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EAN : 9782930657318
murmure des soirs (01/05/2016)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Jusqu’où iriez-vous pour changer de vie ? Mad, la cinquantaine exaspérée, abandonne la ville et sa carrière artistique pour tout recommencer à la campagne. Mais, entre les quads, les chasseurs et Jean, son voisin, fermier attaché à sa terre, le tableau est loin d’être idyllique. Et Mad va provoquer d’inattendus remous. Qui pourrait résister à cette folle tornade de changement ?

Le roman d'un retour à la nature, radical et tendre, violent et optimiste.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il y a des livres qui sont de notre famille. Des livres qui ont cette même odeur. Ces couleurs, ces bruits là. On le sait, les yeux fermés, les mots grands ouverts , on sait. Tout cela nous l'avons dans notre même bagage. Prendre la route c'est souvent trouver le sens du chemin. Il faut parfois bien des années avant d'en voir le sens. Voir, entendre, être touché.
Le bruit d'une charpente, celui d'un sous bois, ce bruit qui a la même sonorité que ceux qui vous entrent par le dessous des toits lorsque le vent fait murmurer les portes des granges.
Des odeurs de vin, et de tanins, des parfums de sève, des paroles de sang. Une fresque de bois, de chair et de terre. un tendre langage de signes. Peindre ce que l'on sent, ce que l'on respire, sans omettre un seul centimètre carré de sa peau, un seul miroir de son oeil. Tout voir, en entier, nu et entièrement. Pas généralement, ni globalement, mais en détail en une évidente particularité, réaliser la mosaïque du monde que l'on reçoit. Totalement. Retrouver cette vérité, cette sincérité du monde. L'innocence de ce que l'on voit . Là en dedans soi.
Des pages que l'on tourne comme on fait glisser la paume de sa main le long d'un mur de pierre. du relief, des angles, des coupes, des courbes, de la poussière, du salpêtre, un écritoire contre lequel vient se frotter la lumière des étoiles. Une histoire aussi belle que la terre est ronde.
II y a les gens. Les gens qu'on fuit et ceux qu'on aime, ceux qui vous quitte, ceux qu'on trouve et ceux qui nous retrouvent.Ceux qui nous bouleversent et ceux qui nous transforment. Il y a les gens. Leur force, leur désarroi, toutes leurs enfances, et parfois leur effroi.
Il y a des gens, et leurs silences, des courbes, des virages, des épaules contre des dos, et des ventres frémissant contre la peau.
Il y a la moiteur chaude des étables, les paumes que l'on ouvre et ces mains que l'on tend.
Mad de Mickaël Lambert est une magnifique surprise.
Surprise d'amitié . Puisque que c'est en cheminant sur les sentier de Babelio que j'ai rencontré cet auteur. Ami poète, homme de lieux, d'espaces, que les Éditions « murmure des soirs » nous proposent ici de découvrir en sa qualité de romancier. Et c'est une très belle découverte de lecture.
Cela faisait un qu'un roman ne m'avait pas fait, simplement et si joliment, naturellement du bien.
Mad et Jean, Rémi et Julie, quatre personnages qui embrassent, frappent et caressent les murs de toute leur image. C'est simple et si compliqué à la fois de se dire comment on s'aime. Dire l'amplitude et la profondeur de cette force là. En dire la Beauté.
Par les mots, par un souffle, les sons, les frôlements, par les gestes, par une pensée, une couleur, un renoncement, par une biche qui s'arrête, par le noisetier qui porte l'espoir d'un l'été, par le chemin, le premier matin, la forme d'un corps, la pression d'une main, la longueur d'un hiver, un mouvement qui creuse les draps, c'est compliqué, et si simple à la fois.
Fragile comme un rameau , subtile comme la lumière qui parle à la fenêtre du jour, violent comme la beauté de l'orage, fort comme la vie qui hurle sa folie sous les torrents de ses nuits.
Les mains saignent, les coeurs tremblent, les ombres rapetissent. La vie prend, donne, délivre, livre, reprend.
Le jour se lève.
La vie vous reprend en dedans. A vous brûler la peau.
Parce que c'est puissant, c'est puissant lorsque les âmes ne renoncent pas.
Tout. Naturellement puissant. Cela donne sens. Sens à tout ce qui croit, vit et meurt entre nos bras.
Sens à nos mains, à leur chemin, à leur regard.
Tableau vivant donc tel est ce très beau premier roman.
J'ai aimé l'idée de ce personnage, aimé ses peintures, sa démesure, aimer sa façon de retourner le monde pour le remettre en mouvement, pour qu'il puisse se mettre à danser.
Le premier roman de Michaël Lambert.
J'attends, déjà, le prochain que m'apportera un nouvel été.
« Ici peindre a du sens ».

Astrid Shriqui Garain

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Ce roman paru aux éditions Murmure des soirs m'a finalement beaucoup plu, bien que j'aie eu un peu peur de ne pas rentrer dedans au début. Parce que j'ai éprouvé quelques difficultés à cerner Madeleine dite Mad, peintre de cinquante-trois ans qui décide de tout quitter pour s'isoler dans une maison cachée à l'entrée d'un bois, j'ai bien cru ne pas pouvoir m'y intéresser. Les autres personnages le répètent à quelques reprises, avec une pointe de taquinerie qui trouve son origine dans l'affection qu'ils lui portent : Mad est folle. Parce que Mad n'en fait qu'à sa tête, parce qu'elle préfère se laisser guider par son instinct. Dans un premier temps, j'ai eu un peu de mal avec cette bobo citadine qui se jette dans un retour à la nature qu'elle n'est visiblement pas capable d'affronter. Et je l'ai réellement prise pour une folle dans sa lutte acharnée et obsessionnelle contre les quads que conduisent le jeune homme d'une des deux fermes voisines et ses amis. Mais petit à petit, comme Jean, le fermier de l'autre ferme, je me suis laissé gagner par le caractère volontaire de Mad et j'ai fini par la comprendre un peu dans son besoin de tendre vers une vie plus authentique. Comme Jean qui, du jour au lendemain, se retrouve seul avec son fils, je me suis laissé emporter par le souffle de vie qui traverse l'artiste.

Michël Lambert signe avec ce roman un récit qui donne à réfléchir. Si Mad peut nous paraître excessive à de nombreuses reprises, son désir de renouer à l'essentiel va inévitablement interroger notre propre rapport au monde et à notre propre mode de vie. Aurions-nous, nous aussi, le courage de quitter une vie à première vue confortable et remplie de succès si elle cessait de nous convenir ? Serions-nous, nous aussi, capables de nous lancer à corps perdu dans une nouvelle vie à laquelle on ne sait pas si on saura réellement s'adapter ?

Mad, c'est aussi le roman de Jean qui, après le départ de sa femme Claire, tente de nouer des liens avec Rémi, son fils adolescent. Jean dépense son énergie sans compter pour s'occuper des bêtes de la ferme avec amour et est avare de mots quand il s'agit de communiquer avec son entourage. Père et fils vont tenter de s'apprivoiser, réunis par le travail de la ferme auquel le jeune garçon s'adonne de lui-même pour venir en aide à son père, sans doute, mais surtout pour gagner en maturité, devenir adulte.

Mad, c'est aussi le roman de rencontres. Rencontre entre Mad et la nature. Rencontre entre Mad et Jean. Rencontre de Mad avec elle-même, de Jean avec lui-même, de Rémi avec lui-même. Les personnages vont s'inspirer les uns les autres, puiser en eux-mêmes et en l'autre de quoi trouver leur place et un nouvel équilibre. Mad va autant chambouler le quotidien de Jean et Rémi qu'eux le sien. Et l'on prend plaisir à découvrir ces relations qui se tissent au fil des saisons. D'un automne à l'autre, une année qui va changer le cours de leurs vies.
Lien : https://8tiret3.blogspot.com..
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J'ai lu Mad avec grand plaisir, je l'ai lu très vite. J'y ai trouvé plusieurs ingrédients tels que le recentrage, la nature, la créativité, l'amour. Il y a une très belle énergie dans ce livre dont l'écriture est agréable à lire. Bref, agréable et boostant! Vivement lire le prochain roman de Michael Lambert!
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Peu importe la petite taille d'une maison, la vétusté de ses fenêtres, de ses portes, Mad l'a choisie parce qu'elle a quatre murs pour la contenir, la soustraire au monde, parce qu'elle est à l'écart, à l'abri des regards, invisible depuis la route qui quitte un minuscule village de province. Quelques conifères suffisent à masquer la modeste demeure à l'orée d'une forêt sombre et profonde, de vieux arbres à qui l'automne offre des couleurs mystérieuses et attirantes. Pourquoi du rouge et de l'or éphémère quand c'est le vert foncé qui passera l'hiver ?
Les seuls voisins de Mad seront des animaux sauvages, craintifs et les familles de fermiers, retranchées en leurs terres, qui doivent occuper les grosses fermes isolées, aux milieux des champs retournés. Dès le départ de l'agent immobilier, sans aucun doute citadin, elle s'est empressée d'enlever le panneau « à vendre ». Que plus rien ne signale sa présence. Pour protéger sa retraite.
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Cuire des crêpes nécessite du temps. Mad essaie de se concentrer, lèche ses doigts pleins de beurre, tente des ronds parfaits et pas trop épais. Avec la répétition des gestes, son cerveau repart au galop. Elle s'est réveillée ce matin avec une envie qu'elle n'ose interroger. Elle n'a pas eu l'occasion de remercier Jean. Cette montagne de pâtisserie, c'est pour lui. [...] Des crêpes, ça ne se refuse pas. Tout le monde aime ça. C'est le cadeau idéal pour briser la glace avec de nouveaux voisins. C'est une recette faite pour la campagne.
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C'est la nature qui rappelle à Mad qu'elle est toujours en vie. Les oiseaux qui se font entendre même quand ses fenêtres sont fermées. Les nuances de vert tendre comme des déchirures dans le paysage. Mad sort et explore son jardin. L'herbe nouvelle pousse. Quelques arbustes bourgeonnent. Le printemps dessine ses intentions d'été futur sur les restes de l'hiver. Alors, elle ressent le besoin de s'inscrire dans un cycle.
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Video de Michaël Lambert (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michaël Lambert
Michael Lambert répond à 7 questions concernant son nouveau roman « Femmes de Rops » aux éditions Murmure des Soirs. Sortie en octobre 2018. http://www.aveclesourire.be
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