Le voleur d'éternité : La vie aventureuse de William Petty, érudit, esthète et brigand

Quel roman ! Quel chef d'oeuvre ! Je l'avais entrepris sans trop de conviction, des histoires de statues et de vieilles pierres, ce pouvait être intéressant, pourquoi pas. Et je ne l'ai plus lâché pour tout savoir de la vie incroyable deWilliam Petty, celui auquel l'Europe et ses musées doivent d'être ce qu'ils sont. Et pourtant Dieu sait que rien ne prédestinait cet Ecossais né dans la misère la plus sombre à cette plongée dans les vestiges les plus éblouissant des lumières méditerranéennes. La pluie et la boue était son lot, pauvre entre les pauvres, dans un village de masures pitoyables au fond d'une Ecosse pire que moyenâgeuse secouée des raids de brigands impitoyables. Alors il serre les poings et se fixe deux objectifs : le mur d'Hadrien ; l'instruction. Son intelligence démesurée, son sens des enjeux, sa volonté au-delà de tout, son incroyable résistance, sa soif d''infini, lui ouvriront toutes les portes et l'emmèneront au-delà des mers, vers le soleil et la lumière qui sont son destin véritable. Brigand chevronné il écumera les sites antiques De Grèce, d'Italie, de Turquie, pour en rapporter les pièces les plus exceptionnelles qui rempliront palais et musées. C'est à cet inconnu ramené à la lumière par Alexandra Lapierre avec son immense talent que l'Angleterre du XVIIème siècle – et peut-être l'Europe entière - doit sa passion pour des collections qui sans William Petty seraient peut-être aujourd'hui à jamais oubliées. Dans cette quête d'éternité il trouvera même le bonheur.

William Petty, un drôle de révérend, érudit, esthète et brigand Voilà ce que nous propose cette biographie romancée par Alexandra Lapierre. En 1620, cet aventurier a parcouru la Hollande, l'Italie, la Grèce, la Turquie de l'époque pour ramener des trésors antiques ou tableaux pour le compte de Thomas Howard, le comte d'Arundel, richissime anglais. Ce libertin sauvera de la destruction bien des pièces uniques et ces oeuvres rempliront plus tard les musées d'Europe. Un épopée incroyable et une plongée dans le XVII.

Ce roman est un pur chef d'oeuvre! Offert par ma maman il y a maintenant 3 ans, je l'avais laissé de côté, me disant qu'il serait difficile à lire, en considérant tout le travail de recherche inclus dans « les carnets de l'enquête » apparaissant à la fin du livre, et faisant près de 120 pages…
Que j'ai eu tort !
Alexandra Lapierre, à travers son récit nous embarque dans la folle aventure "un peu romancée" de William Petty, illustre anonyme qui souhaitait sa liberté plus que tout. le style est léger et érudit à la fois, sans prise de tête, mais nous enseignant une part de l'histoire peu connue, celle de l'appropriation des chefs d'oeuvres d'antan exposés dans nos musées.
Je n'ai pas encore eu la chance de voyager dans la plupart des pays cités dans ce roman, mais désormais, je connais Venise, Constantinople et Chios grâce aux aventures de William Petty. Désormais, je ne rêve que d'aller sur ses traces, livre à la main, et de m'aventurer dans ces quartiers, pour découvrir leurs splendeurs, leurs odeurs et leurs couleurs. Si vous n'avez pas pu voyager depuis quelques temps, prenez ce livre et laissez-vous emporter !

L'Histoire a oublié le nom de William Petty ?
Qu'à cela ne tienne, Lapierre a décidé de lui redonner la gloire qu'il mérite dans un ouvrage magistral, après une enquête de 5 ans, sur tous les terrains de jeu de cet aventurier érudit du XVIIe siècle.
Cette enquête, on la retrouve détaillée dans la deuxième partie de l'ouvrage, que l'on n'aura de cesse de consulter tout au long de la lecture de la première partie - le roman biographique. On louera alors la précision et la finesse du travail accompli par l'auteur. Mais surtout, on s'émerveillera d'une écriture juste, à l'intelligence pétillante, et au style soyeux. Et quel rythme narratif !
Presque 10 ans que ce livre dormait sur une étagère de ma bibliothèque : comment ai-je pu ne pas profiter plus tôt de sa beauté et de son érudition ?
Oui, "Il faut apprendre à voir", car "le monde devient très précieux, à mesure que l'oeil s'aiguise à déceler sa beauté".
Merci Mme Lapierre, cela faisait bien longtemps qu'un roman ne m'avait pas autant réchauffé l'âme.

Qui est ce gentilhomme inconnu qui apparaît et disparaît sans cesse, un jour à Venise où à Ephèse, un autre à Pergame où à Constantinople? Alexandra Lapierre a traqué pendant plus de six ans le mystérieux pasteur William Perry un misérable petit paysan né à la fin du XVIe siècle. Il obtient une bourse pour étudier à Cambridge où il devient professeur en 1613...L'art au service du pouvoir... Petty, magistralement révélé par l'auteure.