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(01/01/1900)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Après une enfance presque banale, presque normale, abandonnée par son père, surprotégée par sa mère, May , enfant sage, quitte sa musulmanie natale pour tenter sa chance en occident. En perte de repères, elle y découvre contre toute attente , la foi, mais pas seulement. Elle y fait aussi des rencontres du 3 eme type.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
AD FEMINAM : Chronique de Fateh Bourboune
25 juillet 2013, 17:12
Auteure : Yano las
Titre : Ad feminam
Editions : Ed Aile de May
Année : 2013


Aller jusqu'au terme des 167 pages à lire sur la surface éclairée me parut une épreuve impossible à subir, impossible à passer avec succès. Depuis longtemps, pour ne pas dire toujours, je considère du haut de ma confortable conviction que le livre doit être tenu d'une seule main et les pages tournées de l'habile coup de pouce de la même main, coup de pouce dont j'ai la maîtrise après une si longue pratique.

Face à l'écran, Je lus la première, puis la seconde, puis la troisième phrase, montrant quelque résistance simulée, quelque réticence due à un préjugé tenace dont je finis par me défaire tant le voyage dans les phrases et les chapitres sembla plaisant.

Aussi, ai-je lu « Ad-feminam » -à l'écran s'il vous plaît- d'un relai de poste à l'autre sans aucun arrêt, sans inconfort d'aucune sorte. C'est dire que la monture est de qualité.


« Ad feminam » est un authentique pot-pourri. Il constitue le réceptacle du fruit de la récolte réalisée aux différents buissons épineux ou aromatiques, jalons des allées d'une société prisonnière de ses traditions, de ses pratiques désuètes qui ne relèvent parfois d'aucune logique et de sa religion ayant perdu tout esprit d'être tant prise au pied de la lettre.

«Ad feminam » roman d'apparence familial est écrit sous le sceau et dans le genre baroque.

Baroque, « Ad feminam » l'est tant le texte mélange les genres, les fait se succéder, cohabiter et jouxter dans une progression et une évolution respectueuses, coextensives de celles de la société. de la prose narrative la plus classique à la prose virtuelle du blog, passant par le récit fantastique et la poésie, le texte franchit la ligne de départ aux alentours de 1963 date de naissance de May, pour s'achever dans le nouveau siècle.
« Ad feminam » tient aussi du fantastique, univers des métamorphoses immédiates de la réalité sévère sous l'effet impitoyablement pervers de conditions familiales et socio-historiques. Métamorphoses d'un monde tragique en un monde magique où se résolvent, non sans onéreuses hypothèques les conflits en territoire magico-mystique.
Baroque, le roman inclus aussi genre le familial. Etant l'un et l'autre sous différents aspects, divers angles et ni l'un ni l'autre parce qu'il se soustrait intelligemment aux rigueurs d'un genre, il se confine par ses transformations dans un espace hybride.
En effet, « Ad feminam » n'est autre que la réécriture baroque du statut ambigu de May l'enfant jouet des lubies violemment sourdes de son entourage immédiat et des soubresauts de la destinée dont les brides sont souvent entre le mains des décideurs.
Couchée sur le livret de famille May est reniée au quotidien par d'incessantes avanies qui la mettent au ban de la société des siens et de la société. Rencontrant son père, elle est invitée à signer un renoncement à sa part d'héritage qui est une implicite reconnaissance de son renoncement à sa paternité.
May subit l'adversité, la jalousie et la rivalité de sa soeur alors qu'elle était de l'autre côté de la méditerranée. Sa soeur la rejoint. Elle tente de lui ravir son époux Jawad.
May, le principal personnage du roman, traverse les trois époques du texte. Ces dernières sont consubstantielles aux trois genres principaux d'écriture auxquels l'auteure à recours. Chaque époque trempe sa plume dans l'encre d'un genre. Elle est consignée sur le parchemin idoine à sa conservation. Autrement dit, d'une vie guindée dans ses conventions rigoureuses, ses percepts et principes encalminés des suies de brûlots aujourd'hui ignifuges ou revenus sur la ligne de front vers un quotidien d'inventions nouvelles et inattendues, d'innovations ne surprenant plus personne pour aboutir dans le monde virtuel des grandes solitudes non démunies de solutions économiques.

Pot pourri, est la famille de Jawad le second époux de May connu en France. le libanais et l'algérienne de par leurs origines différentes et celles de leurs deux filles Maroua et Médina enfants adoptives importées d'Afghanistan, précisément de Kaboul constituent un pot pourri. La profusion des nationalités d'origine additionnent au melting pot les saillies caractérielles et comportementales spécifiques à chaque région. Cosmopolitisme et diversité culturelle sont le fondement de la famille composite, « baroque » par conséquence logique.
Le baroque bascule sans transition : 1/ du mélange de genres littéraires, 2/aux péripéties et mode de vie de May , /3 au mélange de races et de cultures.
Baroque, l'époque française, lorsque May, l'héroïne, s'impose la discipline et la morale musulmanes dans un pays étranger prônant la diversité cependant l'interdisant par la condamnation de l'ostentation ou de sa visibilité qui est sa première expression.
En effet, partie ailleurs, en France, pour se mieux libérer, pour se hisser à la mesure de ses ambitions, May est l'hôte de deux prisons : la première étant le regard de l'autre pour qui elle reste l'étrangère/l'algérienne. La seconde prison est ce choix délibéré de se distinguer par l'apparence vestimentaire, en d'autres termes d'être mieux recluse d'être autre dans ce même autre regard.
Les études universitaires de May, entreprises et achevées n'assurent ni bonheur, ni confort, ni rente. L'effort n'est pas à la dimension de l'ambition et de l'acquis. Poursuivies contre le gré et le choix quant au lieu et à la spécialité, elles n'aident en rien dans le parcours d'une vie et d'un vécu toujours contre le gré et le choix, aux antipodes du libre arbitre, de la volonté, de la décision.
Pot-pourri de la rencontre avec les schismes de l'islam, le christianisme et une société négativement prévenue jusqu'au seuil de la xénophobie contre tout ce qui est algérien. Tout s'y côtoie et s'y mêle, image fidèle de la rue à une heure de pointe ou un jour de repos et d'effervescence. Image de la planète.
Réprouvée, maudite, mentalement bannie, confinée dans un ergastule de sous-entendus et d'allusions dont chaque membre de la famille est à la fois geôlier et bourreau, May est l'enfant surnuméraire, l'intruse au statut précaire par défaut de légitimité. Elle est mise au compte des exclus pour imprécision de statut et à celui des inclus pour l'iconiser bouc émissaire. Elle est responsable de la faute falote, probablement commise par sa mère. On lui impute l'entière responsabilité d'une immoralité supposée dont nul n'est témoin fiable ou digne de foi. L'indignité de l'adultère maternel la rend indigne de la famille.
Enfant au statut ambigu, May est tenue sous la férule de la persécution. Coupable d'être née, elle est coupable de tenir à la vie ou de rester en vie. Sa tante lui dit en page 16
« -Moi a ta place, je prendrais mon balluchon et je partirais. »
Son frère Sami ne manque pas de lui donner ce conseil pour se pendre en page 17 :
« -Ben simplement, tu prends une corde, tu l'attaches à ton cou, tu attaches la corde à la poignée d'un placard assez haut et tu montes sur une chaise. »
May est invitée à partir ou à mourir. Entre ces deux termes seules les représailles la guettent, la sourde persécution et les reproches grimés. Elle les subit dans l'innocence des non initiés. Or, on l'initie au mépris et à la défaite jusqu'à la subite révélation assénée telle une sentence.
« - Je ne suis pas ton père, répondit-il d'une voix forte, manquant s'étouffer. » p29
« Sa mère avait répondu d'un air mystérieux, sceptique :
-Ton père… ? »
May part et meurt.
Elle part après un simulacre de mariage et une parodie de divorce qui se déroulent le même jour en présence de témoins. L'acte le plus solennel de l'existence est annulé dans la désinvolture d'une biffure sur une faute d'orthographe, de syntaxe devrais-je dire, car May est un personnage syntaxique. May est mariée à Kousin dont elle ignorait jusque là l'existence. Elle est sortie du lit pour assister à la grotesque cérémonie. Sortie de la torpeur de l'innocence elle est jetée dans l'horreur avec insouciance.
May part non pour les Usa son but premier, son ambition initiale, mais pour la France où elle poursuit des études refuge contre la déception de ne point réaliser ses authentiques attentes. Elle part pour réussir, elle meurt symboliquement d'échouer après un dur et âpre combat. L'échec est total : Echec familial, échec social, échec professionnel.
May part même pour la Mecque l'ultime voyage du musulman en quête de rédemption, de résipiscence. Elle est de tous les départs pour des arrivées en des ailleurs non prévus et des voyages tourmentés de soubresauts, de détours et de haltes festives parfois, vite troublées ; intempestives souvent pour lui subtiliser son bonheur.
« Ad feminam » retrace le parcours d'une femme piégée par son entourage, sa société, rompus à et volontaires pour ce genre d'exercice : semer le doute, réduire la volonté, freiner l'allant, initier au mépris de soi. En effet May est maintenue dans l'ambigüité de son statut et de ses origines même par sa mère, complice de la cabale par le silence et les allusions. Les interventions dubitatives, narquoises et concises de la mère accroissent les incertitudes de la fille et précarisent son statut. Sur le campus en France, une fois May fiancée à Jawad, toutes ses connaissances féminines l'abandonnent. Etant mise sous le patronage d'un homme la solidarité de ses consoeurs ne joue plus.
Ainsi, le projet sociétal au féminin est-il mis en échec par la mobilisation des femmes elles-mêmes autour de l'échec dans leur souci de conservation d'une image de la société en se faisant respectueuses de valeurs et usages obsolètes et oblitérés par les combats et les luttes. La tacite, sournoise, insidieuse et indéfectible complicité joue systématiquement et dans tous les cas contre toute clairvoyance, fidèle à toutes les obnubilations.
Dure, déplaisante la réalité ne laisse qu'un exutoire : le délire, l'imaginaire, la folie.
Par son écriture et à travers elle, par le recours aux mélanges des genres et des styles, Yano las, tient de multiples discours subtilement et solidairement imbriqués au point qu'il est difficile de se suffire d'une première lecture tel que je l'ai fait, pour les découvrir.
Le dialogue entre les genres est générateur de sens et rénovateur de l'essence même du discours initialement tenu. de l'ordre maintenu au prix d'une discipline coercitive et mentale au désordre obtenu grâce à une autre discipline, la mise en opposition révèle autant l'évolution que la révolution et exhorte au soutien de la première et prévient des effets de la seconde.

BOURBOUNE FATEH.
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Mon avis :
Voilà un livre que j'ai failli, par un excès de courtoisie, refuser de commenter. Je m'apprêtais à écrire à l'auteur pour lui dire ce que je pensais des petites maisons d'édition qui n'offrent pas le minimum à leurs auteurs : une relecture digne de ce nom. Mais comme j'aime savoir de quoi je parle, je me suis intéressé à cette maison d'édition : Aile de May.
Tiens ! May, c'est le prénom du personnage de ce livre ! Coïncidence ? Voyons, voyons… À qui doit-on envoyer son tapuscrit ? À l'auteur de Ad feminam… qui précise : « Vous devez être irréprochable… Vous devez donc lire et relire votre ouvrage… le mieux serait de le faire lire par des proches, cependant, vous risquez des critiques qui ne seront pas toujours objectives et qui auront plutôt tendance à flatter votre égo. »
Et un peu plus loin : « Après lecture, vous recevrez une réponse par e-mail sous deux mois. Sachez toutefois que les livres avec des textes approximatifs ou comportant trop de fautes, aussi bien de syntaxe que de grammaire ne seront pas acceptés
.Le tapuscrit sera refusé également si son contenu (voir étape 1) ne correspond pas à nos critères de qualité. »
Là, j'ai un peu oublié ma courtoisie… Yano Las aurait été bien avisée de suivre les conseils qu'elle dispense aux auteurs et de se trouver des relecteurs capables de lui faire des retours objectifs, plutôt que d'écouter les quelques commentaires qui l'encensent sur Booknode. L'ensemble est brouillon, avec des passages sur lesquels on passe trop vite, et surtout l'impression que l'auteur ne sait pas vraiment elle-même dans quoi elle veut nous entraîner. En plus de ce flou qui n'a rien d'artistique, c'est bourré d'erreurs en tout genre : phrases mal bâties, incohérences, fautes de ponctuation, contradictions…
Je n'ai pas tout relevé, mais c'est quasiment à chaque page que des détails m'ont agressé l'oeil avec des phrases du genre :
« Incapables de se séparer d'objets qui représentaient tant à leurs yeux, une partie de leur jeune histoire, un grand pan de leur vie, ils décidèrent d'emporter avec eux les objets neufs qui symbolisaient une nouvelle étape de leur vie et de laisser tout le reste. »
Ben, faudrait savoir !
Et quelques lignes plus loin : « l'étagère en bois noir qu'ils avaient encore vingt ans après, les deux autres étant devenues obsolètes. » Vingt ans après quoi ? Dans le récit, ils sont mariés depuis moins de cinq ans… C'est quoi ? Une faute de temps ? Ils l'auront encore dans vingt ans ? Et puis « obsolète ! » Comment une étagère peut-elle être obsolète ? Démodée, cassée, oui. Mais obsolète !
Dans le genre contradiction, on trouve aussi ça : « Paradoxalement, elle ne ressentait pas, n'éprouvait pas le besoin de connaître l'identité de son géniteur. Ça ne lui manquait pas... encore... C'était peut-être encore trop tôt. Qui sait. »
Dix lignes plus loin et sans transition, elle dit exactement le contraire : « avec en tête, désormais une seule question : miroir, ô miroir, dis-moi... qui est mon père ? »
Ce sont des exemples parmi d'autres…
Le résumé nous laisse attendre un récit qui flirte avec le fantastique. Je n'y vois que du psychodrame. On ne peut adhérer à un récit fantastique que si l'on y croit comme étant réel. Ici, l'auteur ne semble pas être elle-même persuadée de la véracité de ce qu'elle nous décrit. Ça reste donc du domaine de l'hallucination, de la schizophrénie. Promesse non tenue !
Dans la dernière partie, on sort carrément du roman, avec l'insertion de la vie de l'auteur dans le roman : May, le personnage, décide de mettre en ligne, sur un blog, ses désirs de création. Son premier projet est d'aider à l'orientation des jeunes musulmans en Suisse… Bonne idée, mais pourquoi en Suisse alors qu'elle (May) habite à Lyon, en France… Ah ! Oui ! Yano Las vit en Suisse… Je sais bien qu'il y a souvent une partie plus ou moins importante d'autobiographie dans un roman, mais il faut quand même garder une certaine cohérence.
Bon, je vais arrêter là la liste de ce qui ne va pas. Pour conclure, je dirais que si le thème abordé (croyance et condition féminine) mérite sans doute qu'on s'y intéresse, ce roman est très décevant à cause d'une écriture mal maîtrisée et brouillonne.
À lire, si vous vous intéressez au sujet, à fuir si vous êtes exigeant sur la qualité.
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Je remercie l'auteur, Yano Las pour m'avoir proposé la lecture de son roman.

May est algérienne. Adorée de sa mère uniquement lorsqu'elle montre qu'elle est intelligente, sage et douée, son père ne semble pas l'aimer. Et pour cause, dès le départ nous apprenons que son père n'est pas le père biologique. Ses frères et soeurs semblent le savoir, mais pas l'intéressée. Elle va être rejetée de tous et vivre ce que je qualifie d'enfer psychologique de la part de ses proches. Sa mort semble être une solution, pourtant elle ne passera pas le cap, ce qui va décevoir bon nombre de personnes autour d'elle. Puis son adolescence arrive, les études, le futur métier à choisir. Enfin façon de parler parce qu'elle doit être la meilleure dans le domaine qu'on va lui imposer. La suite ne sera pas de tout repos non plus.

L'histoire est un peu "lourde" au départ avec toutes les émotions de la jeune May, mais il faut en passer par là pour comprendre un minimum ce qui se passe dans son esprit. Elle est si jeune lorsque son propre frère lui explique comment faire pour mourir. L'esprit humain est façonnable dès le plus jeune âge et ici on le voit parfaitement bien. Malmenée toute petite, elle va vouloir démontrer qu'elle est aussi bonne que n'importe qui. Ses études se passent en France et son intégration n'est pas la meilleure. C'est elle qui est devenue l'étrangère, pas autant que dans son propre pays, mais pas loin. C'est difficile d'expliquer le ressenti à la suite de la lecture, car un malaise existe et persiste même après le dernier mot du roman.

Le personnage de May est travaillé, pas de doute dessus. Ses émotions, ses pensées, son esprit est bien mis en avant. Sa vie toute tracée par les autres ne lui convient pas, elle résiste mais ne sait pas comment faire pour remonter ce qui lui semble une pente très difficile. Ceux qui l'entourent montrent diverses facettes qui sont à découvrir au fur et à mesure de la lecture.

La religion est très présente pour les protagonistes, un peu trop pour ma part, mais chacun ses convictions. Par contre ce qui se passe devant les yeux et dans l'esprit de May est intrigant et déroutant, j'aime beaucoup. Je dois aussi admettre que je n'ai pas tout compris vers la fin, c'est sûrement voulu. L'écriture est très fluide et très belle malgré les mauvais moments passés pour l'héroïne.

En conclusion, une histoire pas banale sur différents thèmes : l'acceptation de soi et vis-à-vis des autres, les différences de culture, de tradition, de convictions, de foi... Sans oublier les chemins tortueux d'un esprit qui n'a pas connu de repos. Espoir et désillusion, deux mots qui ne cessent de s'affronter ici. Nous retrouvons toutes les étapes d'une vie entre ses lignes avec ce qui nous caractérise le plus : les émotions.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/ad-feminam-yano-las-a127244438
Lien : http://chroniqueslivresques...
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« Ad feminam » est un roman écrit par Yano Las. Dans l'introduction, on apprend que ce récit s'alimente de faits personnels vécus par l'auteure.

May, l'héroïne de cette histoire, est Algérienne. Elle est née de mère musulmane et d'un père chrétien qui sera toujours un mystère pour elle. Il s'agirait d'un écart de sa mère qui est déjà mariée et mère de famille. Cette situation connue de tous fait que May est rejetée par le reste de sa famille et aussi par son entourage. Fort isolée dans sa jeunesse, elle se tourne vers la lecture et se révèle très douée à l'école malgré le peu d'empathie de ses enseignants.

A 18 ans, elle obtient son bac et rentre à l'université pour faire des études scientifiques (ingénieure) pour faire plaisir à sa maman. Tout se passe bien et la vie suit son cours.

Malheureusement, un soir, son frère vient la chercher à la sortie des cours pour lui annoncer une mauvaise nouvelle. (je ne dirai pas quoi, pour éviter de trop spolier).

A la fin de ses études, elle obtient une bourse de 4 ans pour faire une thèse en France à l'université de Toulouse (même si sa préférence allait aux USA).

L'accueil et l'intégration en France sont parfois difficiles. Elle découvre aussi qu'il existe différentes sortes de musulmans: les chiites et les sunnites.

Malgré les succès dans sa thèse, elle est souvent victime de crises existentielles.

Un jour, elle fait la connaissance de Jawad, un Algérien comme elle, mais issu d'une famille plus libérale.

Est-ce le début d'une belle histoire? la fin de tous ses soucis?

Pour le découvrir, il vous suffit de lire ce roman😉



Mon avis:

Voici un récit atypique et audacieux particulièrement bien écrit. Il se lit rapidement (moins de 24 heures pour ma part) et une suite pourrait être facilement envisagée.

Il n'y a pas de longueurs ni de passages à vide.

L'auteure décrit avec brio la psychologie de son personnage, une jeune femme qui se veut moderne mais qui est envahie par ses doutes et ses questions…

Contrairement à ce que l'on pourrait croire en lisant mon résumé, cette histoire ne se limite pas à raconter successivement les faits importants marquants l'histoire de May. La deuxième partie de l'histoire est plus complexe vu que l'on tombe dans le mysticisme et parfois dans la folie. le thème de la religion est également omniprésent.

Chaque lecteur pourra se faire son propre avis sur la question de « mais qu'est-ce qu'il lui arrive? ». Les réponses ne peuvent que diverger selon notre culture et notre vécu personnel. L'auteure nous laisse d'ailleurs la porte ouverte sur l'interprétation des événements vécus par son héroïne (ce qui nous oblige à nous poser des questions, à prendre du recul et à réfléchir).
Lien : https://theedenofbooks.wordp..
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En tombant sur cet ouvrage disponible sur le net, je m'attendais à lire un ode heureuse à la femme, une prose douce et délicate. Et pourtant les premières pages m'ont contredite et captivée.

A peine feuilleté, alors que je me réservais la lecture du livre pour plus tard, j'ai été prise du besoin frénétique de connaitre la suite encore et encore, paragraphe après paragraphe. Sans doute par pur voyeurisme, l'envie d'en savoir plus sur l'intimité de cette femme si banale et particulière à la fois.

Le personnage de ce livre, qui nous dévoile ses pensées les plus intimes, ses doutes, ses blessures et ses peurs nous fait entrer dans le quotidien très secret de la famille musulmane traditionnelle.
Secret, car cette famille cache des choses à la petite fille puis à la jeune femme, des choses qui vont bousculer son quotidien et son avenir.
S'arrachant à son pays d'origine et son entourage pesant, May rejoint la France pour y faire de brillantes études et oublier tous les maux qui lui taraudent l'esprit; Alors que l'on pense belle jeune femme enfin gagnée à une vie banale et reposante, mariée et maman, voilà qu'elle se heurte à la jalousie corrosive des femmes de son entourage et qu'elle sombre brusquement dans la folie.


Le rythme d'écriture de l'auteur a un effet addictif qui crée une avidité de savoir. le livre est en effet écrit à la manière d'un journal intime faisant vivre au lecteur chacune des émotions, douleurs et hallucinations du personnage. Et ce à tel point, que l'on en vient à se demander soi même s'il s'agit de la réalité, si le livre a basculé dans la SF ou bien si la folie la prend encore.

En somme, cet ouvrage est prenant, saisissant et promet un moment riche en sensations.
Je le conseille.
Lien : http://lettresorientales.com
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mère malgré tout, mère en toute circonstance, mère de sang ou de chair, mère utérine, sa mère eut l'idée de la protéger en l'abritant dans un placard dans lequel elle était assez jeune et de taille suffisamment petite pour s'y allonger. Inutile de dire que la fillette était hypnotisée et n'avait pas une conscience réelle ou un quelconque souvenir à l'éveil de ces périodes d'apnée, en marge de la vie, en dehors du temps, aux frontières du réel. A l'intérieur, le trou noir. C'était un de ces endroits d'où la vie s'est échappée. Rien d'autre que le vide, le silence, l'obscurité, les ténèbres, la peur, l'interrogation, les questions: qui suis-je, où suis-je, que suis-je ?
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- Ben simplement, tu prends une corde, tu l’attaches à ton cou, tu attaches la corde à la poignée d’un placard assez haut et tu montes sur une chaise.
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