AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246784524
496 pages
Grasset (24/10/2012)
3.27/5   100 notes
Résumé :
Par une brumeuse nuit de février, l'éditeur Karl Petersén arrive, non sans quelques inquiétudes, dans le port d'Helsinborg, avec une bouteille de champagne et le contrat du poète Jan Y. Nilsson, qui vit à bord d'un bateau de pêche. L'éditeur l'a persuadé d'écrire un roman policier, futur best-seller, déjà vendu aux plus prestigieuses maisons d'édition d'Europe. Mais le poète acceptera-t-il de le signer? Se résignera-t-il à sacrifier sa réputation et à se plier aux l... >Voir plus
Que lire après Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiersVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 100 notes
Après des années de vache maigre, le poète Jan Y Nilsson est en passe de devenir riche et célèbre grâce, non pas à ses vers, mais à un roman policier ! Sur sa péniche amarrée dans le port d'Helsingborg, le poète s'interroge. Doit-il sacrifier son art, ses convictions, ses valeurs et signer le contrat juteux que lui propose son éditeur, Karl Petersén ? Son amie de toujours, sa muse, Tina, pense que non et affirme que cette incursion dans la littérature noire sera préjudiciable à son image. Mais Anders Bergsten, l'auteur de polar et ami qui l'a aidé à s'immerger dans cette nouvelle forme d'écriture, l'a convaincu qu'il aurait tort de se priver d'un confort financier mérité. Et c'est aussi l'avis de Petersén qui l'a incité à suivre cette voie et qui doit venir le soir même pour récupérer les dernières feuilles de son roman et lui faire signer son contrat.
Jan Y n'aura guère l'occasion de connaitre les conséquences de sa trahison à la poésie. Quand l'éditeur arrive, guilleret, de Stockholm, il trouve le poète mort, pendu. Tout laisse penser à un suicide. Mais tel n'est pas l'avis de Martin Barck de la police maritime d'Helsingborg. le commissaire, qui se pique d'être lui-même poète, grâce à une observation attentive des lieux, conclut au meurtre. Mais qui voudrait du mal à un poète ??

Quand un auteur suédois surfe sur la vague des polars suédois en écrivant un polar suédois dans lequel un poète suédois surfe sur la vague des polars suédois en écrivant un polar suédois...Et bien ça donne un polar suédois bourré de références et de clins d'oeil, plein de recul et à l'intrigue solide. La poésie et la création littéraire sont au coeur du roman qui offre aussi une belle incursion dans la vie d'un éditeur passionné. Un polar atypique et original, à tendance satyrique, qui ravira les amateurs du genre mais aussi les férus de poésie. Très divertissant !
Commenter  J’apprécie          442
L'Europe du Nord est connue pour ses polars de qualité et pour ses poètes. Björn Larsson fait le pari de réunir ces deux domaines aux antipodes du vaste monde de la littérature dans un seul et même roman. Pari risqué mais habilement relevé, et réussi ...

Un poète collectionneur d'aubes (et je ne peux m'empêcher de penser à l'amateur d'aubes, un poème de Paul Nougé, surréaliste belge) est retrouvé mort dans son bateau, dans un port de pêche suédois.

D'autres auteurs ont mêlé poésie et intrigue policière, comme le Chinois Qiu Xiaolong et l'Islandais Ragnar Jonasson. Björn propose ici une autre approche mais tout aussi convaincante : à travers les réflexions du policier en charge de l'enquête, poète à ses heures, il s'interroge sur la poésie, ses exigences, son avenir dans un monde de l'édition de plus en plus guidé par la recherche du profit et sa place dans nos sociétés modernes, car « Se rendre utile ! N'était-ce pas l'essentiel, dans la vie, tout compte fait ? Que ce soit arrêter un meurtrier ou écrire un beau poème. »

Les vrais amateurs de polar trouveront peut-être quelques longueurs, mais pour ma part je les trouve essentielles à l'ambiance.
Commenter  J’apprécie          423
Le titre de ce roman a éveillé ma curiosité . Comment ? Il serait question de poésie dans un roman policier ? Et bien oui, Björn Larsson renoue avec le polar en détournant les codes du genre, pour nous offrir un texte où intrigue policière et poésie s'entremêlent.

Karl Petersen, éditeur de renom, se rend un soir sur la péniche du poète Yan Y Nilsson pour la signature de son premier roman policier, promis, avant même sa sortie, à un retentissant succès européen . Après bien des tergiversations et la crainte de trahir son art, Yan Y Nilsson s'est en effet lancé dans une virulente diatribe contre la finance internationale avec L'Homme qui n'aimait pas les riches. Alors que le champagne s'apprête à couler à flot, Petersen découvre avec stupeur son jeune poulain pendu. Rattaché à la police maritime et de permanence ce jour-là, le commissaire Martin Barck , poète mélancolique à ses heures perdues, hérite de l'enquête. Il découvre très vite qu'il s'agit d'un meurtre maquillé en suicide. Mais qui pouvait bien en vouloir à Jan Y. Nilsson ? Dénonçant les malversations des rapaces de la finance, son roman dérangeait-il l'un ou l'autre de ces criminels en col blanc ? Et que va-t-il advenir du roman à paraître que Nilsson n'a pas terminé ?

Bjorn Larsson nous propose une véritable enquête policière, mais aussi et surtout une réflexion sur la littérature et les stéréotypes, une étude de moeurs sur le milieu de l'édition, et inclut même dans le récit de vrais morceaux de poésie qui ne sont autres que ceux du poète breton Yvon le Men. le ton est incisif et ironique. Cette satire du monde éditorial développe cependant trop d'idées convenues. C'est aussi un peu lent et outrancier dans les rebondissements. Mais cela reste un polar original et atypique pas déplaisant, qui aurait mérité plus de singularité.
Commenter  J’apprécie          390
Quelle lecture réjouissante, quel livre original! Je suis passionnée de poésie et j'aime lire des romans policiers. Et voilà que cet auteur suédois a l'idée géniale d'associer ces deux genres littéraires! Même si une certaine incompatibilité semble émaner du titre...

Embarquez avec moi à bord du bateau de pêche " Mademoiselle Ti". Bon, d'accord, nous n'irons pas bien loin, car il reste à quai. Mais c'est là qu'habite Jan Y . Nilsson. Quoi? Vous ne connaissez pas l'immense poète ? C'est vrai que son succès reste très confidentiel, et qu'il ne doit d'être publié qu'à son éditeur, Petersén... Mais les choses vont changer, même s'il hésite encore, car il a voué sa vie à la poésie. Il a presque terminé un roman policier que l'éditeur l'a poussé à écrire, connaissant son talent de conteur. Eh oui! Changement de cap... Petersén va bientôt arriver, porteur de bonnes nouvelles...

Et que trouve-t-il, le pauvre éditeur? Nilsson pendu sur le bateau!!

C'est sans compter la vigilance du commissaire maritime Martin Barck, qui se rend compte que le présumé suicide du poète est en fait un meurtre maquillé. Plusieurs pistes se présentent, notamment celle d'un financier qui n'aurait pas aimé que le poète brocarde et dénonce les riches dans son roman. Mais les policiers pataugent... Et un autre personnage meurt.

Il y a une enquête, des suspects, certes, cependant le livre présente bien d'autres thèmes et se révèle très riche : en réflexions justes et passionnantes sur l'acte d'écrire, sur la poésie, son rôle pour soi-même et dans le monde. En incursions dans le monde cruel et régi par l'argent de l'économie, de l'édition .

On y trouve aussi des clichés malmenés: le poète maudit et désespéré qui finalement ne s'est pas donné la mort, le commissaire que l'on n'imagine pas poète à ses heures. Des clins d'oeil ,de l'espiéglerie: les textes poétiques de Nilsson qui jalonnent le roman sont en fait ceux d'un poète breton que j'aime beaucoup et qui a accepté de se prêter au jeu, Yvon le Men. L'auteur y va aussi de son petit poème... En plus il ya une mise en abyme amusante quand le commissaire lit le roman policier inachevé. Quant aux dialogues , ils sont souvent savoureux, pleins d'humour . Seul regret, j'ai deviné très vite qui était coupable.

Un moment enchanteur, malgré les morts, que ce roman! Je l'ai savouré de la première à la dernière page. Alors, à votre tour, monterez-vous à bord? Je vous le souhaite car vous en retirerez beaucoup de plaisir!
Commenter  J’apprécie          358
Björn Larsson a écrit un roman très original, mêlant poésie, réflexion sur la poésie, drame psychologique, polar.

Le poète, Jan Y. Nilsson, vit modestement sur son bateau après des années de labeur consacrées à son art, sans aucune concession. Il accepte pourtant la proposition de son éditeur d'écrire un roman policier, succès assuré pour un auteur suédois, afin de le dédommager d'avoir édité son oeuvre à perte. Mais à 50 pages de la fin il est retrouvé pendu, alors même qu'il allait signer son contrat.

Malgré la mise en scène de suicide par pendaison, Barck, le commissaire-poète, flaire le crime. Une flaque de sang aux pieds de la victime révèle en effet un stylo planté dans le cou du défunt qui ne peut pas l'avoir été par lui-même...La solution doit se trouver dans le manuscrit, qui dénonce, on s'en doute bien, d'affreux spéculateurs responsables de la crise économique...Ou bien une de ses victimes décidée à se faire justice elle-même ?

L'éditeur, lui même menacé, ne veut pas céder : le livre doit paraître même au prix de quelques falsifications.

L'enquête s'avère complexe. Un mobile incertain, pas de suspect, une famille lointaine et indifférente, des amis éplorés, une amoureuse désespérée à qui Jan Y. a légué son oeuvre...Et finalement, pourquoi ne pas suivre les vers du poète ?

D'abord il y eu le chagrin
l'incroyable chagrin
de n'avoir pas cru
que l'on naissait avec sa mort

Beaucoup de clins d'oeil, de références littéraires, d'allusions ironiques aux polars suédois - le livre de Jan Y. s'intitule "L'homme qui n'aimait pas les riches"...Une réflexion également sur la place de la poésie dans nos sociétés, peu goutée, sur celle du polar, beaucoup plus apprécié. Et cette idée astucieuse - glisser le poème au coeur de l'enquête policière - dans un subtil jeu de miroirs.

Alors avis aux amateurs aussi bien de poésie que de policiers scandinaves !
Commenter  J’apprécie          222


critiques presse (2)
Actualitte
05 février 2013
Par son essence même et parce qu'il les condamne, ce livre ne porte donc pas en lui les éléments d'un best-seller. Qu'il puisse le devenir serait un sacré coup de maître, plutôt renversant mais certainement utile car, à l'issue du livre, le lecteur est convaincu d'une chose : la poésie a le pouvoir de changer le monde.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LesEchos
16 novembre 2012
Le roman de Larsson est un éblouissant jeu de miroirs : le manuscrit inachevé du poète, décrypté par le policier, est peuplé de personnages empruntés au « réel. »
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
Il avait porté haut les couleurs de la bonne littérature, même si les vents séduisants et parfois rentables de la superficialité avaient soufflé forts et cinglants du côté des médias. Il s'était obstiné à éditer des livres qui survivraient à la rentrée littéraire et qui auraient une deuxième vie en livre de poche. Il avait même publié un ou deux titres qui s'étaient vendus plus d'une dizaine d'années. Ils n'étaient pas si nombreux à pouvoir s'en vanter, si tant est qu'il restait des éditeurs, des critiques ou des libraires à penser que l'on peut en tirer une certaine fierté. La littérature était devenue un produit de consommation, avec date de péremption, comme la viande et les légumes des supermarchés. Même les bibliothèques avaient commencé à faire le ménage sur leurs rayonnages pour privilégier les nouveautés que tout le monde lisait.
Commenter  J’apprécie          80
L'aube ! Il était tellement accaparé par ses pensées qu'il avait oublié pourquoi il s'était levé si tôt. Il monta les quelques marches qui menaient à la passerelle, tenant une tasse de café qu'il avait l'habitude de serrer dans la paume de sa main pour que la chaleur se répande jusqu'au bout de ses doigts. Puis il attendit...
Quelques minutes plus tard, il perçut les premières lueurs et il ne lui fallut pas longtemps pour distinguer un peu de bleu foncé, dans le noir de la nuit, qui se changeait lentement mais imperceptiblement en bleu clair et se propageait d'est en ouest. Le ciel était pur, à part un gros nuage qui se dressait au nord et que le soleil teintait de jaune. La journée promettait d'être belle, mais pour combien de temps ? Au loin, à l'ouest, au-dessus du Danemark, serpentaient d'étroites bandes de nuages hérissées de pointes qui annonçaient un vent fort et l'arrivée d'un front... Il collectionnait les aubes, ce qu'il y avait de plus insaisissable au monde.
Commenter  J’apprécie          60
Il avait écrit des milliers de vers , mais rien qui méritât le nom de poésie, à ses yeux. Depuis il savait en quoi consistait cet art: rendre le monde visible.(...) Il fallait trouver les mots qui faisaient ressentir l'amour et la haine, la joie et la peine,le banal et l'invisible ,et rendaient leur présence concrète, perceptible et incontournable. Il s'était fixé pour but d'empêcher ses lecteurs de passer près de ces fragments de réalité sans les voir, sans les prendre au sérieux.
Commenter  J’apprécie          112
Anders lui avait fait remarquer que presque tous les criminels de la littérature policière suédoise avaient connu une enfance difficile, été victimes de mauvais traitements et d'abus sexuels, eu des parents divorcés qui en plus étaient alcooliques ou toxicomanes. Ce n'était sans doute pas un hasard : parfois il semblait que l'écrivain suédois, pour être pris au sérieux, se devait de raconter sa jeunesse malheureuse. Meurtres, traumatismes infantiles, alcoolisme et cuites sous toutes ses formes, le tout pimenté d'une bonne dose d'angoisse, telle était la spécialité de la littérature suédoise.
Commenter  J’apprécie          70
Si l'on se trouvait dans l'obligation bien compréhensible de prendre un travail, disait Rilke, il convenait que ce soit dans un domaine qui n'ait rien à voir avec la littérature. Il fallait en particulier fuir comme la peste le journalisme et la critique littéraire. Jan Y avait souligné d'un triple trait un passage dans lequel Rilke mettait son jeune poète en garde contre l'idée de se vouer à "d'irréelles professions semi-artistiques qui, en faisant miroiter une proximité avec l'art, nient et attaquent, en pratique, l'existence de tout art, comme le font le journalisme dans son entier et à peu près toute la critique et les trois quarts de ce qui s'appelle, ou veut s'appeler, la littérature". Il n'était pas très difficile de deviner que Rilke - et Jan Y avec lui - aurait rangé le roman policier dans la dernière catégorie, particulièrement néfaste à l'art.
Commenter  J’apprécie          40

Video de Björn Larsson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Björn Larsson
Bjorn Larsson, Présentation
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (207) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1209 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..