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Le Père Goriot d'Honoré de Balzac (bd) tome 1 sur 2
EAN : 9782756032818
94 pages
Delcourt (04/04/2012)
3.64/5   18 notes
Résumé :
Dans une pension miteuse de la rue Neuve-Sainte Geneviève, la maison Vauquer, se côtoient des habitués du quartier. Parmi eux, Eugène de Rastignac, d'une famille noble et désar gentée venu faire son droit à Paris. Il rêve de s'introduire dans la bonne société. Dans sa quête des hautes sphères, il découvrira le secret du père Goriot et toisera alors la largeur de la misérable vanité des hommes.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'aime Balzac à petites doses. J'ai du mal à accrocher à ses romans, lui préférant souvent ses textes courts. Avec cette BD, j'ai redécouvert le Père Goriot, lu il y a très longtemps. Fidèle au texte, elle met en lumière l'amour de ce père pour ses deux filles, amour unilatéral malheureusement car s'il en arrive à se ruiner en n'écoutant que son coeur, les deux autres pleurent toujours pour avoir de l'argent, se moquant comme de leurs dernières toilettes de savoir où loge leur père.

J'ai adoré ce premier tome qui met en relief les personnages, les lieux et, surtout, l'ambition démesurée de certains. On y voit déjà le caractère de Vautrin, de Rastignac ou de la mère Vauquer. Voilà un bon moyen de replonger dans l'histoire et de me faire redécouvrir cette superbe étude de moeurs. Nul doute qu'après avoir lu le 2ème tome, cela me donnera envie d'aller lire le texte De Balzac.
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Adaptation du roman, j'ai retrouvé avec plaisir l'ambitieux Rastignac bien sûr mais aussi Mme Vauquer plus âpre aux gains que jamais, le doux père Goriot prêt à tous les sacrifices pour satisfaire ses filles Anastasie de Restaud et Delphine de Nucingen, et évidemment le sombre et inquiétant Vautrin…
Je ne saurais dire si la BD est fidèle au roman, ma lecture de celui-ci étant si ancienne. En tout cas je m'y suis retrouvée, et cela m'a donné envie de replonger dans un des classiques étudié au lycée qui m'avait déjà bien plu à l'époque. Il m'a semblé que Rastignac était plus droit, moins arriviste que dans mon souvenir.
J'ai trouvé également une droiture chez Vautrin, qui certes, est un vaurien, mais qui a une morale, un code d'honneur contrairement aux membres de la bonne société dans laquelle Rastignac aspire à entrer.
Les dessins sont classiques, agréables. Les codes couleurs renvoient aux deux univers. Des tons froids en bleu et vert pour le peuple. Des tons chauds pour le « bonne » société.
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La collection « Ex-libris » des éditions Delcourt a entrepris depuis plusieurs années la transposition en bande-dessinée de « classiques » de la littérature française ou étrangère. Pêle-mêle, des oeuvres signées Voltaire, Molière, Shelley, Dickens, Brontë, Stevenson, Marivaux, Kafka, etc., la collection compte une quarantaine de titres, auxquels vient s'ajouter ce «Père Goriot» De Balzac en deux volumes (2012). Ainsi des oeuvres populaires sont peut-être rendues moins intimidantes que sous des jaquettes plus prestigieuses.

Les dessinateurs semblent en outre prendre plaisir à se mettre au service de «scénaristes» aussi qualifiés. Après tout, les éditions scolaires abrégées, c'est-à-dire amputées parfois d'un ou deux tiers de leur poids de mots, afin de s'adapter aux exigences de la vie moderne, très "programmée", ont largement contribué à faire connaître des auteurs que l'on n'aurait pas osé aborder de plein fouet parfois.

En ce qui concerne les poètes qui font entendre une petite musique personnelle, le procédé de la transposition est sans doute discutable. En revanche, appliquée aux littérateurs qui n'ont pas la prétention d'avoir du style, ni même d'être originaux, mais qui ont seulement une expérience solide de la vie, qu'ils font partager dans leurs livres, on conçoit l'intérêt de cette méthode de diffusion. Or Balzac est de ces auteurs réalistes. La critique lui a parfois reproché son manque de style ; d'après Théophile Gautier, Balzac était si peu poète qu'il devait recourir à l'aide d'un ami pour composer les poèmes qu'il attribue à tel ou tel personnage de son Capharnaüm. (...)


Si la nécessité pressait Balzac d'écrire afin de payer des dettes, la nécessité n'a pas contraint cet Hercule de la littérature (si je peux me permettre cette image un peu kitsch et désuète), au point de l'obliger à écrire des ouvrages à la mode. La 4e de couverture de l'album annonce fièrement que « Balzac décrit une Comédie humaine qui n'a jamais cessé depuis 170 ans. » ; proclamation sur un ton un peu léger, car Balzac peint dans "Goriot" une société parisienne au sein de laquelle tout mouvement de générosité est exclu, autrement que sous la forme de la ruse ou de la sollicitude hypocrite. On reconnaît dans le jeune Rastignac, personnage qui joue le rôle du jeune initié, découvrant peu à peu l'ignominie de la société, à l'instar de Dante parcourant les différents cercles de l'enfer, l'auteur de la comédie humaine lui-même, tel qu'il fut sans doute avant son "dépucelage", plein d'ambition et plein de naïveté quant à la nature des moyens requis par l'ambition.

La 4e de couverture vante de surcroît la finesse et la modernité de l'analyse psychologique De Balzac. C'est ici refuser de voir la distance qui sépare les observations psychologiques de Balzac de l'analyse moderne. Contrairement à la psychologie moderne, qui justifie certaines tendances sociales et en condamne d'autres, Balzac condamne toutes les tendances sociales sans exception. Il n'y a pas de justice ni d'équité sociale selon Balzac, dont le propos est d'une certaine façon beaucoup plus scandaleux que celui de Nietzsche. Ce dernier fournit en effet un bouc émissaire, et son "c'était mieux avant", du temps des rois et des papes, fait briller une lueur d'espoir absente chez Balzac, plus individualiste.

Il n'échappe à personne que les psychologues sont désormais placés aux quatre coins de la société, y compris dans les tribunaux afin de contribuer à l'évaluation des crimes et de leurs châtiments. Or, s'il y a bien un point de vue qui ne peut se réclamer De Balzac, c'est celui de l'homme de loi.

Dans «Le Père Goriot», Balzac s'emploie à déceler l'égoïsme derrière les attitudes et les sentiments en apparence les plus altruistes. Evidemment les deux filles de Goriot sont deux belles salo… ingrates, élevées par leur père avec un soin extrême, jusqu'au sacrifice de son propre bien-être, avant d'être renié par elles, qui trouvent les excuses les plus superflues pour s'abstenir de le visiter sur son lit de mort. Mais le moins évident, où Balzac pousse le réalisme beaucoup plus loin, c'est lorsqu'il décèle le mobile de la passion exclusive de Goriot pour ses filles, qu'il a conçue comme ses créatures et son bien propre. Balzac va donc traquer jusque derrière les apparences de la respectabilité sociale la faiblesse humaine. Cette faiblesse ne fait que prendre ensuite les diverses formes que les diverses conditions humaines ou sexuelles permettent.

Il y a bien plus que le simple roman de l'ambition dans "Goriot", ou du moins est-ce "d'ambition amoureuse" qu'il faut parler plus précisément. Si Rastignac est plus mobile, c'est bien Goriot le personnage-clef du roman ; les scénaristes, chargés de la transposition, ont su conserver cet ordre de priorité.

Pour parfaire le tableau, Balzac fait malicieusement d'un dangereux criminel échappé du bagne, Vautrin, en dépit de l'aptitude du bonhomme à tuer de sang-froid les personnes respectables qui se mettent en travers de son chemin, le personnage le plus perspicace sur le plan psychologique, voire le seul capable d'élans de générosité vraiment désintéressés, de tout cet échantillon représentatif de l'humanité. Rastignac sait se montrer serviable, mais son dévouement, en particulier à l'égard des femmes, est plein d'innocence au sens d'imbécillité. Tandis que ce diable de Vautrin, lui, sait que nul n'est innocent, et sa mansuétude n'en est que plus remarquable. Ce que l'on perd en poésie, de Dante à Balzac, on le gagne en pénétration de l'âme humaine.

Un autre trait où Balzac diffère nettement de la psychologie moderne : tandis que l'âme humaine est, du point vue moderne, un puits sans fond, d'une complexité et d'une variété quasiment infinies, qui laisse présager encore mille ans de spéculations dans tous les domaines où l'homme est susceptible de s'y livrer, chez Balzac on touche très vite "a contrario" le fond de l'âme humaine, dont le secret fait pschiittt !

On sait que, selon Freud, tout est sexuel. Pour Balzac, l'argent n'est pas seulement le nerf de la guerre, mais il est aussi et surtout celui de la paix, de sorte que le rapport de forces sur lequel repose la société est beaucoup mieux découvert par Balzac que par Freud. Il est en effet plus facile de faire croire à l'égalité des sexes que de faire croire à l'égalité des bourses.

Le théorème du cinéaste Jean-Luc Godard selon lequel il n'y a de bonnes adaptations cinématographiques que d'oeuvres littéraires médiocres ne s'applique pas à la BD.
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Pour moi, Balzac, c'est typiquement un écrivain du Bac. D'ailleurs je n'ai pas rouvert un de ses romans depuis cette époque fort lointaine (1992 pour tout vous dire). Courageux mais pas téméraire, j'ai préféré replonger dans La comédie humaine par le prisme de la BD.

Le père Goriot s'ouvre sur la description de la Maison Vauquer, une sordide pension du quartier latin regroupant une galerie de personnages hauts en couleur. Il y a là l'inquiétant Vautrin, ancien forçat échappé du bagne, le jeune et désargenté Eugène de Rastignac, la timide Mlle Taillefer et bien sûr le fameux Père Goriot, pitoyable vieillard se ruinant pour satisfaire les caprices de ses deux filles, Delphine et Anastasie. Rastignac est la pierre angulaire du récit, c'est autour de lui que les intrigues et les relations entre les personnages se nouent. C'est lui qui, peu à peu, va percer les différents mystères et mettre à nu la réelle personnalité de chacun. Et pour tout dire, le tableau n'est pas reluisant. de la triste pension aux salons aristocratiques, Rastignac évolue entre deux mondes finalement pas si éloignés que cela. Partout, c'est l'égoïsme, la cupidité et les manigances qui dominent. Finalement, le père Goriot, au-delà de l'étude de moeurs, est un roman d'initiation et de formation. Confronté à l'apprentissage du réalisme, Rastignac voit dans la mort du Père Goriot et l'absence inexcusable de ses filles à son enterrement, l'achèvement de son éducation : « A nous deux maintenant ! » lance-t-il en contemplant Paris, prêt à défier cette société qu'il méprise et dont il a compris le fonctionnement.

Faire tenir le texte De Balzac en 95 planches, voila un pari délicat à relever. L'adaptation est-elle réussie ? Je ne pourrais pas me prononcer car je n'ai gardé aucun souvenir du roman. Ce que je peux constater c'est que le déroulement de l'intrigue reste limpide malgré la multiplicité des personnages et des événements. Bruno Duhamel restitue avec talent le Paris du 18ème siècle. Il se révèle aussi à l'aise pour représenter la triste pension que les maisons bourgeoises ou l'opéra. Son travail sur les costumes et le mobilier est par ailleurs remarquable.

Qui l'eut cru, j'ai dévoré cette intégrale d'un seul trait. Un vrai plaisir de lecture aussi inattendu qu'agréable.
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Avis
Honte à moi qui n'est pas lu De Balzac et surtout ce récit où l'argent est roi qu'est le Père Goriot, du coup pourquoi ne pas remédier à une telle lacune par le biais de la BD d'autant que nombre de grands romans sont aujourd'hui adaptés en BD.
Le père Goriot est donc l'histoire de ce père qui par amour pour ses deux filles, Delphine et Anastasie, se dépossède de tous ces biens afin qu'elles puissent s'élever dans la grande société. Lui vit dans une vieille pension entouré de personnages représentant chacun ce que la société créée de "mieux": Vautrin, un bandit échappé du bagne, Eugène de Rastignac jeune étudiant sans le sous, un couple une jeune femme dont le père refuse de la reconnaître, ... C'est avec Eugène que le lecteur découvre les intrigues mêlant les grands de cette société bourgeoise, l'hypocrisie du monde de l'argent, mais aussi l'amour et les coups bas des petites gens. Deux mondes que tout sépare mais qui au final se ressemble plus qu'on ne le croit, la cupidité est un point commun qu'Eugène comprendra bien tard, mais il n'a pas dit son dernier mot.

J'ai beaucoup aimé découvrir cette oeuvre en BD mais il m'est forcément impossible de comparer avec le roman, cela dit les idées principales sont toutefois bien transmises, le côté sombre de chaque pan de la société est tout à fait démontré à travers les actes de certains personnages, les dessins permettent de na pas percevoir la cupidité des deux filles Goriot dès le départ, quant au père Goriot il est représenté ici comme un vieux fou, les décors de ce Paris du 18ème sont superbes: les robes des bourgeoises, les décors de l'opéra et des maisons, les couleurs ... apportant de la gaieté dans une société impitoyable.
Il est toujours bon de découvrir des chefs d'oeuvre en images, j'ai d'ailleurs A la recherche du temps perdu de Marcel Proust qui m'attend.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je n'ai jamais imaginé qu'on pût être à ce point hanté par une voix, par un cou, par des épaules, par des mains. Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis.
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