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Philippe Bouquet (Traducteur)
EAN : 9782246737414
285 pages
Grasset (01/04/2009)
3.5/5   19 notes
Résumé :

Neuf nouvelles sur la " joie de la découverte " dans lesquelles la science n'est pas toujours à la fête : un professeur qui se désole du déclin de la philologie française, matière à laquelle il a consacré quarante ans de sa vie, une jeune fille de bonne famille qui se voue à la recherche médicale et se spécialise en génétique pour tenter de trouver une réponse à ses questions ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Lorsque j'ai choisi ce livre, je l'ai fait sur la foi d'une étiquette mise il y a quelques mois « nouvelles scientifiques ». En fait il y a maldonne, ce n'est pas un recueil de nouvelles scientifiques tel que je l'entendais, mais de nouvelles sur des universitaires tous plus étranges les uns que les autres. J'ai donc eu un peu de mal à entrer dans ces histoires, mais passé les trois premières (sur neuf), le plaisir est arrivé.
Elles ne manquent pas d'humour comme La dernière conférence du linguiste qui présente un chercheur, qui dans l'enthousiasme de ses recherches, scie la branche sur laquelle il est assis (ainsi que ses collègues). Mais surtout elles montrent un univers assez décevant, où lorsque les qualités humaines s'allient aux qualités intellectuelles, il s'agit plutôt d'une exception que d'une règle. de façon assez étonnante pour moi, il règne une atmosphère d'enfermement dans la plupart.
Je remarque tout de même que les nouvelles qui m'ont le plus parlé sont celles qui mettent en scène des chercheurs dans des domaines qui m'intéressent. Est-ce ma faute ou celle de l'auteur si la philologie et la grammaire générative ne m'ont pas passionnée ?
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Quel plaisir de découvrir et savourer ces neuf nouvelles autour d'un même thème : la recherche universitaire. Neuf disciplines différentes donc neuf personnages soumis aux dures lois de la production intellectuelle.

L'écrivain suédois, Björn Larsson, invité au Festival des étonnants voyageurs à Saint-Malo, lui-même professeur de français à l'Université de Lund, connaît bien les petits et grands travers de ses chers collègues. Il ne les brocarde pas avec férocité mais les décrit avec humour et beaucoup de tendresse.

Passant du philologue, au grammairien, au chimiste au virologue au philosophe… ces neuf facettes de la vie universitaire, nous permettent de faire le tour des connaissances actuelles et de leurs limites.

Ce livre plaira beaucoup aux universitaires, car si aucun d'entre eux ne s'identifiera complètement à l'un des portraits, tous reconnaîtront un de leur défaut, une de leur qualité et surtout un de leurs collègues dans les personnalités décrites.

Mais au-delà de ce « petit monde », l'auteur à travers ses neuf récits scrute la condition humaine et pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Parfois ce sont les travers de notre société qui sont visés : le « Da Vinci Code » est bien largement préféré aux savantes études du philologue qui, seul pourtant, peut lire et comprendre les textes anciens dont prétend s'être inspirés Dan Brown. Plus grave, et quelque peu ridicule, on lui demandera de répondre à des questions posées par l'écrivain à succès mais qui n'ont rien à voir avec le sérieux de son travail. Combien de fois dans les interviews à la radio ou à télévision « le spécialiste » invité semble ennuyeux et combien plus chatoyant l'inventeur d'histoires et parfois même l'animateur du débat !

Les neuf nouvelles sont autant de petits drames très bien imaginés, surprenants et parfois angoissants à l'image du spéléologue qui met sa vie en danger pour la gloire d'être le premier à trouver un lac souterrain.

Les chutes sont toujours surprenantes un peu trop à mon goût, j'aime bien que les nouvelles ne finissent pas par « un effet » mais soient comme suspendues dans le vide à l'image de la vie.

Que ce léger reproche, qui ne reflète que mon goût ne vous empêche pas de vous précipiter sur ce livre qui, j'en suis certaine, saura vous plaire, vous amuser et souvent vous émouvoir.
Lien : http://luocine.over-blog.com/
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C'est souvent assez compliqué de parler d'un recueil de nouvelles, oeuvre fragmentée, comme on peut le faire d'un roman. Mais, ici, l'unité est incontestable et les protagonistes, puisque chacune des nouvelles se concentre sur un unique personnage, se ressemblent énormément. D'ailleurs, les nouvelles sont structurées exactement de la manière, seul le domaine d'expertise scientifique diffère: chaque chercheur prend la décision, à un moment de sa vie, d'abandonner son poste d'enseignant pour se consacrer totalement à la recherche qu'il considère être comme  le média unique de la révélation possible de leur génie, de la reconnaissance ultime de leur personne par toute la communauté scientifique à laquelle ils appartiennent. Leur passion à l'égard de leur discipline n'a d'égal que la ténacité et le dévouement sans faille avec lesquelles ils se dévouent. Chacun d'entre eux se croit sur le point de faire une découverte sans précédent, et pourtant, à chaque fois, le disque se raye, et cette découverte ardemment attendue finit par perdre tout son intérêt.
L'absolutisme avec lequel chacun voue sa vie à son domaine d'expertise est sans concession. Souvent, ces chercheurs, et ce dans tous les sens du terme aussi bien scientifique étymologique, n'ont ni mari/femme ni enfant. Ils vivent leur science comme un sacerdoce. Et ils iront au bout de celui-ci. Or, à un moment donné, l'élément humain entre en compte et va chambouler toute leur vie, qu'ils avaient si bien réglée, vouée à la découverte de leur vérité. Outre le fait qu'une vie d'ascète telle qu'ils la mènent aboutit à un échec scientifique des plus cuisants, on peut se demander dans quelle mesure l'auteur n'a pas voulu démontrer qu'il ne peut exister de science sans humanité, sans amour, en étant coupé totalement du monde qui abrite ce savoir. Que ces positions trop rigoristes et radicales ne contribuent qu'à leur propre autodestruction. La négligence du caractère de l'Homme, qui reste un être profondément motivé par un espoir inextinguible, a mené le spéléologue Joseph Guimaud à sa perte. Vouloir tout réduire à l'élément scientifique est vain comme le démontre la deuxième nouvelle ou généticienne veut s'acharner à prouver que l'homosexualité est inscrit dans les gènes.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Recueil de neuf nouvelles portant chacune à sa façon sur la joie éprouvé par une personne au moment d'une découverte qui fera d'eux un homme reconnus de tous. On croise tour à tour un philosophe, une généticienne de la noblesse, un linguiste qui va détruire sa spécialité, un astronome, un spéléo, un virologue, un philosophe, un chimiste, et un écrivain qui voulu faire le roman parfait.

Bref une mosaïque de personnage, plongés dans des situations qui tirent bien vite vers l'absurde. Chaque nouvelle est une destination littéraire à elle toute seule; Larsson utilise des chemins chaque fois différents. Parfois absolument magnifique, parfois simplement divertissant, une chose est sûr ces neufs nouvelles forment un recueil tout à fait délicieux. C'est un livre complexe, l'apprécier dans toutes son ampleur demande certes un peu de temps mais c'est sa lecture est un vrai plaisir...
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Peu connu, ce livre est une formidable analyse du danger de toute découverte. Nous ne sommes pas ici dans une millième étude sur les dangers liés aux incursions dans les champs techniques,chimiques et scientifiques, non, nous sommes bien dans un roman intelligent qui dévoile le danger lié à la résolution d'une énigme philologique, d'une prospection dans le champ grammatical bref dans une de ces disciplines qui semblent si éloignées de tout risque.
Passionnant, lumineux et original, ce livre aurait mérité 5 étoiles si l'écriture (ou la traduction ?) ne présentait quelques maladresses
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Il est grand temps que le monde sache. Cela fait cinquante ans que ce carnet est chez moi. Vous vous demandez sans doute comment il est arrivé entre mes mains. La réponse est simple. Je l’ai volé. A vrai dire, je ne l’ai pas fait exprès. Quand je l’ai sorti clandestinement de la Bibliothèque nationale, je n’avais l’intention de le garder que quelques jours. Le lire, le tenir entre mes mains, jouir du fait de savoir que j’étais le premier et le seul, à part Flaubert lui-même, à parcourir ces lignes. Imaginez un peu ! Savoir, avec une absolue certitude, que je possédais un objet unique au monde. Que j’étais le seul à connaître les secrets de Flaubert. Après cela, j’ai été incapable de le rendre.
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Il voulait le bien de l’humanité, c’était vrai, mais en masse, tous ensemble, en tant qu’espèce, et se souciait beaucoup moins des individus. Sans aller jusqu’à les considérer comme des instruments, il y voyait surtout des moyens justifiant ses fins. Il fallait bien que quelqu’un s’occupe de l’ensemble des êtres humains, aussi. On pouvait donc raisonnablement soutenir que Binger Holmgren était unique : il était aussi peu raciste qu’il était possible de l’être. Pourquoi aurait il traité les gens différemment, en fonction de la couleur de leur peau, de l’aspect de leurs cheveux lu de la forme de leur nez ? Tous ne couraient ils pas le même risque d’être victime d’un virus ?
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L’univers est immensément grand. Même si je vouais toute mon existence éveillée à l’observer, je n’en verrais qu’une infime partie. Je dois reconnaître que j’ai du mal à accepter le fait que la plus grande part de ce que j’aurais vu disparaîtra avec moi. Si je pouvais formuler un vœu susceptible d’être exaucé, ce serait que les souvenirs soient automatiquement enregistrés dans une vaste mémoire collective transmissible aux générations futures. Il est désespérant de se dire que l’essentiel des connaissances et de l’expérience que chacun de nous accumule disparaîtra avec nous. Pourquoi ne sommes-nous pas plus nombreux  à nous en inquiéter? Les religions elles-mêmes ne se soucient pas de perpétuer les connaissances. Ne serait-ce pas une consolation que de s’imaginer Dieu en possession d’un gigantesque disque dur dans lequel tout ce dont nous avons conscience pourrait être stocké pour l’éternité, afin que cela ne risque pas de se perdre?
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Au cours des années qui suivirent, Birger travailla encore plus dur, si possible. Il négligea femme et enfants, même si ceux-ci ne purent guère noter de différence par rapport à ce qui se passait précédemment. Ils avaient pris l’habitude que leur mari et père ne soit qu’exceptionnellement présent à la maison. La seule nouveauté était qu’il travaillait également le samedi et le dimanche.

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Il avait beau vivre dans son ancien français, il avait lui aussi besoin d’un peu de compagnie humaine, de temps en temps, surtout si la conversation, ainsi qu’elle le fit tout naturellement, venait à porter sur les subtilités de l’emploi du subjonctif dans le français du haut moyen-âge
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Bjorn Larsson, Présentation
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