Auberge mélancolie

Quand le jour se lève, je n’ai qu’une seule envie : qu’il finisse au plus vite. Quand le soleil se couche, je noie ma solitude et ma détresse dans l’alcool, puis j’attends, impuissant, que les pires cauchemars viennent hanter mes nuits.

C’est drôle de voir à quel point tout le monde est si différent. Ça m’a toujours fasciné de constater le caractère unique de chaque individu. Certaines personnes sont très réservées, d’autres plus démonstratives. Il y a des gens calmes, d’autres plus agités. Et là, on ne parle même pas encore de leurs valeurs, de leurs intérêts, de leur façon de considérer les choses, de voir la vie, d’accorder de l’importance à une situation ou à une autre. C’est ce que j’ai toujours aimé de mon métier. Le plaisir de rencontrer des gens et d’entrer dans leur univers le temps d’un déjeuner ou encore d’un week-end.

Une véritable leçon de vie qui démontre bien qu’un amour en apparence impossible peut rapidement devenir plus vrai que nature, à condition d’y croire et de suivre la voix de son cœur. Une histoire qu’il laisse mûrir en lui jusqu’à en imprégner tout son être.

T’as toujours rêvé de voyager, de découvrir de nouveaux horizons, de vivre au rythme d’autres cultures. Ça va te changer les idées, depuis le temps que tu y penses. Et puis, au fond, qu’est-ce que t’as à perdre ? L’auberge n’est plus ce qu’elle était, et tu le sais bien. Ses beaux jours sont loin derrière et ils ne reviendront pas de sitôt. Ton désir de servir non plus n’est plus là, mon Bernard, ça aussi tu le sais. Non, vraiment, le mieux qu’il te reste à faire est de partir.

On passait tout notre temps ensemble. On riait. On avait du fun. Tout était si simple, si spontané. On se levait le matin et on s’inventait une journée de rêve. Et on la vivait pleinement. Ce n’était pas plus compliqué que ça.