La dernière aventure de Long John Silver

Au creux d'une petite crique de Madagascar, un vieux pirate à la jambe de bois se tourne les pouces, entouré des richesses amassées lors de sa longue vie aventureuse et d'un petit groupe d'esclaves affranchis. Arrive un lord anglais à la triste figure abandonné par son équipage… Notre pirate – est-il besoin de le nommer puisque vous l'avez certainement déjà reconnu – accueille le rescapé mais découvre bien vite que celui-ci est un esclavagiste. Or s'il y a une chose que le vieux Silver n'aime pas, et ce pour des raisons très personnelles, c'est bien les esclavagistes. Au diable les règles de l'hospitalité ! Avec la cruauté et l'humour noir qui le caractérisent, le pirate va faire payer au lord sa cupidité et lui enlever pour toujours le goût du commerce de la chair humaine.

Les lecteurs de l'excellent « Long John Silver » de Bjorn Larsson seront ravis de prolonger un peu l'aventure avec ce court récit d'une centaine de pages à peine. A l'origine, « La dernière aventure de Long John Silver » faisait partie du roman de Larsson mais celui-ci s'est vu forcé de la couper pour réduire son livre jugé trop long par l'éditeur. Il faut donc la lire davantage comme une prolongation que comme une nouvelle indépendante, ce qui la rendra peut-être un peu difficile d'accès pour les lecteurs non avertis. En ce qui me concerne, j'ai pris un vif plaisir à ses retrouvailles avec le terrible « Barbecue », toujours aussi grande gueule et indépendant. Un petit texte sans grande prétention, mais très agréable à lire. Un peu cher pour sa brièveté, mais doté d'une très jolie couverture, ce qui fait toujours plaisir.

Je n'ai pas boudé mon plaisir lors de ces retrouvailles avec ce vieux forban de Silver, presque 20 ans après avoir fait sa connaissance chez Bjorn Larsson. La traduction est de qualité, la couverture est alléchante, signée Mathieu Lauffray.
Le redoutable "Barbecue" vit retiré de ses anciennes activités à Madagascar lorsqu'il reçoit la visite inopinée d'un lord anglais, Barrington, en fâcheuse posture et néanmoins tenace.
Est-ce l'ennui qui inspire le légendaire pirate ? Quoi qu'il en soit, Long John Silver décide d'accueillir ce rescapé pour découvrir très rapidement qu'il a affaire à un amateur de la traite des noirs.
Si notre inquiétant pirate a quelque peu perdu le goût des règlements de compte sanglants, sa cruauté ne s'est pas émoussée ni son dédain à l'égard de ses contemporains, et encore moins son sens de l'humour noir. On se doute que l'affreux Barrington paiera bien cher son arrogance et sa cupidité.
C'est court, juste un chapitre dans la vie de Silver, mais qui fait ressurgir un flot de souvenirs et nous rappelle l'âge d'or de la piraterie. Hommage non déguisé à Daniel Dafoe et au personnage de Stevenson, ce petit livre démontre de manière éclatante que les récits de piraterie ne se réduisent pas à l'édition jeunesse ou la BD, n'en déplaise à certains éditeurs... Alors hop, embarquez donc à bord, moussaillon !

Ce livre est un passage supprimé pour alléger d'une centaine de pages le livre « Long John Silver » jugé trop long, paru en 1995 aux Éditions Grasset

Ainsi donc ce passage en question est consacré au commissaire maritime, Charles Barrington. Il nous explique comment il a réussi à convaincre le roi du Danemark de financer une expédition à Madagascar pour y embarquer des nègres.


La première de couverture est joliment dessinée, par Mathieu Lauffray (à dévorer des yeux ses dessins) mais ici, c'est dommage d'avoir découpé un rectangle au centre pour y écrire en grande lettre le titre du livre, et ce rectangle découpé est collé en 4ème de couverture pour combler le vide.
Le plus intéressant est la postface de l'auteur pages 97-125, riche en explication sur son travail et celui des autres auteurs qui ont écrit sur la piraterie.

La piraterie exerce sur nous une certaine fascination pour ces hommes libres, ce « mauvais côté » vue du côté de la couronne… Alors que ce sont eux les méchants de l'histoire, eux qui faisaient commerce d'esclaves. Tout ça pour en tirer du profit.

Près de 20 ans après la parution de Long John Silver, une aventure de pirates picaresque et rocambolesque, Björn Larsson revient auprès de ce forban pour nous conter La dernière aventure de Long John Silver. Comme l'auteur l'explique dans sa postface, il ne s'agit pas d'une suite mais d'une partie du manuscrit d'origine, laquelle fut supprimée à la demande de son éditeur, pour cause de longueur excessive du roman. Et de fait, ce que l'on peut aujourd'hui considérer comme une nouvelle, n'a rien de spectaculaire ni d'héroïque, ressemblant plutôt à une sorte de fable moraliste faisant du malandrin un humaniste qui donne une bonne leçon à un esclavagiste éhonté. le récit est court et plaisant doté d'un humour noir qui fait mouche. Un tout petit plaisir de lecture pour passer une heure de détente. Pas plus mais pas moins.

Cette nouvelle est tiré du manuscrit "Long John Silver" de Björn Larsson. Un dialogue entre un esclavagiste et notre charismatique pirate préféré. Qui a le mauvais rôle, qui sera jugé par la société au final.... Sublime et intense réflexion éphémère sur la nature humaine. Pas d'action, mais cela est normal, John Silver est à la retraite, posé sur une île à vivre ses vieux jours loin des canons et autres tavernes des vieux ports de l'Atlantique.
Petit livre qui se lit vite et avec plaisir.
Il ne me manque plus qu'à trouver le livre original de Larsson pour continuer à naviguer au côté du cuisinier à la jambe de bois.