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Critique de topocl



C'est un trio bancal dont le centre varie. La mère charmeuse invétérée, tant adoratrice que rejetante et dévoratrice, déchirante et déchirée dans l'égoïsme de sa folie, en perpétuelle quête d'amour et de valeurs. le fils adoré et honni, fasciné, éternellement blessé, culpabilisé. Et le beau-père, toujours nommé père parce que choisi et ayant choisi, l'élément stabilisateur, indéfectiblement aimant, le roc où se raccrocher, la plage où se reposer. Curieux trio d'amour dévastateur au fil des décennies.

C'est la seule plainte que le fils entendit, au point qu'il découvre soudain son père vieillissant, son père seul, couvert de plaies et de bosses, son père qu'il faudrait à présent considérer non plus comme un rocher mais comme une falaise calcaire, friable, son père qu'il faudrait à présent songer à protéger de l'affaissement devant les assauts inlassablement furieux de la mer. le fils ne répond rien, il est juste arrêté dans son mouvement, son regard se vide, il a entendu le corps du chevalier harassé. La réversion a commencé. Celle des contenants et des contenus, celle des embrassants et des embrassés, des protégeants et des protégés.

Luc Lang offre un beau portrait de cette femme vénéneuse et vulnérable, une mère, sa mère, et interroge avec ferveur sur la filiation, le pardon, le caractère incompréhensible de l'amour. Il vogue dans une prose alternativement fiévreuse ou hésitante, qui prend par moment des aspects de marée où l'on se noie, pour raconter le chaos de ces vies ballottées par la folie, et sauvées par l'amour.
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