Ce tome est le récit de la quête du Graal. Mais les chevaliers de la Table Ronde, englués par leurs pêchés, n'en sont pas dignes - sauf trois. Cette quête est donc le récit des erreurs des chevaliers, et même de leurs erreurs, avec une tonalité très sombre, bien loin de l'épopée ou de l'amour courtois ; en témoigne les chevaliers qui s'affrontent les uns et les autres, incapables de se reconnaître tant ils sont marqués par les épreuves.
Dans ce tome, le contexte chrétien est omniprésent, sans doute trop selon moi. Car d'un point de vue romanesque, Galahaad est bien trop parfait pour être intéressant, il triomphe de tout sans douter et sans effort. Au contraire, Lancelot, celui qui a failli, est un héros tourmenté, conscient de ses faiblesses. Les retrouvailles entre le père et le fils - qui lui accorde son pardon, sont d'ailleurs très émouvantes.
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La quête du Graal leur apparaissait comme la montée d'un escalier vertigineux, taillé à même le roc, au flanc d'un abîme. Sans doute ceux qui tenteraient une telle entreprise auraient-ils à lutter contre la crainte des ténèbres et l'attirance du vide, c'est à dire contre eux-mêmes.
En outre, à chaque palier sinon à chaque marche, ils devraient vaincre quelque ennemi terrifiant, homme, bête ou démon. Cependant, chaque marche gravie, chaque palier emporté de haute lutte, les rapprocheraient de la cime d'où ils pourraient contempler enfin, perdu dans les nuées, le calice de lumière.
Mais en quel lieu situer cet escalier miraculeux ? Qui pourrait leur dire, sinon Merlin, vers quel horizon cheminer pour le découvrir....