que tu as démontré qu’il fallait te craindre, je te conseille de faire un peu de charme à droite à gauche quand tu rencontreras les gens. »

Country répondit, souriant de toutes ses dents du bonheur : « Oui, m’sieur, ça je sais faire.

-C’est bien ce que je pensais. »
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Ricky comprit très vite que c’était pour cette vie-là qu’il était fait. La vie parisienne était un défi aux conventions sociales auxquelles il avait été habitué. Rien à voir avec l’Amérique où on avait le choix entre l’existence bien rangée d’un salarié ou la marginalité totale. Ici, pas le moindre problème d’intégration ou d’exclusion. Et mieux – Ricky s’éclatait. Un max. Avec des filles du monde entier.
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Il y a trois catégories d'Afro-Américains à Paris....
Primo, vous avez les frères et les sœurs qui voudraient que Paris soit la réplique exacte de l'Amérique, qui s'imaginent qu'il peut le devenir....ils ne veulent fréquenter que d'autres noirs américains et s'ils se donnent la peine d'apprendre le français, c'est uniquement le minimum indispensable à leur survie....ils l'ont dans la peau, leur Amérique chérie....et, de fait, ils finissent tous par retourner aux États-Unis......
Secundo....vous avez les Noirs américains qui se dissolvent en France. Ils se confondent avec le paysage et font tout ce qu'ils peuvent pour couper les ponts avec l'Amérique. Ils se marient avec des français, ne fréquentent que des français et ne s'expriment qu'en français....ce sont des Français virtuels....
Et, enfin, il y a la troisième catégorie...la troisième voie. On peut aimer les États-Unis, et préférer ne pas y vivre. Revendiquer ses racines, mais apprécier la liberté de ne pas en avoir. ...Nous vivons dans ce pays spirituel, qui est à la fois le nôtre et pas le nôtre : c'est notre patrie d'élection.
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Tous les présents – les deux Arabes, le jeune couple, le barman algérien et Ricky lui-même – levèrent le nez dès que la silhouette de Cassius Washington s’encadra dans l’embrasure de la porte. Cash marqua une pause sur le trottoir ensoleillé, explorant d’un regard incertain la pénombre du bistrot. Il était splendide, dans son costard croisé anthracite qui avait dû coûter une fortune et qu’il portait sur une impeccable chemise jaune beurre, avec une cravate en soie bleue. Un attaché-case de cuir fauve à la main gauche, il leva sa main libre en visière pour scruter l’intérieur du café. Dès qu’il repéra Ricky, son visage s’illumina d’un large sourire, explosant d’assurance et d’autosatisfaction. Sous l’œil surpris du barman et des autres clients, il s’avança dans la salle en souriant de toutes ses dents, et mit le cap sur Ricky. Il était rarissime qu’un type tel que Cash, un Noir aussi ostensiblement américain, touriste et bourré de fric, se pointe dans un café de Barbès. Mais tandis que tous les occupants de l’établissement lorgnaient Cash sans vergogne, Ricky discerna dans leur regard autre chose que de la surprise. Tous semblaient se demander où ils avaient déjà vu cet élégant Afro-Américain. Ça, c’était l’effet de cette aura de célébrité que son cousin irradiait par tous les pores de sa peau. Il avait toujours eu l’allure de quelqu’un de célèbre.
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« Je suis anti-succès, anti-technologie, anti-fitness, anti-développement personnel, anti-marché à terme et anti-« santé-sobriété » – mais je ne suis pas anti-américain. Je peux même dire que je les aime, mes compatriotes. A quelques exceptions près… Ce que je ne supporte pas, c’est de vivre en Amérique. »
C’est ainsi que Ricky Jenks répondait généralement à ceux qui voulaient savoir pourquoi il avait choisi la France, et pourquoi, au bout de neuf ans, il n’avait toujours pas la moindre envie de rentrer au pays. Et comme presque tout ce qu’il disait, ça avait l’air d’une boutade. Lorsque les gens lui demandaient si c’était l’exemple de ses illustres aînés qui l’avait décidé à se fixer en France, ça le faisait marrer : comparé à ces géants du jazz qu’avaient été Bud Powell, Sidney Bechet ou Kenny Clarke, répondait-il d’un ton léger, il n’était qu’un joueur de piano modèle courant, et n’avait jamais aspiré à une gloire quelconque. Et là, devant cet aveu de médiocrité et de manque d’ambition, il voyait les visages de ses compatriotes se fermer, avec une expression catastrophée. En Amérique, Ricky Jenks aurait été estampillé « raté ». En France, il était tout simplement lui-même.
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