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Critique de boudicca


2020. Afin de lutter contre l'immigration clandestine, les Etats-Unis ont décidé de passer à la vitesse supérieure et d'ordonner la construction d'un mur à la frontière mexicaine. Une initiative qui n'était pas au goût de tout le monde jusqu'à ce que, pour mieux faire passer la pilule, le gouvernement américain offre la possibilité à 200 immigrés de franchir chaque mois la frontière. A eux ensuite de ne pas se faire reprendre par les forces de l'ordre. Espoir, suspens, action, émotion... : il n'en faut pas plus à certains pour comprendre l'atout que pourrait représenter ce rendez-vous mensuel et pour transformer le tout en jeux de télé-réalité, avec à la clé le droit d'être naturalisé pour le dernier mexicain en lisse. Avec « Le dos au mur » Christophe Lambert s'attaque au problème délicat de l'immigration clandestine et profite de l'occasion pour proposer une critique acerbe de la politique américaine sur ce sujet. Malgré un scénario qui ne manque pas d'intérêt et un rythme soutenu qui permet au lecteur de ne pas s'ennuyer une seconde, le roman souffre à la fois de sa trop grande brièveté, et surtout de sa trop grande simplicité. La plupart des rebondissements se devinent ainsi longtemps à l'avance tandis que la fin façon happy-end à l'américaine ne peut s'empêcher de décevoir.

Le roman se lit malgré tout sans déplaisir et permet de se faire une idée assez claire de la situation, l'auteur ayant tenté d'aborder le problème sous tous les angles possibles : celui des habitants de la frontière, excédés de voir leurs terres abimées parce que les passeurs en ont fait leur lieu privilégié de rendez-vous ; celui des âmes charitables qui parcourent des kilomètres pour venir en aide à ceux dans le besoin ; et bien sûr celui des Mexicains eux-mêmes, prêts à tout pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs proches. Difficile de ne pas s'attacher aux protagonistes, deux adolescents qui, pour des raisons différentes, décident de participer au « jeu », même si les chapitres les plus intéressants du roman restent pour moi ceux proposant de découvrir comment s'en sortent les autres candidats, certains ayant opté pour des tactiques très particulières. le plus gros reproche que l'on pourrait faire à propos des personnages concerne essentiellement le « grand méchant » de l'histoire, un policier pourri jusqu'à la moelle qui prend son plaisir en torturant des étrangers. Un personnage sans aucune nuance et qui peine par conséquent à convaincre (l'explication quant à l'origine de ses penchants pervers est par exemple un peu facile et tout sauf original).

Avec « Le dos au mur », Christophe Lambert nous offre un roman au scénario original qui aurait cela dit mérité d'être développé sur davantage de pages. Bien que divertissant, l'ouvrage pâtit en effet de sa brièveté qui oblige trop souvent l'auteur à tomber dans la facilité alors qu'on aurait souhaité voir le problème abordé dans toute sa complexité.
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