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Christophe Claro (Traducteur)
EAN : 9782070338894
320 pages
Gallimard (21/06/2007)
3.44/5   112 notes
Résumé :
Parce que Richard Dane a dû se défendre, il a fait un énorme trou dans la tête d'un homme qui se trouvait dans son salon.
Le cambrioleur lui a tiré dessus sans une hésitation. Richard a pour lui la légitime défense, la pénombre de la nuit et la protection de son fils qui dormait dans une pièce mitoyenne. Les flics comprennent très bien. Ce que ne sait pas encore Richard c'est que s'ils sont à ce point "sympas", ce n'est pas simplement pour soigner leur image ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Un cambriolage qui vous hante un moment…

Avant 2012, je n'avais jamais entendu parler de cet auteur américain du Texas, à qui l'on doit la série des Hap Collins et Léonard Pine entre autres (« l'arbre à bouteilles », « Bad chili », « Tape-cul »…). « Juillet de sang » est sorti en 1999 et, par la suite en poche, huit ans plus tard.

La nuit, couchés tranquillement dans leur maison, Ann Dane et son mari Richard sont réveillés par un cambrioleur. Ce dernier met en joue Richard et le manque d'un cheveu. Légitime défense oblige, Richard Lane colle une balle en pleine tête à son visiteur du soir, reposant pour l'éternité, dans le canapé du salon.
Prévenant la police, Richard Dane est traumatisé par l'événement qu'il vient de subir mais n'a pas idée des conséquences de son acte. le père de la victime, Ben Russel, va entrer en scène pour venger son fils Freddy…

Le début de ce roman part sur les chapeaux de roue avec ce cambriolage qui tourne mal. S'ensuivent de multiples rebondissements, des fausses pistes, des frères ennemis devenant amis, bref les ingrédients classiques d'un bon polar. Lansdale utilise un style direct et percutant pour vous emmener petit à petit vers l'inimaginable, le pire de la condition humaine.

A chaque fois que l'on pense deviner la solution, un personnage ou un indice surgit et l'intrigue retrouve de nouveau son allant.
Sans pour autant être un chef d'oeuvre du polar, « Juillet de sang », quelque trois cent pages, est plaisant et se lit très rapidement. le père de Freddy peut certes apparaître comme une caricature d'un père absent et son attitude très, voire trop versatile. L'autre point faible est peut-être également la construction finale de ce roman, pas génialissime.

Pour conclure, un roman bien noir (qui peut choquer certains lecteurs je le consens), plutôt prenant et bien trempé de la plume, reconnaissable désormais, de son auteur Joe R. Lansdale. Si vous cherchiez le monde des "Bisounours", vous avez effectivement tapé à la mauvaise porte. Pour prolonger la lecture de cet écrivain, la série désopilante de Hap et Leonard vaut bien sûr le détour et je vous conseille « Bad Chili » au menu du soir. Bon appétit littéraire.
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Je veux bien qu'aux États-Unis, ils soient assez cool avec le concept de légitime défense lorsque quelqu'un s'introduit chez vous et vous menace d'une arme, mais tout comme Richard Dane, j'avais trouvé les flics vachement sympas lorsqu'ils sont venus récupérer le cadavre du cambrioleur et qu'ils lui ont annoncé le connaître : Freddy Russel.

Si l'entourage de Richard le félicite pour le carton réalisé, lui est mal à l'aise, il a tout de même tué un homme et cet homme, il avait un père. Son daron, c'est Ben Russel et il vient de sortir de prison. Il n'est pas content du tout.

Dans ce roman policier, rien n'est comme on pourrait le penser de prime abord et le lecteur/lectrice ira de surprises en surprises. Tout comme les personnages principaux, qui n'ont pas fini d'être étonnés.

Ce roman policier de 300 pages se lit très vite. Il possède du rythme, de l'adrénaline et la touche d'humour qui est celle de Lansdale, même s'il a écrit ce roman avant la série des Hap Collins & Leonard Pine, que j'adore.

On ne va pas se mentir, il n'y a rien d'exceptionnellement profond dans ce roman, mais il fait le job de divertir et d'étonner, de nous emmener là où l'on ne s'y attendait pas du tout, au départ. Même si parfois, l'auteur usera de ficelles et que son final manquera un peu de finesse, de travail.

Mais bon, je ne vais pas bouder mon plaisir non plus, parce que oui, avec ce polar noir, j'ai pris mon pied niveau action, adrénaline, mystères, suspense et personnages, parce que Jim Bob Luke vaut son pesant de cacahuètes !

Un petit polar qui se lit très vite, qui divertit bien, qui est violent et qui va vous faire sourire grâce à des bons mots dans les dialogues. L'intrigue est bien trouvée, mais effectivement, ce ne sera pas le polar de l'année.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Cold in July
Traduction : Claro

Que peut-il y avoir de pire que d'apprendre que son fils, cambrioleur sans envergure, s'est fait abattre d'une balle en pleine tête par le propriétaire de la maison dans laquelle il s'était introduit, de nuit et armé, pour commettre son forfait ?

Rien, pense-t-on presque tout de suite. Surtout que, ayant assisté à la scène - c'est celle qui ouvre le roman, eh ! oui, ce Lansdale-là démarre fort - le lecteur sait pertinemment que Richard Dane (celui qui a tiré) se trouvait en état de légitime défense, son cambrioleur ayant tenté de le trucider avant que lui-même ne trouve le courage de presser la détente de son .38.

Eh ! bien, si vous continuez la lecture de ce polar nerveux, où seul un humour déjanté permet de supporter une réalité plutôt crade, vous vous apercevrez que si, il y a quelque chose de pire. de bien pire.

Comme toujours chez Lansdale, qui a retenu toutes les règles des "grands" du roman noir, l'intrigue, sanglante et bien tordue, se double d'une réflexion personnelle. Sur la violence certes mais aussi sur l'hérédité, l'acquis et l'inné, et bien entendu sur les mille et un coups que le Destin passe votre vie à vous envoyer dans le foie - là où ça fait le plus mal, paraît-il. Sans oublier les interrogations sur la justice et son application dans certains cas.

Le style est simple, plus simple, plus direct, plus percutant que dans les polars classiques de l'auteur du style "Les Marécages" ou "Du Sang dans La Sciure." le principe du narrateur unique est conservé mais ici, pas question d'évoquer l'enfance ou l'adolescence, moins encore un paradis perdu. Les personnages sont très typés - certains jugeront qu'ils font cliché - et si l'on devine en eux une certaine complexité, Lansdale ne s'y attarde pas : Richard Dane (le narrateur) est l'Américain moyen, honnête et sincère, qui respecte la Loi sauf lorsque celle-ci le prend pour un imbécile ; Freddy Russel (le père) est un vieux délinquant qui aurait certainement pu faire mieux dans sa vie s'il s'était posé dans sa jeunesse autant de questions qu'il s'en pose aujourd'hui ; quant à Jim Bob Luke, c'est une belle figure de privé atypique, à la fois tonitruant et discret, cynique et humaniste, et surtout très, très efficace.

Pour les méchants ... Je ne peux pas vous en dire grand chose : vous connaîtriez alors le noeud de l'intrigue et ce n'est pas le but recherché, n'est-ce pas ? Mais on se demande tout de même comment le principal d'entre eux, celui qui surclasse tous ces cogneurs par la noirceur de ce qui lui sert d'âme, en est arrivé là. le fait qu'il n'ait pas eu de père pour l'élever n'explique rien. Et c'est bien d'ailleurs ce que nous laisse entendre l'auteur.

"Juillet de Sang" : un bon polar, avec un maximum d'action, des répliques qui font souvent mouche et une foule de petites questions bigrement irritantes - un polar parfait pour les vacances qui arrivent. ;o)
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Chaleur suffocante cet été là au Texas.
L'atmosphère est irrespirable et tout paraît pesant à Richard Dane, paisible encadreur. La poisse lui colle à la peau . Et qu'y-a-t-il de plus traumatisant que d'être réveillé en pleine nuit par un cambrioleur armé qui s'est introduit dans votre maison isolée ?
Ambiance glaçante et frissons d'effroi garantis.
Le malfrat est abattu. Légitime défense. Pas grave ! Les flics sont sympas. Ce n'était qu'un petit truand à qui Richard a finalement « rendu service ».
Pas si facile de vivre avec ce souvenir ! D'autant plus que le père du malfrat arrive et souhaite venger la mort de son fils.
Le roman change de braquet. Un ex-taulard, un détective éleveur de cochons, Jim Bob, qui ressemble à un chanteur de country décati. Une Cadillac rouge sang, des hamburgers bien gras, des armes en veux-tu en voilà, un FBI aux abois, des Mexicos patibulaires, toute la violence américaine d'un bon vieux polar rural sont réunis.
Des personnages tout de même habités par le sens de l'honneur et en lutte avec leur relation à une paternité inaboutie...et surtout l'irrésistible sens de la répartie et l'humour décalé d'un Jim Bob, vieux renard cool et tenace, nous maintiennent à flot.
Un roman qui ne parvient pas à maintenir la superbe tension du début, qui s'enfonce dans une histoire de snuff-movie, des vidéos montrant la mort en direct, plusieurs crans en dessous de l'épure initiale.

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Richard est un citoyen lambda. Il forme une famille avec sa femme et leur petit garçon et exerce la profession d'encadreur dans sa boutique du centre-ville.
Mais quand un cambrioleur débarque au beau milieu de la nuit, il n'hésite pas à faire feu et mouche. La police entérine sans discuter la légitime défense. Perturbé par sa bonne conscience, il se rend à l'enterrement de sa victime. C'est à ce moment qu'il va se retrouver pris dans une spirale de violence.
Intrigue intéressante, profils psychologiques bien amenés et personnages originaux.
Néanmoins, j'ai eu du mal à adhérer à l'argument de Richard qui justifie la préméditation d'un meurtre par le respect de ses principes. Certes, l'homme visé a un comportement plus que pervers et la situation fait que la justice ne peut pas intervenir. Mais ça me semble n peu trop manichéen.
Bref, beaucoup moins de subtilités que dans Les Marécages.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Ouais, il veut que je retoruve son fils et vous voulez savoir qui c'est que vous avez flingué et pourquoi les flics vous ont menti et qu'est-ce qu'ils fabriquent. Mais ça ne veut pas dire qu'on doit restés plantés dans cette étuve avec cette jolie petite dame penchée sur cette chaise miteuse comme un perroquet de luxe. Cassons-nous et allons là où il y a de la clim'. Ma cervelle fonctionne mieux quand j'ai dans le ventre un bon gros steak et une ou deux Lone Star par dessus. J'ai du mal à me concentrer quand je pète de chaud et que ça sent la porcherie, encore que j'aie rien contre les cochons vu que j'en élève déjà une douzaine, des Yorkshires qu'ils s'appelent. Mais putain, c'est pas un endroit pour discuter.
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[...] ... Aux alentours de deux heures et demie une Cadillac rouge sang de la taille d'un sous-marin se gara devant la porte. Des chaussures miniatures étaient accrochées au rétroviseur ainsi qu'un gros dé jaune en mousse, et sur le pare-brise on voyait un autocollant fait maison représentant une vache en train de brouter des bouteilles de bière.

- "Mince alors," dit Russel, "c'est la Cadillac de Jim Bob. Ce tas de boue a une vingtaine d'années. Elle était neuve quand on m'a envoyé en taule."

Je regardai le nouvel arrivant : il ressemblait à un chanteur de country décati. Il était grand et mince et arborait un vieux chapeau de paille orné de deux plumes anémiques. Il portait une chemise de cow-boy à fines rayures vertes, un jean délavé et des bottes qui avaient dû pas mal traîner dans la boue et la merde.

Russel vint à sa rencontre et j'entendis le cow-boy s'écrier :

- "Salut, vieux bouc, on dirait que t'as couché dans une étable !

- J'ai eu des problèmes de santé," rétorqua Russel d'un ton enjoué.

- "Toi, malade ! Tu veux dire qu'on t'a sorti du coma, oui ! Ca fait du bien de te revoir, vieil enfoiré. Ca pèse ?

- Ca peut aller. Jim Bob, il y a une dame ici.

- Une qui coûte du pognon ?

- Non, une vraie dame.

- Putain, j'frais mieux de fermer mon sale clapet à merde."

Jim Bob suivit Russell et je pus vraiment le détailler. Il était difficile de lui donner un âge mais, d'après ce que Russell avait dit, je savais qu'il avait au moins cinquante ans. Il avait un visage agréable et fin, le teint mat et une bouche garnie de belles dents blanches faites pour sourire.

- "Vous devez être Dane," dit-il.

Je lui serrai la main et lui présentai Ann [= la femme de Dane.]

- "Tu n'avais pas parlé d'une gonzesse," dit Jim Bob à Russell.

- "Et pour cause," dit Russel.

- "B'jour, ma petite dame. Je m'excuse pour ce que j'ai dit tout à l'heure, mais je savais pas qu'il y avait du jupon par ici.

- Faites comme si j'étais un homme," dit Ann.

- "Non, m'dame, j'en serais bien incapable. Faudrait être sourd, aveugle et muet pour faire comme si vous étiez un homme. Vous ressemblez pas du tout à un homme.

- Merci," dit Ann. ... [...]
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- Nous savons que quelqu'un est venu, dit Price. Nous ignorons s'il s'agit de Russel.
Ann regarda Price:
- Vous êtes sérieux? Moi, je crois que c'est Boucle d'Or. Il y a un ours et un lit, et si vos types peuvent trouver une chaise cassée et du porridge renversé, vous pouvez boucler l'affaire en un rien de temps.
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Nous restâmes un instant immobile, puis il abaissa la lampe et porta sa main libre à sa ceinture. Instinctivement je sus qu’il cherchait son arme, mais je fus incapable de bouger.
C’était comme si on m’avait injecté du béton dans les veines et que les pores de ma peau se fussent instantanément obstrués.
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- Vous avez appelé votre femme ?
- Oui. Je vous paierai la communication.
- C'est bon. Comment va-t-elle ?
- Bien.
- Et le gamin ?
- Bien aussi.
- Vous avez de la chance, Dane. Vous avez une famille. Des gens qui comptent pour vous. Moi j'ai pas grand-chose, j'ai ma voiture, et on me l'a cabossée.
- Vous avez vos cochons.
- Ouais, mais vu que je les bouffe de temps en temps, c'est difficile d'établir des relations stables. Je ne crois pas qu'ils me font confiance.
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le 1e, Savage Season (1990), est paru en France en 2014 sous le titre :

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