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Savage Dragon tome 9 sur 12
EAN : 9781582403243
144 pages
Image Comics (02/03/2004)
5/5   1 notes
Résumé :
The deadly Darklord threatens to wipe out the planet Earth by swapping his doomed planet for ours and only the Dragon and the newly formed Special Operations Strikeforce can hope to save our imperiled planet! The destruction of a planet hangs in the balance! Plus, the Dragon and Jennifer Murphy travel to Godworld and witness the deadliest battle of all as the legendary God of Thunder, Thor takes on Hercules - and the winner gets Earth! All this and a guest star stud... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Terminated (épisodes 34 à 40 et 1/2). Il contient les épisodes 41 à 46, initialement parus en 1997/1998, écrits dessinés et encrés par Erik Larsen, et mis en couleurs par le studio IHOC. Ce tome bénéficie d'une introduction de Robert Kirkman (rédigée en 2003) indiquant qu'Erik Larsen est au summum de sa créativité, et qu'il vaut mieux avoir lu la série depuis le début.

Savage Dragon est maintenant le responsable d'un groupe de superhéros dépendant de l'état, un groupe spécial d'intervention gouvernemental baptisé Special Operation Strikeforce (SOS). le SOS remplace l'équipe Youngblood portée disparue (la série de Rob Liefeld lancée à la création d'Image comics). Nat Hawkins, leur agent de liaison, sollicite Savage Dragon pour qu'il accepte des contrats de merchandising pour aider à financer l'équipe. Dragon refuse de compromettre ainsi ses valeurs (ce qui déçoit beaucoup Barbaric qui ne rêve que d'avoir une figurine à son image). L'épisode 41 est consacré au mariage de Ricochet (Rikki Shaefer) et Barbaric (Bernard Runningbear). Par la suite, Darklord (un dictateur d'une Terre divergente) substitue des morceaux du sol américain en bon état, par leur équivalent ravagé de la Terre de sa dimension parallèle. Savage Dragon, Smasher (Jennifer Murphy), Rapture (Sharona Jackson), Rock et SuperPatriot se font transporter sur cette autre Terre pour stopper ces échanges forcés.

Déjà dans le tome précédent, Erik Larsen faisait preuve d'une créativité illimitée, avec un nombre de personnages distincts dépassant la centaine et un renouvellement significatif des intrigues, sans rien perdre du potentiel empathique des personnages. Ce nouveau tome continue dans la lancée. le premier épisode est l'occasion pour Larsen de rendre hommage à une bonne quinzaine de comics indépendants de l'époque, ainsi qu'à ses personnages favoris Marvel ou DC (de manière plus discrète, juste un bras ou un bas de jambe aisément reconnaissable au costume). le temps ayant fait son effet, seuls les lecteurs plus âgés seront capables d'identifier les invités au mariage : DNAgents (de Mark Evanier et Will Meugniot), FemForce, Vampirella, Hellboy (de Mike Mignola), WildCats, E-Man (de Joe Staton), Wildstar (de Jerry Ordway), Elton John, le frère de Pitt (de Dale Keown), Zot (de Scott McCloud), Flaming Carrot (de Bob Burden), Destroyer Duck (de Steve Gerber & Jack Kirby), Cerebus et Jaka Tavers (de Dave Sim & Gerhard), Ka-Boom (de Jeff Matsuda), Hulk, Spider-Man, Hibgoblin, Sandman (Flint Mako), Popeye, Marge Simpson, etc.

En tant qu'artiste, Larsen continue également à rendre hommage à ses pairs. Dans ces épisodes, il est possible de détecter l'influence massive de Jack Kirby et l'hommage à New Gods (avec Darklord ressemblant superficiellement à Darkseid et sa planète à Apokolips), ainsi que celle de Walt Simonson. Les coutures de la combinaison spatiale de Jennifer Murphy font penser à celles dessinées par Jim Starlin dans le premier épisode consacré à Warlock. Toutefois, ces influences ne supplantent jamais le style idiosyncratique de Larsen.

Effectivement ces épisodes combinent une créativité sans limite pour l'intrigue, avec le développement de très nombreuses intrigues secondaires débutées dès le premier épisode. Larsen reprend l'origine de Mace, pour en dériver une autre Terre, avec un effet temporel en retour très adroit, laissant augurer de grandes difficultés pour la suite (la naissance de Damien Farrell, futur Darklord). Larsen se sert du thème de la Terre parallèle pour placer Savage Dragon face à une autre Debbie Harris pour un effet émotionnel des plus efficaces, sans tomber dans le mélodrame basique ou prévisible. le lecteur découvre donc une aventure grand spectacle imprévisible, dans laquelle les personnages ne sont pas oubliés. Larsen développe ses intrigues secondaires à la façon Chris Claremont. D'un côté le lecteur suit les personnages principaux à chaque épisode, de l'autre les personnages secondaires bénéficient d'une page de temps à autre. Ainsi on apprend incidemment que Rita Medermade et William Jonson ont mystérieusement disparus. Mais ils n'apparaîtront que le temps d'une page durant ces 6 épisodes. de la même manière, Alex Wilde et Chris Robinson ont droit à 2 pages, essentielles, mais incompréhensibles pour un lecteur qui aurait l'étrange idée de commencer la série par ce tome.

Même pour un lecteur régulier de la série, certaines scènes laissent pensifs. En effet à cette époque, Erik Larsen supervisait plusieurs miniséries (dont celle de Freak Force, avec Barbaric, Ricochet, SuperPatriot, Dart, Mighty Man, et Rapture, 18 épisodes + 1 minisérie de 3 épisodes). du coup, le dialogue entre Liberty et Justice dans une maternité reste un peu obscur si le lecteur n'a pas eu accès à la série Freak Force (en particulier l'organisation occulte "Covenant"). C'est encore pire pour le personnage de Jennifer Murphy qui est apparue pour la première fois dans une minisérie en 2 épisodes "Savage Dragon - Sex & violence" (1997), jamais rééditée, écrite par Larsen, Tom & Mary Bierbaum, et dessinée par Adam Hughes, Mark Lipka et Rick Mays.

Heureusement, la majeure partie des références est accessible pour le lecteur régulier. Il y a bien sûr cette pleine page où Savage Dragon et Jennifer Murphy sont allongés nus dans un terrain vague, au milieu des flammes, qui renvoie à la première apparition de Dragon dans le premier tome. Il y a Frank Darling continuant de chercher les origines de Savage Dragon, examinant la possibilité qu'il soit un extraterrestre, évoquant à la fois l'amitié de Darling pour Dragon, et titillant le lecteur avec l'origine réelle de Dragon qui ne sera révélée que des années plus tard (dans l'épisode 175 paru en 2011, voir Invasion). Il est facile de reconnaître les soucoupes volantes de "Mars attacks!" en provenance directe du tome précédent. En termes de références, Larsen s'amuse comme un petit fou avec une séquence mettant en scène Bill Clinton (alors président des États-Unis, mais sans stagiaire) qui se fait apostropher par SuperPatriot des plus sarcastiques. Larsen s'amuse comme un petit fou avec ses propres versions d'Hercule et Thor, ce dernier décrochant la palme de la suffisance et du plus grand balourd que les cieux aient enfanté. La découverte d'un distributeur de canettes contenant du "New Coke" (mis sur le marché le 23 avril 1985) est un grand moment d'humour.

Comme d'habitude, Erik Larsen n'oublie ni l'humour, ni ses personnages. le cas le plus représentatif est certainement celui d'Amy Blecher (She-Dragon). Larsen renouvelle une fois encore la blague récurrente sur les voix qu'elle entend dans sa tête (en créant 5 personnages ex nihilo, juste le temps de 2 pages : Lovechild, Big Lug, Cowbloke, Might, Charisma). Toutefois, il ne se contente pas de la tourner en ridicule ; en fait il la réhabilite de manière admirable et crédible, la rendant encore plus touchante qu'elle n'était déjà, sans en faire ni une victime, ni une bécasse.

Si Larsen emprunte quelques tics aux dessinateurs qu'il admire, ses modalités de représentation restent inchangées. Les personnages masculins ont toujours des carrures impossibles (largeur d'épaules démesurée, taille fine, poings plus gros que la tête). Les personnages féminins ont une morphologie tout aussi fantasmée : taille de guêpe et poitrine énorme défiant les lois de la gravité. Larsen continue de titiller le lecteur avec des costumes fragiles, dont les déchirures révèlent les rondeurs de ces dames, le summum étant atteint lors d'une case où le lecteur voit une partie de l'auréole du mamelon de Jennifer Murphy, mais par le téton. Sous réserve de supporter ces particularités (voire de les apprécier en tant qu'exagérations réalisées sciemment à des fins parodiques), le lecteur ne peut que tirer son chapeau à Larsen qui réussit à caser des dizaines de personnages dans une case qui reste lisible, qui s'investit pour rendre chaque page de combat utile et titanesque.

Ce neuvième prouve avec éclat qu'Erik Larsen est un créateur infatigable, jamais à court d'idées, mariant le premier degré des conventions de superhéros, avec un second degré drôle et intelligent, pour des aventures ébouriffantes et originales, avec des personnages attachants. La vie de Savage Dragon continue d'épater et de divertir le lecteur dans End game (épisodes 47 à 52).
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