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EAN : 9782714457554
720 pages
Belfond (21/08/2014)
3.91/5   162 notes
Résumé :
À quelques jours de son remariage, l'artiste Annie Oh s'apprête à ouvrir la boîte de Pandore de son passé, et bouleverser à jamais l'équilibre des siens. Un roman vertigineux et lumineux, intime et universel; le portrait d'une famille rongée par la colère, la passion, la trahison et le poids des non-dits. Au bout du fleuve de la vie, la rédemption est-elle possible?

Artiste révélée tardivement, mère de trois enfants, divorcée, Annie Oh s'apprête à fra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 162 notes
Artiste plasticienne révélée sur le tard, Annie Oh s'apprête à se marier avec Viveca, la galeriste qui a lancé sa carrière. Dans le somptueux appartement new-yorkais de sa future épouse, Annie s'interroge sur son avenir mais aussi son passé. La noce doit se dérouler à Three Rivers, la petite ville où elle a grandi et où elle a vécu pendant 27 ans avec son premier mari, Orion, un psychologue qui lui a donné trois enfants. L'endroit est chargé de douloureux souvenirs, ceux d'une enfance brisée dont elle n'a jamais parlé à personne, ni à Orion, ni à Viveca. C'est dans ses oeuvres d'art qu'elle a transmis toute sa colère et son chagrin, gardant pour elle ses secrets bien enfouis. En proie au doute, Annie aimerait que les siens l'accompagnent en ce jour où elle commence une nouvelle vie mais tous hésitent. Orion, toujours épris de son ex-femme, se sent trahi par la révélation de son homosexualité. Alors qu'il traverse une situation professionnelle pénible, peut-il prendre sur lui et assister à ce remariage qu'il a tant de mal à accepter ou doit-il dire oui à Viveca qui lui propose d'occuper sa villa de Cape Cod tout l'été ? Andrew et Ariane, les jumeaux, sont d'un avis très différent. le premier, infirmier militaire basé au Texas, a récemment découvert la foi et refuse ce mariage contre nature tandis qu'Ariane qui a toujours été la plus pondérée, la plus gentille, va délaisser pendant quelques jours la soupe populaire qu'elle dirige à San Francisco pour assister à la noce. Les choses sont plus simples pour Marissa, la petite dernière, extravertie et new-yorkaise d'adoption, elle adore Viveca qui la couvre de cadeaux et semble accepter l'union homosexuelle de sa mère de bon coeur.


Magnifique fresque familiale qui brasse des thèmes aussi variés que l'amour, le couple, l'homosexualité, la pédophilie, la maltraitance, les blessures de l'enfance, le racisme, la foi, etc., Nous sommes l'eau est un roman moderne qui évoque, à travers la famille Oh, l'Amérique d'aujourd'hui avec ses failles, ses doutes, ses échecs. Cette famille où les non-dits ont exacerbé la violence intérieure, se dévoile peu à peu à travers la voix de chacun de ses membres. Les évènements relatés par chacun des protagonistes abordent la façon dont chacun vit au sein de la famille, perçoit les choses, les interprète pour finalement découvrir qu'on peut vivre chaque jour auprès des siens sans vraiment les connaître. Car chacun garde ses secrets pour ne pas se blesser ni blesser les autres mais si les mots ne sont jamais dits, parfois les actes parlent plus forts et plus hauts. Au fil des pages, on s'attache aux personnages, on voudrait qu'ils se sortent du marasme psychologique dans lequel les a plongés leurs blessures et leurs secrets. Mais Wally LAMB ne cède pas entièrement à la facilité du happy end, même si les liens se resserrent, certains auront payé au prix fort l'émergence de la vérité...
Un roman américain comme on les aime, profondément ancré dans son époque, avec sa part de douleur, de mystère et de bons sentiments. Un coup de coeur.

Mille mercis à toi zabeth pour ta générosité.
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Annie Oh, divorcée et mère de trois enfants, s’apprête à épouser Viveca, une galeriste new-yorkaise qui l’a révélée en tant qu’artiste. La cérémonie doit se dérouler à Three Rivers où Annie a vécu avec son mari pendant vingt-sept ans. Vingt-sept ans de silence et de non-dits. Plus le mariage approche, plus les souvenirs remontent à sa mémoire. Est-il possible de construire un nouveau bonheur sans se libérer du poids du passé est l’une des nombreuses questions posées par ce récit.
À travers les voix de toute la famille, nous explorons également les émotions liées à l’annonce de ce mariage. Comment vont réagir les enfants d’Annie, dont son fils Andrew, très catholique ? Acceptera- t-il l’union homosexuelle de sa mère ? Wally Lamb nous donne la vision d’une certaine Amérique, où le passé raciste et puritain du début du xxe siècle semble en permanence menacer le présent. Un livre fascinant, où le suspense grandit comme une vague… jusqu’à nous emporter.
En conclusion, une superbe première rencontre avec un écrivain dont j’ai bien l’intention de découvrir le reste de l’œuvre.


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Dans la famille Oh, on sait garder un secret… En particulier Annie, cette mère de trois enfants, divorcée d'Orion avec qui elle a vécu plus de vingt ans et qui s'apprête à se remarier avec Viveca, sa compagne depuis trois ans mais également son agent artistique. Annie n'a jamais raconté à personne ce qu'il s'était réellement passé cette terrible nuit de l'année 1963, où une violente inondation a coûté la vie à sa mère et à sa petite soeur. Mais ce passé qui la ronge depuis tant d'années et qui ressort à travers la violence de ses créations artistiques pourrait bien rejaillir en cette période si propice aux doutes et aux remises en question…


Tour à tour, chaque membre de la famille Oh va prendre la parole et nous raconter les évènements tels qu'il les perçoit, tout en revenant sur son propre vécu. Si l'on commence avec Orion, le mari trompé, qui tente de ne pas laisser transparaître son amertume, on poursuit ensuite avec les enfants. Andrew, le fils aîné, le rebelle qui s'est assagi depuis qu'il a trouvé la foi et qu'il est entré dans l'armée, puis sa soeur jumelle, Ariane, la douceur même qui s'est toujours consacré aux autres sans jamais rien demander et qui peine à trouver un équilibre dans sa vie. Enfin, il y a Marissa, la petite dernière qui rêve de devenir actrice mais qui enchaîne les désillusions. Quatre narrateurs forts et attachants, qui gravitent autour d'Annie et vont permettre de la révéler petit à petit…


« Nous sommes l'eau » est le premier roman de Wally Lamb que je lis et quel choc ! Si le prologue a de quoi déstabiliser le lecteur, tant il semble étranger au reste de l'histoire (l'auteur y raconte l'histoire de Josephus Jones, un artiste noir américain méconnu, mort tragiquement à la fin des années 1950) n'ayez crainte, la confusion ne dure pas et Wally Lamb parvient, tout au long du récit, à relier les intrigues entre elles, aussi complexes soient elles.


La lenteur apparente du début n'est qu'un leurre et l'on se retrouve tout à coup projeté en plein coeur du tumulte ! Dès lors, impossible de lâcher ce « petit » pavé de presque 700 pages ! Les révélations s'enchaînent et nous plongent dans une spirale infernale dans laquelle on revit avec Annie sa brutale descente aux enfers et où l'on assiste, impuissant, à sa lente agonie.


Un roman qui, sous un calme apparent, cache en réalité une violence inouïe et dans lequel l'auteur explore avec talent la complexité des rapports humains, leurs failles et leurs faiblesses. Certaines scènes sont particulièrement révoltantes, à la limite du supportable et obligent à prendre ses distances pour ne pas sombrer avec les personnages… Un texte dense, aux ficelles parfois un peu grosses, mais réellement prenant et efficace. Wally Lamb nous livre un sublime portrait de famille mais aussi, et surtout, un portrait de l'Amérique sur les 60 dernières années, dans lequel le racisme, les préjugés et la jalousie poussent parfois à l'irréparable. En mêlant les destins et les histoires, il nous plonge avec brio dans le monde de l'art, de la création, dans tout ce qu'elle peut avoir de subversif et d'intime. Un roman désenchanté et saisissant, dans la lignée de Jonathan Franzen ou d'Eric Puchner.
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C'est toujours un plaisir pour moi de découvrir un nouvel auteur américain, et Wally lamb ne peut pas renier ses origines, car c'est sans nul doute un bon gros roman américain contemporain que nous avons là : récit polyphonique raconté par plusieurs protagonistes (la leçon de creative writing la plus consciencieusement appliquée outre atlantique pour donner du peps et de la perspective à la narration! perso, je ne m'en lasse pas car ça fonctionne plutôt bien), histoire familiale chargée de violences et de secrets, un savant mélange d'exhibitionnisme et de pudeurs des sentiments, un autre curieux mélange de modernisme exacerbé et de conservatisme, de la culpabilité, une ou des scènes climax où les émotions se déchaînent en torrent …

En l'occurrence, nous faisons par touches successives connaissance avec la famille Oh dont la mère, Annie, s'apprête à se remarier avec sa compagne Viveca, mariage auquel elle convie autant son ex-mari et ses trois enfants aux parcours perturbés que sa douloureuse enfance.

Wally Lamb n'est pas Philip Roth, mais sa plume est délicieusement fluide, on sent le bonhomme sincère et cela m'a suffi pour couler sans efforts le long des pages de ce gros pavé et dans la peau de ses personnages, à qui on pardonne facilement quelques traits caricaturaux.

Un léger bémol tout de même sur l'impression de déjà vu, chez Pat Conroy par exemple mais je ne boude pas mon plaisir, c'est une lecture très agréable qui raconte une vraie histoire.
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Best wishes and God bless you!

En 2009, une artiste lesbienne avant-gardiste s'apprête à convoler en juste noces avec sa compagne galiériste, laissant derrière elle 25 ans de vie conjugale avec mari et enfants.
En 1963, un artiste noir, peintre novateur et méconnu, meurt dans des conditions suspectes, sur fond de racisme ordinaire.

L'Amérique conservatrice, puritaine et raciste se fait égratigner dans le dernier roman de Wally Lamb! Une fiction qui n'épargne pas non plus "la" sacro sainte" famille américaine, ses tourments, ses casseroles et ses marottes: mariage, divorce, éducation, niveau social, psychologie, religion...

Plaçant l'intrigue dans deux espaces temporels réunis par un fil rouge géographique et artistique, la narration tend à montrer qu'en près de 50 ans, certaines mentalités n'ont guère changé, que des phénomènes de société comme les relations mixtes de race ou d'homosexualité conservent un fort courant d'opposition.

La lecture se fait par chapitres portés par des voix différentes, à la première personne, offrant une immédiate proximité avec les personnages. Ceux ci sont fouillés, crédibles bien qu'un peu stéréotypés, représentatifs de ce que notre société contemporaine produit, sur fond de dollars, de violence, de défense du pays, de condition féminine. Une peinture sociétale des Etats Unis qui fait écho à la vision que nous en avons, et qui tend à devenir la notre.

Un livre qui se lit fort bien, sur fond de tragédie et de résilience. On peut s'agacer de clichés, d'un excès de bons sentiments et d'un discours psycho-philo et moralisateur un peu chargé ( et là aussi très américain) . Mais l'auteure sait poser un contexte, raconter une histoire, construire des caractères complexes, accrocher l'attention.

Elle pose trois questions en près de 700 pages: Qui je suis? D'où je viens? Comment me suis-je construit?

Famille, je t'aime, je te hais! Tout un programme...
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critiques presse (2)
LePoint
22 septembre 2014
C'est un vrai, un pur roman d'époque, planté dans son siècle jusqu'à la moelle : c'est comme une ère en mots, une radiographie de notre âge, une traduction simultanée de l'âme et des états d'âme de notre société, une peinture ultra-réaliste de l'ultramoderne (et ultra-universelle) solitude.
Lire la critique sur le site : LePoint
LesEchos
25 août 2014
A travers l’histoire singulière d’une famille du Connecticut, Wally Lamb dit beaucoup sur les limites du melting-pot, sur l’esprit étriqué de l’Amérique profonde, sur la frustration sexuelle, sur les traumatismes de l’enfance, sur l’impuissance d’une société vouée à prier un Dieu absent.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Parfois je travaille sur une composition pendant des semaines, des mois même, sans savoir ce que je recherche, ni d’ailleurs, une fois la toile achevée, ce que j’ai fini par résoudre. Après tout ce temps, je ne suis toujours pas capable d’expliquer complètement ce processus ; cette façon, quand on est pris par un travail, dont tout le reste de la pièce disparaît, tout sauf la chose devant vous qui vous appelle et prend vie. Comme si le sujet sur la toile était doué d’une volonté propre. Lorsque cela arrive, cela peut être très excitant, mais dérangeant aussi : vous, le peintre, n’avez pas le contrôle de votre peinture !
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Je ne suis pas simplement susceptible. Je suis folle ! C’est plus fort que moi : tasse à la main, je balance mon vin sur la robe de mariée vert pâle de Viveca.
Le liquide dégouline sur le bas. Vin rouge sur soie verte, on croirait que Gaïa, la terre nourricière primitive, a ses règles. Je sais que je devrais me sentir coupable. Contrite. Je devrais vite aller chercher une bouteille d’eau gazeuse dans la cuisine avant que la tache marque, ou courir au pressing avec la robe de Viveca. Mais je n’éprouve aucun remords. J’ai un peu le vertige, en fait. Je me verse encore du vin et le jette sur les trois autres robes. À certains endroits, le liquide pénètre, et à d’autres, il coule jusqu’à l’ourlet. Je recommence : je verse et j’asperge. Je ressens ce qu’a dû ressentir Jackson Pollock, sauf que je ne fais pas goutter de la peinture ; je tache la beauté avec du sang.
Je ris. Je me sens puissante. Le cyclone tourbillonne, il s’approche encore, et je l’affronte. Il me pénètre, court dans mes bras.
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Parfois je travaille sur une composition pendant des semaines, des mois même, sans savoir ce que je recherche, ni d’ailleurs, une fois la toile achevée, ce que j’ai fini par résoudre. Après tout ce temps, je ne suis toujours pas capable d’expliquer complètement ce processus ; cette façon, quand on est pris par un travail, dont tout le reste de la pièce disparaît, tout sauf la chose devant vous qui vous appelle et prend vie. Comme si le sujet sur la toile était doué d’une volonté propre. Lorsque cela arrive, cela peut être très excitant, mais dérangeant aussi : vous, le peintre, n’avez pas le contrôle de votre peinture !
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Et j’ai toujours trouvé peu vraisemblable le scénario selon lequel Joe Jones aurait trébuché et serait tombé tête la première dans un puits étroit. Un puits dont il connaissait parfaitement l’existence et où il puisait de l’eau. Enfin, si un crime a été commis, il n’y a jamais eu d’enquête dans ce sens. Alors, la vérité ? La seule chose dont je suis sûr, c’est que Joe était un peintre de génie. Hélas, j’étais le seul à l’époque à le comprendre. Évidemment aujourd’hui, des années après sa mort, le monde de l’art a enfin reconnu son génie et en a fait un artiste très prisé.
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Je secoue la tête. Pour me débarrasser de mes doutes. Je suis prise d’un étourdissement. Mes doigts se plient, façonnant un art invisible. Excitation et effroi quand cela vient, pareil au spectacle d’un cyclone qui approche, sur la route duquel on se tient avec bravade. Avant que ce jour s’achève, peut-être la tempête dans mon cerveau me fera-t-elle tournoyer. Peut-être me retrouverai-je dans mon atelier, face à mon besoin de hurler. De lutter contre le monstre. De produire de l’art.
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