très intéressant de connaître les coutumes indiennes ;
proches de la Nature, ne faisant qu'un avec elle,
loin de nos habitudes superficielles et souvent nocives.
poignant de constater le sort qui leur a été réservé :
les Américains se sentiront sans doute toujours coupables
de ce génocide.
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J'ai beaucoup apprécié ce livre qui est à la fois une autobiographie de Cerf Boiteux, le voyant guérisseur et un témoignage de ce que sont devenus les Indiens suite à la colonisation des Blancs. Il y a énormément d'anecdotes intéressantes, souvent liées à la nature, aux animaux, aux symboles. Les cercles sont pour eux une vraie symbolique : la planète Terre, le soleil, les étoiles,... sont des cercles c'est pourquoi ils ont des tipis, et font des danses en cercle, contrairement aux Blancs, qui mettent tout dans des boîtes (ça m'a d'ailleurs rappelé la chanson de Malvina Reynolds "little box" que je trouve encore très actuelle https://www.youtube.com/watch?v=2_2lGkEU4Xs)! Il parle également du chiffre 4 : les points cardinaux, les 4 couleurs de la peau (blanc, noir, jaune et rouge) et les éléments de la nature (l'eau, l'air, le feu et la terre)... Ces symboliques sont très inspirantes et très justes pour moi. Son parcours est également très intéressant, il répète plusieurs fois, qu'il était contraint d'aller à l'école des Blancs en restant plusieurs années dans la même classe avec un enseignement très classique et dur, il n'apprécie pas le fait d'exploiter leur culture dans le tourisme, pour lui, un tipi, un calumet n'a rien à faire dans un musée, ces objets doivent vivre avec la culture indienne qu'il tente de transmettre. J'ai remarqué que les légendes indiennes racontées dans ce livre sont souvent incarnées par des femmes, et c'est plutôt intéressant : c'est une femme qui est à l'origine du monde avec un aigle. Les pierres sont également très importantes dans leur culture. Bref, ce livre est très inspirant, je vous le conseille.
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Asseyons-nous tous ici, sur cette vaste prairie d’où nous ne voyons plus de routes ni de clôtures. Ne prenons pas de couvertures pour nous asseoir afin que nos corps ressentent le sol, la terre, les doux arbrisseaux. Faisons de l’herbe notre matelas, et éprouvons sa dureté autant que sa souplesse. Devenons semblables à des pierres, des plantes et des arbres. Devenons des animaux, pensons et sentons comme eux...
Écoutez la brise. Vous pouvez entendre l’air, le toucher, le sentir, le goûter. Woniya, Woniya wakan signifie esprit, vie, souffle, renouveau. Woniya, nous sommes assis ensemble, sans nous toucher et quelque chose là ; nous sentons entre nous comme une présence. Parler de la nature, c’est une bonne façon de commencer à se connecter avec elle. Mais mieux vaut lui parler, parler aux rivières, aux lacs, aux vents, comme à des parents.
Les histoires que je préférais étaient celles où figurait
Iktome, l'homme-araignée maléfique, un sacré malin qui
jouait des tours à tout le monde. Un jour qu'il se promenait, il aperçut de nombreux canards en train de s'ébattre dans un lac. Cette vue lui donna un vif appétit de canard rôti. Il remplit d'herbe son grand sac de loup-garou, puis se montra aux canards, et, le voyant, ceux-ci l'interpellèrent :
- Iktome, où vas-tu comme ça ?
- Je me rends à un grand powwow.
Qu'est-ce qu'il y a dans ton sac, Iktome ?
- Il est plein de chansons que j'emporte à cette assemblée,
des chansons à danser, de bonnes chansons.
- Tu ne veux pas les chanter pour nous ? demandèrent
les canards.
Le rusé homme-araignée refusa, faisant mille manières.
Il dit aux canards qu'il n'avait pas de temps à leur accorder, mais à la fin, il fit semblant d'accéder à leur
demande, vu qu'ils étaient de si plaisants volatiles.
- Je chanterai pour vous, dit-il aux canards. Mais vous
devez m'aider.
- Nous ferons ce que tu voudras, lktome. Dis-donc ce
qu'il faut faire .
- Bon, eh bien mettez-vous sur trois rangs. Au premier
rang, les canards bien gras. Allez, venez. Au second rang,
ceux qui ne sont ni gras ni maigres. Les entre-les-deux.
Quant aux pauvres maigrichons, mettez-vous là-bas, au
troisième rang. Bon, maintenant il faut mimer les paroles
de la chanson et faire comme elles disent. Et les paroles
de ma première chanson, c'est : « Fermez les yeux et
dansez! »
Les canards se mirent en rangs et fermèrent les yeux,
les plus gras au premier rang. Tous battaient des ailes.
Iktome s'empara d'un gourdin caché sous son manteau.
Il ordonna:
- Chantez le plus fort que vous pourrez, et gardez les
yeux bien fermés.
Il précisa qu'ils devaient chanter très fort : exactement
au point d'étouffer le bruit d'un gourdin quand il s'abat
sur une tête. Alors il abattit les malheureux un par un;
sa besogne était déjà à moitié faite quand un des canards
maigrichons du troisième rang ouvrit les yeux et découvrit
ce qu'lktome faisait.
-- Holà ! s'écria-t-il. Réveillez-vous ! Cet Iktome est
en train de nous massacrer tous !
Les canards encore en vie ouvrirent les yeux et s'enfuirent.
Mais Iktome s'en moquait bien. Il emportait plus de
canards bien gras qu'il n'en pourrait manger.
Iktome est comme ces politiciens merdeux qui nous font
fermer les yeux, chanter et danser pendant qu'ils nous
estourbissent. Canards du parti républicain, canards du parti
démocrate, c'est du pareil au même. Les gras et les
stupides passent les premiers à la casserole. Ce sont les
maigres et les sans grade, les canards des classes inférieures,
ceux du dernier rang, qui ne se tiennent pas tranquilles.
Un bon Indien est celui qui garde les yeux ouverts.
Tous les animaux ont du pouvoir parce que le Grand Esprit
réside en chacun d'eux, même dans la minuscule fourmi, le
papillon, l'arbre et jusque dans la pierre.
La civilisation moderne dilue ce pouvoir.
Pour se fondre à la nature, il faut du temps, de la patience.
du temps pour méditer ...
Il vous reste si peu de temps pour la contemplation ;
avec vous, c'est toujours vite, vite et encore plus vite !
Tant de précipitation vous raccourcit l'existence !
Dans certaines fermes, on élève des poulets uniquement pour le blanc.
enfermés dans des cages si basses qu'il grandissent recroquevillés
pour développer la chair de leur poitrine.
certains se suicident sur le grillage.
ces volatiles sont fous, pas bons du tout.
en castrant, dénaturant, dégénérant nos cousins ailés et à quatre pattes,*
vous vous en prenez à vous-mêmes....
C'est pareil avec le bison. Il allie puissance et sagesse. Nous ,Sioux, nous sommes étroitement liés au bison. Il est notre frère.....En plus les indiens sont bâtis comme des bisons - larges d'épaules et étroit des hanches! Selon notre croyance, la femme-bison qui nous a apporté la pipe de la paix, le centre de notre religion, était une splendide jeune fille vierge. Après avoir enseigné à nos tribus comment rendre grâce avec la pipe, elle se changea en jeune bison blanc. Ainsi le bison est très sacré pour nous.On ne peut pas comprendre comment nous ressentons la nature en ignorant combien nous étions proches du bison . Cet animal était quasiment une partie de nous-mêmes, une partie de notre âme.