Lu en deux fois, et non pas en trois temps trois mouvements, "
Les ballerines bleues" est portée par son originalité ainsi que sa précision stylistique.
Originalité car il s'agit (chose rare) d'un polar épistolaire. Oui, oui, un polar épistolaire.
Précision stylistique car, franchement, c'est superbement écrit, avec simplicité et surtout avec amour des mots sans en faire des caisses et des caisses (et ça, ça fait du bien).
L'histoire coule de source, en même temps que le verbe : un homme écrit à sa fille afin de reprendre contact avec elle suite à une incarcération. Et, de sa plume, découle la sincérité, touchante, singulière et terriblement humaine.
On y découvre des sentiments vrais, des descriptions réelles (mention spéciale pour les passages sur la première guerre mondiale ainsi que le milieu carcéral), des errements et des failles.
On se laisse porter par cette correspondance. On lit, on lit et on chute. Jusqu'à la chute finale qui nous rappelle combien l'humain peut être d'une monstruosité sans faille malgré un semblant d'humanité.
Recommandé car ce roman est, lui aussi, sans faille.