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EAN : 9782842613341
215 pages
Le Serpent à plumes (30/04/2002)
3/5   7 notes
Résumé :
Cinq ans après le génocide, une Reine suppliciée achève de s'effriter sous les flashs des Canon, dans une église-musée du Rwanda. Pour achever sa métamorphose, revenir à la terre et enfouir ce deuil, elle s'incarne une dernière fois ; dans un papillon, une belle et grande phalène rousse. Cette phalène, narratrice frivole et grave, volète parmi les hommes et les récits. Sa vie fugace interroge les soldats, les prêtres, les morts ; mais ses ailes l'emportent vers la v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il faut parfois savoir se laisser porter, prendre sans examiner un livre, venant d'une collection qui sait nous faire voyager. Je ne répèterais jamais assez l'immense valeur de ces petits poches colorés, « Motifs » bigarrés rendant grâce aux littératures voyageuses, sans les charger de trop d'exotisme.

Et puis si l'on peut faire résonner un titre avec un autre, jeter des ponts entre les lectures, juste pour voir, alors cette Phalène, grand lépidoptère crépusculaire, ne peut qu'éclore des « Nuits du papillon », ma précédente critique.

Ephémère et fragile, elle représente l'esprit d'une reine abattue, femme ordinaire et magique, victime expiatoire d'un génocide décidément impossible à romantiser, de ce Rwanda alors pays d'adoption de notre poète-dramaturge tchadien, inlassable voyageur, dont c'est le premier roman.

Façonné d'une langue superbe, profonde et érudite, comme la pratique si bien ces lettrés francophones hors de l'hexagone, variant sans cesse les registres, du magique au trivial, de la simple moquerie à la plus profonde imprécation, ce livre hésite sans cesse sur le ton à donner, se proposant de parler de manière allusive de l'après, indescriptible effroi qui ne sera ici que rarement affronté, tombant alors dans le cru d'une réalité dont ne restera que le « Kitsch » dont parle Kundera dans « L'insoutenable légèreté de l'être », une image d'Epinal forcément injuste à la mémoire des morts de ces atrocités.

La structure du récit, séparée en deux tableaux parallèles, évoque alternativement cet esprit restant frivole dans la mort, papillon moqueur livrant ces facéties aux vivants ; de l'autre côté, ce qui pourrait être notre écrivain, ou en tout cas cet étranger, courant sans cesse après une réalité que jamais il ne pourra rattraper.

Le tout semble souvent confus, vibrionnant sans jamais décider de se poser, de prolonger ces amorces de chants ou de creuser ces destins ; bref, ce récit papillonne un peu trop.

On y ajoutera le choix de l'éditeur (ou de l'auteur) de ne pas traduire, contextualiser, ou même justifier ces nombreux mots en langue Kinyarwanda (dans le sens que leur emploi semble plutôt « anarchique » que relevant d'un véritable sens), et l'on tombe du côté des écrits qui aurait eu besoin d'un véritable travail entre écrivain et éditeur, un équilibre amené de l'extérieur, une exhortation à davantage de structure.
La poésie ne semble pas suffisante à faire voler ces feuilles de papier, ce qui n'empêche d'y apprécier ses nombreuses saillies pétries d'une langue magnifique et évocatrice.
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Très beau récit (conte? poème?) sur le génocide au Rwanda.
Un phrasé chantant et odorant, acéré et âpre quand on ne s'y attend pas.
C'est l'Histoire vivante.
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Les écrivains Tchadiens, je les lis souvent. le moindre que je puisse dire est qu'ils ont une façon spéciale à raconter des histoires. Parmi les plus spécial, il y a Koulsy Lamko, avec son oeuvre La phalène des collines. Nous sommes au Rwanda, quelques années après le génocide. Une phalène, oui, j'ai bien dit phalène, suis une équipe d'enquêteurs venu de l'Europe pour enquêter sur les crimes contre l'humanité. C'est une époque où les blessures sont toujours crues.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les verts pâturages que forment les collines dans cette région de Bisero, n'oublieront jamais l’héroïsme des hommes gravé sur le calcaire de leurs ossements éparpillés dans les herbes et les buissons, ces amas tumulaires sur lesquels de temps à autre le vent dépose une plainte lugubre tandis que la nuit sculpte dans la frondaison des arbres alentour de gigantesques spectres.
[...]
Il y a des lieux dont la mémoire déborde le temps, vous encercle et vous happe. Vous avez instinctivement le sentiment d'y avoir déjà vécu, il y a une éternité. C'est alors que ces lieux chargés d'une mémoire lourde vous racontent une légende à laquelle vous ne pouvez pas échapper.
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Fred R. se console. Même si la négraille a péri par millions dans les cales des bateaux négriers, même si la négraille s'est faite dévorée par la canne à sucre et le coton, elle a inventé le blues et le jazz. Pour refuser de mourir.
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Il choisit de laisser à sa peau la générosité têtue qui s'enflamme à la moindre allergie, de laisser au temps sa précision du chroniqueur, et ses défilés d'angoisse. Il refuse que le temps dans sa fuite perpétuelle ne la transforme en héros agi, marathonien-pantin désarticulé dans le corps et la pensée, épouvantail sans aucune emprise sur les vagues de la vie qui promettent la noyade à toutes les brasses.
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C'est dans l'animal qu'il faut creuser pour déterrer les limites de l'homme.
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Video de Koulsy Lamko (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Koulsy Lamko
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