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Savage Dragon tome 15 sur 12
EAN : 9781582403120
144 pages
Image Comics (29/07/2003)
3/5   1 notes
Résumé :
This book launches a bold new direction! Erik Larsen pays homage to the work of the legendary comic book creator Jack Kirby as he reinvents the very world in which the Dragon dwells. Dangerous monsters lurk around every corner in this fantastical world and the Dragon finds himself hunted and alone.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome ne fait pas suite à Savage Dragon Volume 11: Resurrection (épisodes 53 à 58, en couleurs), mais plutôt à Savage Dragon Archives Volume 3 (épisodes 51 à 75 en noir & blanc). Il contient les épisodes 76 à 81 (en couleurs), initialement parus en 2000, écrits, dessinés et encrés par Erik Larsen, avec une mise en couleurs de Reuben Rude.

Savage Dragon a tué Damien Darklord, avant qu'il ne puisse voyager dans le temps, ce qui a créé un paradoxe temporel de grande ampleur. Dragon reprend connaissance dans un endroit en flammes (une de ses spécialités) et découvre un monde post apocalyptique, Chicago en ruines, des gros monstres pas beau partout avides de chair fraîche, et quelques rares humains survivant plutôt mal que bien. Luttant régulièrement pour éviter de servir de repas, il finit par se diriger vers l'endroit où il habitait avec Jennifer Murphy (sa femme) et Angel (leur fille adoptive). À la place, il trouve un énorme cratère, ses pérégrinations reprennent sur cette terre dévastée.

Dans l'introduction de 2 pages, Erik Larsen explique que ces épisodes correspondent au début d'une nouvelle période dans la série. Il avait fait le choix conscient de marquer une rupture forte d'avec les 75 premiers épisodes. Ces 6 épisodes sont conçus comme un hommage à la série Kamandi, the last boy on earth de Jack Kirby. Avec cette référence en tête, le lecteur identifie tout de suite le garçon en fuite aperçu le temps d'une page (page 5 de l'épisode 76), en culottes courtes bleues, avec une belle chevelure blonde (oui, c'est Kamandi). le lecteur ayant lu "Kamandi" reconnaît immédiatement la situation de Savage Dragon, en tant que dernier "homme" sur Terre, évoluant dans une civilisation en ruines, avec des gros monstres à chaque coin de rue, et des humains ayant perdu leur place en haut de l'échelle de l'évolution.

De ce point de vue, l'hommage d'Erik Larsen est réussi. Il avait déjà prouvé dans les tomes précédents qu'il parle le Kirby avec aisance et fluidité, capable aussi bien d'utiliser son vocabulaire graphique (même types de postures des personnages, même sens de la démesure cosmique), et sa grammaire (séquençage des cases). Comme à son habitude, Larsen sait rendre hommage, tout en conservant un minimum de créativité, et sa narration spécifique. Savage Dragon ne devient pas naïf, il ne perd pas non plus sa personnalité. Les monstres dessinés par Larsen héritent leur apparence de ceux de Kirby, sans être une recopie. Les aventures de Dragon évoquent celles de Kamandi sans en être une copie conforme.

Plus étrange, Larsen décide d'adopter le mode narratif de Kirby sur "Kamandi", des épisodes initialement parus entre 1972 et 1976. Larsen explique dans l'introduction qu'il a choisi de rétablir des bulles de pensées, des cellules de texte explicatives, de supprimer les intrigues secondaires, et de faire en sorte que Savage Dragon apparaisse dans toutes les cases sans exception. Pour un lecteur régulier de la série, le choc est rude. Alors que Larsen l'avait habitué à une narration dense et fluide, il doit ici progresser au milieu de textes patauds et lourds pour dénicher une éventuelle information qui ne soit pas déjà disponible dans les dessins. Larsen explique que cette forme de retour en arrière narratif a divisé son lectorat. Les lecteurs de la première heure y ont vu un recul, une forme de dégénérescence rendant la lecture laborieuse, et l'intrigue trop linéaire. Les nouveaux lecteurs ont trouvé un récit immédiatement compréhensible, accessible et explicatif.

D'un côté, Larsen donne à voir un grand spectacle fantastique, reprenant même l'entame des épisodes conçues par Kirby : un dessin pleine page pour la première page, suivi d'un dessin sur une double page pour les pages 2 et 3. C'est du grand spectacle apportant une gratification immédiate, sans besoin d'un investissement en concentration du lecteur. de l'autre, la lecture de tous les textes est fastidieuse, le mordant et l'ironie de Dragon ont disparu, et la linéarité des aventures (une grande fuite en avant) laisse un lecteur plus âgé sur sa faim.

Il faut attendre le sixième et dernier épisode pour retrouver la verve caustique de Larsen, qui oublie enfin ces cellules de texte et qui divise par 5 le volume des bulles de pensées. Enfin, il réintègre une forme de caricature sarcastique, sous la forme d'un prince des mers pas très futé, et de la revanche de Mako (un homme-requin) dans une aventure sous-marine qui tâche.

Après 75 épisodes, le lecteur peut comprendre qu'Erik Larsen éprouve le besoin de changer de registre narratif. Il a fait preuve d'une inventivité sans faille pendant 7 ans, mariant violence sans retenue, humour relevant de plusieurs registres de comique, personnages sympathiques et attachants, criminels idiots, grotesques, dangereux et parfois bêtes et méchants, intrigues échevelées, suspense à couper au couteau, hommage aux grands créateurs de comics de superhéros, et parodies drôles et intelligentes. Il opère donc un changement radical pour un hommage premier degré à "Kamandi" de Jack Kirby. La radicalité de cette nouvelle orientation a permis à la série d'attirer de nouveaux lecteurs, la contrepartie étant que les lecteurs de longue n'y trouveront vraisemblablement par leur compte.

-
- Pour la petite histoire, Erik Larsen avait décidé d'arrêter la réédition en recueil (et en couleurs) après le numéro 11 "Resurection", c'est la raison pour laquelle il n'y a pas de recueils 12, 13 et 14. Par la suite, il a repris le modèle bon marché des Essentials de Marvel, ou des Showcase de DC, c'est-à-dire des compilations de 25 épisodes en noir & blanc dans la collection Archives.
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