Une lecture enrichissante
Le début du roman se situe dans le milieu du 19e siècle, dans les Vosges, plus exactement à Rambervillers. Les révolutions n'en finissent pas.
La famille Goutfeux vit dans cette petite bourgade, le père travaille à la faïencerie et la mère tient un petit commerce style bazar. Tout va pour le mieux dans cette famille où la mère donne le jour à une petite Clémentine, petite soeur pour Nicolas.
Quelques années plus tard Quirin, le père décède laissant sa femme et ses deux enfants.
C'est surtout leur histoire que nous allons suivre. Nicolas s'engage à l'armée et est blessé lors de la bataille de Sébastopol, il en revient défiguré et traumatisé. Clémence quant à elle, prend les rênes de la famille en main.
Clémence est une femme forte, un modèle de courage et de générosité, non seulement elle s'occupera de sa mère, diminuée depuis le décès de son mari et le départ de son fils, mais aussi de Nicolas qui s'adonne à la boisson et est une vraie charge pour elle. Elle va aussi avoir à faire face à la perte de ses deux maris.
Malgré tout, elle fera face à toutes les embûches de la vie avec beaucoup de force, de caractère et de volonté. Elle deviendra même une artiste et fabriquera des terres cuites vernissées (de leur vrai nom : grès flammés de Rambervillers) issues de son imagination, tout en élevant son fils Théo.
Je n'en dis pas plus tant le livre est vaste en événements qu'ils soient historiques, familiaux et autres (malheureusement souvent tragiques).
C'est la première fois que je lis
Gilles LAPORTE, un auteur Lorrain, membre de l'Académie Stanislas. J'ai été séduite par cette écriture fluide, une rédaction sans faille, beaucoup de recherche, ce livre est riche en histoire : de 1841 à 1920, période très mouvementée ! le récit est bien documenté, bien analysé et les nombreux « bas de page » aident à apprendre ou se remémorer les faits.
Jean-Jaurès, l'affaire Dreyfus y ont leur place, parmi d'autres. Et puis les artistes de l'Ecole de Nancy tels que Gallé, Majorelle, Grüber etc… n'y sont pas oubliés. Même le théâtre du Peuple à Bussang ce n'est pas peu dire !
J'ai également apprécié les termes de patois Lorrain qui sont parsemés çà et là tout au long du récit, des termes que j'ai connus et emploie encore parfois.
Merci Monsieur LAPORTE pour tout ce que ce livre, en plus d'un roman agréable à lire, m'a apporté.