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Simone de Beauvoir (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070403783
288 pages
Gallimard (23/10/1997)
4.45/5   104 notes
Résumé :
Il n'est pas facile de parler de Shoah. Il y a de la magie dans ce film, et la magie ne peut pas s'expliquer. Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps d'extermination ; nous étions bouleversés.
Mais, en voyant aujourd'hui l'extraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous n'avons rien su. Malgré toutes nos connaissances, l'affreuse expérience restait à distance de nous. Pour la première f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Combien d'étoiles? Impossible
Ne pas parler de ce livre? Impossible
En parler comme d'un livre parmi d'autres? Impossible
Un livre à considérer comme l'exception, celui qui limite l'expérience humaine. Celui qui a recueilli sous forme écrite, un fragment de l'impossible à dire.
Le lire et se taire? Impossible
Le lire, et espèrer convaincre qu'il faut le lire.
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Je n'ai pas "lu" Shoah, mais je l'ai "vu" trois fois au moins, peut-être quatre. La force de ce film, c'est de raconter l'indicible avec une totale économie de moyens, une complète absence de pathos, une rigueur de professionnel du reportage.
Il ne montre rien d'autre que l'état actuel des lieux où se sont déroulées les horreurs que les camps d'extermination ont engendrées.

La force de Shoah ? Pas d'images choquantes, non, mais le bruit des roues du train sur les rails et le sifflement de la locomotive, puis le son de plus en plus assourdi de la machine qui ralentit et s'arrête devant le panneau "Treblinka" là où tout finit !

La force de Lanzmann, c'est de permettre aux derniers survivants de transmettre leur témoignage.

la force de Shoah ? c'est l'émotion de Filip Müller, qui raconte au bord des larmes comment il était chargé de récupérer les corps de la chambre à gaz et de les larguer dans les crématoires d'Auschwitz

et celle d'Abraham Bomba, qui à Treblinka devait tailler les chevelures des malheureux avant de pénétrer dans la chambre à gaz.

La force de Lanzmann, c'est aussi de donner la parole à ces paysans polonais, souvent indifférents, qui voyaient passer les convois en faisant ce geste, le doigt passant devant le cou, compréhensible par tous.
C'est aussi, d'avoir réussi à dérober les souvenirs de ce nazi, ayant sévi à Treblinka et qui raconte, avec une complète absence d'émotion le déroulement des opérations de mort !

Il y a aussi les témoignages implacables de ceux, qui pendant que ces horreurs se produisaient, ont tenté, en vain, d'avertir les hautes instances internationales.
Roosevelt, Churchill, De Gaulle, ils ont tous été au courant. Mais les camps n'étaient pas un objectif prioritaire ! et en outre, ils n'ont pas été immédiatement convaincus de la réalité de ces abominations.
Le film dure plus de neuf heures, mais il faut le voir.
On peut le regarder en plusieurs fois ! car neuf heures d'affilée c'est trop demander à notre capacité d'acceptation de ces paroles implacables ou déchirantes.
Et ces paroles, il faut s'en souvenir .... et pour cela, il faut lire et relire le livre, qui n'est rien d'autre que la relation exacte du film.
Une oeuvre insoutenable, une oeuvre incontournable.

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Claude Lanzmann à réalisé un "documentaire de référence" sur la Shoah.
Ce livre en reprend les témoignages (habitants polonais voisins des camps, conducteurs de locomotives, rescapés des camps mais aussi le témoignage d'un bourreau en poste à Treblinka ).
Il s'agit d'un livre à lire, surtout pour ceux que la longueur du documentaire rebuterai ( approximativement huit heures).
Mais pour moi, il manquera toujours les visages...les lieux...l'ambiance particulière du document vidéo.
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Ce livre correspond très exactement au célèbre film de Claude Lanzmann sorti en 1985. La durée extraordinaire de "Shoah" (10 heures !) a pu décourager certains spectateurs et a motivé la parution du livre. Il n'en reste pas moins qu'il FAUT se confronter au film, car les images sont autrement plus fortes. Pour ma part je l'ai vu deux fois et, à chaque fois, je suis resté en état de sidération après l'avoir visionné. Ce qui est vraiment incroyable dans "Shoah", c'est la puissance d'évocation de C. Lanzmann, qui pourtant n'a utilisé aucune image d'archives. Un bord de rivière, un train à vapeur qui s'arrête dans une gare, une clairière déserte… suffisent à exprimer ce qui s'est passé à Auschwitz ou à Treblinka – avec cette voix off qui fait le récit d'une voix monocorde. Par ailleurs, le cinéaste a fait parfois appel à des témoins exceptionnels qui reviennent sur ces années de plomb: par exemple, l'interview en caméra cachée d'un ancien SS (impuni) était pour l'époque un tour de force et reste encore stupéfiant.
Cette oeuvre magistrale est fascinante. Elle parvient à nous captiver, alors qu'elle évoque des faits horribles. On voudrait croire que ces abominations ne se reproduiront plus, mais sait-on jamais ?
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Une démonstration implacable, des témoignages accablants, des bourreaux sans remords, des témoins sans regrets, des victimes anéantis.
Pour contrer le négationisme Shoah est plus qu'un témoignage du passé : Une Preuve.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'était à la fin novembre 1942.
Et comme on nous chassait du travail
vers nos baraquements, tout à coup,
de cette partie du camp qu'on appelait
le camp de la mort, jaillirent des flammes.
Très haut.
Et en un instant tout le paysage,
tout le camp parut s'embraser.
[...]
et soudain l'un de nous se leva...
nous savions
qu'il était chanteur d'opéra à Varsovie.
Il s'appelait Salve
et devant ce rideau de flammes, il a commencé
à psalmodier
un chant qui m'était inconnu :

Mon Dieu, mon Dieu
pourquoi nous as-Tu abandonnés?

[...]

Il a chanté en yiddish,
tandis que derrière lui flambaient
les bûchers
sur lesquels on a commencé, alors, en novembre 1942,
à Treblinka, à brûler les corps.
C'était la première fois que cela arrivait :
nous sûmes cette nuit-là
que désormais les morts ne seraient plus enterrés,
ils seraient brûlés.
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Les Allemands avaient même ajouté
qu'il était interdit d'employer le mot "mort"
ou le mot "victime",
parce que c'était exactement comme un billot de bois,
que c'était de la merde,
que ça n'avait absolument aucune importance, c'était
rien.

Celui qui disait le mot "mort" ou "victime"
recevait des coups.
Les Allemands nous imposaient de dire, concernant
les corps,
qu'il s'agissait de Figuren,
c'est-à-dire de…
marionnettes, de poupées,
ou de Schmattes, c'est-à-dire de chiffons.
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Tout est mort, mais on n'est qu'un homme, et on veut
vivre.
Alors, il faut oublier.
Il remercie Dieu de ce qui est resté et qu'il oublie.
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et juste au moment où nous passions, ils étaient en train d'ouvrir les portes de la chambre à gaz...
et les gens sont tombés comme des pommes de terre.
Bien sûr, cela nous a épouvantés et choqués.
Nous sommes retournés nous asseoir sur nos valises,
et nous avons pleuré comme des vieilles femmes.
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En mon for intérieur, j'avais un pressentiment,
car s'ils prennent les enfants, les vieux,
c'est mauvais signe.
"Là-bas, vous travaillerez", leur disaient-ils.
Mais pour une vieille femme,
un nourrisson, un enfant de cinq ans,
travailler, c'est quoi?
C'était absurde et pourtant,
rien à faire, nous y avons cru.
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Videos de Claude Lanzmann (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Lanzmann
Cette vidéo a été publiée en 2016 par le Mémorial de la Shoah, elle a été enregistrée en 2009 à l'occasion de la parution de son livre "Le Lièvre de Patagonie".
Le 1er épisode de son film "Shoah" est diffusé ce soir sur France 2.
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