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Jean-Clarence Lambert (Éditeur scientifique)Roger Caillois (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070707966
792 pages
Gallimard (23/09/1986)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Trésor de la poésie universelle

Par Collectif
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lors du dernier salon du livre ancien et d'occasion de Montolieu ( Village du livre, Aude), j'ai eu le plaisir de découvrir «  Trésor de la poésie universelle » ( Roger Caillois et Jean-Clarence Lambert, Gallimard, 1958). Les auteurs, sans être exhaustifs, ont voulu reconstituer une histoire de la poésie, en cueillant dans chaque peuple ces mots et ces rythmes qui ont un pouvoir, celui de rassembler les hommes. Quels que soient l' époque et le lieu, ils ont tous, selon leur coutume, vécu un deuil, combattu l'ennemi, adoré un dieu, écouté des prophéties, tenté d'expliquer l'univers. En prose ou en vers, la poésie est universelle. Elle parle à chacun de nous. Elle parle de nous. Elle nous rappelle qu'au delà de nos préoccupations quotidiennes nous nous posons les mêmes questions, nous luttons contre les même démons, nous avons tous un espoir de Bonheur.
Ce voeu d'unité de la poésie et d'humanité, J-C Lambert, à la fin de sa préface, lui donne voix et forme par les mots d'Hegel : « … en dépit des différences dues aux caractères nationaux et aux phases de développement historique, la poésie de chaque peuple et de chaque époque contient un élément intelligible pour tous les autres peuples, un élément qui constitue une source de jouissance pour tout homme, à chaque époque qu'il appartienne; élément universel en tant qu'humain, d'une part, en tant que participant de l'art, de l'autre. ». Et de conclure : «Que le haut langage de poétique se retrouve au fond de la forêt africaine tout autant qu'à la cour de l'empereur Hiuan-tsong des T'ang, n'est-il pas grand temps de l'admettre ? »
Je ne peux m'empêcher de vous faire partager deux poèmes trouvés au hasard de ma chasse au trésor.

Alexa.S



Charme d'amour
L'ATHARVA-VEDA ( Inde, sanskrit, à partir de 2000)

Comme la liane tient l'arbre embrassé de part en part, ainsi m'embrasse, sois mon amante et ne t'écarte pas de moi !
Comme l'aigle qui prend son envol frappe au sol de ses ailes, ainsi je frappe à ton coeur : sois mon amante et ne t'écarte pas de moi !
Comme le soleil un même jour entoure le ciel et la terre, ainsi j'entoure ton coeur : sois mon amante et ne t'écarte pas de moi !



Complainte d'une femme de guerrier
DOAN THI DIÊM ( Annam, XVIIIe siècle)

Sous le pont, l'eau coule limpide comme filtrée,
Près de pont, la route est recouverte d'herbe tendre,
La coeur serré, je t'accompagne, ô mon Époux, mon amour...
Je suis malheureuse de n'être pas le cheval qui te porte, la barque qui t'emporte !
L'eau coule, mais l'eau ne lave pas ma tristesse ;
L'herbe est parfumée, mais le parfum de l'herbe ne guérit pas ma peine.
Tandis que le tambour résonne, le désespoir comme la mer monte en mon coeur.
Adieu, adieu, mon époux, mon amour ! Mes lèvres murmurent : « Adieu ! », mais ma main ne quitte pas ta main.
Je marche avec toi et mes pieds ne veulent pas se déplacer.
Pour te suivre, pour bercer ton sommeil, je voudrais être la brise du soir qui chante à travers les feuillages.

… Tu étais parti quand les boutons naissaient sur les branches des abricotiers,
Aujourd'hui, les pêchers sont en fleur,
La bise et la neige sont revenues,
Toi seul, ô mon amour, n'es pas de retour !
Tu étais parti quand les loriots ne chantaient pas sur les branches,
Maintenant le loriot et la perdrix, de concert, chantent sur les toits,
Et toi, mon amour, tu n'es pas de retour !
Au rendez-vous de Luong-Tay, je me suis rendue,
Vainement, vainement, je t'attends ! Aucune ombre de toi n'apparaît !
De leurs branches, les feuilles tombent, tombent sans arrêt !
La bise glaciale traverse ma robe glaciale,
Les lettre arrivent, mais toi, mon époux, mon amour, tu n'arrives pas !
Lasses de t'attendre, les fleurs s'évanouissent, et leurs pétales jonchent le sol et recouvrent la mousse,
Chaque pas dans la cour résonne comme un sanglot dans mon coeur meurtri !
Les lettres arrivent ; mais toi, mon Époux, mon Amour … tu n'arrives pas !
Maintes fois, le soleil passe et repasse à travers le store...
Qu'as-tu fait, ô mon amour, de tes promesses ?







Lien : http://desmotsdeuxfemmes.wor..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation

D'où vient le vent d'automne? Frémissant, frémissant,
Il nous envoie , par groupes , les oies sauvages.
De bon matin, elles entrent dans les arbres de la cour.
Qui les a entendues le premier? Le voyageur solitaire.

Lieou Yu-Si
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Seul assis parmi les bambous solitaires
Je joue du luth et siffle longuement.
Profonde est la forêt, personne ne m'entend,
Vient la lune blanche qui m'éclaire.

Wang Wei
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O puissante fleur de mauve,
Si tu vas, comme offrande
Avec toi porte-moi aussi, jeune abeille bleue,
A la demeure des Dieux.

(Textes tibétains)
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Sur l'océan du ciel
Les nuages en vagues se dressent
Et la lune, frêle esquif,
A travers la forêt d'étoiles
Fait rame, sombre, et disparaît.

Kakinomoto No Hitomaro
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