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EAN : 9782259220224
240 pages
Plon (03/01/2013)
3.85/5   68 notes
Résumé :
Dans la France des années 80 en pleine mutation politique et sociétale, un jeune homme sage découvre le visage secret – et dangereux – de la femme qu’il aime. Un roman tout en ambiguïté psychologique qui est aussi le tableau d’une époque.
Que lire après L'abandon du mâle en milieu hostileVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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" Mais, à dire vrai, la gent féminine ne m'intéressait pas, ne m'avait jamais intéressé, et réciproquement. Je mettais leur indifférence à mon égard sur le compte de leur frivolité naturelle, de leur goût du superficiel, du clinquant. Or j'avais encore un peu d'acné, des lunettes, des bonnes notes et une collection de timbres - pas exactement un mâle dominant."

Études de droit, affiliation aux Jeunes Libéraux, famille de la bonne bourgeoisie dijonnaise, une vie déjà placée sur des rails prévisibles.
Sauf que le héros narrateur est fasciné par son contraire; elle fréquente des punks, assiste à des concerts débordant de décibels, elle est rebelle, sûre d'elle et inaccessible. Pourtant elle va le remarquer.
Histoire d'amour improbable et passionnée au début des années 80 (pour ceux qui auraient oublié, c'est la gauche au pouvoir épisode 1).

Rassurez-vous, avec Erwan Larher aucun risque de tomber dans la guimauve. Son héros hypersensible mais généreux en auto dérision s'exprime dans un journal personnel, le premier tiers est purement jubilatoire, mais les nuages s'accumulent, "Il va bien falloir que j'en parle", et le narrateur va découvrir l'inimaginable. Il va salement souffrir, et s'interroger sans trouver de réponses.

Un roman à la fois drôle et poignant, que j'ai lu presque d'un souffle, mais un peu sonnée, et m'obligeant donc à un arrêt pour reprendre haleine et aussi en profiter plus longtemps. Erwan Larher, après Qu'avez vous fait de moi et Autogenèse, confirme son talent non formaté et son choix de thèmes originaux; impossible de deviner où il va emmener son lecteur.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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L'abandon ici ce serait se laisser aller au pouvoir de l'autre. L'autre que l'on ne reconnait pas toujours au départ comme bienveillant pour soi, une sorte d'intuition que l'on va s'entretuer et cette intuition attire et vampirise les pensées. Si cette femme ne me regarde pas, pense notre héros, c'est que je n'ai pas de valeur alors je vais tout faire pour en avoir à ses yeux, quitte à me quitter moi, ce que j'aime, ce qui m'habitue, ce qui me tue d'ennui. Cet autre singulier, particulièrement manipulateur et pervers devient le plein du vide, tellement plein que s'il disparait notre héros s'abandonne. IL est abandonné mais s'est abandonné à ELLE. Car c'est cela l'une des trames du livre, d'un côté l'homme devient homme dans les bras initiateurs de cette femme et de l'autre il y a le vide sans elle, il devient elle.
Elle est punk bourgeoise, émancipée, il est bourgeois attaché à sa mère, ils vont s'aimer, mal ou bien quelle importance, ils vont s'aimer, c'est à amarrer leurs vies, et si le bateau s'éloigne trop, l'ancre est jetée, ils sont sur l'eau l'un et l'autre à quelques centimètres des profondeurs.
L'un sait ce qui va se passer, l'autre l'ignore.
L'un se connait, l'autre se reconnait dans l'autre.
Elle se connait, lui se reconnait en elle. Elle va même lui faire connaître la ville où il habite et dont il ignore les caves et les recoins. le mâle du livre se transforme, la femme qu'il aime reste elle-même, ne change que très peu ses habitudes, car le narrateur devient sa couverture pour ses activités et pour sa peau.
Ils se marient et n'eurent jamais d'enfants.
Le livre d'Erwan, raconte l'histoire d'un narrateur qui habite une ville qu'il ne connait pas alors qu'il y vit depuis sa naissance, une famille qu'il ne connait pas alors qu'il y est élevé depuis sa naissance, un corps qu'il ne connait pas alors qu'il l'habite depuis sa conception, le corps d'une femme qu'il ne connait pas, c'est l'un des points de l'hostilité de la vie la plus singulière et la plus attirante finalement : ne rien connaître. le milieu hostile dans ce livre ? celui de l'amour de l'autre jamais tout à fait amour et sans aucun doute, celui de l'imposture du sentiment amoureux.
Son amoureuse va un peu grâce à son soutien matériel (il fait la vaisselle et le ménage par exemple, il participe au loyer de leur appartement), devenir une écrivain reconnue. Sous couvert des mots, couverture encore, elle va peu à peu disparaître de lui, disparaître d'elle-même (vraiment pour le coup) et l'abandonner.
Il croit aimer et il l'aime, pour elle il s'oublie, l'abandon alors devient oubli de soi pour plaire à l'autre, elle veut qu'il tape, il tape, elle veut, il fait à l'encontre de ses valeurs, il devient elle pour lui plaire.
Il est docile, elle disparaît, réa-parait comme la bobine de Freud. Elle n'est finalement jamais vraiment là cette jolie femme, si peut-être au départ, lorsqu'elle entre habillée en punk dans sa classe et qu'elle prend aussitôt sa place, pas la place du narrateur mais sa place à elle.
Elle est toute entière à elle, alors quand le narrateur réussit à l'avoir un peu à lui, il croit devenir lui. Il devient fou (parce qu'il ne se reconnait pas toujours), elle remplit sa vie, absolument, obsessionnellement il l'aime parce qu'elle lui échappe dès le premier instant, il le sait et pourtant avant avec elle se marie, lui donne son nom, sa bouche, ses mots, ses mains, il est le fil.
Et quand le fil est coupé tragiquement, ce plein, ce plein intense tissé par elle, par la complexité de sa relation à lui, devient un abîme, un abîme de vide.

J'aime ce livre qui évoque l'amour deuil, d'une écriture d'un niveau littéraire dense. Il manie une sorte d'amour qui blesse et remplit à la fois, blesse et grandit les corps qui se rencontrent et s'entendent, par des mensonges, par des subterfuges pendus au-dessus du réel, sans jamais vraiment y entrer. Il pose la question de ce que nos amours nous offrent d'eux-mêmes, souvent pas grand-chose, et ce rien offert ou découvert, devient parfois ce grand tout du vaste nulle-part

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Nous sommes à Dijon dans les années 80 : le décor est installé. le reste relève de l'improbable... Je ne dis pas ça pour pointer du doigt un quelconque défaut dans l'élaboration de l'histoire. Non. le roman se construit justement sur cette idée là : ce que la vie a réservé au personnage narrateur, nul ne s'en serait douté et surtout pas lui, le jeune bourgeois de bonne famille à la raie sur le côté un peu coincé et propre sur lui. Nous découvrons au fil de son récit comment une rencontre peut bouleverser une vie. Je n'en peux dire plus, au risque de dévoiler l'histoire... Un très bon roman en lice pour le Prix des Lycéens et Apprentis de Bourgogne. Les ados l'aimeront-ils ?
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Fin 70, début 80, le narrateur, alors lycéen issu de la petite bourgeoisie Dijonnaise, élevé dans les idées droite libérale de papa et dont l'avenir semble tout tracé tombe amoureux d'une jeune punk tendance anarchiste débarquée en cours d'année dans sa classe de terminale. La jeune fille solitaire est bonne élève, elle inspire quolibet et incompréhension à cette petite bande de filles et fils à papa mais y est complètement indifférente. le narrateur est fascinée par cette fille aux idées si éloignées des siennes, sa liberté et son audace l'intriguent mais son éducation fait que, très vite, il a l'impression qu'elle se « gâche » et se met en tête de la « remettre dans le droit chemin ». Peine perdue évidement ! le narrateur intègre petit à petit l'univers de cette femme, elle ne l'accepte pas tacitement auprès d'elle disons qu'elle ne refuse pas sa présence. Ils fréquentent ensemble des concerts de punk, de rock alternatif, des squats d'anar, des bars où elle refait le monde pendant des heures avec des marginaux. Il est la, silencieux, dans un monde qui lui est étranger et avec des gens qui ont une vision du monde à mille lieux de la sienne. Il devient la mascotte, la présence de son amie légitime sa présence silencieuse et observatrice.
Cette femme va devenir son amie, sa colocataire puis sa femme.
Elle va devenir une écrivain reconnue, recevoir le Renaudot et conduire une carrière remarquable dans l'édition. Elle travaille et vis seule à Paris la semaine et rentre à Dijon le week-end.
La description de leur relation et années de vie commune par le narrateur m'a laissé un sentiment trouble, l'impression d'un amour à deux vitesses. Lui, admiratif, aimant, prêt à de nombreuses concessions et elle spectatrice de cette amour. Comme si le fait qu'elle accepte son amour lui suffisait. J'ai vraiment eu l'impression qu'elle l'aime mais comme un hasard, elle l'aime lui mais cela aurait pu être un autre. C'est très flou et l'auteur parvient à laisser planer un doute, comme un « amour indifférent ».
Puis vient le drame et mes doutes se sont renouvelés. L'auteur décrit parfaitement le manque, la douleur, l'incompréhension, les questions sans réponses qui rongent à petit feu. L'a t-elle aimé d'un amour sincère ou a t-il été, à ses yeux, la couverture idéale et parfaite pour mener à bien ces activités ?
L'auteur ancre son récit dans le réel : courant politique, milieu littéraire, événement d'actualité, musique… l'univers est précis et factuel. On croise Bernard Pivot, François Mitterrand, FOG, Attali, Minc… j'en suis venue à me demander mais qui est cette femme, comme si je ne lisais plus un roman mais un récit !

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Lorsqu'une jeune punk solitaire débarque en cours d'année dans sa classe de terminale, le narrateur, fils d'une famille bourgeoise dijonnaise, est loin de s'imaginer que 3 ans plus tard, elle deviendra sa colocataire, puis sa femme.
Peu à peu, dans une France du début des années 1980 en pleine mutation sociale et politique, cette relation va remettre en question ses repères, ses certitudes, son monde. Il va alors découvrir une félicité amoureuse qu'il n'avait jamais osé envisager. La naissance de la société post-moderne, fondée sur la réussite individuelle, le spectaculaire et le consumérisme, L'abandon du mâle en milieu hostile questionne le sentiment amoureux à travers le parcours initiatique du narrateur, qui lui-même dessine en creux le portrait de la femme aimée, insaisissable, mystérieuse, complexe. Connaissons-nous vraiment ceux que nous aimons ? Jusqu'à quel point peut-on s'aveugler sur ceux qui nous sont les plus proches ? Nos idéaux sont-ils des leurres, ou au contraire d'indispensables marchepieds vers le bonheur ? Autant de questions qui veinent ce roman prenant et surprenant autant par sa forme narrative, légère et joueuse en apparence, que par son histoire et sa thématique.Né à Clermont-Ferrand, Erwan Larher, après avoir travaillé dans l'industrie musicale, a tout quitté pour se consacrer à une vocation d'écrivain avec deux premiers romans, Autogenèse et Qu'avez-vous fait de moi ? (éditions Michalon), très remarqués par la critique.
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critiques presse (2)
Actualitte
28 mars 2013
Un récit, sur l'amour, le politique – parenthèse enchantée, partage, fraternité. La lame de fond de ce roman est une illusion qui persiste : avec les années 80 vient la déformation pernicieuse des rêves en doctrine, et des sentiments propres. Une quête amoureuse en forme de débâcle utopique.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lhumanite
18 mars 2013
Ce troisième roman confirme la qualité d’écriture d’Erwan Larher. Choix du sujet, rythme, maîtrise des registres, sensibilité, sens des situations et des dialogues : on est d’emblée conquis par la richesse de la palette.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Frédo me prend le bras et le serre, je vais hurler, je hurle, je hurle, personne n'ose bouger, personne ne dit rien, nos parents sont tétanisés et moi je hurle. Alors Frédo, Frédo le magnifique, t'aurais dû voir ça, mon amour, il se met à hurler lui aussi, comme moi, là, au bord du trou dans lequel tu vas être ensevelie, il hurle, et les autres avec, Fanfan, Tatane, Spirou, Max, tous se mettent à hurler, oh foutredieu t'aurais adoré mon amour, on s'est tous serrés les uns contre les autres, agrippés, c'est vraiment ça qui m'a empêché de tomber à genoux, de me jeter dans la fosse, j'avais tellement envie de m'écraser contre le cercueil et de rester là, les bras en croix contre toi, avec toi, pour toujours comme l'avait dit le prêtre, et on hurlait à s'en ébrécher la gorge, reprenant à peine notre souffle, on hurlait et toi t'es morte, t'es morte, t'es dans ce cercueil, putain !, mais comment c'est possible une douleur pareille ? Comment c'est possible ? C'est pas humain, bon sang, pas humain. Ils ont expédié l'enterrement, les funèbres pompeurs et le prêtre, pas du tout rassurés entre les punks hurleurs et les barbouzes impassibles.
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Mais, à dire vrai, la gent féminine ne m’intéressait pas, ne m'avait jamais intéressé, et réciproquement. Je mettais leur indifférence à mon égard sur le compte de leur frivolité naturelle, de leur goût du superficiel, du clinquant. Or j'avais encore un peu d'acné, des lunettes, des bonnes notes et une collection de timbres - pas exactement un mâle dominant.
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Pourquoi le quotidien tuerait-il l'amour puisque précisément l'amour ne se vit qu'au quotidien ?
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Le bonheur se partage mais le désespoir est solitaire.
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Pourquoi le quotidien tuerait-il l'amour puisque précisément l'amour ne se vit qu'au quotidien ?
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Videos de Erwan Larher (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erwan Larher
Erwan Larher vous présente son ouvrage "Pourquoi les hommes fuient ?" aux éditions Quidam Éditeur. Rentrée littéraire Septembre 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2339527/erwan-larher-pourquoi-les-hommes-fuient
Notes de musique : Youtube Audio Library
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