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Critique de Pois0n


Même s'il est sorti en avant-dernier, "A l'aventure, compagnons" constitue le premier tome de l'adaptation en roman des deux premières saisons du feuilleton audio bien connu des rôlistes.
A la lecture, on ressent très nettement la coupure entre les deux parties: la première étant consacrée au fameux donjon de Naheulbeuk, la seconde tenant davantage du road-trip catastrophe bucolique.

Il y a longtemps, j'avais lu "La couette de l'oubli" et les deux tomes qui avaient suivi à leur sortie, avant de décider d'attendre le début et la fin de l'aventure pour tout relire d'une traite. Le moment est donc venu, et même s'il ne me reste plus masse de souvenirs, force est d'avouer qu' "A l'aventure, compagnons" est moins drôle. Certes, on sourit bien à deux-trois moments, mais il n'y a eu aucun fou rire, c'est moins porte-nawak, moins absurde. Pour un peu, on se croirait presque dans de la fantasy classique, avec une belle bande de bras cassés en guise de héros, certes, mais c'est tout.

Attention, ça ne signifie pas que le roman est mauvais, loin de là. On suit sans déplaisir les (més)aventures du petit groupe, d'autant que l'on ressent en permanence le soin apporté par John Lang à la création de son univers. C'est fouillé, bourré de détails et de petites références pas forcément indispensables à l'intrigue mais rendant la Terre de Fangh très vivante, très crédible. De là à dire que Naheulbeuk n'a pas à rougir face à la Styrie d'Abercrombie, il n'y a qu'un pas que je franchirai allègrement: light fantasy ne veut pas dire bâclé ni sans profondeur, et l'on en a ici la preuve. Le "glossaire" placé en fin de tome apporte son lot d'anecdotes intéressantes revenant sur des termes/objets/lieux/sorts/etc figurant dans l'aventure sans alourdir inutilement celle-ci. De quoi pardonner aisément des descriptions parfois un peu longuettes, d'autant que même si l'humour ne fait pas mouche, la plume de l'auteur reste toujours agréable.

Cependant, reste que ce premier tome n'est pas vraiment transcendant, au final. Nos aventuriers pas dégourdis jouissent d'une chance insolente et pas toujours justifiée par le "Ta gueule, c'est magique!" parfois à l'oeuvre, le récit n'est pas exempt de longueurs, manque clairement de spectaculaire (un défaut qui disparaît dans les volumes suivants, si ça peut vous rassurer), bref, si l'influence jeu de rôles est clairement perceptible, tout ça reste un peu léger sur le fond.
Enfin. La fin du livre ne marque absolument pas celle de l'histoire, et nos baltringues préférés se voient contraints de reprendre aussitôt la route: vous l'aurez compris, si le tome ne se suffit absolument pas à lui-même, la suite promet d'être plus mouvementée.

"A l'aventure, compagnons" est donc un "premier" volume honnête, manquant certes un peu de folie, mais constituant une très bonne introduction.
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